J’ai fait un rêve …

Hier soir, épuisé par plusieurs heures de chasse à la daubasse, je me suis endormi sur mon bureau ….

Et ensuite, miracle ! je pouvais enfin dialoguer avec le maître. C’était d’autant plus réjouissant qu’il s’exprimait en français, m’évitant ainsi de baragouiner un anglais que d’ailleurs je ne maîtrise pas.

– Bonjour Maître Graham, si vous saviez comme je suis heureux de vous rencontrer …

– Bonjour Petit Scarabée

– Pourquoi m’appelez-vous « Petit Scarabée » ?

– Vieille plaisanterie que nous aimons faire Maître Po et moi (NDLR : pour ceux qui aurait un « trou » dans leur culture télévisuelle http://kung-fu.serieslive.com/). Lui-même appelle à présent tous ses moines Shaolin « Warren ». Va savoir pourquoi …

– J’imagine qu’on vous demande souvent si l’année 2009 sera une bonne année boursière ? D’ailleurs, je me pose moi-même la question.

– As-tu lu mes écrits Petit Scarabée ?

– Bien sûr Maitre.

– Alors souviens-toi de ce passage Petit Scarabée : «Nous sommes convaincus que si l’investisseur intelligent s’efforce de faire du timing de marché, il finira dans la peau d’un spéculateur et aura des résultats de spéculateur»

– C’est vrai Maître mais il faut reconnaître que vos enseignements, s’ils paraissent simples au premier abord, sont difficiles à appliquer, surtout dans les conditions actuelles. C’est vrai que j’aurais dû vous demander plutôt si les actions présentaient des valorisations suffisamment faibles pour justifier un investissement.

– Petit Scarabée, tu es presqu’aussi dissipé que ne l’était ce galopin de Warren. Relis « The Intelligent Investor ». La réponse à ton interrogation est dedans …

Je me réveillais alors en sueur, triste d’avoir déçu le maître … heu pardon, ce n’était qu’un rêve et cette canaille de Ben à mieux à faire que s’intéresser au sort d’un petit boursicoteur amateur comme moi.

N’empêche, je me jetai sur « The Intelligent Investor » à la recherche des éléments permettant de déterminer à quel niveau de valorisation se situe aujourd’hui le marché des actions. Finalement, je compris que la recommandation de Graham est de comparer le ratio bénéfices/cours inversé des actions avec le rendement des obligations. La comparaison entre les deux rendements devrait permettre de déterminer lequel des deux supports est le plus attrayant pour l’investisseur.

Il ne me restait plus qu’à m’emparer de ma calculette et rechercher quelques bases de données sur le net.

Voici donc le résultat de mes élucubrations

De 1961 à fin novembre de cette année, le S&P500 a procuré un rendement, dividendes réinvestis de 9,1 %. Bon ça c’est un point mais ça ne m’avance guère.

Sur cette période, le price earning ratio moyen du S&P500 a été de 17,8. Pour cette année, au niveau actuel, il est de 18. Est-ce à dire que le marché est toujours légèrement sur évalué ?

J’ai décidé de comparer le per inversé (c’est-à-dire en divisant 100 par le per) avec le rendement des emprunts d’état US à 10 ans.

Surprise : sur la période de 1961 à ce jour, la moyenne des rendements des t-bond 10 ans et le per inversé sont presque similaires : 6,61 % pour le per inversé et 6,75 % pour les obligations. Autrement dit, durant ces 47 dernières années, en moyenne, les actions ont été valorisées sans marge de sécurité par rapport aux placements sans risque.

Et aujourd’hui ? Aujourd’hui, l’écart entre le taux des obligations sans risque à 10 ans et le per inversé est de 3,41 %. Au cours de ces 47 dernières années, il n’y eut que 4 années qui se sont terminées avec une marge de sécurité supérieure à celle que nous connaissons actuellement : 1974 (5,57 %), 1978 (3,69%), 1977 (3,67 %) et 1979 (3,44 %). Et en moyenne, l’année qui a suivi a procuré aux actionnaires un rendement, dividendes inclus, de 23,6 %.

Si je prends comme base de calcul le consensus pour 2009, la marge de sécurité par rapport aux obligations tombe à 2,73 % suite aux prévisions de bénéfice en baisse. Et malgré cette révision, cela reste dans le top 5 des plus grands écarts positifs enregistrés depuis 1961.

J’en conclus que les actions semblent bel et bien sous évaluées et que, sur base statistique, l’année 2009 s’annonce prometteuse. Voilà pourquoi à la question posée par notre collègue de Québec Bourse à propos de l’évolution du S&P500 en 2009, j’ai répondu « Progression supérieure à 10% ».

Mais une autre maxime, pas de Graham cette fois, souvent utilisée par les gestionnaires de fonds me revient en mémoire : « les performances passées ne sont pas garantes des performances futures ».

Bon ben me voilà bien avancé …

Dores et déjà, nous souhaitons une excellente année 2009 à tous nos lecteurs …

 

 

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