Walter Schloss, sa philosophie d’investissement

Nous abordons ici le deuxième volet consacré à Walter Schloss, celui que notre jury a élu à l’unanimité « plus grand chasseur de daubasses de tous les temps ».

En fait, si on demande à « Big Walt » d’énoncer sa stratégie d’investissement, il répond invariablement « acheter des titres sous évalués ».

En réalité, les titres qui attirent l’attention de Walter Schloss sont ceux dont le cours est au plus bas sur les 2 ou 3 dernières années. Lui et son fils aiment aussi les titres dont le cours plonge brutalement. Il conseille par exemple d’acheter quand une société réduit ou suspend carrément son dividende.

Les Schloss n’achètent que des actions et aucun produit dérivé. S’il arrivait à « Big Walt » de vendre à découvert au début de sa carrière, il ne le pratique plus, jugeant ces opérations trop stressantes. Il n’a pas non plus un intérêt marqué pour les obligations.

Quand « Big Walt » repère une société sous évaluée, il peut très bien l’acheter sans attendre, avant même d’avoir achevé son analyse. À son avis, la meilleure manière de connaître une société est de la détenir.

Au début de sa carrière, Walter Schloss achetait essentiellement des « net-net ». Cependant, avec la disparition de ces opportunités, il a dû se rabattre sur les sociétés cotant sous leur valeur d’actif net. Il préfère effectivement acheter des sociétés sur base de la valeur patrimoniale car il estime que cette valeur est plus stable que les bénéfices : même si une société ne gagne pas d’argent, les actifs garantissent le prix payé pour l’acquisition. De plus, il estime qu’il convient d’en connaître beaucoup sur une entreprise si on base sa décision d’achat sur les bénéfices.

Lorsque Walter Schloss s’intéresse à une société, il va analyser soigneusement les états financiers de celle-ci. Le point de départ de l’analyse sera la valeur des fonds propres. Au fur et à mesure de celle-ci, il les redressera.

Par exemple, il recherchera s’il existe ou non des dettes hors bilan (il veille à ce que les dettes ne dépassent pas 100 % des fonds propres). Outre les dettes, Walter Schloss réévalue aussi les actifs de la société : il tente d’évaluer la valeur réelle des marques (par exemple en fonction des dépenses publicitaires) ou des investissements réalisés (en vérifiant la vétusté des équipements).

Walter et Ewin ne se rendent qu’à peu de réunion d’actionnaires. La base de leur analyse est constituée par les états financiers de la société. Et comme ils conservent leurs titres 4 ou 5 ans, ils finissent par très bien connaître leurs entreprises.

Souvent, lorsqu’ils repèrent une société sous évaluée, ils balaient l’ensemble des sociétés du même secteur afin de vérifier qu’il n’existe pas d’opportunité plus belles encore.

Walter Schloss est patient : il sait que ce n’est pas parce qu’il vient d’acheter une action, aussi sous évaluée soit elle, que son cours va immédiatement partir à la hausse. Des « – 50 % » sont fréquents dans son portefeuille mais cela ne le perturbe pas outre mesure : ce qui compte, c’est que le raisonnement ayant amené à la décision d’achat soit correct et non que le marché soit en accord avec l’investisseur.

Nous sommes conscients de n’avoir fait que survoler la philosophie d’investissement d’un des plus grands investisseurs « value ». Buffett l’avait même désigné un jour comme « celui qui se bat contre le S&P, seulement armé d’un guide boursier, de son air hautain, dans un petit bureau sous-loué à Tweedy Brown, avec des clients tirés du registre d’Ellis Island ».

Nous avons vu quel a été le résultat de cette bataille…

Sources :

Investir dans la valeur : De Benjamin Graham à Warren Buffett et au-delà de Bruce Greenwald, Judd Kahn, Paul Sonkin et Michael Van Biema. Editions Valor

http://www.forbes.com/forbes/2008/0211/048.html

http://www.gurufocus.com/news.php?id=21786

 

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2 réflexions au sujet de « Walter Schloss, sa philosophie d’investissement »

  1. Bonjour a tous ! 🙂

    vous dites :
     » les titres qui attirent l’attention de Walter Schloss sont ceux dont le cours est au plus bas sur les 2 ou 3 dernières années  »

    Dans l’année 2008, c’était le cas d’énormément de titres … Comment Walter Schloss dans une période de ce genre fait pour « trier » les titres à étudier ?

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