6e partie : l’ «EBITDA»
Nous avons vu que les sociétés que nous avons en portefeuille présentent une structure bilanciaire prudente (leur fond de roulement est positif), qu’elles sont fortement sous évaluées (la valorisation est largement inférieure au fond de roulement net et plus encore à l’actif net tangible), qu’elles disposent d’une très bonne solvabilité et même d’excédents de cash.
Mais alors, qu’est-ce qui cloche docteur ?
Ben oui, vous l’aurez deviné : en tant que daubasses dans toute leur splendeur, elles se doivent de présenter une rentabilité médiocre, voir par de rentabilité du tout.
Lorsque les résultats de l’année 2008 seront disponibles, nous vous donnerons le PER global de notre portefeuille et une chose est d’ores et déjà certaine : ce ne sera vraiment pas folichon et nous vous présenterons penauds et confus, une perte globale.
Chers lecteurs, vous voilà donc prévenus …
C’est pourquoi, pour la énième fois, nous vous rappelons que nous n’avons pas acheté des entreprises mais bien des stocks, des créances ou du cash.
Ce qu’il convient de vérifier, c’est que les entreprises qui composent notre portefeuille auront bel et bien les moyens de « tenir » le temps nécessaire pour, au choix :
– attendre la fin de la récession (ou de la dépression, les « experts » ne se sont pas encore déterminés sur ce qui nous attends)
– voir les effets des restructurations entamées
– obtenir un bon prix pour être vendues à un concurrent
– …………..
Pour ce faire, nous vous proposons d’utiliser un instrument qui, contrairement au fond de roulement, est souvent utilisé pour évaluer les entreprises (à notre avis à tort, du moins comme instrument de valorisation, à l’occasion, nous vous dirons pourquoi nous pensons cela) : l’EBITDA (Earning Before Interest, Tax, Depreciation and Amortisation). En français : l’excédent brut d’exploitation (ou EBE).
Cet excédent se calcule en ajoutant au résultat d’exploitation, les charges non décaissées c’est-à-dire n’ayant pas donné lieu à une « sortie d‘argent ». Comme son nom l’indique, on le calcule en ajoutant au résultat opérationnel les amortissements et les réductions de valeur sur actif.
L’intérêt de calculer ce ratio, c’est qu’il nous permet de vérifier que, en dehors de ses investissements de maintien qu’elle peut éventuellement repousser d’un an ou deux en attendant des jours meilleurs, la société ne consomme pas, en période de basse conjoncture, trop de cash.
Et pour nos daubasses, qu’en est-il docteur ? Et bien nous le verrons dans une prochaine rubrique.