Pourquoi n’y a-t-il pas de titres connus dans notre portefeuille ?

« Sur le marché d’actions, vous payez un prix élevé pour un consensus favorable » Warren Buffett, 1979

Dans un précédent article, nous expliquions qu’il était difficile pour un investisseur amateur de déterminer la capacité d’une entreprise à maintenir intact, voire à augmenter ses profits dans le temps.

Cependant il est certaines entreprises dont il semble que la qualité de gestion soit connue et reconnue. Est-ce à dire qu’il s’agit de bons investissements ? Nous allons tenter de répondre à cette question avec toute la subjectivité qui nous caractérise …

 

Qu’ont en commun ces 10 sociétés ?

GENERAL ELECTRIC
FEDEX
SOUTHWEST AIRLINE
PROCTER AND GAMBLE
STARBUCKS
JOHNSON AND JOHNSON
BERKSHIRE HATAWAY
DELL
TOYOTA
MICROSOFT

…. aucune idée ? réfléchissez encore… vous jetez l’éponge ?

Et bien, selon une étude de Forbes, il s’agit des 10 sociétés les plus admirées par les américains en 2006. L’étude est menée parmi un panel de plus de 10 000 analystes financiers et dirigeants de sociétés. Les critères pris en compte sont, entre autres, la solidité financière, la qualité de la direction et des produits, le sens de l’innovation et la capacité d’attirer un personnel de qualité.

Reconnaissons qu’un portefeuille constitué à l’époque de ces 10 sociétés aurait eu fort belle allure.

Malheureusement, pour des chasseurs de daubasses, le fait que, justement, ces sociétés soient connues et reconnues les rend dangereuses. En effet, le marché tient compte de cet aspect et il y a beaucoup plus de chances que ces sociétés soient surévaluées que sous évaluées.

De plus, le fait que le cours de ces sociétés présente une faible volatilité donne une impression de « fausse » sécurité à l’investisseur. Pourquoi « fausse » ? Parce que, en cas de problème, le prix élevé payé par l’investisseur pour les actions de ces sociétés fait qu’il n’existe aucun « collatéral » comme protection : en effet, à l’époque, toutes ces sociétés se traitaient largement au dessus de leur actif net.

 

Qu’est il advenu de cette « dream team » de l’année 2006 ?

Au cours des 3 dernières années, un portefeuille composé de ces 10 sociétés aurait procuré à l’actionnaire un rendement négatif, dividendes inclus, de -37% alors que sur la même période le S&P 500 ne générait un rendement négatif « que » de -20,5%. Étonnant non ? Alors que les turbulences boursières auraient, en principe, dû être favorables aux sociétés les « plus solides » …

 

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4 réflexions au sujet de « Pourquoi n’y a-t-il pas de titres connus dans notre portefeuille ? »

  1. Bonjour et félicitations pour la qualité de votre blog,La question du jour : les daubasses distribuent-elles des dividendes ce qui semblerait en général possible du fait de leur situation bilancielle ? Le cas échéant, ces dividendes sont-ils intégrés dans la performance de votre portefeuille ou sont-ils négligeables ?

  2. Bonjour Sébastien,Le solde du portefeuille présenté sur notre blog correspond, à l'euro près, à la valeur du compte de notre club auprès de notre courtier en ligne.Ceci répond à votre question : oui les dividendes sont compris dans le rendement global du portefeuille, tout comme les frais de transaction, les taxes et autres commissions de change.Il faut noter toutefois que les dividendes encaissés jusqu'à présent ont été plutôt rares et ne contribuent que pour quelques dizièmes de pourcent à la performance globale.

  3. Attention à ne pas mal raisonner: détenir des titres de sociétés connues ne garantit de surperformer mais inversement, les fuir absolument serait une erreur. Un petit actionnaire qui aurait acquis des titres Hermes, L’Oréal ou Apple, il y a dix ou vingt ans n’aurait aucune raison de se plaindre.

    1. Nous ne disons qu’il faut « fuir » les grandes capitalisations.

      Simplement, il nous semble plus rationnel, en tant qu’investisseur du dimanche (= petit), à aller là où il y a moins de concurrents. Vous pouvez lire notre article sur l’avantage comparatif de notre style d’investissement.

      Vous citez quelques actions de big cap qui ont « bien tourné ». Soit. Nous pouvons aussi vous citer des small cap qui ont fait des x20 et x15 en seulement quelques années…
      Par contre, si vous nous présenter un portefeuille, basé sur un process clair et précis, composé uniquement de big cap et qui réalise une meilleure performance que le notre (+1 000% en moins de 10 ans), alors oui, nous pouvons commencer à discuter et s’intéresser aux big cap.

      Nous avons d’ailleurs en portefeuille quelques actions de grosses sociétés qui ont une capitalisation boursière de plusieurs centaines de M EUR.

      Pour reformuler, nous ne pensons donc pas qu’il faut fuir les actions des sociétés bien connues, mais qu’un investisseur modeste (moins de 10 M EUR sous gestion par exemple) devrait plutôt privilégier les actions des petites sociétés pour se constituer un portefeuille performant à long terme.

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