Question des lecteurs : Disposez-vous d’un fichier reprenant l’ensemble de vos trades clôturés ?

« Si oui, pourriez-vous nous le mettre à disposition.
Si non, pourriez-vous en constituer un ?

Il est possible d’observer vos réalisations passées en lisant vos précédentes publications, mais je pense qu’un fichier excel serait beaucoup plus lisible. »

Un mot, un geste … l’équipe des daubasses fait le reste : nous répondons ainsi à la demande de Greg.

Vous trouverez donc ci dessous le récapitulatif des positions clôturées depuis la constitution de notre portefeuille. 

28 positions ont donc été achetées et vendues en 14 mois.

Sur ces 28 positions, 7 ont été clôturées en perte : nous n’hésitons effectivement pas à « virer » la daubasse qui s’avère être une véritable daubasse et surtout à reconnaître nos propres erreurs.

17 lignes ont été cédées avec un return supérieur à 100 %.  Vous remarquerez également que des actions achetées après le creux des marchés, en mars 2009, ont néanmoins généré de très beaux return sur quelques mois, voir semaines comme Nucryst Pharma, Netlist, Americain Claims, Technest ou Emerson.

Notez que les rendements indiqués tiennent compte à la fois des frais de courtage et des effets de change.

Nous, on utilise les stop-loss !

Nous nous référons à un article des Investigateurs Financiers plutôt critiques vis-à-vis de l’utilisation des stop-loss en matière d’investissement « value ».

En gros, nous partageons tout-à-fait les arguments avancés par nos confrères :

  • risque de perte supplémentaire tout aussi important sur le nouveau support d’investissement choisi pour replacer les liquidités issues du « cassage de stop »
  • si le produit de la vente n’est pas réinvesti, risque de ne pas choisir le bon moment pour « revenir » sur le titre en question

Et pourtant, nous utilisons régulièrement les stop-loss pour la gestion du portefeuille du club et même de nos portefeuilles personnels.

 

Utilisation du stop-loss : dans quel cas ?

En réalité, nous pensons que l’utilisation de ce mécanisme n’est utile que lorsque « l’investisseur » n’a pas été capable de déterminer la juste valeur d’une société. Par exemple, lorsqu’il a acheté uniquement parce que « l’analyse technique indiquait d’acheter ».

Par contre, si l’investisseur a établi la juste valeur d’une société à 20, qu’il achète à 10 et que le cours tombe à 8, doit-il vendre ? Nous ne le pensons pas : le potentiel d’appréciation est simplement passé de 100 % à 150 % et ce n’est donc certainement pas une raison pour vendre mais plutôt pour acheter.

Si nous avions appliqué cette technique, nous n’aurions pu réaliser la majorité de nos baggers. Par exemple Value Vision Media, achetée fin novembre 2008 au cours de 0,39 usd, touchant en février un creux de 0,18 usd et que nous avons vendu début août à 3,43 usd … ou encore Tuesday Morning achetée le 26 novembre 2008 à 1,03 usd et vendu six mois plus tard pour 3,86 usd après être passée par un plus bas de 0,53 usd. Et bien d’autres encore …

Et pourtant, disions-nous, nous utilisons bel et bien le stop loss pour la gestion de notre portefeuille.

En effet, le stop loss nous semble un excellent outil (ou plutôt un moins mauvais outil) pour limiter les pertes quand on ne sait pas ce qu’on fait. Et cela nous arrive figurez-vous ! Pas quand nous achetons, rassurez-vous ! Mais bien lorsque le cours d’une action a atteint le « juste prix » que nous avions établi et que, pourtant, il continue à monter sans que nous sachions exactement pourquoi.

Comme vous le savez, Mr Market peut passer en quelques semaines, d’un état de dépression totale à une euphorie tout aussi irrationnelle.

Nous souhaitons profiter éventuellement de cette euphorie et c’est la raison pour laquelle, nous utilisons ces fameux stop loss : une fois l’objectif de cours atteint, nous fixons un stop loss aux alentours de ce fameux objectif de cours et le remontons au fur et à mesure que le cours s’envole. Évidemment, il nous arrive qu’une baisse momentanée du cours nous oblige à vendre l’action avant que le mouvement ascendant ne reprenne mais nous n’en subissons aucun « traumatisme » : dans le pire des cas, nous avons vendu à ce que nous pensions être le juste prix. Et dans le meilleur des cas, nous profitons de la tendance à la hausse.

Utiliser des techniques de day-trader dans l’investissement « value » ?  Pourquoi pas … si on le fait de manière rationnelle et en gardant bien comme référence la VALEUR de l’entreprise.

<< Quand vendons-nous : la Valeur d’Actif Net Tangible (VANT)

>> Finance comportementale : l’effet « moutonnier »

Hardinge ou l’exemple pratique d’une mauvaise utilisation des actifs

Un de nos fidèles abonnés nous a écrit pour nous alerter d’une proposition de rachat lancée par un fabricant de machines-outils brésilien sur « notre » Hardinge.

Le prix proposé de 8 usd nous semble correct sans être exceptionnel : certes en dessous de la valeur d’actif net tangible qui constitue notre seuil théorique de vente mais en ligne avec le ratio moyen « price to book » de ces dernières années (+/- 0,75).

Face à ce prix raisonnable, nous nous sommes retrouvés devant un dilemme : devions nous attendre une possible surenchère (la direction d’Hardinge semble refuser cette proposition) ou risquer de voir l’acquéreur retirer son offre ?

Finalement, à l’unanimité, l’équipe des daubasses a décidé « d’assurer » et de vendre l’action sur le marché au cours de 8,03 usd (PRU frais de courtage inclus : 4,77 usd )

Ce qui nous a semblé intéressant dans cette opération, ce sont les raisons avancées par Romi pour justifier son offre : la direction de Romi est convaincue qu’elle parviendra à rentabiliser beaucoup mieux les actifs d’Hardinge que son management actuel. En effet, le ROE moyen des 10 dernières années est négatifs, ce qui n’a quand même rien de gratifiant pour un opérateur actif dans un marché mature.

Cette opération nous remet en mémoire les réflexions de Martin Whitman sur la rencontre entre un bilan conservateur et une direction de qualité.

Notre avis est que si Romi parvient à acquérir Hardinge à 8 usd, elle fera certainement une excellente affaire.  Quant à nous, nous pensons qu’en vendant à 8 USD, nous n’en faisons pas une mauvaise …

Nous allons maintenant décider du successeur d’Hardinge au sein du portefeuille et tiendrons bien évidemment nos abonnés informés dès notre choix effectué.

Portefeuille au 5 février 2010 : un an et 73 jours

 

Cliquez sur les tableaux pour les agrandir

Portefeuille : 69 847,83 € —(Frais de courtage et de change inclus)
Rendement Total : 332,08%

Rendement Annualisé : 238,56%
Rendement 2010 : 9,76%

Rendement 2009 : 308,74%

Taux de Rotation Annualisé : 115,01%
% Frais Annualisé : 2,89%
Effet Devise Total : 0,13%

Tracker ETF Lyxor MSCI World : 20 247,78 € —(Frais de courtage inclus et dividende réinvesti)
Rendement Total : 23,78%

Rendement Annualisé : 19,45%
Rendement 2010 : -1,65%

Rendement 2009 : 29,82%

* Nous rappelons que ce portefeuille est un investissement réel
 

 

Performance mensuelle du portefeuille depuis sa création