Question des lecteurs : les amortissements, ça sert à quoi ?

Flo, un de nos lecteurs, nous posait il y a peu la question suivante : « j’ai du mal à comprendre la notion d’amortissement ??Je sais que c’est la prise en compte de perte de valeur d’un bien mais concrètement je n’arrive pas à cerner son utilité. Si vous pouvez m’expliquer cette notion ce serait instructif pour moi débutant de comprendre votre approche. »

 

Disons le d’amblée, il n’entre pas dans nos intentions de donner ici un cours complet d’analyse financière mais nous allons tenter de vous expliquer comment, dans notre approche pratique, nous utilisons cette notion.

Comme le précise Flo, l’amortissement est « la constatation comptable de la perte de valeur subie par un bien du fait de son utilisation ou de sa détention par l’entreprise. Il recouvre donc, de fait, deux phénomènes distincts : l’usure due à l’utilisation d’un bien (machines, agencements, carrières, véhicules, immeubles, etc.) et l’obsolescence, due au fait que les actifs de production utilisés par l’entreprise peuvent devenir désuets compte tenu de l’évolution technologique du secteur d’activité ».  Source : Vernimmen

En pratique, les actifs fixes subissent tous un amortissement : les bâtiments, les incorporelles, les installations et les machines …  Quelques exceptions cependant : les terrains, le goodwill et les immobilisations financières.

De manière pratique, ça se passe comment ?

Imaginons une entreprise qui achète une machine pour 100 000 euros.  La direction estime la durée de vie de la machine à 10 ans.  Lors de l’achat, la société dispose donc d’un actif fixe évalué à 100 000 euros.  Chaque année, les comptables de l’entreprise acteront une charge (qui fera diminuer le bénéfice réalisé) de 10 000 euros et la valeur de la machine inscrite au bilan diminuera à due concurrence.  Et au bout des 10 ans ?  la machine est reprise pour 0 dans les comptes de la société et il est probable qu’elle ne vaut effectivement pas beaucoup plus. L’entreprise pourra toujours la revendre pour une somme modique, voir la désaffecter tout simplement.

Supposons maintenant que la société achète un bâtiment pour la somme de un million d’euros. Elle amorti ce bâtiment en 40 ans.  Lors de l’achat, la société dispose donc d’un actif fixe évalué à 1 000 000 euros.  Chaque année, les comptables de l’entreprise acteront une charge (qui fera diminuer le bénéfice réalisé) de 25 000 euros et la valeur du bâtiment inscrite au bilan diminuera à due concurrence. Et au bout des 40 ans ? Et bien l’immeuble sera repris dans les comptes pour 0 … mais il est certain qu’il vaudra beaucoup plus contrairement à une machine ou un pc.

Pour cette raison, nous considérons deux choses lorsque nous analysons une société :

– D’une part l’amortissement d’immeubles ne constitue, selon nous, pas réellement une charge pour la société et il nous arrive de l’ajouter au bénéfice pour déterminer sa capacité bénéficiaire.

– D’autre part, nous évaluons, comme nous l’avons déjà expliqué, la valeur d’un immeuble à son prix d’acquisition et non à la valeur amortie reprise dans les comptes.  De ce fait nous pensons que plus le nombre d’années est élevé depuis l’acquisition de cet immeuble, plus sa « vraie valeur » est élevée par rapport à sa valeur comptable.

 


Arrêtez de nous prendre pour des Gourous… !!!!

                                                                                                                                                                   

Nous sommes conscients, cher lecteur, que cela sonne un peu comme une chanson paillarde en plein milieu d’une sonate pour clavecin de Jean-Sébastien Bach. Le pire, si l’on peut dire, c’est que pour une fois, nous ne nous adressons pas à l’ensemble de nos lecteurs avec ce petit texte, mais à une petit frange particulière qui semble vouloir nous transformer en géométridé phosphorescent capable de transformer d’un battement d’aile un petit rêve anodin en un gigantesque « Dance Floor » boosté à la lumière stroboscopique d’une pompe à Euros !

 Nous avons tant bien que mal essayé de voir si nous pouvions nous encadrer dans la grille géante offerte par le marché financier en matière de « gouroutisation ». Voici donc ce que propose le marché. Continuer la lecture de Arrêtez de nous prendre pour des Gourous… !!!!