Question des lecteurs : Ne serait-il pas préférable d’investir dans des entreprises plus proches de votre horizon géographique d’investissement comme la Belgique ou la France afin d’acheter ce que vous connaissez le mieux ?

Voilà une excellente question, cher lecteur et vous rejoignez en cela le légendaire Peter Lynch qui, dans son livre « Et si vous en saviez assez pour gagner en Bourse », ne préconise rien d’autre.

Morceau choisi : « En gardant un oeil ouvert, vous trouverez des sociétés exceptionnelles  depuis votre bureau ou dans votre centre commercial, bien avant que Wall Street ne les découvre. Il est impossible d’être un consommateur américain avec une carte de crédit sans avoir fait de l’analyse fondamentale sur des douzaines de sociétés – et si vous travaillez dans l’industrie c’est encore mieux. C’est là que vous découvrirez les « 10-baggers ». De mon perchoir à Fidelity, j’en ai eu la preuve des dizaines de fois. »

Ou encore : « On raconte cette fameuse histoire d’un pompier de Nouvelle Angleterre. Vraisemblablement dans les années cinquante, il remarqua l’étonnante expansion d’une usine locale de Tambrands (qui s’appelait alors Tampax). Il songea que c’était là un signe de prospérité, et sur cette supposition, investit avec sa famille 2 000 dollars. Mieux encore, chaque année pendant cinq ans, ils investirent 2 000 dollars supplémentaires. En 1972, le pompier était millionnaire. »

Si nous partageons à 100 % l’opinion de l’ancien gérant « star » de Fidelity, nous devons cependant dire aussi que le point fort de notre approche, c’est qu’elle autorise à l’investisseur d’être « moins connaisseur » de l’activité de la société.  Walter Schloss ne disait d’ailleurs pas autre chose : « On doit en connaître nettement plus sur une entreprise si on base sa décision d’achat sur les bénéfices. ».

 Statutairement, notre club se doit d’investir dans les sociétés les plus sous évaluées quelle que soit leur origine géographique et il se fait que la majorité de celles-ci ne sont ni françaises ni belges.

Néanmoins, il se pourrait, qu’en raison de nos connaissances limitées des aspects légaux et fiscaux d’outre atlantique ainsi que de la langue de Shakespeare, l’impact de l’un ou l’autre « petit caractère » d’un rapport de gestion nous échappe.  C’est une des raisons pour lesquelles nous diversifions autant notre portefeuille.

C’est aussi pour cela que, dans le cadre de nos portefeuilles personnels, nous achetons, non seulement des sociétés déjà présentes dans nos portefeuilles d’investissement mais aussi quelques sociétés francophones pour lesquelles nous pouvons nous forger des convictions un peu plus fortes en raison de leur environnement qui nous est plus familier.

Outre LNC dont nous avons déjà traité, nous sommes investis sur une poignée de ces « daubasses de proximité », trop peu sous évaluée que pour être achetée par notre club mais suffisamment pour intégrer nos portefeuilles personnels.  Nos abonnés peuvent d’ailleurs prendre connaissance de ces entreprises éligibles au PEA directement dans la Zone Premium de notre site.

Ceci, cher lecteur, devrait donc répondre à votre question : oui, il est préférable d’investir dans ce que l’on connait le mieux … à condition que ce soit suffisamment sous évalué. Nous pensons aussi qu’une grande marge de sécurité sur une valeur d’actif tangible protège correctement l’investisseur contre une éventuelle méconnaissance.  Mais nous avons la conviction que la meilleure protection pour un patrimoine consiste à obtenir une très grande marge de sécurité sur un actif tangible … que l’on connait bien.

5 réflexions au sujet de « Question des lecteurs : Ne serait-il pas préférable d’investir dans des entreprises plus proches de votre horizon géographique d’investissement comme la Belgique ou la France afin d’acheter ce que vous connaissez le mieux ? »

    1. Bonsoir Gonzo,

      Pour rappel, nous ne conseillons rien. Tout au plus pouvons-nous dire si une société correspond à ce que nous recherchons pour éventuellement y investir.

      Et pour PCB, c’est simple : elle est bien trop endettée pour nous. La solvabilité est inférieure à 15 % et les dettes à long terme représente plus de 6 fois l’Ebitda.

      C’est largement suffisant pour que nous arrêtions là l’étude de la société.

      Ceci dit, ce n’est pas parce que nous n’investirions pas dans PCB qu’il s’agit d’un mauvais investissement mais simplement d’un investissement qui ne correspond pas à notre philosophie.

  1. Peter Lynch a tout à fait raison. Nous avons une meilleure capacité à évaluer le milieu économique que nous connaissons.

    Mais ! Il existe aussi un biais psychologique qui nous fait préférer une action locale/nationale à une autre. Cela entraine une importante sous-diversification des portefeuilles actions des particuliers. Voir le passionnant livre « Psychologie de l’investisseur et des marchés financiers » de M. Mangot.

    Un biais similaire, le biais de familiarité nous fait préférer une action Apple à une action Gevelot. Sauf pour les amateurs de daubasses qui profitent de ce biais pour acheter des titres délaissés.

  2. A tous,

    Durant la fin d’année passée, comme je le fais régulièrement, je me suis penché sur la composition de mon portefeuille. Aussi c’est l’occasion de prendre du recul par rapport à certains faits dont un qui m’interpelle beaucoup : celui de la nécessaire confiance que l’on doit avoir avec son broker(cf « The Intelligent Investor » de Benjamin Graham : il y faisait explicitement allusion). En effet, certains marchés me semblent fort opaques, comme la bourse de Londres, où les pink sheets. Voici deux exemples:
    – j’essaie d’acheter des ********** Plc via un ordre d’achat placé depuis 1 mois, avec une limite à 17.1GBX : je ne l’obtiens pas, et le cours oscille entre 17GBX et 17.5GBX depuis plus de 2 mois. D’autres investisseurs obtiennent le titre à un prix inférieur à ma limite ?
    – j’essaie de vendre les Pacific Webwork avec une limite de 0.04$ et, quand bien même un cours de 0.06 (50% de plus donc) a été atteint fin décembre, l’ordre n’a pas été exécuté.

    Je serais en tout cas très intéressé si vous pouviez partager quelque conseils à vos abonnés (ou autres) de manière à traiter efficacement sur ces places non réglementées car, contrairement à Benjamin Graham, nous ne connaissons plus les brokers avec lesquels l’on traite effectivement les opérations et, manifestement la relation que l’on entretient avec eux me paraît très importante pour veiller au return espéré par une approche « Value ».

    D’avance merci pour votre réaction !
    Bien à vous.

    1. Bonjour Alain,

      Bien sûr que la confiance dans le broker est primordiale. Pour Pacific Webwork, nous n’avons eu aucun problème pour effectuer nos opérations.

      C’est plus compliqué avec les sociétés cotées à Londres mais le problème ne vient pas du broker mais des market makers : Ce sont eux qui animent le marché. Ils peuvent prendre nos ordres en considération mais ils n’en ont pas l’obligation. Ce qui entraine des incohérences nombreuses et des difficultés de négociations sur cette place effectivement mais nous pensons que le courtier n’y est pour rien. Les « animateurs de marché » profitent surtout des petits porteurs pour s’en mettre plein les poches et nous avons quelques peines à comprendre pourquoi ce système est encore toléré par les autorités de marché.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *