Ecomérage : Honte !!!!!

Cette semaine,  le paroxysme de l’idiotie a été atteint partout en Europe et à tous les niveaux.  Toute l’équipe des Daubasses éprouve une honte incommensurable mêlée à une colère contenue.

Voyons d’abord ensemble ce que signifie le mot Honte. La honte est une émotion complexe. À la différence des autres émotions, elle se distingue par sa dimension sociale, secrète, narcissique, corporelle et spirituelle. La honte a des aspects positifs et négatifs. Elle est différente de la culpabilité.

La honte est une émotion mixte, c’est-à-dire un mélange d’émotions simples (peur, colère, tristesse) et de sentiments.

Les aspects positifs de la honte sont de l’ordre de l’éducation, de l’apprentissage de la vie sociale. La honte régule les relations sociales. Elle protège chacun en signalant les bonnes limites à ne pas dépasser.

En fait, « les bonnes limites à ne pas dépasser », l’ont été dans les grandes largeurs avec la catastrophe de Fukushima.

Messieurs les journalistes, nous avons éprouvé une immense honte à votre place. Traiter une catastrophe sur le modèle d’un reality show relève de la psychiatrie. Vous nous parlez sans cesse d’éthique et d’information, mais dans les faits, vous faites du Koh-Lanta intégral à longueur de JT. Avec flash spéciaux en plus et soirée informative sur la foulure de Géraldine qui a dû escalader un escarpement pour aller chercher des bananes pour l’équipe rouge.

Messieurs les débatteurs et « blablateurs » télévisuels de tout poil, nous avons éprouvé une immense honte pour vous. Sous couvert de réflexions et de prises de conscience, voire pour tenter de faire bouger les choses, vous nous avez abreuvé d’inepties en boucle avec comme principal levier :  la « Trouille ». La compassion parfois exprimée dans un studio, bien chauffé, le cul dans un moelleux fauteuil, nous a donné l’envie de vomir. Si le ridicule tuait vous seriez déjà morts.  Le sommet du sommet qu’il nous a été permis d’entendre d’un esprit bien pensant participant a un X ièm débat, c’est « qu’avec cette catastrophe, le peuple japonais, du tout virtuel était enfin redevenu humain parce qu’il devait enfin faire la queue devant les magasins pour acheter un peu de nourriture« .  On est obligé de se palper, quand on entend ce genre de tirade, pour espérer être dans un rêve à la con, bien endormi … Et quand on constate que ce n’est pas le cas, cela débouche inexorablement sur une immense tristesse.

Messieurs les politiciens, nous avons éprouvé une immense honte à votre place. Votre attitude nous a fait pensé à une famille « quart-monde » réunie autour d’une personne agonisante occupée à discuter de l’héritage copieux qu’elle va encaisser.  Avec la palme de l’indécence à ces chers écolos, verts, groen, oranges, jaunes pisseux … Qui n’aiment pas les éoliennes en mer du nord ou dans d’autres paysages mirifiques et qui, dans le même temps, en profitent pour lancer des débats nauséeux pour quelques voix de plus aux prochaines élections. Et puis les chefs d’états indignes d’une école de maternelle qui annoncent des audits sécuritaire, des arrêts, des mesures de sérieux, … alors que toute personne normalement constituée pouvaient penser que tout cela était déjà en place, bien rodé, bien huilé … et bien non, ce n’est pas le cas … On en discute sur le coup, maintenant.

Messieurs les « forumeurs » de tout poil, nous avons éprouvé une immense honte à votre place. Nous ignorions complètement qu’il y avait autant de scientifiques de haut vol sur les forums, capables de débattre fission, fusion et refroidissement et d’émettre des avis éclairés sur les plans en cours et  à venir, la fin d’un pays et autres idioties et opinions cyniques. C’est vrai que l’on ne doit normalement rien attendre de bien reluisant d’un forum mais  transformer un drame en une diahrée verbale ininterrompue pour meubler ses journées nous fait quand même nous interroger sur la santé mentale d’une grande majorité de participants. Et nous vous avouons être inquiets.

Pour terminer et en conclusion, nous laissons la parole, par l’intermédiaire de l’AFP,  à quelques anonymes qui ne sont ni dans leur salon, ni dans un studio, ni dans un parlement, ni sur un forum mais dans la ville de Tokyo, les seuls à pouvoir légitimement s’exprimer sur ce qu’ils vivent …  au nom du respect et de la décence !

 

"Sept fois à terre, huit fois debout" Proverbe japonnais

 

Calme et discipline à Tokyo alors que le monde panique… !!!!!!!

Les 35 millions d’habitants de la plus grande mégapole du monde sont préoccupés par le drame national que vit l’archipel, mais à les regarder, pas sujets à la panique.

« Peut-être que ceux qui sont les plus angoissés ne sortent plus de chez eux », sourit Asako Shibata, un sexagénaire.

« Nous n’avons jamais connu un tel tremblement de terre », souligne Mme Shibata.

Et ce Nippon de 38 ans de confier: « si vous voulez savoir si les secousses telluriques me font peur, la réponse est oui ».

Et le nuage radioactif? Faut-il le fuir à défaut de pouvoir le stopper?

« Je ne pense pas une seconde à quitter Tokyo. Je redoute le pire, mais si tout le monde part, que va devenir la ville, la vie? », interroge Hideki Mitsuya, un ouvrier d’une cinquantaine d’années, patientant à côté de son camion.

« Je ne sais pas jusqu’à quel point le gouvernement nous dit la vérité, mais dans l’immédiat, je n’ai pas d’autre choix que d’écouter les explications et consignes », renchérit Hisashi Hara, marchand de primeurs.

« Parmi les irradiés d’Hiroshima et de Nagasaki, certains ont vécu 90 ans. La centrale de Fukushima est à 250 kilomètres de Tokyo », constate avec philosophie M. Nishi.

« Ce qui me rend anxieux, c’est la différence de ton entre les médias japonais et étrangers. Au Japon, les reportages sont factuels, à l’étranger ils décrivent un scénario catastrophe: la fin du Japon », poursuit-il.

« Il y a une part culturelle dans notre attitude, peut-être une influence de croyances bouddhistes: les catastrophes naturelles sont des problèmes que l’on ne peut résoudre, c’est le destin », ajoute Mme Shibata.

La panique est un phénomène contagieux qui résulte de l’égoïsme, du sauve-qui-peut, « il faut au contraire que nous soyons solidaires », résume M. Matsuya, qui met un point d’honneur à respecter les consignes du gouvernement demandant à chacun de faire des économies d’électricité puisque la centrale de Fukushima ne peut plus en fournir.

 

9 réflexions au sujet de « Ecomérage : Honte !!!!! »

  1. Très bonne analyse une fois de plus, je ne peux que l’approuver et être attristé par la bêtise, l’ignorance, l’hypocrisie, l’égoisme (liste non exhaustive malheureusement) de l’espèce humaine, capable du meilleur mais surtout du pire.

  2. J’ai des amis japonais à Tokyo qui disent pareil . Comme ce sont des musiciens ils préparent leur prochain concert (à Tokyo)

  3. Tout d’abord, j’ai personnellement trouvé le ton adopté par France 2 très adapté (même si de temps en temps les images repassaient en boucle). Je vous rejoins en revanche sur les traitements de CNN ou BBC.

    Mon frère vit à Tokyo ainsi que sa femme et ses 2 enfants. Les derniers jours ont été extrêmement compliqués. Il a fait partir dans un premie temps sa femme et ses enfants au vu des risques (risques qu’il jugeait plus élevé pour lui que pour sa femme … peut-être un reste de fonctionnement masculin versus féminin). Il faut savoir que les messages des ambassades n’étaient pas toute cohérentes. Sa femme est espagnole, lui est français. Que historiquement au Japon mais aussi selon moi dans tous les autres pays, aucun gouvernement n’a jamais dit la vérité au sujet d’un accident nucléaire. Il est employé directement au Japon et n’est pas donc pas expatrié par une société française. La décision de quitter ou non Tokyo est une décision complexe faisant intervenir plusieurs facteurs : économiques, sécurité, , famille, confiance dans le gouvernement, possibilité de trouver un point de chute.

    Finalement, quelle est la marge de sécurité ? à combien de km estime t’on que le risque nucléaire est quasi nul, pour soi personnellement, sa famille ? quel risque est-on près à accepter ? il n’y a probablemnt pas de seconde chance… C’est, en osant l’analogie, comme décider d’investir dans une société sur les base de son bilan, sachant que historiquement, le bilan a souvent été trafiqué. Par rapport à votre point de vue, que je respecte, je voulais juste souligner qu’il est aussi facile dpuis son fauteuil de dire tout le calme qu’il faut mettre en oeuvre sans vivre la situation réellement. Evacuer 15 Millions d personnes est logistiquement impossible. Est-ce pour autant qu’il faut rester quand on a les moyens de partir ? Je n’ai pas toutes les réponses …

    1. Salut Richard,

      Ce qui nous choque profondément dans le cas présent, ce n’est pas la politique de prudence ou non adoptée par les différents gouvernement ou les personnes vivant à proximité de Fukushima (nous sommes complètement incompétents pour juger de leurs bien fondé) mais le manque de pudeur avec laquelle ces informations ont été traitées, de manière générale et nonobstant des cas particuliers.

      Ce que nous dénonçons, c’est le fait que la récupération politique, la course à l’audience, l’envie de créer le « buzz » et le voyeurisme malsain ont été privilégiés là où de la dignité et des actes auraient été bien plus utiles. Un exemple ? cette déclaration du commissaire européen à l’énergie : était-elle bien nécessaire ? Augmente-t-elle la sécurité des populations ? Apporte-t-elle un soutien moral au peuple japonnais ? Des trucs pareils, nous en avons vus, entendus ou lus à foisons ces derniers jours.

      1. Les Tokyoïtes s’en moquent, et les sinistrés de la région de Tohoku également… Vos commentaires de commentaires me semblent aussi vains qu’affligeants. En vous mettant au même niveau que ceux que vous dénoncez, vous vous ridiculisez. Il y a des gens qui agissent pour venir en aide et soutenir les Japonais dans cette terrible épreuve. Qu’ils en soient remerciés !

  4. Hello les Daubasses, j’en rajoute une couche si vous me le permettez …

    J’eusse aimé qu’au-delà de votre « coup de gueule », vous vous engagiez un tant soit peu pour le Japon. Au lieu du « nous n’avons pas fait beaucoup moins que », j’eusse aimé entendre « nous avons fait un tout petit peu plus que » …

    Je vous donne 1 idée :

    Vendez COTT et réservez la plus-value (pas le capital engagé) à une ONG qui bosse à SENDAI… Et à ce moment là, respect pour votre coup de gueule (sans parenthèses).

    Le problème du « coup de gueule » (avec parenthèses) est qu’il a tendance à dédouaner son auteur d’une action de fond. La critique est bien facile, les actes, eux se mesurent concrètement.

    Qui plus est cela donnera peut être d’autres idées aux abonnés dont je fais partie.

    Bien cordialement

    Pascal

    1. Bonjour Pascal,

      Notre article a pour but de donner un nouvel exemple de folie collective et de récupération d’un évènement dramatique, certainement pas de dire à nos lecteurs ce qu’ils devraient faire pour le Japon ou pour toute autre cause. Nos lecteurs semblent par contre désireux de nous dire ce que nous devrions faire. Nous n’y voyons évidemment aucune objection mais la destination privée de nos revenus personnels n’est, à notre avis, absolument d’aucun intérêt pour qui que ce soit. Ceci dit, le Japon est un pays riche et a, en principe, les moyens financiers de se relever. A priori, il nous semble ce serait plutôt d’aides logistiques et techniques dont il a besoin et à ce niveau, nous ne sommes absolument d’aucune utilité.

      Bonjour Christine,

      « Il y a des gens qui agissent pour venir en aide et soutenir les Japonais dans cette terrible épreuve » ==> Bien entendu, nous supposons que vous en faites partie et vous en félicitions sincèrement.

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