Chassez le mouton, il revient sans cesse au galop ! Nos lecteurs sur la sellette… ???

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Une fois n’est pas coutume, cher(e)s lecteurs(trices), nous allons quitter le terre-à-terre des chiffres, du noir ou blanc, du oui ou non, pour entrer dans le territoire impalpable, du « moi », du rapport que chaque investisseur se doit d’acquérir avec lui-même pour aborder le marché. Il s’agit de traiter, comme l’a laissé deviner l’intitulé de cet article, de la psychologie de l’investisseur.

Nous pensons chez les Daubasses, surtout à partir de nos propres expériences réunies mais aussi de nos lectures que le travail psychologique de chaque investisseur est une composante majeure de la réussite. Une composante que nous jugeons supérieure à plus de 50% dans le poids de la panoplie d’outils dont dispose l’investisseur pour tenter de battre le marché à long terme.

Imaginons simplement une belle méthode « value » inspirée de Ben Graham, avec des bornes fixes qui peut vous guider avec un haut pourcentage de réussite, une méthode qui vous murmure à l’oreille « ici, j’investi, c’est bon marché » ou « ici je n’investis pas c’est trop cher ». Mais à chaque fois, malgré ces bornes bien définies et d’une clarté de cascade alpestre, vous trouvez une bonne petite raison pour dire « c’est trop cher, mais finalement pas tant que cela et en plus le marché est haussier, donc j’achète quand même »… Ou encore « c’est pas cher… mais les perspectives sont atroces, je pourrais pêcher le poissons encore plus bas, si le marché dégringole encore, ce qui a toutes les chances d’arriver… Donc j’attends… ». Ou encore  « Bordel !!!!, j’aurais dû acheter quand c’était pas cher, ce sale truc a pris 100% en huit semaines seulement…Ma méthode me dit que c’est cher à présent, mais le marché a retrouvé des perspectives d’enfer, je suis certain que les 100% suivants, c’est pour moi …!!!!! »

Si nous translatons sur des méthodes ou l’analyse qualitative est aussi importante, voir plus que l’analyse quantitative, c’est encore plus difficile.  Combien de fois n’avons-nous pas vu d’investisseurs croire avoir trouvé un « moat » ou une « marque » protégés par des douves solides alors que la barrière contre la concurrence était en papier mâché ? Combien de fois n’avons-nous pas lu de projections futures euphoriques des Free Cash-Flow basées sur les chiffres mirobolants du passés ? Combien de fois n’avons-nous pas vu de « fans de Buffett » acheter des entreprises extraordinaires à des prix extraordinairement cher alors qu’ils  savent par cœur que l’entreprise doit être extraordinaire et le prix ordinaire !

Vous aurez compris, avec ces quelques exemples, qu’aussi bonne que soit votre méthode d’investissement, aussi fine que soit vos analyses, si vous ne parvenez pas à appliquer cette méthode à la lettre et à vous y tenir dans n’importe quelle circonstance de marché, vous ferez partie des 95% d’investisseurs qui font moins bien que le marché. C’est-à-dire de la grande majorité de ceux qui perdent en général de l’argent avec leurs investissements boursiers.

Tout ceci est évidemment plus facile à dire qu’à faire, nous en sommes bien conscients.  D’ailleurs, ne vous y trompez pas : l’équipe des Daubasse n’est ni au-dessus, ni en-dessous de la mêlée, mais bien, comme tout investisseur, dans la mêlée, le troupeau.

La seule différence avec l’ensemble du troupeau, c’est que nous travaillons en permanence, notre psychologie d’investisseur pour nous démarquer en temps utiles du troupeau. Être avides quand l’ensemble grelote de peur et commande des réserves importantes de pampers et être rabat-joie quand les grosses fêtes commencent. Ce n’est jamais amusant dans aucun des cas et nous pouvons vous dire qu’il faut se forcer pour se « muscler » psychologiquement. En effet, la démarche n’est pas naturelle : personne ne l’a « en soi ».

Cette force psychologique nécessaire à la réussite doit donc s’acquérir au fil du temps.

Pour ce faire, il faut d’abord comprendre de quoi est composé notre psychologie et notre manière de nous comporter.

 

L’influence de notre entourage

En fait, de l’enfance à l’adolescence, nous sommes construits en copiant les autres. Les autres ce sont nos parents, nos grand–parents, nos condisciples à l’école, nos professeurs, … toutes les personnes qui tentent de nous éduquer…Si notre mère nous apprend que notre père s’appelle « papa », nous répétons « papa », mais si elle dit « Tata », nous répéterons « Tata », ou si encore elle dit « Dady », nous disons « Dady » … Si notre père a tendance à uriner en rue sur un petit muret délabré ou à agiter un doigt vengeur en direction d’un automobiliste qui viens de lui tailler la route quand il est au volant, nous aurons tendance à trouver cette manière de faire normale et nous la répéterons. L’éducation des enfants et des adolescents est donc, un « copié » de ce que les parents et l’entourage, tous les jours, nous ont « collé » dans le cerveau.

Après l’adolescence, c’est pareil même si c’est moins évident car tout le monde pense être original, unique dans sa manière de penser, de s’habiller, d’agir.

Nous avons l’impression de nous distancer de la manière de penser et d’agir de Papa et Maman, voire de ceux qui nous ont éduqués … mais c’est en réalité un leurre.

 

Tous semblables ?

Le problème c’est que 95% de la population fait  « boulot-métro-dodo », pour certains  « voituro » remplace « métro » mais le déplacement a lieu sur roue.  Tout le monde s’habille à « H&M », « Zara » ou autre boutique chic avec la même étiquette « made in China », « Thailand » ou « Vietnam », collée à l’arrière. Bon vous nous direz qu’il y a des variantes du style « EuroChina » mais c’est juste que la société chinoise qui emploie 100% de chinois a son siège et son usine de production à Milan  et  permet donc de vous faire cracher entre 4 et 5 fois plus que si elle avait son siège et son usine à Shangai … Tout le monde a le dernier téléviseur HD « made in Korea ».  Tout le monde a la même voiture, c’est juste que le décor, cette sacrée carrosserie, varie mais il y a à l’avant du capot et parfois à l’arrière 4 anneau, une étoile, un ange, un jaguar, … mais tout le monde a bien un moteur, 4 roues, au moins deux essuies glaces et des sièges pour s’asseoir.  C’est comme cela depuis toujours et ce n’est pas près de changer !

En fait, si vous réfléchissez un peu, en retournant la problématique, si le troupeau de moutons était composé de seulement 5% de la population et de 95% de personnes origninales ne copiant personne, la mode n’existerait pas, les agences de voyages non plus, pas de MacDo, ni d’autoroutes, une ou deux marques de voiture suffirait, un tas de professions n’existerait pas comme tatoueur ou « piercingueur », avocat, coiffeur, …Microsoft et Apple seraient des small cap au chiffre d’affaires peu reluisant et Bill Gates et Steve jobs des CEO’s de vraies daubasses.

Bon nous arrêtons nos exemples car vous avez certainement compris que nous sommes tous dans la même soupe et que ce phénomène de troupeau ne pose pas le moindre problème en soi … Au contraire c’est naturel et pas le moins du monde dérangeant.

 

Conséquences pour les investisseurs

Si vous entrez dans le monde merveilleux de l’investissement avec ces réflexes naturels, vous vous transformez instantanément en « mouton à tondre », vous signez une assurance pour la faillite. Et les brokers, banques et autres institutions financières, comme la presse, les banques centrales et les news quotidiennes « à la Kalashnikov » tous azimuts vous fournissent ce type de beau contrat de mise à mort en permanence.

 

>> Comment faire alors pour tordre le cou à nos réflexes moutonniers qui sont tout-à-fait normaux dans la vie courante et agir en parfait original, voir en électron libre dans le monde merveilleux de l’investissement ?

Ce n’est pas vraiment un travail quantifiable mais, de notre propre expérience, c’est un travail qui doit être permanent, répété à chaque fois que l’on investit et cela au fil du temps. Car chasser le mouton est admirable en soi mais il faut savoir que ce mouton reviendra à chaque fois au grand galop.

Le premier point est de définir une méthode d’investissement et de l’appliquer sans concession.  Si vous la modifiez, il est impératif que vous l’amélioriez dans le sens de la contrainte et en aucun cas des « petits arrangements »  avec la réalité qui vous permette de galvauder ces contraintes.

Les chiffres dans une méthode sont, pour nous, les couperets les plus aiguisés. Si vous vous « bornez  à borner » votre méthode avec des chiffres, vous avez en mains de très solides outils pour affronter la jungle merveilleuse de l’investissement. Avec ces chiffres, le monde impalpable du blanc mouton est concassé par un oui ou non, du blanc ou du noir.

Ces chiffres vous diront que c’est bon marché, voir extrêmement bon marché, en pleine panique des marchés et que c’est cher voir hors de prix dans l’euphorie générale.

Votre effort consistera donc à dire, à redire et même à chanter si vous avez quelques aptitudes vocales que ce sont vos chiffres qui ont raison et en aucun cas le marché.

Bien entendu, il faut vous attendre aussi à ce que chaque période soit difficile et jette le doute en vous, c’est en fait le retour du mouton galopant ! Il est quotidien dans ces moments-là … Et vous devez résister aux sirènes bêlantes qui vous disent :

« T’es  malade d’investir, c’est la faillite du capitalisme la semaine prochaine, tes chiffres à la noix c’est du pipo, plus rien ne tient debout, l’écroulement complet ce sera sans doute mercredi prochain, tout le monde le dit ».

Et dans d’autres moments :

« Quel clown tu fais, avec tes chiffres, t’ a déjà 15% de retard, sur tes collègues de bureau et ton cercles d’amis, tout le monde va finir par se moquer à te voir rester « embousé » dans tes sacrés chiffres qui te disent que c’est trop cher, trop cher, de plus en plus cher… Alors que tout le monde gagne et parfois sans même calculer … »

 

Vous avez tous compris, cher(e) lecteur(trice), que les chiffres dont nous parlons ne sont pas de la mathématique quantique. Ces chiffres se trouvent dans les bilans des sociétés et on additionne, soustrait, divise et multiplie : il ne faut donc pas la moindre calculette « HP » scientifique pour que vous calculiez la valeur d’une société et que vous la compariez au prix que le marché vous propose.

Nous tenons à vous redire que chaque membres de l’équipe des Daubasses éprouve des difficultés avec le retour de son mouton galopant à titre individuel. Combien de fois chacun à notre tour n’avons-nous pas proposé au groupe des petits arrangements avec les chiffres ? Mais la force d’un groupe soudé, c’est justement de rappeler à l’ordre ces petits écarts lors du retour du mouton galopant. Et le plus important pour vous qui êtes peut-être seul, c’est surtout de vous rendre compte de ce « retour de mouton » car c’est exactement à ce moment qu’il faut agir et se concentrer sur les chiffres qui vous disent si c’est cher ou bon marché… Le reste est à oublier.

 

La force psychologique de nos abonnés

En ayant l’idée de ce petit article sur la psychologie de l’investisseur, nous nous sommes demandé quelle était la force psychologique de nos abonnés et surtout comment la mesurer ?

Ensuite l’idée faisant son chemin, nous avons également eu l’idée, comme nous disposions de quelques statistiques, de voir comment réagissaient les lecteurs de ce blog aux variations de marché, ce qui inclut évidemment des abonnés et des non abonnés ?

Nous avons donc essayé de faire le plus simple possible pour nous faire une petite idée de votre force psychologique. Nous avons pris trois composantes

1. les variations mensuelles de l’indice S&P 500.

2.  les variations mensuelles du nombre de nouveaux abonnés

3.  les variations mensuelles du nombre de visites totales de notre blog.

Nous avons comparé la variation de l’indice S&P500 à la variation mensuelle du mois suivant des abonnements et des visites totales.

Voici un petit exemple : imaginons que la variation du S&P500 soit de +6% en mai, nous comparons alors les variations mensuelles de nouveaux abonnés et de visites totales du blog du mois de juin.

Pourquoi ce mois de décalage ? En fait, pour mesurer votre biais psychologique par rapport à l’indice. Car, de manière générale, 95% des investisseurs sont influencés par les variations … Si, au mois de mai, l’indice s’est apprécié de 6%, 95% des investisseurs ont tendance à penser que cela va se poursuivre en juin.

Nos statistiques courent donc sur 26 mois, de juin 2009 à juillet 2011 et nous avons noté de cette manière : à chaque fois que l’indice S&P500 évolue de la même manière que les nouveaux abonnements et les visites totales du blog du mois suivant, nous notons  « 0 » à chaque fois que le S&P500 évolue en sens inverse que les nouveaux abonnements et les visites totales du blog du mois suivant, nous notons  « 1 ».

Petit exemple pour bien comprendre :

Le S&P 500 s’apprécie de 6% en mai, les abonnements de 25% en Juin. La note est « 0 », car cela signifie que vous vous abonnez avec un biais psychologique positif comme le laisse penser le marché

Le S&P 500 recule de -4% en avril tandis que les abonnements avance de 6% en Mai.  La note est de « 1 » car cela signifie que vous ne vous abonnez pas par rapport à un biais psychologique négatif à court terme comme le marché le laisse penser.

 

Alors nos abonnés …  Moutons ou pas moutons… ????

A notre grande satisfaction, sur 26 mois, 13 fois sur 26  vous vous êtes abonnés sans le moindre biais psychologique impulsé par le sens du marché, soit 50 % du temps, ce qui nous semble vraiment honorable.

 

Et nos lecteurs ?

Si nous avons ajouté le nombre de visites totales du blog, c’est aussi pour avoir un point de comparaison entre nos abonnés et une plus large palette d’investisseurs incluant aussi nos abonnés.

Et, sur 26 mois, les visites totales sur notre blog ont évolué en sens inverse de l’indice S&P 500 à 11 reprises, soit 42 % du temps.

De cette « mini expérience » sans prétention, nous concluons que l’ensemble de nos abonnés présente une « force psychologique » nettement plus importante que l’ensemble des visiteurs du blog qui nous rendent plus volontiers visite quand le marché est en hausse et nous délaissent quand il est en baisse. Alors que nos abonnés s’abonnent presque 1 fois sur 2 du temps sans le moindre biais psychologique.

Voilà un graphique de ces petites statistiques.

 

 

Vous pouvez donc observer par exemple qu’en juillet 2011, le S&P500 recule de 2 % alors qu’en juillet, le nombre de nouveaux abonnements s’apprécie de 123 %, pas de biais psychologique.

Ou encore en mars 2011 le S&P500 s’apprécie de 3 % alors qu’en avril, le nombre de nouveaux abonnements recule de 25 %, de nouveau pas le moindre biais psychologique.

Ou enfin au mois de décembre 2009 le S&P500 recule de 4 % tandis que le nombre de nouveaux abonnements bondissent de 88 % en janvier.

Pas encore satisfaits d’avoir testé vos biais psychologiques d’investisseurs par rapport au marché, nous avons voulu tester votre biais psychologique par rapport à la performance mensuelle du portefeuille « Daubasses ».

Surprise, surprise et bonne de surcroît 13 fois sur 26, vous vous êtes abonnés sans subir le moindre biais psychologique impulsé par la performance du portefeuille « Daubasses ».

Et surprise également au niveau des visites totales du blog qui font exactement le même score, soit 13 fois sur 26, les visiteurs de notre blog n’ont pas subi un éventuel biais psychologique impulsé par la performance du portefeuille « Daubasses »…

 

Bien entendu, vous aurez tous compris que ces statistiques, si elles ont un petit côté distrayant, ne font pas avancer le « Schmilblick » car la force psychologique de l’investisseur s’acquiert seule, au fil du temps … Et pas avec quelques graphiques !

Mais bon, nous voulions avoir juste une petite idée, même très vague, de votre force psychologique à défaut de rien du tout … pour vous pousser à la réflexion permanente, sur ce point très important de l’investissement très souvent délaissé. Car c’est selon notre point de vue LA clé du succès qui permet de se classer dans les 5 % d’investisseurs qui « battent le marché ».

<< La Valeur d’Actif Net Tangible (VANT)

>> Les enseignements à retirer des pratiques des grands traders pour l’investisseur en daubasses

 

15 réflexions au sujet de « Chassez le mouton, il revient sans cesse au galop ! Nos lecteurs sur la sellette… ??? »

  1. Bonjour équipe des Daubasses,

    On notera aussi qu’à défaut d’un club d’investisseur, tenir un blog peut aider aussi à « fixer » sa méthode dans les quelques cas où on peut être tenter de suivre le son de la flûte du berger.

    On ne peut pas affirmer quelque chose un mois sur un blog et faire l’inverse le mois suivant, sauf à passer pour une girouette.

    Par contre, j’ai bien peur que les forums et autres médias soient pour bcp une source de distraction qui fait plus de mal que de bien.

    1. L’avantage de la méthode des Daubasses appliquée de manière stricte, c’est que le mouton avance à son rythme sans se soucier du troupeau. Quelquefois, mouton solitaire, il continue d’avancer alors que le troupeau s’arrête. A d’autres moments, il avance à son rythme moyen alors que le troupeau accélère. Mais il y a aussi des périodes où il se retrouve au milieu du troupeau. Et ne jamais changer de rythme à aussi des inconvénients. Une montée mériterait un peu plus d’efforts alors que l’on pourrait lever le pied en descente. En bon contrarian, il me semble que l’on pourrait adapter la méthode en introduisant une notion complémentaire : fuir le confort du troupeau. Autrement dit, reconstituer des liquidités lorsque l’on est en phase avec le troupeau. Abonné récent, je me demande d’ailleurs si la « chasse à la Daubasse » n’a pas été plus florissante au début de l’aventure ? Dans ces cas là, faut-il garder le rythme alors que l’on est au milieu du troupeau ou lever le pied et garder des forces pour la suite ?
      Je suis parfaitement conscient qu’introduire du timing augmente le risque car on peut se tromper de sens. Mais ne pas courir après le marché et savoir faire des pauses me paraît pouvoir aussi correspondre à la « philosophie Daubasses ». Certainement difficile pour ceux qui, le nez dans les chiffres, analyse les cibles potentielles. Mais nous, les abonnés, pouvons plus facilement adapter le rythme d’investissement à notre perception du marché.

      PS : Je n’aurai pas été « inquiet » si vous aviez « tourné goldeux ». 2 pépites c’est bien, mais une liste complémentaire, même si elle est de moindre qualité, m’intéresse. Histoire d’accélérer mon rythme de mouton… jaune 😉

      1. Bonjour Fabrice et Okavongo,

        « Introduire du timing » n’augmente pas nécessairement le risque mais il s’écarte de notre approche : nous investissons ou désinvestissons sans nous soucier du marché en nous concentrant exclusivement sur la valeur des entreprises que nous achetons. Introduire du timing, c’est non seulement se soucier du marché mais aussi se montrer plus intelligent que lui … ambition que, pour l’heure, nous n’avons pas … du moins dans le cadre de la gestion du portefeuille du club ainsi que dans la rédaction de nos lettres aux abonnés.

        « Une liste complémentaire » ? Nous avons tout de même l’impression que dans ce cas, cela tourne plus au tracker sectoriel qu’à l’investissement « value ». Notre objectif n’est pas de « jouer la hausse de l’or » ou « d’investir dans des mines d’or » mais bien d’acheter des entreprises décotées. Et il se fait que nous n’avons, parmis ces entreprises décotées, que deux mines d’or à proposer à nos aimables abonnés. Pour « faire le mouton jaune » (ce qui est d’ailleurs tout-à-fait respectable), le GDX ferait tout aussi bien l’affaire.

  2. Vous ne trouvez pas que vous passez un peu trop de temps à des réflexions périphériques qui ne me semblent en rien servir votre approche et votre performance. Il me semblerait plus judicieux de continuer à chercher des pépites…

    1. Bonjour hmmm,

      Le but de ce blog est de coucher « sur papier » nos réflexions … et « réfléchir » reste selon nous, une des premières clés de la réussite. C’est par une continuelle remise en question de nos certitudes que nous progressons et élargissons suffisamment nos horizons. C’est d’ailleurs ce genre de réflexion qui nous a fait passer du stade de « fan de Buffett » à celui de « chasseur de daubasses ». Beaucoup d’investisseurs « se plantent » en s’enfermant dans leurs certitudes et nous voulons éviter à tout prix ce piège.

      Donc, pour répondre à votre question (affirmation ?) : non, nous n’avons pas l’impression que le fait de « réfléchir » pénalise notre rendement à long terme.

      Ceci dit, rassurez-vous : nous continuons à retourner des centaines de pierres tous les mois et nous trouvons encore, de temps à autres, l’une ou l’autre société tout-à-fait digne d’intérêt.

      1. Pour re-encherir. Je trouve le contenu Daubasses de tres bon niveau dans les lettres pour abonnes. Et je suis heureux de pouvoir echanger sur la gestion globale du portefeuille dans cette partie publique.

        Pour ma part, je defends l’idee de permuter certaines lignes pour ameliorer le potentiel (avec une regle nouvelle a appliquer). J’ai ainsi alleger gevelot pour du PVL aujourd’hui 😉

  3. Je pense que toute votre logique est discutable et donc la conclusion complétement biaisée.
    Personnellement j’aurais dit exactement l’inverse : les sites et forums boursiers ont généralement une audience qui explose lors des périodes de krach. Les boursicoteurs cherchent des conseils, à se rassurer et des « guides » pour trouver la voie. Donc que votre audience et abonnements augmentent alors que les indices baissent me semblent justement indiquer le biais psychologique de vos lecteurs.

    C’était juste pour polémiquer 🙂

  4. un tres bon article, une strategie ne marche que si on l’applique, c’est une evidence certes, mais les faits demontrent souvent le contraire

  5. Très bon article. L’aspect psychologique (en fait cognitif, émotionnel et comportemental) est fondamental et aucune méthode, aussi géniale soit-elle, ne marchera si l’on n’est pas capable de discipliner son ego.

    Pour rebondir sur le propos d’okavongo, je pense aussi que l’on pourrait construire un portefeuille daubasses n°2 qui inclurait une gestion du cash en fonction des conditions de marché. Sans faire de market timing, en utilisant un indicateur comme de le P/E10 de Schiller appliqué au S&P Composite, on définirait un niveau de cash à détenir en fonction de la (sur/sous)évaluation par rapport à la moyenne historique de cet indicateur, de manière contrarienne et mécanique.

    Ex : le marché devient trop cher, il risque de baisser entraînant mes daubasses aussi à la baisse, je cède les titres avec le moins de potentiel pour augmenter mon cash et être en position favorable lors des replis.

    Evidemment, éviter d’arbitrer en permanence actions/cash à cause des frais, à utiliser par paliers lors des franchissements de seuils.

    Je ne suis pas encore sûr que ça soit plus performant. Il faudrait le démontrer concrètement. Néanmoins, j’ai à l’esprit que Buffet a toujours aimé avoir du « cash at hand ». Et c’est ainsi que je compte procéder personnellement à terme (je suis en train de construire ma propre méthode).

    Pour la période en cours, je fais carrément du market timing tant je suis convaincu du naufrage financier/économique/politique/idéologique en cours. J’ai vendu une partie de mes daubasses (les plus cycliques), pris une couverture sur le reste (short CAC et S&P) et commencer à mettre quelques filets de pêche pour profiter des figures de chute libre.

    1. Bonjour Sinclair,

      Le but de notre blog n’est pas de tester une approche de market timing mais bien la pertinence d’une approche « daubasse ». C’est pourquoi nous ne jouons pas les timing de marché pour le portefeuille du club. Cela n’empêche pas chacun d’entre nous de gérer son propre portefeuille suivant une approche de market timing qui lui est propre suivant ses objectifs, son tempéraments et ses compétences, ces approches individuelles allant du « buy and hold » pur et dur aux « swing de couverture » au moyen de produits dérivés en passant par une gestion active d’une poche de liquidités . Mais cet aspect des choses ne fait pas partie de l’objectif de notre blog : ici nous expliquons ce que nous achetons et pourquoi nous achetons mais absolument pas quand nous achetons ni comment nous gérons nos propres portefeuilles.

      1. Oui bien sûr, je ne suggérais nullement de vous lancer dans le market timing. Ce serait totalement contre la nature de votre expérimentation. Et d’ailleurs je ne suggérais même pas de modifier d’un iota votre expérimentation, car elle a une grande valeur en soi et mérite d’être poursuivie sur une longue période.

        J’envisageais uniquement de réfléchir à l’impact d’une gestion – automatique – du paramètre « poche de liquidité ». En gros la question pourrait se résumer à « Y a-t-il une valorisation globale du marché telle que posséder du cash est statistiquement préférable aux actions, mêmes des daubasses ? ». Pour tester cette hypothèse, il faudrait idéalement faire un fork de votre expérience en cours.

        Je suis doté d’un ego très curieux. Dès que je repère un fil conceptuel, je tire dessus. C’est parfois un atout, parfois une source de dispersion qui va à l’encontre de la discipline nécessaire à l’application d’une stratégie (pour revenir au sujet du billet ^^).

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