AC Moore : un acquéreur qui ne fait pas une fleur aux actionnaires !

Nous revenons, ami(e) lecteur(trice), sur une de nos plus vieilles participations. Il s’agit d’AC Moore achetée lors de la création de notre portefeuille en novembre 2008

Cette société commercialise des produits liés au bricolage pour enfants, à la couture, au crochet, à l’artisanat alimentaire, bijoux, perles pour enfants, voir aux décors personnalisés pour la maison. C’est également un important fleuriste, proposant aussi des produits liés à l’art floral.
A l’heure actuelle, la valeur de son actif tangible net de dettes (VANT) s’élève à 5,59 usd par action.  A notre cours d’achat de 0,94 usd, nous pensions avoir, non seulement une belle marge de sécurité en cas de « coup dur » mais aussi un joli potentiel de hausse.

En février 2011, l’action cotait à 2,85 usd et le conseil d’administration annonçait qu’il étudiait la possibilité de vendre la société.  Déjà, nous pouvions nous lécher les babines dans l’espoir de voir notre portefeuille réaliser son xe bagger.

Hélas, le 4 octobre, la direction, triomphante,  annonçait avoir décidé de vendre la société au groupe S’Bar, un gros du secteur et ce, pour  un prix de 1,60 usd par action, soit une prime de 68 % par rapport au dernier cours mais… 3 fois moins que sa VANT !

Ce qui nous interpelle dans cette opération, c’est le fait que, le 13 juillet, l’action cotait encore à 2,39 usd. Une OPA à un prix inférieur au cours d’il y a trois mois sans qu’il n’y ait eu, entretemps,  une destruction de valeur massive a de quoi nous laisser songeurs. La chute du cours de 60 % depuis cette date nous interpelle également (sur la même période, le Russell 2000 – un indice de small caps US – ne perdait que 18 %) tout comme le fait que le prix de vente s’établit 44 % plus bas que celui auquel cotait l’action au moment où l’intention de vendre était annoncée.

Quoi ? On vend notre bien pour une bouchée de pain ? Un peu comme le ferait le CA d’une banque exsangue obligée de faire appel à la générosité des pouvoirs publics pour sauver sa peau ? Sauf que AC Moore n’est pas exsangue… Loin de là.

D’ailleurs, trois cabinets d’avocats ne s’y sont pas trompés et comptent engager des poursuites contre le conseil d’administration de la société.  

Pour l’heure, nous étudions encore pour quelle choix nous allons opter : apporter nos titres à l’offre avec l’amer sentiment de nous faire « entuber » même si nous réalisons une plus-value en dollars d’environ +70 % sur cette ligne ou conserver nos titres et participer aux poursuites qui pourraient bien être lancées dans l’espoir d’obtenir un « petit quelque chose » en plus.

Quoi qu’il en soit, nous vous tiendrons évidemment au courant des rebondissements de cette affaire dans laquelle nous avons la nette impression que tout n’est pas très « clean ».

 

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