La fin des haricots

Il est temps pour nous, cher lecteur, de tirer les conclusions de l’expérience intellectuelle que fut le suivi de la « mise à mort » de la société Gantois.

Le mandataire judiciaire Fabien Voinot est formel : « du fait de l’ouverture de la procédure de liquidation judiciaire, il apparait qu’effectivement les actions de la société GANTOIS SA ont perdu toute valeur. » Gloups ! Vous trouverez la communication EURONEXT ici

Nous n’y croyions plus vraiment suite aux précédentes annonces, nous pensions seulement qu’il pouvait être possible de récupérer un petit quelque chose. En fait, il ne reste finalement rien pour les malheureux actionnaires…

Nous parlions dans notre dernier article « d’investisseurs intéressés ». Finalement, non… Ce ne sont pas des investisseurs qui se sont intéressés à Gantois mais des industriels qui ont pû reprendre à la barre du tribunal des actifs pour une bouchée de pain. Si nous considérons le bilan humain, nous ne pouvons que nous réjouir de cette issue relativement positive au niveau social.

Que nous apprend ce périple de près de 15 mois ?

Si vous en doutiez encore : investir dans une entreprise qui connaît d’importantes difficultés financières… est risqué ! Notre petit exercice intellectuel de suivi nous confirme un point capital : la solvabilité est un élément important dans la décision d’investir dans une société. C’est elle qui permet à la société en difficulté de « temporiser » et de « tenir » jusqu’à ce que la crise débouche sur une solution acceptable pour toutes les parties (fournisseurs, personnel et actionnaires). Dans le cas contraire, au moins une des parties (mais souvent toutes) s’en trouve lésée.

Ajoutons que nous nous voyons confortés dans les deux autres pierres angulaires de notre approche : pour notre portefeuille, nous privilégions la marge de sécurité (si chère à Warren Buffet ) ET la diversification .

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Portefeuille au 14 Octobre 2011 : 2 ans 324 jours

Cliquez sur les tableaux pour les agrandir

 

  • Portefeuille : VL 4,6397 € (Frais de courtage et de change inclus)
  • Rendement Total : 359,23%
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  • Potentiel Estimé VANT / Cours 199,77%
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  • Rendement Annualisé : 69,54%
  • Rendement 2011 : -15,51%
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  • Rendement 2010 : 38,07%
  • Rendement 2009 : 308,74%
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  • Taux de Rotation Annualisé : 39,36%
  • Effet Devise Total : -1,71%

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  • Tracker ETF Lyxor MSCI World : VL 87,2963 € (Frais de courtage inclus et dividende réinvesti)
  • Rendement Total : 30,20%
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  • Rendement Annualisé : 9,57%
  • Rendement 2011 : -13,24%
  • Rendement 2010 : 18,76%
  • Rendement 2009 : 30,34%

 

* Nous rappelons que ce portefeuille est un investissement réel

 

Performance mensuelle du portefeuille depuis sa création

 

 

Nouvelle augmentation de capital pour la « Daubasses Inc »

Si, malgré la chute des marchés, nous ne rencontrons pas encore les opportunités « à la pelle » comme ce fut le cas en novembre 2008, notre travail de recherche nous a permis de mettre à jours quelques sociétés suffisamment décotées pour que nous ayons l’envie d’y placer quelques billes.

Dans cette optique, nous avons décidé de garnir le portefeuille de notre club de quelques liquidités afin de pouvoir faire nos emplettes. 

Afin de permettre plus de souplesse dans la gestion des apports et des retraits, nous avons divisé la valeur nominative des parts du portefeuille par 100, comme vous pouvez d’ailleurs le constater dans la dernière situation hebdomadaire.

Cette semaine, nous procédons donc à des apports de liquidités qui vont nous permettre de passer quelques ordres d’achat sur des sociétés que nous avons récemment présentées à nos abonnés ou que nous leur présenterons bientôt. 

Ne voyez pas, cher(e) lecteur(trice) dans cette opération un signal d’achat fort ou le signe que l’équipe des daubasses est passée résolument bullish mais simplement le fait que, petit-à-petit, les opportunités d’achat réapparaissent sur les marchés. 

Sur base de ce constat et fidèles à leurs principes, les « daubassiens » passent donc à l’achat.

 

AC Moore : un acquéreur qui ne fait pas une fleur aux actionnaires !

Nous revenons, ami(e) lecteur(trice), sur une de nos plus vieilles participations. Il s’agit d’AC Moore achetée lors de la création de notre portefeuille en novembre 2008

Cette société commercialise des produits liés au bricolage pour enfants, à la couture, au crochet, à l’artisanat alimentaire, bijoux, perles pour enfants, voir aux décors personnalisés pour la maison. C’est également un important fleuriste, proposant aussi des produits liés à l’art floral.
A l’heure actuelle, la valeur de son actif tangible net de dettes (VANT) s’élève à 5,59 usd par action.  A notre cours d’achat de 0,94 usd, nous pensions avoir, non seulement une belle marge de sécurité en cas de « coup dur » mais aussi un joli potentiel de hausse.

En février 2011, l’action cotait à 2,85 usd et le conseil d’administration annonçait qu’il étudiait la possibilité de vendre la société.  Déjà, nous pouvions nous lécher les babines dans l’espoir de voir notre portefeuille réaliser son xe bagger.

Hélas, le 4 octobre, la direction, triomphante,  annonçait avoir décidé de vendre la société au groupe S’Bar, un gros du secteur et ce, pour  un prix de 1,60 usd par action, soit une prime de 68 % par rapport au dernier cours mais… 3 fois moins que sa VANT !

Ce qui nous interpelle dans cette opération, c’est le fait que, le 13 juillet, l’action cotait encore à 2,39 usd. Une OPA à un prix inférieur au cours d’il y a trois mois sans qu’il n’y ait eu, entretemps,  une destruction de valeur massive a de quoi nous laisser songeurs. La chute du cours de 60 % depuis cette date nous interpelle également (sur la même période, le Russell 2000 – un indice de small caps US – ne perdait que 18 %) tout comme le fait que le prix de vente s’établit 44 % plus bas que celui auquel cotait l’action au moment où l’intention de vendre était annoncée.

Quoi ? On vend notre bien pour une bouchée de pain ? Un peu comme le ferait le CA d’une banque exsangue obligée de faire appel à la générosité des pouvoirs publics pour sauver sa peau ? Sauf que AC Moore n’est pas exsangue… Loin de là.

D’ailleurs, trois cabinets d’avocats ne s’y sont pas trompés et comptent engager des poursuites contre le conseil d’administration de la société.  

Pour l’heure, nous étudions encore pour quelle choix nous allons opter : apporter nos titres à l’offre avec l’amer sentiment de nous faire « entuber » même si nous réalisons une plus-value en dollars d’environ +70 % sur cette ligne ou conserver nos titres et participer aux poursuites qui pourraient bien être lancées dans l’espoir d’obtenir un « petit quelque chose » en plus.

Quoi qu’il en soit, nous vous tiendrons évidemment au courant des rebondissements de cette affaire dans laquelle nous avons la nette impression que tout n’est pas très « clean ».