Portefeuille au 30 Mars 2012 : 3 ans 127 jours

  • Portefeuille : VL 5,5080 € (Frais de courtage et de change inclus)
  • Rendement Total : 445,17%
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  • Potentiel Estimé VANT / Cours 176,98%
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  • Rendement Annualisé : 65,96%
  • Rendement 2012 : 18,91%
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  • Rendement 2011 : -15,65%
  • Rendement 2010 : 38,07%
  • Rendement 2009 : 308,74%
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  • Taux de Rotation Annualisé : 22,01%
  • Effet Devise Total : 2,04%

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  • Tracker ETF Lyxor MSCI World : VL 100,2588 € (Frais de courtage inclus et dividende réinvesti)
  • Rendement Total : 49,53%
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  • Rendement Annualisé : 12,77%
  • Rendement 2012 : 8,57%
  • Rendement 2011 : -8,22%
  • Rendement 2010 : 18,76%
  • Rendement 2009 : 30,34%

 

* Nous rappelons que ce portefeuille est un investissement réel

 

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La valeur intrinsèque : la clé de l’inefficience des marchés

En faisant quelques petites recherches sur une définition comptable de la « valeur intrinsèque » d’une société, nous nous apercevons, contrairement à ce que nous imaginions, que c’est moins simple que prévu. Et nous pourrions même dire, certes en nous forçant un peu, que cela n’existe pas. Dans le sens où il n’existe pas une formule consacrée et donc précise qui vous permette de la calculer et qui serait la même pour tous à un moment T.

Cette « valeur intrinsèque » est donc la clé de l’inefficience des marchés parce qu’elle est à géométrie variable et qu’elle appelle à une évaluation, des retraitements, des projections générées par un jugement personnel, celui de l’investisseur.

Si nous essayons de disséquer un peu les causes de l’inefficience des marchés à travers le prisme de la valeur Intrinsèque, nous pourrions dire que premièrement, la majorité des investisseurs se concentrent sur les profits ou les pertes et que deuxièmement, ils effectuent des projections dans le futur. Et l’on pourrait ajouter, dans la majorité des cas, à court terme. Continuer la lecture de La valeur intrinsèque : la clé de l’inefficience des marchés

Portefeuille au 23 Mars 2012 : 3 ans 120 jours

  • Portefeuille : VL 5,4350 € (Frais de courtage et de change inclus)
  • Rendement Total : 437,95%
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  • Potentiel Estimé VANT / Cours 183,27%
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  • Rendement Annualisé : 65,78%
  • Rendement 2012 : 17,34%
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  • Rendement 2011 : -15,65%
  • Rendement 2010 : 38,07%
  • Rendement 2009 : 308,74%
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  • Taux de Rotation Annualisé : 21,77%
  • Effet Devise Total : 2,48%

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  • Tracker ETF Lyxor MSCI World : VL 100,0729 € (Frais de courtage inclus et dividende réinvesti)
  • Rendement Total : 49,25%
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  • Rendement Annualisé : 12,78%
  • Rendement 2012 : 8,37%
  • Rendement 2011 : -8,22%
  • Rendement 2010 : 18,76%
  • Rendement 2009 : 30,34%

 

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La Tortue et les Daubasses…

…n’est pas une fable que Jean de la Fontaine aurait écrite, sur une feuille volante et qu’un gamin aurait retrouvé par hasard dans le grenier poussiéreux de sa grand-mère.

C’est en fait, cher(e) lecteur(trice), le quatrième volet de notre « trilogie » sur la psychologie de l’investisseur qui devient donc de fait une « quadrilogie ». Mais c’est surtout une espèce de conclusion qui tente d’illustrer que la logique d’investissement dans la valeur appliquée par le groupe « Daubasses » et inspirée par les enseignements de Benjamin Graham, n’est pas le seul apanage des investisseurs dans la valeur.

Dans les trois articles précédents, nous avons essayé de vous expliquer que sans un plan stratégique d’investissement basé sur la logique mais aussi composé de paramètres chiffrés vous disant quand acheter, quand vendre et comment limiter le risque par une diversification quantifiée, vous laissez la porte ouverte à une certaine déconvenue… pour ne pas dire une déconvenue certaine.

Et tout ceci est géré par notre mental dans l’application à la lettre du plan stratégique, en d’autre mot la psychologie de l’investisseur qui doit éviter les « effets moutonniers » et une série de biais qui font surface à chaque étape de l’investissement, biais générés par l’empêcheur de raisonner en rond : Misterrrrrr…….Market ! Dont le seul plaisir ici-bas est de parasiter votre bon sens avec ses sautes d’humeur…

Pour bien comprendre notre démarche, nous invitons ceux qui n’auraient pas tout suivi à relire nos trois articles précédents :

Le processus et le résultat

Le rasoir d’Occam

L’effet d’appartenance

Nous allons donc comparer la logique de la méthode value des « Daubasses » à la méthode des traders dit de « suivi de tendance » expliquée et appliquée par le groupe de traders baptisé les « Turtles ». C’est malheureusement la seule méthode expliquée en détail disponible, en librairie mais aussi sur le net. D’après ce que nous avons pu lire sur le sujet, si certains détails peuvent être différents dans la stratégie d’autres traders de suivi de tendance, l’architecture globale est identique et repose sur la même logique. Ce que nous avons appris également dans notre recherche, c’est que les traders de suivi de tendance sont une minorité dans le monde du trading car la difficulté psychologique pour appliquer la méthode est nettement plus importante que dans d’autres méthodes de trading. Par contre, c’est, semblerait-il, ceux qui gagnent le plus et, fait largement méconnu du public, les meilleurs d’entre eux affichent des résultats à long terme aussi intéressant que les meilleurs investisseurs dans la valeur.

Nous voudrions faire une dernière petite mise au point, avant d’entrer dans le vif du sujet. En comparant la méthode value des « Daubasses » à une méthode de trading, c’est un peu comme si nous tendions la joue, principalement aux investisseurs « long-termistes » qui tentent de copier tant bien que mal Warren Buffett. Ces investisseurs value à long terme pourraient dire, dans un raccourci « libératoire » : « nous savions que ces « Daubasses » étaient des spéculateurs et  nous en avons désormais la preuve puisqu’ils affirment avoir la même logique d’investissement que des traders !!!! »

Nous assumons évidemment pleinement la logique stratégique des traders de suivi de tendance et la comparaison que nous allons en faire avec l’investissement « value » des Daubasses. Par contre, bien que nous n’ayons pas vraiment approfondi le sujet, nous pouvons affirmer que nous avons une grande satisfaction intellectuelle à rechercher des actifs cachés nous permettant pleinement de profiter de l’inefficience des marchés dans le bilan d’une société. Cette satisfaction intellectuelle ne nous semble pas, à première vue, comparable à l’application d’une méthode de trading, pratiquement automatique. Mais voilà : à chacun son bonheur.

Pour conclure, sur la spéculation, nous pensons que si le but de chaque investisseur est d’acheter bas et de revendre plus haut, alors tout le monde est logé à la même enseigne : l’auberge des spéculateurs. Faire une différence pour juste une question de temps, soit 2 jours, 6 mois ou 25 ans de détention de la position, c’est de la pure rhétorique destinée à se donner bonne conscience et ainsi s’imaginer poser un acte économique louable (investir à long terme) opposé à un acte de bas étage moralement répréhensible (investir en Daubasses ou trader).

 

Qui sont ces traders baptisés « Turtles » ?

En fait, nous devons le nom et l’idée de cette expérience a deux traders : Richard Dennis et Bill Eckhard qui ont longtemps séjourné à Singapour et ont fait le pari que n’importe qui pouvait devenir trader, avec un petit apprentissage et des règles précises de trading. Ils font donc le parallèle entre les nombreux élevages de tortues de « Singapour » et une sorte « d’élevage » de trader pour baptiser leur groupe les « Turtles ».

Ils décident de recruter 10 personnes de divers horizons mais qui n’ont de manière générale jamais exercé le métier de trader. L’apprentissage est assez court et consiste principalement à expliquer leur méthode qui devra être appliquée par chaque trader à la lettre. Dans cette méthode, rien n’est laissé au hasard : entrées, sorties, taille de position, perte maximum, … Il y a quelques options laissées à l’appréciation de chaque trader mais elles sont très réduites.

Ce que Richard Dennis et Bill Eckhard vont observer, ce sont les énormes disparités entre leurs « tortues », leurs traders, qui avec une méthode identique, vont générer des résultats différents. Et ceci dû à leur psychologie, voir pour certain à l’incapacité pure et simple d’appliquer la méthode expliquée. Certains d’entre eux seront virés et les autres, tous ceux appliquant la méthode et générant des gains, verront leur compte de trading augmenter avec de nouvelles liquidités. L’expérience a duré 5 ans, de 1983 à 1988 et c’est Richard Denis qui a gagné son pari sur son ami Bill Eckhard puisque le groupe des « Turtles » a généré 80% l’an en moyenne : oui, le trading c’est essentiellement de l’acquis et non de l’innée.

Richard Dennis

Ce qui nous a frappés d’entré chez les traders pratiquant le « suivi de tendance », c’est leur réflexion sur le hasard, comme postulat principale à leur méthode. En fait, ils affirment qu’ils ne savent absolument pas dans quel sens va aller le marché et que de manière générale cela ne les intéresse pas. Ce qui compte pour eux est de capter toutes les tendances qui se dessinent, bien entendu à la hausse comme à la baisse.

Bill Eckhard

 

Nous pensons que l’investisseur dans la valeur n’a pas posé ouvertement pour le moins, le même type de réflexion sur le hasard, se reposant sur les chiffres qui semblent plus sérieux que les seuls cours, qui ne servent qu’à une comparaison avec la valeur qu’il a trouvée.

Et pourtant, aussi bien Charlie Munger que Warren Buffett ont souvent évoqué les probabilités : mettre le plus de chances de son côté. Quand Warren Buffett parle du bridge, un jeu qu’il apprécie, il nous explique le décompte des cartes, tout comme certains traders évoquent le décompte des cartes au black-jack.

En fait, dans une distribution qui fait appel au hasard, il existe certains moments au cours desquels les probabilités de gains sont en votre faveur : vous augmentez à ces moments précis vos chances de gagner… Warren Buffett, toujours lui, nous explique qu’au poker, si vous ne parvenez pas à comprendre qui est le dupe dans la demi-heure, c’est que c’est vous…

C’est évidemment avec le dupe de la partie que l’on a le plus de chances de gagner… Charlie Munger, son célèbre associé, évoque quant à lui le PMU et les course de chevaux où quand se présente une grosse côte (en fait une inefficience de jugement des autres parieurs), sur un cheval qui semble avoir des qualités, c’est le moment de miser gros !

Donc sans vraiment avoir jamais parlé du hasard, Benjamin Graham, voir son meilleur élève Walter Schloss, ont investi en y tenant compte de manière implicite avec la marge de sécurité, la diversification, peu d’endettement, … que des éléments qui mettent le plus de chances de votre côté.

Il faut bien reconnaître que le côté un peu prétentieux des investisseur « value », c’est  surtout de penser qu’ils ont les chiffres avec eux, un peu comme ces guerriers antiques qui croyaient qu’ils avaient les dieux avec eux avant la bataille… contrairement aux traders de suivi de tendance qui reconnaissent lucidement qu’ils ont en face d’eux le hasard.

Mais quand vous réfléchissez plus en profondeur, les chiffres sont juste utiles à augmenter les probabilités de gains dans une situation qui, reconnaissons-le, est aussi composée majoritairement de hasard. Nous avions tenté de vous l’expliquer dans l’article « Malgré la performance vous faites encre des pertes…Ah bon ? » : nous y disions que les sociétés sur lesquelles nous avons perdu de l’argent avaient des critères identiques à nos baggers (titre qui ont une « performance par multiple » : x2, x3  ,… x10).

Attention, ami(e) lecteur(trice), n’allez pas penser que l’investisseur « value » style « Daubasses » gagne juste par hasard ! Au contraire :  il tente en permanence de mettre le plus de chances de son côté avec ses critères « value » à base de chiffres, tout comme le trader de tendance le fait avec sa méthode en ne se basant que sur les cours.

 

La stratégie des « turtles »

Voyons maintenant plus en détail la stratégie d’investissement des traders de suivi de tendance et sa logique avec la stratégie des « turtles »

Nous avons tout d’abord dégagé trois axe principaux pour chasser la tendance :

1. Le signal « technique » qui indique qu’une tendance à la hausse ou à la baisse a commencé à se développer : en un mot le moment d’acheter. Il y a sans doute un tas d’indicateurs que nous ne connaissons pas vraiment mais les « turtles » employaient un simple plus haut ou plus bas des cours à 20 jours ou à 55 jours.

2. La taille de position, ce qui signifie le maximum que vous investissez sur un trade. Les « turtles » avait un algorithme un peu compliqué pour déterminé les sommes engagées selon la volatilité du marché mais ils n’engageaient pas plus de 2% de leur capitaux sur un trade.

3. La sortie de position, soit la vente. Si le hasard faisait que le cours partait dans le mauvais sens, ils coupaient leur perte rapidement en ne dépassant jamais 2% de la somme du trade.

Si la tendance se développait, ils sortaient alors dans le cas d’une entrée sur un plus haut à 20 jours, lors d’un plus bas à 10 jours et sur les 55 jours ils coupaient avec des plus bas ou plus haut à 20 jours selon le sens de départ. De cette manière, ils pouvaient laisser se développer la tendance faite de variations journalière des cours, encadrée dans une règle assez large pour ne pas vendre au premier excès de volatilité.

La méthode est évidemment d’une simplicité déroutante. Mais toute la logique de celle-ci découle essentiellement de la manière de l’appliquer.

En fait les « turtles » tradaient des futures sur plusieurs marché, comme l’or, l’argent, le pétrole, des devises, des matières premières… Ils travaillaient sur une vingtaine de supports. Aujourd’hui, un ancien membre des tortues qui gère un fond de « trading »  Jerry Parker trade environ sur 90 supports. Tout comme Bill Dunn. Mark J. Walsh ou encore Salem Abrahm.

http://www.autumngold.com/capital_trading/capital_cta_profile.php?op=profile&id=388

http://www.dunncapital.com/

http://www.markjwalsh.com/

http://abrahamtrading.com/performance&accept=1

Ces traders de tendances prennent systématiquement position sur tous les supports qui leur donnent un signal.

Donc si sur les 90 supports qu’ils suivent, 50 supports font un plus haut ou plus bas à 20 jours ou à 55 jours, ils prendront systématiquement, selon le signal, position à la hausse ou à la baisse sur tous ces supports.

La logique, c’est d’être certain, en « pêchant » aussi largement de prendre  le plus possible de tendances.

Comme d’un côté, ils vont couper rapidement les pertes, comme nous l’avons vu à maximum 2% et laisser se développer au maximum la tendance, c’est-à-dire encaisser de plus gros gains, le compte final va ressortir en positif.

 

Tout cela semble si facile. Alors où est la difficulté principale ?

La difficulté principale est psychologique car avec cette méthode vous gagnez seulement 3 fois sur 10 environ!  « Aie, ouïe….. !!!! »

Prenons l’exemple simple de dix transactions, vous perdez 7 fois 2%, ce qui représente 0.04% (puisque c’est le maximum autorisé par la méthode 2% x 2%) ce qui fait une perte de 0.28% et d’autre part vous gagnez 3 fois 15%, ce qui représente 0.3% de votre capital (2% x 15%), soit un gain de 0.90%. Résultat : vous êtes en plus-value de 0.62%.

La seconde difficulté, c’est que, comme vous êtes devant le hasard, vous pouvez subir une longue série de pertes consécutives. En d’autres mots, il ne faut pas que vous arriviez avec 0 euro de capital après une mauvaise passe plus ou moins longue. C’est pour cette raison que la taille de position ou l’investissement par trade est réduit à 2% du capital et également qu’il n’est admis que 2% de perte par trade. Avec cette règle, chaque perte enregistrée pèse 0.04% sur votre capital (2% x 2%).

Reprenons un exemple mais cette fois avec 1000 trades. Vous savez donc que normalement 700 trades vont être perdants et 300 trades gagnants mais en aucun cas dans quels ordres vont se présenter ces gains et ces pertes. Imaginons une malchance extraordinaire de 700 trades perdants consécutifs. Vous allez devoir d’abord essuyer une perte de 28% (700 x 0.04%) sur votre capital avant d’afficher un gain de 90% ( 300 x 0.3%). Résultat des courses : de vos 1 000 trades sur une base de 100 euros, vous passez d’abord par -28%, soit 72, avant de faire +90%, soit 136.8 ou 36% de PV au bout du compte.

Vous générez donc 3X plus de gains que de pertes en gagnant seulement 3 fois sur 10 ou 30% du temps.

Voilà donc toute la logique des traders de « suivi de tendance », un type de traders qui minoritaires en raison de la difficulté psychologique de la méthode : il est très difficile d’avoir confiance en une méthode en lutte contre le hasard qui ne gagne que 3 fois sur 10 et qui peut afficher une longue série de pertes consécutives.

Nous allons maintenant vous présenter un petit tableau récapitulatif et comparatif qui rapproche sur un plan logique les deux méthodes.

 

Conclusion

Parfois accusés gentiment d’une certaine « orthodoxie » dans le fait que seul la méthode « value » appliquée par les daubasses serait la seule méthode recevable, nous avons essayé de vous démontrer que ce qui nous importe et devrait vous importer le plus, c’est la logique de la stratégie et cette logique couplée à VOS compétences : ce que vous comprenez et ce que vous pouvez évaluer plus ou moins justement, avec un degré de fiabilité élevé.

Cela pour mettre le maximum de chance de votre côté et forcer le hasard à vous donner raison le plus de fois possible, avec une rapport gain / perte le plus élevé possible.

<< L’effet « moutonnier »

>> Le rasoir d’Ockam parce que « simplicité » ne veut pas dire « simplet »