Participez à notre réflexion : quelle est l’utilité de l’effet de levier pour l’investisseur ?

Dans nos pérégrinations sur le net, nous sommes tombés sur cet article qui nous a paru des plus intéressants.

 

Que dit-il cet article ? 

En résumé, il explique que l’époque « post daubasses » de Warren, celle au cours de laquelle l’oracle d’Omaha a transformé son approche de l’investissement pour ne plus acquérir des mégots de cigares en tant que tels mais plutôt des « entreprises extraordinaires à un prix ordinaires » a été marquée par un avantage compétitif essentiel, un des ces avantages qui a fait la différence avec n’importe quel portefeuille traditionnel.

Comme vous le savez, Berkshire Hataway, depuis son acquisition par « le meilleur investisseur de tous les temps » est progressivement passé du statut de « entreprise-textile-en-redressement-mégot-de-cigare » à celui de compagnie d’assurance et de réassurance.

Ce type de société se caractérise par le fait que les primes qu’elle reçoit de ses clients ne sont, pour la plupart, dépensées sous forme d’indemnités en cas de sinistre que bien plus tard après leur encaissement. Ces primes, qui ne sont pas des fonds propres sont, au contraire, provisionnées à titre de « provisions techniques d’assurance ».

Bref, ce sont des dettes dont l’échéance est souvent lointaine et toujours incertaine. Ces provisions techniques constituent, pour la compagnie d’assurance, de « l’argent gratuit » qui est mis à sa disposition et qu’elle peut investir à sa guise en attendant de devoir payer d’éventuelles indemnités.

Pour Berkshire Hataway, les chercheurs estiment que ces provisions techniques ont permis à la société de bénéficier d’un effet de levier de 60 % sur son capital, augmentant ainsi significativement le rendement des capitaux investis.

 

Et concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?

Entre 1976 et 2012, l’action A de Berkshire Hataway a progressé de 22,5 % par an, ce qui grâce au miracle des intérêts composés, a fait passer son cours de 89 usd à 130 000 usd. Impressionnant n’est-ce pas ?  En tout cas, nous, ça nous impressionne et nous fait témoigner un immense respect pour « l’Oracle d’Omaha ».

Mais si Monsieur Buffett n’avait pas profité du levier de 60 %, son rendement aurait plus modeste : 14,1 % par an.  Précisons immédiatement que ce rendement reste appréciable : il dépasse de  3,2% le rendement du S&P 500 dividendes inclus.

Mais d’un autre côté, avec ce rendement obtenu sans levier, une action BRK-A vaudrait aujourd’hui  10 272 usd  au lieu de 130 000.

Assemblée générale de Berkshire Hataway

Ce petit raisonnement nous a conduits à conclure trois choses :

– La première, c’est la démonstration que, sur une longue période, quelques pourcents de rendement de différence peuvent, par le miracle des intérêts composés, procurer des résultats très différents à l’arrivée.

– La deuxième, c’est la confirmation du fait que ne fait pas le « Warren » qui veut. L’oracle dispose de nombreux avantages qui ne sont pas accessibles au petit investisseur … comme nous l’avions détaillé dans notre « saga » qui présentait notre propre lecture de « L’effet boule de neige ».

– La troisième, c’est l’importance de disposer d’un levier,  élément que nous n’avions jamais abordé sur ce blog.

 

Disons-le d’emblée : loin de nous l’idée de pousser nos lecteurs à passer à la spéculation sur du « levier 10 ».  L’avantage de Berkshire Hataway, c’est que, par opposition aux leviers traditionnels, elle dispose de capitaux de tiers quasi permanents et très peu coûteux. Elle n’est donc que peu soumise aux aléas des marchés.

Prenons un investisseur en options : il bénéficiera certes d’un effet de levier mais celui-ci sera limité dans le temps. Si à l’échéance de l’option (dont la durée de vie est tout de même rarement supérieur à 2 ans), le cours de l’actif sous-jacent n’a pas pris la direction espérée, il perd tout ou partie de son investissement.

Prenons un investisseur en turbos : lui aussi bénéficiera d’un effet de levier mais si le cours de l’actif sous-jacent passe sous la « barrière désactivante », il perdra lui aussi la quasi-totalité de son investissement.

Autre possibilité : le crédit lombard qui permet d’emprunter en nantissant des titres en garantie du crédit.  Néanmoins, outre le coût des intérêts afférents au prêt et surtout leur variabilité (quid si le taux passe de 2 à 6 % par exemple sur une courte période), celui-ci présente un autre handicap : le fait qu’en cas de baisse des valeurs de marché des titres mis en garantie, l’organisme émetteur pourra exiger le remboursement total ou partiel du crédit.

L’avantage du levier de Berkshire Hataway, c’est qu’il n’est pas limité ni dans le temps (le montant des provisions techniques restant, globalement, stables dans la durée, voire même en légère augmentation) mais il n’est pas limité non plus par la volatilité du marché (même si la bourse chute brutalement, le taux de sinistralité de la compagnie d’assurance ne va pas nécessairement brutalement augmenter obligeant Warren à liquider ses participations sur le marché pour indemniser les assurés.

 

Et vous, cher(e) lecteur(trice), que pensez-vous du levier ? 

Utilisez-vous un des produits « grand public » présentés ci-dessus ?  Avez-vous d’autres idées quant à l’utilisation d’un levier qui soit plus sécurisant, voire qui se rapproche de celui utilisé par ce renard de Warren ?

Parallèlement à vos arguments ou idées, nous vous proposons également un petit sondage qui permettra à ceux qui ne désirent pas nécessairement s’exprimer sur le sujet de donner leur préférence. Nous essaierons ensuite dans un article ultérieur de faire une synthèse de l’ensemble : arguments – idées – sondages.

 

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Portefeuille au 26 Octobre 2012 : 3 ans 337 jours

  • Portefeuille : VL 5,4889 € (Frais de courtage et  change inclus)
  • Rendement Total : 443,28%
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  • Potentiel Estimé VANT / Cours 194,14%
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  • Rendement Annualisé : 53,94%
  • Rendement 2012 : 18,50%
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  • Rendement 2011 : -15,65%
  • Rendement 2010 : 38,07%
  • Rendement 2009 : 308,74%
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  • Taux de Rotation Annualisé : 18,98%
  • Effet Devise Total : 4,49%

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  • Tracker ETF Lyxor MSCI World : VL 102,9048 € (Frais de courtage inclus et dividende réinvesti)
  • Rendement Total : 53,47%
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  • Rendement Annualisé : 11,54%
  • Rendement 2012 : 11,44%
  • Rendement 2011 : -8,22%
  • Rendement 2010 : 18,76%
  • Rendement 2009 : 30,34%

 

* Nous rappelons que ce portefeuille est un investissement réel

 

Performance mensuelle du portefeuille depuis sa création

 

 

Détails du Portefeuille

 

 

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Ecomérage : Inévitable hausse d’impôts ?

 

Crise, austérité, hausse des impôts, … La sinistrose est d’actualité en Europe. En pleine tourmente sur la forte hausse de la fiscalité sur plus-values lors de cessions d’entreprise en France, le contribuable européen est en droit de se demander s’il doit subir une hausse d’impôt. Est-ce inévitable ? Quels sont les risques pour les investisseurs que nous sommes ?

En fait, il existe de fortes disparités européennes. La France AAA (« ha ha ha » ?) est dans une situation des plus délicates. Tous les acteurs de la vie économiques mettent la main à la poche : particuliers comme entreprises. Une fatalité dans le contexte actuelle ?

Et bien non. Il existe un pays qui, pendant que d’autres se serrent la ceinture et nuisent aux développements de leur tissu d’entreprises nationales, au contraire, commence à se doter d’un sérieux avantage compétitif pour l’investisseur. Il s’agit de la Suède.

En effet, ce pays, qui n’a pas les réserves pétrolières ou gazières de ses voisins russes ou norvégiens, a réussi un joli coup de pub vers les investisseurs internationaux en annonçant le 13 septembre dernier une baisse de 4,3 points de l’imposition des sociétés. Ni plus, ni moins.  Le taux d’imposition des entreprises sera donc de 22%. A comparer aux 33,33% d’imposition en France, les capitaux de plus en plus fongibles et qui ne connaissent plus de frontières dans une économie globalisée vont être comme aimantés par la Suède. La publicité actuelle du gouvernement français envers les entrepreneurs est sur un autre créneau…

Le secret de ce coup de force médiatique ? Une rigueur de gestion de l’Etat suédois et un déficit qui devrait atteindre 0,5% du produit intérieur brut. Un excédent avait même été envisagé par le gouvernement en ce début de 2012 (sic).

Le ministre des finances suédois semble avoir tout compris : « « Cela améliore les perspectives de nouveaux emplois et d’investissements. La diminution significative du taux de l’impôt sur les sociétés doit renforcer l’environnement pour les investisseurs et la croissance« .

« Grâce à une politique prudente qui assure une base solide et stable à son économie, la Suède peut faire des investissements importants pour l’avenir, afin d’avoir plus d’emplois dans un contexte où presque tous les autres pays européens sont confrontés à des hausses d’impôts et des réductions des prestations sociales » ». Ainsi, la Suède va booster son économie en dépensant dans ses infrastructures (11,7 milliards d’euros), dans la recherche (1,3 milliard d’euros) et dans l’insertion professionnelle des jeunes (950 millions d’euros).

Pour enfoncer le clou, comme pour narguer les vilains petits canards du Sud de l’Europe, la semaine suivante le gouvernement suédois a annoncé dans le cadre « d’une politique de relance pour lutter contre la crise » la baisse de la fiscalité des retraités et un relèvement des pensions. Les particuliers sont donc aussi de la fête.

Et pour 2013, de nouvelles baisses d’impôts seraient dans les tuyaux. Mais chut. Encore une fois, nous n’en entendrons bien entendu très peu parler dans nos pays qui subissent de plein fouet le régime du coup de bâton.

Selon vous, quel pays va attirer les capitaux internationaux, investisseurs innovants et entrepreneurs de demain, la France ou la Suède ? Dans quel pays seriez-vous plus serein pour investir ?

Comme nos abonnés ont déjà pu prendre connaissance dans nos lettres mensuelles, nous ne sommes pas insensibles à ces pays d’Europe qui constituent selon nous une Europe forte qui est capable de faire face à la crise. Surtout, nous pensons que dans ces pays gérés de manières exemplaires par des gouvernements plus fourmis que cigales, les investissements en actions sont plus confortables. Dans le cadre de notre diversification dans la valeur, nous avons identifié des actions d’entreprises dont le siège social se situe dans ces pays et qui présentent soit une décote importante par rapport à notre valeur patrimoniale estimée, soit un potentiel de croissance conséquent, soit une solidité et une gestion exemplaire ou alors un peu de tout ça. 

Dans le contexte actuelle – et la France est un exemple parfait -, l’instabilité fiscale pèse sur les entreprises et donc directement sur nous autres actionnaires. Il est intellectuellement très inconfortable d’investir ses quelques euros durement gagnés dans des titres d’une entreprise sans avoir de visibilité sur la fiscalité qui va s’abattre sur celle-ci. Car point par point, chaque hausse d’impôt, chaque nouvelle taxe, ce sont des bénéfices en moins, des investissements et de la R&D en réduction, et donc des retours sur investissements immédiatement puis durablement plus faibles. Ce risque fiscal est largement amoindri pour les entreprises localisées dans un pays vertueux.

Bien entendu, d’un point de vue purement patrimonial, l’idéal serait d’investir dans des daubasses avec les meilleurs décotes issues de ces pays « solides ». Malheureusement (ou heureusement ?), le marché a tendance à confondre la santé économique d’un Etat avec la santé financière des entreprises de cet Etat. C’est la raison pour laquelle nous avons dans le portefeuille et trouvons sur le marché les plus grosses Daubasses dans les pays critiqués par les experts comme la France et l’Italie.

Néanmoins, pour prévenir au maximum les risques fiscaux qui pourraient en découler, nous réclamons sur ces daubasses de plus grosses décotes et des actifs tangibles de qualité  (immobilier, créances clients, cash, …) plus élevés que pour un pays de qualité telle que la Suède. 

 

Selon son approche, sa sensibilité au risque fiscale et son besoin en diversification géographique, l’investisseur peut se poser la question. Est-il prêt à détenir essentiellement des actions  de sociétés dont le siège social est localisé dans un pays économiquement plus fragile, fiscalement instable ? 

Vous aurez compris, cher(e) lecteur(trice) que, pour diversifier dans les pays du Nord, en raison de la bonne santé des états et de la relative stabilité fiscale, les investisseurs seront un peu moins exigeants en terme de décote. Cette moindre exigeance en terme de marge de sécurité fera que les capitaux mondiaux auront tendance à « percoler » vers ces « pays de qualité » accentuant ainsi encore les avantages compétitifs de ses entreprises.

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Portefeuille au 19 Octobre 2012 : 3 ans et 330 jours

  • Portefeuille : VL 5,4635 € (Frais de courtage et de change inclus)
  • Rendement Total : 440,76%
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  • Potentiel Estimé VANT / Cours 194,35%
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  • Rendement Annualisé : 54,08%
  • Rendement 2012 : 17,95%
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  • Rendement 2011 : -15,65%
  • Rendement 2010 : 38,07%
  • Rendement 2009 : 308,74%
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  • Taux de Rotation Annualisé : 19,15%
  • Effet Devise Total : 3,80%

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  • Tracker ETF Lyxor MSCI World : VL 104,1920 € (Frais de courtage inclus et dividende réinvesti)
  • Rendement Total : 55,39%
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  • Rendement Annualisé : 11,95%
  • Rendement 2012 : 12,83%
  • Rendement 2011 : -8,22%
  • Rendement 2010 : 18,76%
  • Rendement 2009 : 30,34%

 

* Nous rappelons que ce portefeuille est un investissement réel

 

Performance mensuelle du portefeuille depuis sa création

 

 

Détails du Portefeuille

 

 

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