Ricardo et l’avantage comparatif de l’investissement en Daubasses

ricardoLe célèbre économiste britannique Ricardo a démontré dans son ouvrage « Des principes de l’économie politique et de l’impôt » publié en 1817 que les nations ont intérêt à se spécialiser dans un secteur dans lequel elles ont un avantage par rapport aux autres : par exemple le vin pour le Portugal et le textile pour le Royaume-Uni (oui chère lectrice, cher lecteur, nous sommes alors au XIXème siècle !). C’est la théorie de l’avantage comparatif.

Et que penserait ce brave Ricardo de nos investissements en daubasses ?

En fait, la question est double, car nous ne cherchons pas ici à justifier l’investissement dans la valeur telle que nous la pratiquons et nous le vivons depuis maintenant plusieurs années à travers notre portefeuille. La performance comme la volatilité de ce dernier démontreront, ou pas, à long terme si notre approche a un quelconque avantage comparatif par rapport à un autre style d’investissement dans la valeur. Pour plus de précisions sur l’investissement à proprement parlé, vous pouvez vous référer à notre article qui répond à la question « qu’est-ce qu’un bon investissement ? »

S’il y a un domaine où votre équipe de serviteurs pense avoir un certain avantage comparatif, ce n’est pas dans la méthode d’investissement, mais dans l’investisseur lui-même. Mais non, loin de nous l’idée de nous prendre pour des investisseurs supérieurs à la moyenne.

En fait, l’investissement en Daubasses tel que nous le pratiquons, c’est-à-dire relativement mécaniquement comme nous vous en parlions dans un précédent article avec les contraintes fortes liées à notre process présente pour nous une particularité que nous allons essayer de vous expliquer.gagner de l'argent en dormant

Pour qu’une méthode puisse fonctionner, nous pensons qu’il faut lui laisser le temps…. Soit qu’elle fasse ses preuves avec des gains intéressants à moyen terme, ou au contraire, que des gains rapides et qui n’ont pas été prouvés pouvant être répétés à long terme avec succès puissent être exclus de la boite à outil de l’investisseur. Il y a donc une recherche optimale d’une approche optimale qui anime notre équipe.

Par optimale, nous entendons une approche qui nous permette de laisser le temps au temps. Que les petites rivières puissent tranquillement se transformer en ruisseaux, avant eux-mêmes de se déverser dans l’affluent d’un grand fleuve. Si à la formation d’une rivière, vous laissez passer votre chemin directement à la recherche du fleuve – du gros gain -, il est probable que vous preniez le risque d’opter pour l’approche frivole de l’investissement. Celle qui fait rêver qui apporte de l’adrénaline. De l’adrénaline, car il y a du risque, du non prévu, des gains potentiels énormes… ce qui sous-entend sa contrepartie : des pertes importantes. Et les joueurs qui continuent à jouer sur les marchés ne se souviennent la plupart du temps que des gains, de leurs plus beaux coups.

Demandez à un joueur de poker s’il gagne plus qu’il ne perd. Vous serez bluffé de n’être entourés que de gagnants « à long terme ». Ou alors, vous ne fréquentez peut être que des gagnants ! Blague à part, la remise en question est douloureuse pour le joueur et la remise en cause de son style de jeu ou de sur le fait qu’il joue et que donc il ne maitrise que peu de chose est difficile à appréhender. Et bien trop souvent, ce perdant qui rechute régulièrement ne se rendra compte du pot au rose que lorsqu’il n’aura plus de plume à se faire plumer.

Bref, revenons à nos moutons. Et notre approche dans tout ça, vend-elle du rêve ? Fait-elle péter les compteurs du trouillomètre ou de l’euphorie ? Pour faire court, nous pensons que notre style d’investissement est très ennuyeux. Il n’apporte aucune adrénaline. Nous gardons nos positions plusieurs années, nous n’utilisons aucun effet de levier, …

L’investissement en Daubasses n’est pas très sexy

Il faut retourner plusieurs dizaines, voire des centaines de pierres, pour trouver une Daubasse qui peut avoir un quelconque intérêt. Car un titre doit d’abord rentrer dans tous nos critères de qualité : solvabilité et capitalisation boursière, et surtout présenter une décote suffisante sur une de nos valorisations : VANN ou VANE. C’est un travail rébarbatif et qui nécessite de fouiller les bilans trimestriels, semestriels et annuels de tous les titres qui nous passent entre les mains.

Ensuite, une fois bien au chaud dans notre liste de suivi, nous effectuons des classements sur les meilleurs potentiels et tentons de dénicher la valeur qui répond à tous nos critères et qui fera le consensus dans l’équipe. Un process mécanique, oui, mais pas aveugle.

Et Ricardo dans tout ça ?

Nous y venons. Nous donnons une chance à tous ces titres qui ont passé nos premières barrières de sélection. Une fois en portefeuille nous laissons notre Daubasse gambader à sa guise. Nous n’avons pas encore demandé de labellisation Bio. Tiens, une idée à creuser… Ce que nous entendons par là, c’est que nous avons tellement adopté notre process, notre méthode et la façon dont l’équipe Daubasse décide d’un investissement dans un titre nous est si confortable, que nous n’avons pas à intervenir une fois la Daubasse en portefeuille. Alors oui, il nous arrive de vendre avec des gains, lorsque le cours a atteint la valeur de ses actifs, et des pertes  quand un de nos critères n’est plus respecté. Mais en dehors de ces critères, il ne se passe rien.

Nous comprenons que certains investisseurs ne soient pas à l’aise avec une méthode si passive. Mais pour nous, c’est un style qui nous correspond bien et qui ne nous génère aucun stress. Et quoi de plus important pour un investisseur de pouvoir dormir sur ses deux oreilles ?

Cela s’explique certainement par le fait que nous investissons dans des actifs bien tangibles. Au travers de quelques lignes d’actions matérialisées par des numéros et des chiffres sur un écran d’ordinateur, nous sommes en fait des propriétaires d’actifs acquis à prix décotés. Non seulement nous sommes sereins, et nous avons également confiance dans le fait que notre approche soit dans une logique qui a de grandes chances de nous générer du rendement à long terme. Nous n’irons pas jusqu’à dire que c’est « avoir le potentiel sans le risque« , même si nous ne sommes pas très loin de le penser.

Le voilà notre avantage comparatif : l’investissement en Daubasses ne nous procure aucun stress. Ceci, nous l’entendons bien entendu, dans une perspective de long terme.

Preuve de cette sérénité et de la conviction de l’équipe dans leur approche à long terme, il se murmure au siège des Daubasses, que l’équipe attend avec impatience une chute des marchés afin de faire le plein de nouvelles Daubasses bien fraîches. Mais chuuuuut ! Ne faisons pas circuler de rumeurs.

 

investisseur en vacances

3 réflexions au sujet de « Ricardo et l’avantage comparatif de l’investissement en Daubasses »

  1. Comment jugez-vous l’état d’un marché ? Je n’investie pas dans des daubasses telles que les vôtre mais je continue de trouver de très bonnes affaires. Quel est votre état d’esprit lorsque vous trouvez une bonne affaire mais que vous jugez le marché comme étant haut ? Prenez-vous le risque d’attendre et de passer à côté d’une bonne affaire ?
    La seule façon que j’approuve pour juger l’état d’un marché est de comparer la capitalisation boursière totale d’un pays avec son PIB mais malheureusement ces données ne sont pas souvent actualisées, les dernières données sur la worldbank utilisables pour cette comparaison datent de 2012 ou 2011.

    1. Bonjour Marie,

      Nous ne jugeons pas l’état du marché parce que ça nous est d’une totale inutilité (ou presque) pour nos investissements. Nous achetons des sociétés si nous les jugeons sous évaluées peu importe le niveau général des valorisations. Nous nous étions malgré tout lancés dans ce petit exercice pour nos abonnés dans notre dernière lettre mensuelle et, sans entrer dans les détails, nous étions arrivés à la conclusion qu’en termes de valorisation globale, si le marché américain n’était clairement plus bon marché, il semblait malgré tout encore loin des situations d’excès que l’on avait connu en 2000 et n’avait même pas encore atteint le niveau de 2007.

      Mais comme nous l’expliquions, cette information n’est finalement pas d’une grande utilité pour nous : nous n’achetons pas « le marché » mais nous achetons des stocks, des créances, du cash et de l’immobilier détenu par des entreprises bien précises à un prix qui nous semble attrayant.

      Pour le moment, nous procédons, sans précipitation et de manière méthodique, dans le respect de notre process, à des ventes pour les sociétés dont le cours est arrivé « à maturité » et nous ne nous pressons absolument pas pour investir « à tout prix ».

      C’est ainsi qu’entre le 15 mars et aujourd’hui, le niveau de liquidités disponibles pour le portefeuille de notre club est passé de 7,47 % à un niveau record pour nous de 14 %. Cet augmentation du cash ne s’est évidemment pas fait dans
      un but de market timing : il s’agit juste de décisions basées sur la valeur et la volonté de maximiser nos marges de sécurité.

      Ceci dit, dans tout marché, il est possible de trouver des opportunités et le niveau actuel du marché ne nous a pas empêché d’acheter pour notre propre portefeuille, 3 nouvelles sociétés depuis début juillet et d’en renforcer une 4e.

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