La méthode « daubasses » ? C’est de la rigueur et de la décontraction …

humour en investissementVous aurez remarqué cher(e) lecteur(trice) notre humeur joviale au fur et à mesure des articles tout au long de l’aventure. Nous pourrions parler d’un ton désinvolte et même, parfois, d’un ton « éthylique ».

Hé oui ! Au grand damne des banquiers d’affaires en costume-cravate tirés aux quatre épingles et qui assurent qu’il n’y a pas plus sérieux que la finance à qui veut bien l’entendre. Nous sommes d’ailleurs exactement sur la même longueur d’onde : il n’y a rien de plus sérieux que la finance ! Mais nul besoin selon nous de prendre tant de hauteur, de distance avec les non-financiers. Car les financiers, dans le sens « banquiers », sont des professionnels comme les autres qui la plupart du temps collectent l’argent des autres pour l’investir. Vous aurez compris, ami(e) lecteur(rice), dans le but de pour toucher une commission. Le tout avec des opérations complexes : des sommes, des divisions et parfois des multiplications, voir des divisions ! Rien de plus. En fait, il nous a toujours semblé étrange de payer certain individus des sommes pharaoniques alors qu’ils n’ont qu’un rôle d’intermédiation. Nous ne parlons pas ici de hautes compétences indispensables comme celles des fiscalistes, avocats d’affaires ou autres experts-comptables qui du fait de leurs connaissances peuvent permettre à l’entrepreneur-investisseur de gagner du temps et de l’argent à bien des égards. Mais ceci, c’est l’histoire de chaque investisseur. A chacun son point de vue, et à chacun de faire affaire avec les personnes avec lesquelles on se sent le plus à l’aise.

Alors oui, peut être que notre avantage réside dans le fait que nous n’avons pas besoin d’aller à la quête de fonds puisque nous gérons notre propre portefeuille. C’est sans doute une des explications de notre ton « léger » sur notre blog et dans nos lettres mensuelles.

ratio boursier

Léger sur la forme, mais on ne peut plus sérieux sur le fond. Car nos tableurs sont formels : nos soustractions, sommes, divisions et autres opérations diverses sont bien entendu on ne peut plus exactes. En fait, une fois tout le travail de chasse à la daubasse , de vérification via notre process, que les indicateurs sont au vert et que nous n’avons détecté dans notre cible aucun loup, nous pouvons passer à l’achat si le potentiel est intéressant au regard du potentiel moyen du portefeuille. C’est un de nos indicateurs phares. Ensuite, nous laissons le Marché corriger son excès de pessimisme et racheter nos parts à bon prix, soit la valeur que nous estimons comme étant le stricte minimum devant être réclamé en échange des actifs que nous avons détectés.

chercher des mégots de cigareCar le Marché est international. Il ne faut pas se leurrer. Sous nos airs faussement naïfs et délurés, nous sommes conscients que tous les investisseurs à travers le monde sont également à la recherche des actifs les plus intéressants et donc que tôt ou tard, il y aura un investisseur qui se penchera sur notre daubasse pour la réanimer. Nous jouons un jeu où des millions d’intervenants guettent, cherchent et achètent des opportunités. Or, ces investisseurs ne fouillent peut-être pas aussi profonds que vos serviteurs dans les « poubelles » du marché.  Ce qui nous laisse quelque temps d’avance pour acheter à bon compte avant de rendre sa liberté à la daubasse qui est passée dans le radar d’un autre investisseur. En ayant, nous l’espérons, avoir laissé quelques euros, dollars ou autres devises sonnantes et trébuchantes lors de son passage dans notre portefeuille.

Il faut bien garder à l’esprit que lorsque nous achetons un titre sur le marché, la plupart du temps sous forme d’actions, nous devenons actionnaires des sociétés. Et à ce titre nous devenons propriétaires des actifs de la société eu égard de la quote-part de nos actions dans le capital total de la société. Et les investisseurs, industriels comme institutionnels (fonds d’investissement, banques, assurances, …) sont friands d’actifs, surtout quand ils présentent un potentiel d’appréciation. Bien entendu, ce ne sont pas les quelques actions que nous possédons qui les intéressent particulièrement, mais l’entreprise dans sa globalité. Or, quand une offre est faite sur le marché, elle concerne l’ensemble des actionnaires, aussi bien celui qui a 10 actions que celui qui est en possession de 25% du capital. Nous sommes donc à l’abri d’une certaine inéquité. Tout du moins, dans les conditions pécuniaires de l’offre d’achat vis-à-vis de l’ensemble des autres actionnaires.

La meilleure preuve par un exemple théorique qui est à l’image de nos opérations récurrentes. Vous connaissez bien notre approche : elle consiste essentiellement à acheter des actifs les plus liquides et facilement évaluables par l’intermédiaire des données comptables (cash, stock, créances commerciales et immobilier) nets de toute dette, avec une importante décote. Dès lors, nous ne faisons aucun pari sur une croissance ou un éventuel retour de la rentabilité. Ceci n’étant pour nous qu’une éventuelle cerise sur le gâteau. Quand il y a sur le marché quelque chose qui nous est proposé comme ce qui suit :

– un local qui vaut 80

– du cash pour 30

– un stock de matière première de 50

– et des créances client pour 40

– pour un passif total de 100 (-100),

soit une valeur nette total de 100 (= 80 +30 +50 +40 -100) et que nous pouvons acheter ces actifs pour 50, nous n’hésitons pas une minute. Nous adorons acheter des actifs de ce genre soldés à 50%. Sur les marchés, ce sont sous forme d’actions, donc d’entreprise, que nous faisons nos affaires. Mais cela revient au même qu’un marchand quelconque qui trouverait une opportunité d’acheter un bien avec un rabais aussi important alors que la valeur marchande est beaucoup plus importante. Il n’hésite pas une seconde et fait le plein pour son échoppe pour écouler sa marchandise au juste prix, en se procurant une marge confortable, anormalement élevée.

panique à l'achat

actif intangibleC’est ce que nous faisons avec les daubasses. Enfin, pas tout à fait… Car selon nous, une entreprise a de nombreux avantages supplémentaires à un bien quelconque vendu par un marchand. Des actifs que nous ne valorisons pas et qui sont pour nous autant de cerises qui peuvent booster la valeur de l’entreprise. Ce sont par exemple les contacts commerciaux historiques avec des clients, des marques, des dépenses de R&D, un réseau de distribution, un savoir-faire spécifique reconnu dans un marché, …

Les achats d’actifs décotés sous formes d’actions ont été testés par de grands investisseurs et ceci semble avoir fait ses preuves en toute période. Que ce soit au début du siècle avec Benjamin Graham, dans les années 50 et 60 avec Warren Buffet et tout au long de la 2ème moitié du 20ème siècle avec Walter Schloss pour ne citer que les plus illustres.

Alors oui, ce sont tous ces éléments qui nous rendent sereins dans notre vision à long terme de l’investissement. Et nous ne sommes pas prêts de quitter cette aventure intellectuellement stimulante, qui nous fait voyager à travers le monde  dans des secteurs variés tout en nous permettant d’échanger avec nos lecteurs et abonnés pour un enrichissement mutuel.

Bref, nous avons toutes les raisons pour continuer de partager notre bonne humeur. Si en plus, notre partie de rigolade peut nous faire gagner quelques menues monnaies… ce serait vraiment la cerise sur le gâteau !

6 réflexions au sujet de « La méthode « daubasses » ? C’est de la rigueur et de la décontraction … »

  1. En tout cas, merci pour votre ton léger, c’est aussi pour cela que l’on aime à vous lire car, la plupart du temps, les daubasses…c’est c…..!!!;)

  2. Eh oui! Comme vous ne prospectez pas de client, vous n’avez certainement pas besoin du costard cravate pour afficher votre sérieux et professionnalisme, ou vous cacher derrière!

    la bourse et la finance en général ne font pas toujours rêver. Un peu d’humour de temps en temps fait du bien 🙂

    Ben

  3. Merci les daubasses,

    Merci de ne pas vous prendre au sérieux,
    Clémenceau disait: « la guerre est une chose bien trop sérieuse pour la laisser enre les mains des militaires »
    Je dirais que c’est la même chose pour notre épargne…

    Merci de nous faire découvrir de telles occases
    Merci d’éduquer gratuitement toute personne ayant un intérêt dans l’investissement en bourse
    Merci de faire revivre le grand Walt
    Merci de votre constance
    Merci de votre rigueur

    et Merci de nous faire gagner des sous 😉

  4. j’ai bien aimé le constat du banquier, également simple intermédiaire et collecteur qui quoiqu’il advienne de ses/vos placements touche sa commission et ne s’empresse pas d’un compte-rendu, net de net, aussi exact que votre tableur personnalisé à dessein.

  5. Un petit message pour un gros remerciement à toute l’équipe des daubasses !

    J’ai clôturé il y a quelques temps mon premier bagger : Astrotech Corp, que j’ai acheté 0,67 $ il y a seulement quelques mois et revendu 1,74$ récemment ( cote a présent 2,50$ mais bon mon process n’en voulais pas plus xD )

    Sans vous je n’aurais jamais acheté ce type de boite 🙂

    Pour vous remercier je voulais évidemment vous proposer une belle daubasse ( et aux lecteurs du blog ) :

    American International Industries ( symbol : AMIN )

    ==> je crois par contre que votre process de 5 M$ minimum de mkt cap posera problème sur cette valeur mais bon… ( je veux bien vous avouer que c’est le seul point de votre process que je trouve difficilement justifiable )

    Cela serait bête de louper une daubasse qui cote à 1/3 de sa valeur liquidative ( et qui a une filiale cotée en bourse qui cote plus chère que la société mère ! ) non ?

    1. Bonjour Nicolas,

      bravo pour votre bagger.

      Quant à American International, il est vrai qu’elle est apparue sur nos radars mais, comme vous le dites très justement, notre process n’en veut pas … dommage parce qu’elle a peut-être bien des ressources insoupçonnée.

      Ceci dit, voilà peut-être une piste à creuser pour nos lecteurs qui n’auraient pas exactement la même approche que nous 😉

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