Ancien édito : le monde selon Mad Max, ce n’est pas encore pour tout de suite

vacances boursièresEn cette période de douceur estivale, l’équipe des daubasses prend un peu de repos bien mérité.

Certes, entre barbecues et farniente, nous poursuivons notre traque incessante des plus belles daubasses.

Pour la partie rédactionnelle du blog, tout comme les années précédentes, nous avons plongé en apnée dans nos archives afin de vous proposer, cher(e) lecteur(trice), quelques anciens éditos de notre lettre mensuelle tels que nos abonnés ont pu les découvrir à l’époque.

C’est l’édito de la lettre de novembre  2012 que vous allez retrouver ci-dessous, là où il est question de l’intérêt – ou non – de s’intéresser à la macro-économie dans le cadre de notre philosophie d’investissement.

Excellente lecture !

 

Flash-Back …

Souvenez-vous, cher(e) abonné(e), nous sommes en 2005. Quelle était l’expression « à la mode » à cette époque ? Quelle était la phrase magique « tendance » dans les salons et les cocktails dinatoires ? Oui, c’est vrai, ça paraît loin tout ça et pourtant, ça ne fait que 7 années : du très long terme en spéculation mais tout au plus du moyen terme en investissement.

Le mot que tout le monde avait à la bouche à l’époque, c’était « peak oil ».

peak oil

Que disait-on ?

Que le pétrole était une matière première en voie d’épuisement. Que bientôt il deviendrait impayable. Qu’il fallait absolument se tourner soit vers les producteurs de pétrole, soit vers les énergies alternatives.

Le cours de Solarworld (producteur allemand de panneaux solaires) multipliait par 3,5 au cours de cette année-là, celui de Petrochina s’appréciait de 53 % et celui de Canadian Ressources (sables bitumeux) doublait.

Jim Rogers était adulé et les fonds à thématique énergétique poussaient comme des champignons.

C’est tout juste si les plus pessimistes n’annonçaient pas que faute de pétrole, nous allions tous mourir dans d’horribles souffrances…

Pire : certains parmi les membres de l’équipe des daubasses étaient également atteints par cette fièvre du « peak everythink », se forgeant même quelques convictions sur les cours du gaz naturel en le comparant avec ceux du pétrole ou même, en installant quelques panneaux solaires sur le toit de leur maison familiale afin de « survivre le jour où tout s’écroulera », le jour où, tout comme dans « Mad Max », nous serions tous réduits à l’état de bandes errantes prêtes à s’entredéchirer pour quelques litres d’essence.

Novembre 2012 …

Voici les titres de quelques articles que nous avons lus ces dernières semaines :

« Le peak oil, c’est fini »

« Ce peak oil qui n’en finit pas de ne pas arriver »

« L’avenir radieux d’une super puissance pétrolière » (en parlant des Etats-Unis)

Ça et là, nous apprenons que grâce aux nouvelles techniques de forage, entre autre la “fracturation hydraulique”, les énergies fossiles restent, plus que jamais, accessibles et disponibles. Les USA, entre autres, disposeraient de réserves de pétrole supérieures à l’Arabie Saoudite, l’Iran et l’Irak réunis.

Dès 2020, certains experts voient le pays de l’Oncle Sam produire plus de pétrole que l’Arabie Saoudite aujourd’hui.

Les premiers effets de ces techniques se sont d’ailleurs déjà fait sentir précisément sur le gaz naturel : les prix de cette énergie sont en effet au plancher depuis des années (du moins en Amérique du Nord), précisément à une époque où elle aurait déjà dû servir d’alternative au pétrole rare.

Bref, il semblerait bien que la hausse des prix du pétrole … ait reporté le « peak energy » à une date ultérieure, les coûts de développement des nouvelles technologies étant précisément rentabilisés par cette hausse des prix. Sans vouloir prendre position sur le bien-fondé écologique et économique des nouvelles techniques d’extraction, c’est en tout cas un évènement qui remet certaines certitudes en question.

La conclusion de tout ceci …

Nous pensons que les conclusions que l’on tirait il y a 7 ans quant aux supports idéaux en matière d’investissement ne sont, au moins partiellement, plus d’application aujourd’hui : Solarworld a perdu 98 % par rapport à son plus haut, Petrochina 47 % et Canadian Ressources 43 %. Quant au cours du pétrole proprement dit, s’il a pris 40 % en 7 années, cela semble peu pour une période « planche à billet » qui aurait dû être bien plus porteuse pour un actif aussi tangible et indispensable à nos modes de vie.

La conclusion ? Pour nous elle est simple et limpide et conforte notre approche : les projections macro-économiques ne sont que peu utiles à l’investisseur « value » et le temps qu’il consacre à l’économie générale, à défaut d’être considérée comme un aimable loisir, serait bien plus efficacement utilisé à approfondir l’analyse de ses sociétés.

C’est en tout cas ce que, pour notre part, nous continuerons à faire, convaincus plus que jamais par les vertus de l’approche « bottom up ». Nous vous le prouvons dès cette lettre mensuelle en vous présentant les deux sociétés que nous avons achetées récemment … et qui ne sont en rien liées à aucun « peak » que ce soit.

 

 

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