Rapport de gestion – juillet 2016

Au cours de ces années, ami(e) lecteur( trice), nous avons toujours eu la volonté de vous proposer notre parcours sur les traces de Benjamin Graham avec autant de transparence que possible.

De plus, régulièrement, nous avons alimenté vos réflexions par des statistiques issues des constatations que nous avons faites du portefeuille de notre club d’investissement. Ces statistiques nous ont permis d’améliorer notre propre process mais aussi, nous l’espérons, le vôtre.

C’est un peu dans cette double optique de transparence et d’observation statistique que nous vous proposons, chaque mois, ce que nous pourrions pompeusement appeler un « rapport de gestion », rapport dans lequel nous retracerons les grandes lignes de l’évolution de notre portefeuille. L’idée principale sera de vous proposer un maximum de réflexions sur le sujet.

Bien évidemment, ce rapport ne fera, en principe, pas mention de sociétés individuelles, ce privilège étant réservé à nos abonnés.

Rapport de gestion – Juillet 2016

La VL de notre portefeuille est de 8.26€ en progression de +2.95% sur le mois de juillet. Sur l’année 2016, après 7 mois, notre performance est de +4.88%.

Sur le mois de juillet notre portefeuille a subi un change défavorable de -0.53%. Sur l’année 2016 notre portefeuille subit également un change défavorable de -2.81%.

Notre benchmark, le tracker MSCI World dividendes réinvestis, a progressé sur le mois de Juillet de +3.48%. Avec un dividende inclus payé en juillet et pesant 1.64% dans la performance.

Sur l’année 2016, sa performance redevient positive à +0.76%.

Evolution du portefeuille du club dinvestissement1 Continuer la lecture de Rapport de gestion – juillet 2016

Ancien edito : Apocalypse now

investir-dans-la-valeur-des-saucissesEn cette période de douceur estivale, l’équipe des daubasses prend
un peu de repos bien mérité.

Certes, entre barbecues et farniente, nous poursuivons notre traque incessante des plus belles daubasses.

Pour la partie rédactionnelle du blog, tout comme les années précédentes, nous avons plongé en apnée dans nos archives afin de vous proposer, cher(e) lecteur(trice), quelques anciens éditos de notre lettre mensuelle tels que nos abonnés ont pu les découvrir à l’époque.

C’était il y a trois ans, une éternité en bourse, une époque durant laquelle la Réserve Fédérale avait Ben Bernake à sa tête, une époque durant laquelle on parlait, déjà, de retour à la normale des niveaux de taux d’intérêt.

C’est donc l’édito de la lettre de juillet 2013 que vous allez retrouver ci-dessous.

Excellente lecture !

Apocalypse Now

En 1979, le réalisateur américain Francis Ford Coppola adaptait librement le roman de Joseh Conrad « Au coeur des ténèbres » au cinéma, et intitulait son film « Apocalypse now ». Cela ne nous rajeunit pas puisque nous avons vu ce film déjanté sur la guerre du Vietnam au cinéma! Les principaux acteurs étaient Marlon Brando, Denis Hopper, Martin Sheene, Robert Duval et Harisson Ford. Film déjanté parce qu’il allait bien plus loin que la guerre du Vietnam et ses horreurs. Film déjanté parce qu’il narrait surtout les conséquences de la guerre sur l’esprit et sur les comportements humains. Pour échapper à la dure réalité de la guerre, les hommes parviennent à créer un monde parallèle, un monde irréel, un monde ou la folie imbibée d’alcool, de drogue, de rites obscurs et de violence, devient réel!

Nous ne voulons évidemment pas gâcher vos vacances, cher( e) lecteur(trice), mais simplement essayer de comprendre ce qui pourrait se passer sur les marchés, après l’annonce de Ben Bernanke de réduire, voire de couper, le « larguage » de « tombereaux » de dollars, sur le monde. Et surtout les conséquences que cela pourrait avoir pour notre portefeuille. Quelle attitude adopter, quelles précautions prendre? En gros, que faire quand on est un investisseur de Daubasses, si nous étions obligé par la force des choses d’être acteur d’un second épisode de « Apocalypse Now », sur les marchés boursiers?

Ce qui nous énerve toujours dans l’équipe des « Daubasses », c’est que si nous comprenons ce que les différents et éminents spécialistes racontent au sujet de la macro, de Charles Gave à Marc Faber, en passant par Bill Gross et d’autres, nous avons un mal fou, voire un blocage continu, pour relier ces conséquences macro à notre manière d’investir, voire à notre portefeuille.

Nous n’allons évidemment pas revenir en détail sur tous les faits avancés par les différents analystes et experts en macroéconomie, mais simplement rappeler de manière synthétique ce qui ce passe depuis le jeudi 20 Juin.

Ben Bernanke annonce donc la fin prochaine du déversement de liquidités sur les marchés, soit 80 milliards et quelques de dollars américains par mois.

Les liquidités sur les marchés vont donc s’assécher et les taux obligataires remonter. Nous allons par conséquent passer d’un marché abreuvé de liquidités à un retour à la réalité économique. Finalement, avec toutes ces liquidités, le marché semblait se moquer complètement de la réalité économique.

Paradoxe, ou monde à l’envers, si Ben Bernanke a décidé de ne plus arroser le monde de dollars, c’est tout simplement parce qu’il pense que l’économie américaine se porte mieux. Or sur les marchés, drogués et alcoolisés aux flots des dollars, et vivant dans un monde irréel, cela semble être une mauvaise nouvelle. Et plus encore. Plus afflueront les signes de meilleure santé de l’économie réelle US, plus les marchés pourraient aller mal, dans le sens d’une chute, bien entendu. Mais pourquoi donc ?

En gros ce serait tout simplement parce que les valorisations boursières des sociétés, traduites par les cours actuels, seraient gonflées à l’hélium “vert dollar” ou que la valorisation des actifs serait grossièrement surestimée. De plus, si nous y ajoutons une remontée des taux, directement en corrélation de l’actualisation des flux de trésoreries, c’est détonnant à la baisse!

Enfin, au niveau européen, de sommets en sommets, on attend toujours qu’il se passe réellement quelque chose pour une Europe plus forte, plus soudée, avec une vraie direction centrale! A terme, cela pourrait aussi être catastrophique!

Ce que nous avons observé sur la période allant de début juin au 21 juin, c’est que notre portefeuille a reculé de 2.80% alors que les marchés, représenté par notre benchmark le tracker MSCI World, a quant ’à lui perdu plus de 7.50%. Et cela nous interpelle, car les marchés et les big caps ont perdu plus du double qu’un panier de société (notre portefeuille) qui ne valent, pour le marché, pas même la valeur de leurs fonds propres! Bien entendu, la remontée du marché sur les trois derniers jours du mois de juin a resserré cet écart, puisque notre portefeuille a perdu sur le mois de juin -2.14% et le MSCI World -3.10%.

Mais nous en venons quand même à nous demander, avec ce début de panique constaté sur les 21 premiers jours du mois de juin, dans quel camp est la réalité, ou formulé de manière différente, quelle catégorie de société possède des actifs gonflés à l’hélium, des liquidités qui ne correspondraient plus a la réalité économique! Et immanquablement, si nous nous basons sur cette première vague de recul, on peut parler de toutes les sociétés qui font des profits, qui ont des avantages concurrentiels et qui se portent plutôt bien. Une daubasse nous semble donc immanquablement liée à sa réalité économique, puisque les difficultés bien réelles qu’elle rencontre, font dire au marché qu’elle ne vaut même pas ses fonds propres. Dans la semaine du 17 au 21 juin, vous aurez par exemple remarqué que pendant que le marché perdait plus de 2% sur la semaine, une société comme Amtech, affichant de bons résultats et de meilleurs perspectives grâce à son activité dans le solaire, s’est appréciée de plus de 30% sur la semaine, atteignant sa VANT. En gros, l’explosion due à des faits bien réels en pleine déprime, ne se souciant pas de la déprime du marché!

Nous ne disons évidemment pas que l’investisseur de Daubasse est à l’abri d’un choc, bien au contraire, plus la peur montera, plus nous serons également exposés à un recul de notre portefeuille et nous n’excluons jamais un -20%, voire plus…. Mais ce que nous disons, c’est que les actifs que nous détenons sont nettement plus liés à la réalité économique de nos sociétés que tout autre catégorie, et en aucun cas surestimés ou valorisés par le flot de liquidités.

Dernier point, si nous observons le déroulement naturel de notre process sur notre portefeuille depuis plusieurs mois, on constate que nous avons plus vendu parce que nos sociétés ont atteint leur VANT, qu’acheté. Tout simplement parce que les occasions à très bon prix se sont raréfiées. Nous disposons donc actuellement d’un beau matelas de liquidités, nous permettant de profiter de sociétés dont le cours serait à l’avenir massacré par la peur. En fait, nous n’avons jamais, en presque 5 ans, disposé d’autant de liquidités ! Comment dans ce cas éprouver la moindre peur d’un possible nouvel « Apocalypse now », signé cette fois Ben Bernanke?

Avant de vous laisser découvrir nos deux dernières trouvailles, nous espérons que cet édito vous permettra de dormir tranquille pendant vos vacances, quoi qu’il se passe sur les marchés. Et surtout, de vous réjouir si de très belles occasions venaient à pointer le bout du nez.

Excellentes vacances à tous!