Les chroniques de l’investisseur chronique : Une quête de liberté

Ce texte fait partie de la série proposée par notre ami-chroniqueur Laurent Muller.

Même si nous ne partageons pas tout-à-fait les mêmes principes d’investissement, nous nous sommes trouvés énormément de points communs et les raisonnements développés par Laurent nous ont paru marqués par le sceau du bon sens.

Comme je l’avais évoqué dans un précédent article, l’argent de mes investissements peut principalement encore m’apporter deux choses, à mon sens, outre la satisfaction intellectuelle :

  •          Une sécurité pour ma famille et mes enfants
  •          La liberté et le temps, si je parviens à devenir indépendant financièrement

En effet, mes autres besoins sont largement couverts par mes revenus. Je vais décrire dans cet article ce en quoi l’investissement est pour moi une quête de liberté.

La pyramide de Maslow

Lorsque je regarde la pyramide de Maslow, je pense me situer globalement au quatrième niveau de la pyramide et j’aspire à grimper encore un échelon pour me réaliser pleinement.

 

 

Ma quête de liberté n’est cependant pas oisive. Je ne suis pas attiré par les rivages ensoleillés au bord d’une mer bleu turquoise, comme idéal de vie. Je souhaite simplement avoir la liberté de réaliser mes projets personnels et pouvoir gérer mon temps comme je l’entends, c’est-à-dire pouvoir racheter ma liberté perdue par ma condition de salarié et aligner mes actions à ma personne pour me réaliser. Mon contexte professionnel ne me permet pas de m’épanouir pleinement car je n’ai pas l’impression d’y réaliser mon potentiel. Il me semble donc logique de chercher une autre voie.

Trois moyens d’accéder à l’indépendance financière

L’investissement en bourse, l’investissement immobilier et la création d’entreprise me semblent trois moyens d’accéder à l’indépendance financière. Historiquement, j’ai utilisé le premier moyen et lui ai adjoint le second plus récemment. Si je n’ai pas souhaité créer une entreprise jusque là, bien que cette possibilité m’intéresse, c’est essentiellement en raison du niveau de risque inhérent à cette voie : contrairement aux deux premières options dans lesquelles les revenus salariés permettent de limiter le risque sur le niveau de vie personnel, la création d’entreprise me semble avoir le risque le plus élevé mais également la possibilité de croissance potentielle du patrimoine la plus forte (associée à une probabilité faible).

Il est probable que j’explore cette troisième voie lorsque je serai devenu financièrement indépendant, c’est-à-dire lorsque j’aurai éliminé le risque de voir mon niveau de vie baisser.

Quelques paramètres à considérer pour atteindre l’indépendance financière

  •          Part du patrimoine qu’il est possible d’investir (par exemple, le propriétaire d’une résidence principale à 1 M€ n’économise que le loyer correspondant à sa résidence principale; de plus, il doit faire face aux éventuels travaux et à l’entretien)
  •          Niveau de rendement, niveau de levier et niveau de risque sur la part du patrimoine qu’il est possible d’investir
  •          Inflation
  •          Localisation géographique (par exemple, expatriation dans des pays à bas coût)
  •          Fiscalité et risque d’évolution défavorable de la fiscalité
  •          Evolution du capital souhaitée en phase de rente: Augmentation du capital / Conservation du capital / Consommation du capital
  •          Âge
  •          Nombre de personnes qui doivent devenir indépendantes financièrement (personne seule, couple, couple avec enfants)
  •          Niveau de vie souhaité
  •          Nouvelles sources de revenu potentielles en phase de rente

Mes objectifs personnels

  •          Conserver la possibilité d’investir une très large part de mon patrimoine (a priori rester locataire)
  •          Conserver mon niveau de vie actuel
  •          Ne pas déménager dans un pays à bas coût
  •          Pouvoir continuer d’augmenter mon patrimoine global en phase de rente pour plusieurs raisons:
    – la période d’indépendance financière sera longue
    – pour pouvoir transmettre mon patrimoine
    – pour prendre une hypothèse conservatrice et avoir un risque peu important
  •          Viser une rentabilité nette réaliste, avec un niveau de risque limité, après inflation, de l’ordre de 3 %.
  •          Je pense également éventuellement pouvoir obtenir de nouvelles sources de revenu en phase de rente (par exemple, en réalisant des projets dont certains pourraient être rémunérateurs). Mais je préfère ne pas compter sur cet élément.

Patrimoine cible

J’atteins le chiffre cible de 2 M€ de patrimoine net qu’il est possible d’investir pour atteindre l’indépendance financière, en considérant un revenu de 60 000 euros net / an et une rentabilité nette à 3 % après inflation.

Conclusion

Ma quête d’indépendance et de liberté m’a mené à chercher des solutions pour me soustraire à terme à ma condition de salarié et pouvoir réaliser mes projets personnels. L’investissement est pour moi un moyen d’y parvenir.

6 réflexions au sujet de « Les chroniques de l’investisseur chronique : Une quête de liberté »

  1. travail vient des mots tripalium, un instrument de torture, et de tribulare, tourmente et torture de l’âme. Les bases sont posées.
    pensez bien que je n’ai plus de passion pour ces choses, du moins je sors au moins psychologiquement -pour l’instant, faute d’avoir atteint mon but- de ce formatage…

    Deux moyens pour y parvenir :
    -réduite les coûts de fonctionnement basaux : ceux-ci sont en passe de chuter. plus de dettes, terre nourricière autours de la maison. L’eau elle même sera produite in situ. et fini les besoins en chauffage et autres frais de fonctionnement classiques et bien rentrés dans les habitudes.
    -augmenter les revenus. vous savez ici comment. Ne reste plus qu’à atteindre le patrimoine suffisant pour « produire trop » (et accessoirement faire travailler l’excédent vers des causes plus nobles que ma propre cause…).

    Ma notion de liberté? plus importante que celle de mes pairs suffira probablement.
    Celle de l’esprit? Je fuis déjà les influences et formatages.
    Une liberté d’espace et de temps? c’est sûr.

  2. Bonjour Laurent,

    Merci d’aborder ce sujet que je travaille également depuis quelques temps (développement personnel).

    Je vous conseille la lecture de « Réfléchissez et devenez riche » :
    https://www.amazon.fr/R%C3%A9fl%C3%A9chissez-devenez-riche-Napoleon-Hill/dp/2290028827/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1482225657&sr=8-1&keywords=r%C3%A9fl%C3%A9chissez+et+devenez+riche

    « Riche » est employé pour faire vendre le livre (évidemment) et sur l’idée de l’indépendance financière. Mais au fur et à mesure des pages, on comprend que « riche » est employé au sens de « richesse humaine ».

    Les 13 principes de Napoleon Hill expliqués dans ce livre sont en accord avec le sujet de votre article et je pense que ce livre pour passionnera. 🙂

    Yannick

  3. Bonjour,

    Votre réflexion sur la quête de liberté est intéressante. Aujourd’hui, c’est le nouveau « rêve » des travailleurs ou des laborieux (pour reprendre la définition de l’gevingey).

    De mon point de vue, dans votre quête de liberté, il manque une donnée essentielle à savoir l’horizon de temps que vous vous fixez pour y parvenir. Dans combien d’années pensez-vous atteindre cette liberté ?

    Votre raisonnement montre également que la quête de la liberté a un prix : celle d’un travail préalable sur le long terme. D’où la question relative à votre horizon de temps cible.

    Merci pour ce partage

  4. Et surtout, ne pas devenir esclave de cette quête de liberté! rires!
    Quoi que… (regardez le stress que procure la quête de moyens de se relaxer chez une certaine catégorie de gens)
    Le sujet vire forcément à la philo.

    Pour poursuivre la réflexion, j’ajouterai que beaucoup rêvent d’être riche.
    Et il est surprenant de constater (posez la question) que pour beaucoup, quand on quantifie « riche » ne savent pas combien. Ni même dans quel but.
    c’est pourtant fondamental pour être efficace, garder le tête froide, et préserver pour les plus fragiles une éthique.

    Peut-être que l’argent permet d’être libre. Et que rester libre de l’argent nécessite d’en avoir simplement rien à fiche….

  5. Bonjour,

    je partage avec vous l’idée de ne pas vouloir partir dans un pays pauvre. Je suis né dans mon pays et j’y reste. Sauf si cela devient trop dangereux.

    Quand au troisième pilier de l’indépendance financière, ce que vous écrivez m’étonne. Avec votre blog vous pouvez créer une petite société. Avec quasiment pas de capital.

  6. Bonjour,

    Merci pour vos réponses.

    @Yannick: Merci pour cette piste de lecture. Si vous ou d’autres personnes avez d’autres idées de lecture sur ce thème, n’hésitez pas à les partager.

    @Boss: L’horizon temps que je me fixe pour parvenir à l’objectif est moins de 10 ans (en prenant des hypothèses possibles bien qu’ambitieuses: rendement de 10 % net sur la période sur mon patrimoine net). Ce n’est donc pas un projet à court terme et il dépendra de ma performance dans le temps. D’où la difficulté d’indiquer une durée.

    Par ailleurs, le prix à payer en attendant est pour moi modique: d’une part, je suis intéressé par mes projets d’investissement et ne les ressens pas comme un poids mais plutôt comme une source d’épanouissement. D’autre part, j’aime bien optimiser et rationnaliser et n’ai pas l’impression au quotidien de fournir un effort en épargnant ou de me limiter particulièrement car mes revenus sont très supérieurs à mon niveau de vie. Si mes revenus étaient 2 fois supérieurs, par exemple, cela n’aurait aucune incidence sur mon quotidien (ma consommation n’augmenterait pas).

    @l’gevingey: D’un certain point de vue, l’argent ne compte pas pour moi (hors achat de temps et de sécurité potentielle pour ma famille) car mes besoins sont très limités (ceux de ma famille, moins…). La frugalité (ou plus exactement le bon usage des ressources financières d’un point de vue coût / bénéfice) est également une valeur que je partage, bien que de manière moins poussée que vous (je n’envisage pas par exemple de travailler la terre pour me nourrir, bien que je respecte cette approche certainement plus saine que l’achat de produits alimentaires en supermarchés…). Si je perdais l’ensemble de mon patrimoine, cela marquerait simplement la fin de mon projet d’indépendance financière mais n’aurait pas de conséquences sur mon niveau de vie en pratique.

    @Michel: Concernant le pays, je suis moins attaché que vous à mon pays d’origine, étant expatrié depuis presque 20 ans: voir son pays d’un autre point de vue (en tant qu’expatrié) me semble également intéressant et source d’ouverture. À vrai dire, j’aurais beaucoup de mal à revenir dans mon pays d’origine et ne l’envisage aucunement car ma perspective a changé. Par ailleurs, concernant votre idée de monétiser ce blog, je tiens à signaler que je ne suis qu’un invité sur le blog des Daubasses (et non un membre de l’équipe des Daubasses). La série d’articles que j’ai rédigés n’est qu’une très modeste contribution amicale à leur travail car je partage certaines de leurs idées. Il ne s’agit en rien pour moi d’une source de profits.

    Cordialement,

    Laurent Muller

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