Ecouter les « sachants », oui, mais avec un regard critique

RAPPORT DE GESTION – Août 2017

Ecouter les « sachants », oui, mais avec un regard critique

L’illustration de ce mois de rentrée scolaire est l’œuvre du dessinateur David Simonds qui officie souvent pour le journal britannique The Guardian (vous pouvez retrouver l’article original en cliquant sur ce lien)

Ce dessin reflète bien l’ambiance actuelle sur les marchés. Tout le monde a l’impression qu’une bulle énorme est en train de se former à coups d’argent gratuit avec le soutien des banques centrales américaines et européennes qui maintiennent depuis des années des taux d’intérêts au plus bas. Ce qui fait gonfler artificiellement la valeur des actifs (plus ou moins) productifs et permet de faire émerger des projets qui, dans des conditions monétaires « normales », ne seraient jamais financés car non rentables.

Et pourtant, ce contexte bullesque n’empêche pas la communauté financière de continuer à se gaver d’actions sans se soucier du lendemain. D’ailleurs qui peut savoir où nous allons ? Sommes-nous réellement dans une bulle ?

C’est dans cet état d’esprit, qui est plus du ressenti, du perçu, que du domaine des certitudes, que nous souhaitons vous faire part de notre méfiance quant à toute cette population savante des « sachants » toujours bonne à prodiguer des bons conseils.

C’est dans cet état d’esprit, qui est plus du ressenti, du perçu, que du domaine des certitudes, que nous souhaitons vous faire part de notre méfiance quant à toute cette population savante des « sachants » toujours bonne à prodiguer des bons conseils.

Regardez par exemple cet interview vidéo du PDG de Total, qui, ô miracle !, prévoit une hausse des cours du pétrole à long terme : « Pour le PDG de Total, le monde va bientôt manquer de pétrole ».

Même si nous entendons la pertinence de son argument phare : à force de sous-investissements, l’offre de pétrole au niveau mondial va commencer à se tarir, et sur le long terme, les cours de l’or noir vont se redresser du fait de cette baisse de l’offre à demande relativement constante. Et, ainsi de suite, il va y avoir surinvestissement, un excès d’offre par rapport à la demande, une baisse des prix, … Il paraît évident que notre brave homme prêche pour sa paroisse.Attention donc aux « sachants » !

Vous l’aurez remarqué, les messages de prudence s’enchaînent depuis plusieurs éditos. Mais cela nous semble le plus légitime du monde du fait d’une valorisation historique des marchés en fourchette haute et surtout de l’afflux de nombreux nouveaux investisseurs sur les marchés financiers.

Selon nous, le plus habile est de considérer ce bruit « savant » comme une distraction. Et non comme des indicateurs pour investir. Et puis, comme vous le savez, depuis maintenant des années, nous ne cherchons pas à investir en fonction de considérations macroéconomiques, politiques ou monétaires. En effet, en axant nos investissements sur un marché de niches comme les actions de petites sociétés cotées, nous pensons aller là où peu d’investisseurs vont. Et ce sont donc des actifs, la plupart du temps, décorrélés des tendances lourdes de marché. Ce qui est un avantage.

Le plus difficile est de faire fi de l’environnement est de se concentrer sur une chose unique : les chiffres. Et quand il y a décote, appuyer sur le bouton « achat » et d’appuyer sur le bouton « vente » quand la marge de sécurité disparaît.

Si cela paraît a priori simple, tenir sur la durée sur ce principe d’investissement sur décote patrimoniale n’est pas si aisé. Il faut à chaque fois ignorer la pression médiatique et tout l’émotionnel qui peut entourer chaque position. C’est la force d’un process quantitatif guidé uniquement par des ratios.

Certes, cela peut sembler machinal. Mais le but d’un investisseur tel que nous le voyons, c’est de réaliser la meilleure performance possible à long terme, tout en dormant sur ces deux oreilles. Clairement, faire la une des journaux avec des rendements journaliers à +200% ou bien tenter de dénicher le prochain Facebook n’est pas notre tasse de thé. Et le mois d’août ne fait pas exception à la règle avec l’achat de deux daubasses américaines et d’une nouvelle position teutonique pour le portefeuille Pépites PEA.

Sachez-le, cher(e) abonné(e), l’investissement en daubasses n’est pas sexy et ne vous fera pas briller en soirée.

 * * * * *

Index des analyses

– copies d’écran disponibles dans la Lettre ensuelle réservée aux abonnés –

Une petite note technique sur l’utilisation du site car nous recevons de nombreuses questions sur ce point, alors que le service existe déjà.

Vous avez en effet la possibilité en vous connectant dans votre zone Premium de retrouver l’index de toutes les analyses déjà publiées dans les lettres en suivant le chemin suivant :

Chemin d’accès : « Lettres Boursières mensuelles »

Cliquez ensuite sur le lien « Index des sociétés analysées dans nos lettres »

Vous obtenez alors la liste des sociétés classées par ordre alphabétique + lettre concernée

Nous essaierons, dans la mesure du possible et des besoins identifiés, de continuer à vous apporter des astuces pour optimiser l’utilisation de votre abonnement Premium.

*****

Rapport de gestion

Au cours de ces années, ami(e) lecteur(trice), nous avons toujours eu la volonté de vous présenter notre parcours d’investisseurs avec autant de transparence que possible.

Nous alimentons régulièrement vos réflexions avec des articles pédagogiques issus de notre propre expérience originale de l’investissement.

C’est dans cette double optique de transparence et de partage que nous vous proposons chaque mois un extrait – publié 2 à 3 semaines après la version « abonnée » – du « rapport de gestion » issu de nos lettres mensuelles. Vous retrouverez les grandes lignes de l’évolution de notre portefeuille et quelques réflexions liées à l’actualité.

— Bien évidemment, ce rapport ne fera en principe pas mention de sociétés individuelles, ce privilège étant réservé à nos abonné(e)s. —

La valeur liquidative de notre portefeuille est en progression de +1,48% sur août. Sur l’année 2017, notre performance est +8,45%.

Notre benchmark, le tracker MSCI World progresse de +0,29% et affiche sur les 8 premiers mois de l’année 2017 et affiche une performance de +0,05% sur 2017.

En août, 10 sociétés du portefeuille affichent une performance à 2 chiffres, 6 en zone positive et 4 en zone négative. Ces sociétés sont les suivantes :

(…) cf. Lettre Mensuelle d’août

Mouvements mensuels

Quatre opérations en août.

Seule et unique vente du mois le jeudi 10 août. Nous avons vendu ce jour notre « RAPP » US, FutureFuel qui avait atteint son objectif de cours et qui a enfoncé notre stop sur  des résultats en demi-teinte. Nous avions acheté 345 actions de la société le 9 Avril 2015 pour la somme de 3 659.66€ frais inclus et nous avons revendu le 10 août 2017 et encaissé la somme de 3 867.84€ à laquelle il faut ajouter 530.19€ de dividendes versés. Soit un total encaissé de 4 398.03€ net de frais.

Notre plus-value est donc de +20,18% en 854 jours. Nous observons avec cette RAPP la réaction épidermique du marché aux profits. Le fait qu’au second trimestre 2016 la société a généré 24 millions de profits net et qu’elle n’en génère plus que 4 millions sur ce second semestre 2017 a fait passer le cours sur la séance boursière du jeudi 10 août d’un plus haut de 14,64$ à 13,10$. Soit un recul plutôt brutal de -11% ! Nous pensons à terme devoir faire face à ce phénomène de volatilité importante sur les RAPP à la moindre déception sur les profits. Ce qui ne devrait pas nous empêcher, comme cette fois, de tirer notre épingle du jeu en générant de la plus-value pour notre portefeuille. Les RAPP ont pour le moment le meilleur gain moyen (pourcentage) sur les 2 dernières années, principalement du fait de pertes très rares sur nos ventes.

La deuxième opération a eu lieu au sein de notre portefeuille virtuel Pépites PEA avec l’acquisition de *** actions du ***** le lundi 14 août. Comme vous avez pu le lire dans l’analyse envoyée le jour même, ou alors dans la présente lettre, la décote nous semble conséquente sur ce titre.

Nous recommencions ensuite nos emplettes pour le portefeuille daubasses, avec deux achats coup sur coup en pêchant rapidement deux occasions qui se sont présentées à nous, chose assez rare ces derniers temps. Petit flashback sur ces deux achats hebdo.

Comme vous le savez, cher(e) abonné(e), nous tenons depuis toujours des listes de sociétés, mises à jour chaque semaine au niveau des cours et également mises à jour au niveau des ratios de notre process à chaque nouveau rapport financier publié. Cela nous permet donc chaque semaine, en un coup d’œil assez rapide, de savoir quelle société est entrée dans nos critères et si la société possède un potentiel supérieur au potentiel moyen pondéré de notre portefeuille.

Nous avons bien sûr encore dans nos listes pas mal de sociétés qui correspondent à nos critères… mais avec un potentiel bien inférieur au potentiel moyen de notre portefeuille. « Pourquoi ne pas y investir quand même par ces temps de vache maigre ? » pourrait être une question tout à fait pertinente.

Investir sur des sociétés dont le potentiel est inférieur au potentiel moyen du portefeuille signifierait donc que nous allons diminuer le potentiel moyen de notre portefeuille et donc prendre le risque de réduire notre performance à long terme. Alors que la solution la plus simple est d’attendre, un prix plus bas, afin que le potentiel augmente et devienne supérieur au potentiel moyen du portefeuille.

Mais bien sûr, ce qui est simple et logique est toujours frustrant quand il s’agit d’investissement… et tout ce qui vous entoure vous pousse à agir dans le sens opposé, attendre dans ce cas précis alors que la dynamique des marchés est positive est difficile car la voix des « petites sirènes » qui accompagne le marché vous murmure : « vas-y toto, tout monte, c’est facile ! »,  « allez va-y mon choux fonce ! » Ne rien faire après cet appel des sirènes pourrait vous faire croire que vous n’êtes pas à la hauteur. Ceci, seulement pour le cas qui nous intéresse.

Mais il y en a plein d’autres quand un cours fait par exemple +80% en 3 jours et que ces même sirènes vous disent de vendre : « allez, largue tout ! Prends tes gains ! » … et que d’après le calcul de votre valeur d’actif net tangible, il y a encore plus de +50% de potentiel à prendre. Juste au moment où vous avez pris la décision courageuse de résister aux sirènes qui vous disaient de larguer, le cours du titre chute de -12%. Ouch ! Et de nouveau les petites sirènes se pointent et vous expliquent avec une pédagogie très sensuelle qu’elle vous l’avait bien dit : qu’à +80% en 3 jours, c’était le moment de vendre et que si vous ne vendez pas cette fois après un recul de plus de 10% des cours, vous risquez encore de perdre plus que ce qui a déjà été perdu !

Résister sans process aux assauts incessants de ces petites voix du marché est une chose pratiquement impossible. Un process, c’est l’équivalent d’une boussole pour l’investisseur. Elle vous donne la direction à suivre contre vents et marées (les ratios du process). Et vous connaissez l’endroit où vous devez allez et où le voyage se termine (dans notre cas, c’est le prix de la valeur des actif net  tangibles : la VANT).

Ces deux exemples de frustration quasi permanente ne sont pas les seuls, nous pourrions en décrire au moins 6-7 autres. L’important est donc de tenir le cap fixé par le process, et ce même process doit vous servir constamment « d’aspirateur virtuel » à toutes les frustrations qui vous assaillent.

Revenons maintenant à nos deux achats qui ont été réalisés rapidement grâce à une facette de notre travail qui n’apparait pas toujours à sa juste valeur tout simplement parce que sur le moment on ne sait rien en faire, ce qui pourrait laisser croire que ce travail est sans grande utilité. Le cheminement le plus courant est donc de repérer une société dans nos listes qui correspond à nos critères et dont le potentiel est supérieur au portefeuille, et d’en faire ensuite l’analyse qui nous donne le feu vert pour acheter ou le feu rouge pour ne rien faire, voire oublier l’idée.

Mais il nous arrive très souvent depuis 2-3 ans de réaliser des analyses de société que nous jugeons intéressantes, car possédant de beaux actifs et ayant une certain solidité financière, mais qui se terminent inexorablement par : nous préférons attendre un prix plus attractif… ou plus de décote… tout simplement parce que le potentiel est insuffisant car bien en dessous du potentiel moyen de notre portefeuille. Nous passons alors en mode « attente » avec ces sociétés. Et, lorsque le marché offre un cours intéressant et un potentiel supérieur à celui de notre portefeuille, il suffit alors de mettre à jour les chiffres, voir si rien n’a changé depuis l’analyse… Le feu vert de l’achat s’allume alors très rapidement et notre réactivité est donc maximale. Ce qui a été le cas pour le deuxième achat de ce mois.

La deuxième société que nous avons achetée le jeudi 24 Août 2017 s’appelle ***. C’est une techno US produisant des équipements pour la ***. Notre analyse date du 14 Novembre 2016 où le potentiel estimé était de 66% et nous terminions d’ailleurs cette analyse par ces trois phrases (prémonitoires ?) :

 » Nous accompagnerions volontiers le management dans ses projets de jours meilleurs… quand le cours nous permettra de nous engager avec une meilleure marge de sécurité. Elle nous semble aujourd’hui un peu trop faible face aux incertitudes pour franchir le pas. »

Le potentiel étant donc passé à +80% suite à une baisse des cours et des fondamentaux qui sont restés d’un bon niveau, nous avons donc acheté *** actions de *** pour la somme de 4 305.25€ frais inclus valant 1% de notre portefeuille.

La troisième société achetée en août est pour nous un « bis ». Il s’agit de **** achetée une première fois en 201* et revendue en 201* avec une plus-value de +25%. Nous espérons donc mieux faire cette fois puisque le potentiel estimé est de +84%. Nous avons acheté *** actions pour la somme de 4 335.67€ frais inclus correspondant à 1% du portefeuille.

Pourquoi cette société se retrouve-t-elle, une nouvelle fois, dans la catégorie Daubasse et plus précisément cette fois dans notre portefeuille ? C’est plutôt simple : la société vient de faire une acquisition importante par rapport à sa taille et signe en plus une perte sur le trimestre de quelques milliers de dollars ! Que nous qualifierons bien sur de « plutôt légère » ! Elle se retrouve donc dans notre portefeuille très simplement parce qu’elle correspond à tous nos critères de décote et de solidité financière et qu’elle ne possède pas de « loup cachés » dans son dernier bilan. Et enfin, son potentiel est supérieur au potentiel moyen de notre portefeuille.

 

Le portefeuille, quelques détails supplémentaires

Sur le mois
Nous avons acheté pour la somme totale de 8 640.92 €
Nous avons vendu pour la somme totale de 4 398.03 €

Sur l’année 2017
Nous avons acheté pour la somme totale de 45 501.14 €
Nous avons vendu pour la somme totale de 59 547.05 €

Les liquidités pèsent en fin de mois 23,87% du portefeuille et sont en baisse de -1,9 points par rapport à fin juillet.

Pépites PEA

Performance depuis le 30 juin 2017 = +1,6%

Potentiel moyen pondéré = +109,2%

http://www.daubasses.com/zone-premium/projet-portefeuille-pepites-pea-daubasses
(fichier en bas de page)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *