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Ecomérages : Comment taper dans l’œil de Mao …

Non cher lecteur, cette semaine, nous ne vous expliquerons comment intégrer le plus important parti communiste de la planète mais nous souhaitons vous proposer un écommérage léger et métaphorique sur la valeur d’une œuvre d’art vandalisée. Nous pourrions dire une « Art Daubasse ».

Il s’agit donc d’une vente de toiles de la collection de l’acteur Denis Hooper, réalisée par Christie’s, à New York le 11 Janvier 2011.

On se souvient surtout de Dennis Hopper pour ses rôles dans La Fureur de Vivre, Apocalypse Now et Blue Velvet, mais il tourne dans pas moins de 150 films et signe la réalisation d’une petite dizaine de longs métrages dont le mythique Easy Rider. Il faut aussi ajouter que Denis Hopper est le fils d’Edward Hopper, peintre et graveur considéré comme le représentant du « naturalisme » ou de la scène américaine.

La collection Hopper consiste majoritairement en œuvres d’artistes américains d’après-guerre comme Wallace Berman, Andy Warhol, John Baldessari mais l’ensemble comporte également quelques œuvres sans attribution certaine, leurs auteurs n’ayant pas connu la gloire de leurs plus illustres collègues. Hopper était un collectionneur sérieux, il faisait l’acquisition de plusieurs œuvres d’un même artiste, souvent au début de leur carrière et s’intéressait tant à des œuvres importantes qu’à des dessins et même à des multiples.

La collection ne s’arrête pas à l’art conceptuel des années soixante et septante, car le propriétaire, qui bâtit une œuvre photographique de qualité tout au long de sa vie, aimait également des artistes comme Julian Schnabel, David Salle, Keith Haring et possédait un très beau Basquiat – qui a été vendu plus de cinq millions de dollars en novembre 2010.

Voilà donc pour le cadre, si nous osons nous exprimer ainsi !

Ce qui a attiré notre attention, c’est plus précisément la vente d’une œuvre d’Andy Warhol….

Il faut savoir que Warhol était un ami de Denis Hopper qui figure d’ailleurs au générique d’un de ses films. Selon la légende, il aurait même été un des premiers acheteurs d’une «  Campbell’s Soup » pour la somme de 75 dollars !

Si nous sortons de l’art pour analyser les achats de Denis Hopper, du point de vue de l’investisseur, nous remarquons que des achats à 75 Dollars, très diversifiés sur des artistes inconnus, ce n’est pas cher payé et cela peut rapporter gros. Et nous ne pouvons pas nous empêcher de faire le lien avec notre propre collection de « Daubasses ».

Entre temps, Denis Hopper acquiert un « Mao » d’Andy Warhol à très bon prix également. Et c’est de ce tableau dont il est question dans la vente de chez Christie’s.  En voici l’histoire …

Donc, le temps passant, Warhol devient le pape du Pop Art et ses œuvres deviennent chères et reconnues dans le monde de l’art et dans le monde entier.

Un « grand soir » de beuverie, Denis Hopper, dans un geste sans doute symbolique, tira à deux reprises sur le grand Timonier. La première balle se logea sur le bord de l’œuvre tandis que la seconde transperça carrément l’œil gauche de Mao ! Un désastre !

A jeun, Denis Hopper essaie de rafistoler la toile comme il peut. Il décide de ré encadrer et de légender les deux impacts de balle. Sa manière de légender est sur le style d’un rapport de police spécialisé en balistique.  C’est tout ce qu’il a trouvé.

Le "chef d'oeuvre" de Denis Hopper

La balle qui aurait raté de peu Mao est clairement indiquée sur la vitre d’encadrement comme « tir de sommation », alors que celle qui lui a transpercé l’œil gauche est légendée en tant « qu’impact ».

A la vente de chez Christie’s du 11 janvier, le « Mao » impacté de deux balles, ré encadré et légendé, par Denis Hopper, est estimé par les « spécialistes » à une valeur maximum de 30 mille Dollars.

Finalement à la vente de Chez Christie’s du 11 Janvier le « Mao » de Denis Hopper est adjugé à 302 500 Dollars.

Cette anecdote nous semble une preuve éclatante de la difficulté qu’éprouve le marché, qu’il soit de l’art ou de la finance, avec la valeur. Dans ce cas précis, le marché se focalise sur un détail, deux « trous de balle », pour juger de la valeur, alors qu’en fait, il y a une valeur ajoutée à l’oeuvre d’Andy Warhol : le « raffistollage » de Denis Hopper …

Et le fait que ces deux artistes connus et reconnus soient réunis en fait alors un objet unique. 

Bonne daubassemaine à tous.

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Ecomérages : J’y vais ou j’y vais pas …

C’est un peu ce que semble se demander  celui auquel on fait appel quand la situation est désespérée.  Non, il ne s’agit pas de Superman mais de « Supergold ».

L’or, le placement que tout bon père de famille se doit de détenir,

L’or, the place to be,

L’or, qui, c’est sûr, sera à 2 000 dollars fin d’année et à 10 000 dans 2 ans

Après une décennie d’enfer et une année 2010 menée tambour battant, les « goldeux » sont un peu sur leur faim en ce début d’année : leur valeur-fétiche ne sachant trop quelle direction prendre … mais, c’est sûr, selon ses plus chauds partisans, ça va repartir.

Pourquoi ?

– Parce que l’or est rare (nous avons lu quelques part que tout l’or présent sur terre tiendrait dans un gros cube dont les arrêtes feraient 19 mètres de long)

– Parce que l’or est l’ultime refuge lorsqu’arrivera la fin du monde annoncée avec tant de délectation par « Nouriel Appocalypse Roubini » : les dictateurs d’Afrique du Nord semblent d’ailleurs en être convaincus, en tous cas lorsque survient la fin de LEUR monde

– Et parce qu’on vous dit que L’OR NE PEUT QUE MONTER !!!

Ben oui d’accord mais dans l’équipe des daubasses, on aime bien être pragmatique et on se demande à quoi ils serviront les lingots quand le monde sombrera dans le chaos.  On peut toujours trouver un usage au pétrole, au cuivre, au riz ou même à l’argent.  Mais avec nos lingots, on fait quoi ?

Soyons honnêtes avec vous cher lecteur : nous sommes réellement dans l’expectative face à la « valeur » que Mr Market octroie à ce mystérieux métal qui ne sert pas à grand-chose si ce n’est à embellir le cou et les poignets de nos tendres compagnes (il semblerait que son usage industriel, c’est-à-dire « utile » représente moins de 15 % de l’ensemble de l’or disponible).

Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls, Warren Buffett lui-même éprouve quelques peines à comprendre la fascination que le métal jaune exerce sur ses congénères : « on obtient de l’or en creusant la terre quelque part en Afrique ou ailleurs, on le fait fondre, on creuse un autre trou pour l’enterrer à nouveau et on paie des gens pour le garder.  Quiconque observerait cela de Mars se gratterait la tête ».

Finalement, au départ, l’or a une valeur … parce que « on » a décidé de lui en donner une, pas nécessairement parce qu’elle est utile à quelque chose.  De notre point de vue, l’or est une monnaie fiduciaire presque comme les autres à un petit détail près : Ben Bernanke ne peut l’imprimer à volonté … mais si un jour, Mr Market décidait brutalement que la valeur-refuge c’est l’argent, le jade ou, pourquoi pas, un coquillage rare comme le conche ou le bénitier… que vaudrait encore le métal jaune ?

Il est fort possible que les petits lingots dorés procurent encore de plantureux rendements à leurs détenteurs dans les années qui viennent … mais nous, on n’aura pas compris pourquoi.

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Ecomérages : « Sus aux vils spéculateurs … »

C’est la nouvelle devise de Nicolas Sarkozy qui, peinant à trouver son style entre Che Guevarra, Georges Bush et Massimo Gargia s’essaie à présent dans celui de Saint-Georges terrassant le dragon. 

Ainsi donc le premier des Français a fait de la lutte contre la spéculation une priorité du prochain G20 … mais il n’est pas vraiment aidé par les « technocrates de Bruxelles », vous savez : ceux qui sont la cause de tous les maux et une bonne diversion pour nos gouvernants nationaux.  Le chômage, c’est à cause de l’Europe, la crise financière … l’Europe, la crise agricole … ben c’est l’Europe … et ainsi de suite. 

Notez que justement, les « spéculateurs » ou « les marchés », c’est aussi d’excellents souffre-douleur.

Prenez la dette de la Grèce par exemple : si les taux d’intérêt sont plus élevés, c’est bien parce que « les marchés » « attaquent » la Grèce non ? 

Pas parce que le risque de voir la dette non honorée fait fuir la plupart des investisseurs « bons pères de famille » (en ce compris évidemment les compagnies d’assurance ou les fonds de pension) ?  non non non !

Pas parce que le pays a vécu au dessus de ses moyens pendant des années, trafiquant ses comptes au passage (ce qui vaudrait d’ailleurs la prison à n’importe quel dirigeant de société cotée) non non non !

Juste parce que les horrrrribles spéculateurs ont décidé, juste comme ça, pour se faire plaisir, d’étrangler une malheureuse population qui se demande encore ce qui lui tombe sur la tête.

Ceci dit, on fait comment pour « spéculer » sur une dette ?  Et bien on achète des assurances pour se couvrir contre le risque de défaut de paiement.  Ces assurances sont les fameux « CDS ».  Et les spéculateurs, en achetant une assurance dont ils n’ont pas besoin, font grimper le coût de cette assurance, ce qui rend plus onéreux l’acquisition d’obligations et donc, augmente le taux d’intérêt exigé pour couvrir le coût de cette assurance.  Vous nous suivez ?

Mais voici le meilleur : l’ensemble des CDS couvrant la dette grecque s’élève à 4 % de celle-ci et la part des CDS détenus par des hedges funds (qui matérialisent les « spéculateurs ») est de 7 %.  Autrement dit, le poids réel de la spéculation dans la hausse des taux d’intérêt de la dette grecque s’élèverait à 7 % de 4 % soit 0,28 %.  Hum,  est-ce que ça justifie une telle envolée des taux d’intérêt ?

Mais revenons à l’actualité brûlante …

Donc Monsieur Sarkozy part en croisade contre ces mêmes « marchés » accusés d’affamer le monde en spéculant sur les matières premières alimentaires.  Mais voilà qu’un petit problème surgit : il semblerait que si cette  croisade  contre la famine soit réellement une noble cause … l’ennemi n’est peut-être pas celui désigné par le clone présidentiel de José Bové. 

En tout cas, c’est ce que prétend un rapport que la Commission Européenne s’apprêtait à publier.  Selon ce rapport, « il y a une forte corrélation entre les marchés des dérivés et les prix au comptant mais il n’y a aucun élément probant qui atteste d’un lien de causalité entre les marchés des dérivés, la volatilité excessive et la hausse des prix sur les marchés physiques. »

Voyant qu’on s’apprêtait à lui casser son nouveau jouet avant même qu’il n’ait servi, Nico nous a fait une grosse colère et exige qu’on aménage ce rapport et post-pose sa publication.  C’est vrai que supprimer un tel rapport est un excellent remède à la faim dans le monde … ou que briser le thermomètre soigne la grippe.

Loin de nous l’idée de prendre position dans cette querelle « d’experts » : s’il semble évident que la prise de positions financières par le biais de futures doit forcément influencer la demande, il peut sembler tout aussi évident que les aléas climatiques, les restrictions à l’exportation pratiquées par certains pays et la production de biocarburant peuvent tout autant influencer l’offre.

Quant à nous, dans l’équipe des daubasses, on aime bien être pragmatique : la population terrestre ne fait qu’augmenter, et itou la proportion de cette population qui, auparavant, devait se contenter d’un bol de riz par jour et qui a, à présent, la possibilité de se nourrir dignement.  N’est-ce pas là la vraie raison de la hausse des prix des denrées alimentaires ?

Pour nous, il n’y a pas de miracle : le gâteau a une taille déterminée et il va falloir le partager entre plus de convives.  Autrement dit, peut-être que nous, occidentaux, devrons revoir notre mode de vie de surconsommation c’est-à-dire manger moins de produits d’origine carnée et surtout gaspiller moins. Dans nos pays développés, on a chiffré le gaspillage de nourriture à une vingtaine de kilos par an par habitant, soit 80 kg pour une famille de quatre personnes : une destruction de denrées alimentaires qui contribue certainement beaucoup à un « soutien » des prix.

Mais comment un politicien qui doit soigner sa popularité peut-il expliquer à ses électeurs qu’ils sont aussi responsables de la raréfaction des denrées alimentaires ? Et donc, qu’ils contribuent à leur enchérissement.  C’est beaucoup plus confortable d’accuser une entité impersonnelle comme « les marchés ».

Bonne daubassemaine à tous !

Liens :

Etude de Natixis sur les CDS 

Le rapport « censuré » de la Commission Européenne 

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Ecomérages : dépassé…

Dépassé, l’événement lui même, mais surtout le sens de cet événement. Nous voudrions vous parler cette semaine du titre de manager belge francophone de l’année organisé par le magazine « écomico-financier » Trends-Tendance, dont l’élection a eu lieu voici 10 jours.

Un peu comme la semaine passée, où notre écomérage traitait des problèmes d’espionnage dont Renault a été victime, nous partons une nouvelle fois d’un exemple précis pour stigmatiser ce que nous pensons plutôt représenter des faiblesses européennes qui pourraient peser à l’avenir.

Le manager 2010, belge francophone, c’est en fait un duo : les frères Mestdagh. Eric et John Mestdagh sont à la tête d’une chaîne de grande distribution. Les enseignes sont Mesdagh, Champion et 10 magasins Carrefour dont le groupe Carrefour s’est débarrassé en 2010 pour cause de non rentabilité.

« Le-manager-belge-francophone-de-l’année » : cela nous semble d’un ridicule complet et ce, pour plusieurs raisons. La première, c’est qu’il existe un deuxième manager belge de l’année et celui-ci est néerlandophone. Deux managers de l’année pour un pays de 10 millions d’habitants, c’est au moins un de trop… Mais quand on prend en plus des duos pour l’un des deux titres, cela fait deux managers de trop. A quand le manager belge de l’année par province ou par commune ? En fait ce qui est le plus irritant, c’est que la presse qui se veut toujours au-dessus du troupeau politique, participe pleinement à ce jeu des conflits linguistiques et d’autant plus qu’il s’agit de finance ou d’économie, domaines dans lesquels, en principe, les résultats et les chiffres priment… Vu sous cet angle, nous ne sortons pas du jardin d’enfants où de grands bambins s’amusent à faire des petits châteaux d’une heure dans leur bac à bouse politico-financier préféré.

La seconde raison, plus subtile peut-être :  que signifie le meilleurs manager sur 365 jours ?… sinon du vent complet… En plus quand il s’agit des frères Mesdagh ! Ce n’est pas une société qui a été fondée par eux voici 10-15 ans mais plutôt par leur arrière-grand-père, voici 74 ans.  Venant de Bruges, il s’est installé dans la région de Charleroi, à Châtelineau pour être plus précis…!!! C’est donc une entreprise qui existe depuis 4 générations et où les managers belges francophones de l’année la conduisent depuis 2002, soit 8 ans. Ce laps de temps, c’est l’école gardienne pour un manager… !!!

La troisième raison, c’est la raison pour laquelle ils ont été élus manager de l’année. Là tenez-vous bien, nous ne somme plus, ni dans le comique troupier, ni dans le bac à bouse politico-financier belge, mais tout simplement dans l’abstrait, du Rothko Wallon, voire du Pollock Carolo… Ceci uniquement pour ne pas dire dans l’absurde… En fait nos compatriotes, les Frères Mesdagh ont été élus juste sur le fait qu’il ont racheté à Carrefour 10 magasins que le groupe Carrefour ne trouvait plus rentable…!!! Et le magazine Trends de souligner que cet achat des 10 magasins va augmenter le chiffre d’affaires du groupe Mesdagh de plus de 40%…!!! Mais qu’est ce que cela signifie sinon mesurer la vitesse du vent avec comme seul outil, l’âge du capitaine…!!! Au lieu de nous parler d’un achat à très bon compte, plein de bon sens, qui va propulser la rentabilité du groupe dans le futur, et de nous détailler quelques chiffres pour étayer la logique de cet achat, Trend nous parle de chiffre d’affaires et de manière implicite presque d’un acte social… Absurde es-tu là ?

« Oyi mfi, ji seu là… !!!!! » Aujourd’hui donc personne ne sait si les deux managers belges francophones de l’année réussiront l’intégration de ces 10 magasins Carrefour… Mais ils ont étés élus pour cet achat… A ce tarif-là, vous pourriez peut-être voir l’année prochaine, en 2011, vos quatre serviteurs des » Daubasses » être élus pour le simple fait d’avoir acheté quelques très belles Net-Net, des « Super Daubasses »… La première, c’est que nous serions même 4 managers en une seule fois et que même un manager belge francophone de l’année serait français……. !!!! Et au moins le comité aurait enfin un argument sensé : notre achat à prix ultra cassé.

La quatrième et dernière raison de notre courroux, c’est quand nous examinons, l’historique des managers belges francophones de l’année du Trend…..

Les lauréats qui ont remporté le prix sont :

Détaillons quelques peu…

1985 Albert Frère (GBL) , nous n’allons pas trop nous attarder car beaucoup connaissent son histoire et ses nombreuses zones sombres qui portent à critique. On aurait pu l’élire futur milliardaire du siècle mais l’élire manager de l’année cela nous semble insultant pour tout les managers sérieux.

1988 Philippe Delaunois (Cockerill-Sambre). C’était effectivement le manager de cette seule année. La sidérurgie wallonne ayant disparu complètement ou presque depuis. Et bien entendu, avec elle, Cockerill-Sambre.

1993 Maurice Lippens (Fortis). Véritable fossoyeur de Fortis lors de l’achat mégalomane de ABN Amro et de la débandade des subprimes en 2008. Peut-être sera-t-il réélu une autre fois, manager de l’année… En tout cas, nous l’espérons pour lui lorsqu’il sera manager de l’ICDI (traduction :  Intercommunale pour la Collecte et la Destruction des Immondices, de la région de Charleroi)

1995 Jean-Claude Logé (Systemat). C’était sur la route de la bulle techno où on    allait bientôt gagner 30% par jour… Après, les déficits s’alignent comme des quilles de bowling…..

2006 Axel Miller (Dexia). Elégance et raffinement, mais pas assez d’études pour comprendre les CDO, donc on achète à tout va… En 2008, il est viré… Certains ont même trouvé cela triste.

Nous allons en rester là, mais il faut quand même ajouter que tous les managers belges francophones de l’année à la tête de filiale de sociétés étrangères, sont quand même sous les ordres des maisons mères. Glaverbel, Catterpillar, Siemens, Glaxo Smith Kline…!!! Une autre perle selon nous…

Nous avons enfin un seul regret, c’est de ne pas avoir trouvé dans cette liste le plus grand manager de ces soixantes dernières décennies, le véritable Sam Walton de Belgique, à savoir Franz Colruyt et son fils Jef Colruyt, qui dirigent la société depuis 1996…Dans chaque crise, ces managers augmentent leur part de marché, sont à la recherche permanente pour satisfaire leurs clients et j’en passe… Mais pas de trace d’eux dans cette liste… Normal, il ne sont pas francophone … et c’est finalement peut-être mieux ainsi…!

Après ce portrait rapide sans concession et avec une auto dérision typiquement belge, nous allons essayer de passer à quelques réflexions.

Une fois avalée la pilule d’une excuse à cocktail et d’auto-congratulations d’égo et admis que c’est peut-être dans le symbole qu’il faut chercher le sens de cette élection du manager belge de l’année, nous retombons dans la désolation quand nous comparons les managers belges de l’année 2010, soit les frères Mesdagh et l’homme de l’année au USA, Marc Zuckerberg, fondateur de Facebook… Vous ne trouvez pas le fossé frappant? Le fossé du symbole, symbole qui donne de l’énergie, du peps, qui donne l’envie d’entreprendre… de relever des défis.

Pour revenir une dernière fois à cette liste belge, nous nous devons d’extirper les quelques managers qui se rapprochent selon nous du symbole « Mark Zuckerberg », :

Michel Petit (Upignac), http://www.gagner-reussir.be/article/index.phtml?id=1940

Jean Galler (chocolaterie Galler), http://www.galler.com/

Pierre De Muelenaere (Iris), http://www.actu-cci.com/article/2279/

Laurent Minguet et Pierre L’Hoest (EVS) http://www.evs-global.com/

Ces quatre managers belges ont réellement créé des produits de qualité exceptionnelle, parfois extrêmement novateurs comme IRIS ou EVS. Et aussi de la richesse pour leurs actionnaires: EVS a multiplié par 15 son cours de bourse et IRIS par 3 depuis leurs introductions en 2003. Ajoutons aussi que certains d’entre eux, à l’image de Marc Zuckerberg, ne sont pas dénués d’un certains sens des responsabilités et d’une certaine éthique vis-à-vis du monde dans lequel ils vivent.

Ce qui nous attriste finalement le plus, c’est  qu’en Europe, nous avons très souvent une idée assez floue de la force des symboles, qu’il soit d’ailleurs dans le management ou dans d’autres domaines. Et pourtant dans la bataille commerciale qui s’annonce pour les décennies à venir, ces symboles de créativité et d’énergie que devrait représenter un manager de l’année, seront sans aucun doute déterminants pour créer une dynamique qui nous permettrons, à nous Européens, de rivaliser aussi bien avec les Asiatiques qu’avec les Américains. Nous en avons le potentiel. En aurons-nous la volonté?

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