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Les différents paniers pour ranger nos oeufs

Comme vous le savez, nous prônons la diversification pour notre portefeuille. Celle-ci présente deux vertus :

– La première, nous vous l’avons déjà expliqué à plusieurs reprises, nous protège contre une erreur lourde de raisonnement de notre part sur une société particulière ;

– La deuxième nous permet de nous protéger contre un quelconque évènement macro-économique. Comme vous le savez, nous nous estimons incapables de prédire les grands évènements qui pourraient avoir un impact sur nos investissements.  Dans cette optique, une diversification sur plusieurs devises, secteurs et zones géographiques nous permet de limiter les dégâts dans le cas où un « cataclysme » imprévu surviendrait. Bon, c’est vrai, en cas de collision avec un astéroïde géant, notre diversification ne nous servira à rien… mais notre épargne non plus d’ailleurs.

Sur ce blog, nous aimons à répéter que nous ne conseillons rien à personne mais simplement ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons.

« OK les gars des daubasses ! Vous venez de dire le « pourquoi » de la diversification mais dans les faits, est-ce que vous suivez ce précepte ? »

Absolument ami(e) lecteur(trice) et nous vous le démontrons tout de suite. Continuer la lecture de Les différents paniers pour ranger nos oeufs

Malgré la performance vous faites des pertes… Ah bon ?

C’est cette fois la réaction d’un ami, qui semblait surpris que nous enregistrions aussi des pertes, que nous avons essayé de résumer dans l’intitulé. Elle nous a franchement interpellé et amené à vous proposer une réflexion sur les pertes dans l’investissement, chiffres de notre portefeuille à l’appui.

Ce qui est vraiment frappant dans la réaction de notre ami, qui n’est ni un novice, ni un investisseur disons… « pointu », mais que nous pourrions finalement qualifier sans le moindre problème d’investisseur « bon père de famille », prudent et gérant son patrimoine avec une dose importante de bon sens, c’est qu’il avait un certain mal à imaginer qu’une performance à 3 chiffres comme celle du portefeuille « Daubasse » génère aussi des pertes.

Si nous imaginons la perception des pertes possibles que génère la performance, nous pourrions tenter de dégager 4 catégories en partant du postulat que le marché a fait +10% sur 3 ans Continuer la lecture de Malgré la performance vous faites des pertes… Ah bon ?

Du mouvement dans le portefeuille « daubasses » et nouvelle diversification dans la valeur

Comme nous vous l’avions annoncé, nous avons apporté nos titres Cofigeo à l’OPA qui a été lancée fin du 1er trimestre de cette année. Cette opération nous a permis de tripler notre investissement de départ en un an et demi et surtout, elle nous laisse à la tête de pas mal de liquidités.

Nous avons décidé d’affecter ces liquidités sur trois supports assez différents.

Le premier, vous le connaissez, cher lecteur(trice), il s’agit de fonds fermés fortement décotés qui nous permettent d’obtenir une diversification sur des zones émergentes. Lors de nos deux premiers achats, nous avions mis le pied en l’Europe de l’Est via des fonds fermés éligibles au PEA. Avec cette nouvelle acquisition, nous nous attaquons au sous-continent indien. Notre motivation d’achat est de deux ordres : une marge de sécurité de 56 % par rapport à son actif net et une diversification grâce à une présence au capital d’une dizaine de sociétés cotées et non cotées. Continuer la lecture de Du mouvement dans le portefeuille « daubasses » et nouvelle diversification dans la valeur

Ecomérage : ça sent le gaz …

Nous vivons pour l’instant, cher lecteur, une période de forte incertitude :

         Le pétrole au-delà des 100 dollars, niveau auquel il est censé nuire à la croissance économique pour les pays consommateurs, les US en tête

         Le drame japonnais qui a touché la 3e économie du monde et pour  laquelle les rejets de tonnes d’eau radioactive dans l’océan peuvent faire craindre l’apparition de nouveaux plats à base de sushis fluorescents, bien plus tendance que la cuisine note-à -note.

         L’inconnue quant aux successeurs des divers dictateurs nord-africains « priés » par leur peuple de prendre une retraite pas si méritée que cela

         Muammar Kadhafi qui s’accroche au pouvoir malgré les capacités de « police du monde » que viennent de se trouver les Européens

         Le problème des dettes souveraines qui reste latent un peu partout dans le monde et notamment en Europe où les agences de notation tentent de se refaire une respectabilité plutôt douteuse sur le dos des malheureux pigs.

         L’immobilier US qui continue à se « casser la figure »

         …………

 

Et pourtant … inexorablement, la bourse « monte » … Les principaux indices ont, depuis le début de cette année et dans leur monnaie respective, généré des rendements tout-à-fait corrects.  Une preuve de plus de ce que nous pensons depuis longtemps : prendre des décisions d’investissement judicieuses basées  sur la macro économie relève de l’exercice de haute voltige même si, reconnaissons-le,  ce n’est pas tout-à-fait impossible (des « Edouard Carmignac » et des « Eric Sprott » l’ont démontré ces dernières années).

Même sur le long terme, la macro économie n’est, à notre avis, que peu utile. Rappelons l’exemple que nous avions déjà cité précédemment   : alors que la Chine a présenté une des croissances économiques les plus fortes de ces 17 dernières années (10 % par an), son indice boursier a présenté un des rendements les plus faibles (- 35 % sur la même période).

Et pourtant, dans l’équipe des daubasses, l’un d’entre nous, pour son portefeuille personnel, a décidé d’investir sur un support déterminé en fonction d’une analyse essentiellement macro-économique.    Ce support, c’est le gaz naturel.

Sa décision d’investir sur le gaz dépend de deux facteurs.

Le premier facteur, c’est sa valeur.  Délicat pour un chasseur de daubasses habitué à valoriser des sociétés plutôt qu’une matière abstraite pour lui comme le gaz naturel. Pour déterminer cette valeur, notre ami a une double approche. 

La première approche, c’est de voir quels sont les coûts de production du gaz.  En effet, sur le long terme, le juste prix d’une matière première, c’est son coût marginal augmenté d’une petite marge pour les producteurs.  Le coût marginal, c’est le coût de la dernière unité produite pour répondre à la demande.  Pour les producteurs de gaz, d’après ses recherches, ce coût marginal se situe autour de 6 usd par 1000 pieds cubes (c’est l’équivalent du baril de brut).  Le coût moyen de production est quant à lui de 4 usd, soit plus ou moins le cours actuel.  Nous estimons donc qu’à moyen terme, le cours du gaz devrait rejoindre son coût marginal : pour l’instant, les producteurs perdent de l’argent sur certains gisements en fonction des prix actuels.  Il est probable qu’à moyen terme, ils ferment ceux- ci réduisant ainsi l’offre et entrainant donc une remontée mécanique des prix du gaz.

En outre, les producteurs d’électricité ont la capacité de commuter entre les carburants : Par exemple, quand les prix du gaz sont bas, les générateurs électriques peuvent commuter et employer du gaz naturel au lieu de charbon ou de fioul. Cette substitution de combustibles mène alors à une hausse de la demande du gaz naturel et donc une hausse de prix.

La deuxième approche sur le prix, c’est en comparant avec des alternatives.  Dans le cas présent, la meilleure alternative au gaz, c’est le pétrole.  Celui-ci couvre 35 % des besoins mondiaux en énergie contre 25 % pour le gaz.  Historiquement, le prix du baril est 10 fois supérieur au prix du gaz.  Or, actuellement, nous en sommes à un prix 22 fois supérieur, ce qui n’était plus arrivé depuis septembre 2010 et avant cela … le début des années 90.  Un retour à la moyenne ramènerait le prix du gaz autour de 10 usd les 1 000  pieds cube.

Le deuxième facteur, c’est l’environnement … macro économique (nous y voilà)

La chute des prix du gaz s’explique non seulement par le ralentissement économique (c’est l’industrie et les producteurs d’électricité qui sont les plus gros consommateurs de gaz) mais aussi par la  mise en exploitation des gaz dit non conventionnels essentiellement aux Etats Unis (qui viennent d’ailleurs de devenir le principal producteur de gaz au monde).  Ces gisements coûtent un peu plus cher à exploiter que ceux de gaz  traditionnel mais ils permettent à des pays qui ne détiennent pas de réserve de pétrole ou de gaz de se rendre plus indépendants des pays producteurs traditionnels (et souvent instables politiquement).

Au départ, le gaz présente moins d’intérêt que le pétrole car il coûte très cher à transporter et est dangereux à manipuler.  Depuis les chocs pétroliers, il y a eu un regain d’intérêt mais son exploitation étant récente, ses réserves, encore mal connues, sont abondantes.

Avec l’évolution technologique, la cartographie se modifie au gré des découvertes de gaz non conventionnel menant à une réévaluation des réserves de 60 à 250% selon les zones.

L’inconvénient de ces gaz shisteux, c’est le coût environnemental de leur extraction qui est plus élevé que celui  des gaz conventionnels.

Par contre, ils peuvent être produits dans des zones proches de leur lieu de consommation et donc réduire les coûts de transport.

En outre, la consommation de gaz naturel présente un bilan plutôt positif en terme environnementaux, du moins par rapport aux autres énergies fossiles : sa combustion n’émet pas de poussières et moins de CO2 que le charbon ou le pétrole.

 L’avenir du gaz naturel :

Au niveau des ménages (chauffage et eau chaude), la consommation représente 30 % de la consommation mondiale.  L’usage du gaz naturel dans le secteur résidentiel est favorisé par le fait qu’il ne nécessite pas de stockage.  Par contre, les mesures qui ont été prises pour limiter la consommation d’énergie dans l’habitat vont avoir un impact négatif sur l’utilisation du gaz dans ce secteur.

Au niveau de l’industrie (25 % de la consommation mondiale), la consommation de gaz devraient augmenter en raison de la demande des émergents.  Le gaz est très important pour la production d’engrais (tant comme combustible que comme matière première pour la fabrication d’amoniac) et dans la pétrochimie (fabrication d’additifs pour les carburants).

Au niveau de la production d’électricité (30 % de la consommation mondiale), la demande devrait être en forte croissance tant en raison de la croissance des émergents que d’une plus grande part prise par le gaz dans la production d’électricité des pays « matures ».  Son bilan environnementale est favorable (une centrale au gaz produit deux fois moins de CO2 qu’une centrale au charbon et elle ne produit pas de souffre) et surtout,  la construction d’une centrale au gaz est moins onéreuse tant en terme d’investissement de départ que de frais d’entretien et de maintenance.   Enfin, une nouvelle technologie (le « cycle combiné ») qui commence à être développée et qui associe turbine gaz et turbine vapeur permet d’améliorer le rendement de ces centrales de 35 %.   Nous ne vous rappellerons pas non plus l’effet « Fukushima » qui pourrait peut-être accélérer le processus de remplacement du nucléaire par le gaz naturel ou, pourquoi pas, d’autres énergies plus « propres ».

Au niveau des transports, un grand nombre de véhicules publics urbains comme les bus utilisent le gaz comme carburant.  L’utilisation du gaz naturel est particulièrement intéressante car elle ne nécessite pas de transformation majeure du moteur. Les moteurs au gaz naturel offrent par ailleurs un bon rendement énergétique combiné à un potentiel important de réduction d’émissions de CO2 . Toutefois, le stockage et l’approvisionnement posent de nombreux problèmes et freinent son développement. Si les véhicules au gaz naturel ne sauraient apporter une solution de substitution totale au pétrole, ils contribuent néanmoins à une certaine diversification énergétique.

De ces deux facteurs, nous tirons deux conclusions :

–       le gaz naturel n’est clairement pas cher mais pas « super bon marché » non plus compte tenu de la mise en exploitation des gaz schisteux (les USA détiennent suffisamment de réserves pour satisfaire leurs besoins des 100 prochaines années).  Une juste valeur de 6 usd (50 % au dessus du niveau actuel) serait, à notre avis, un bon prix.

–       La demande de gaz, surtout pour le secteur électrique, sera, à l’avenir, de plus en plus forte.  Conjuguée à la hausse de l’offre, nous  ne voyons pas le prix exploser à long terme mais bien les volumes.  Autrement dit, nous pensons que les gagnants à long terme ne seront pas ceux qui détiennent des positions sur le gaz lui-même mais bien sur des sociétés productrices qui bénéficieront de la hausse des volumes.

Et vous, cher lecteur, que pensez-vous de ces élucubrations macro-économiques ?