L’incroyable histoire du boucher Benjamin et de la poule Superpondeuse (2e partie)

Souvenez-vous cher lecteur. La semaine dernière, nous avions laissé Superpondeuse, une ancienne star du poulailler déchue pour cause de mauvaise gestion de son alimentation par son nouveau propriétaire. Déçu, celui-ci l’avait revendu pour la valeur de sa viande au boucher, un certain Benjamin G. qui passait par là.

 

Et si Benjamin G. s’était trompé sur la valeur de superpondeuse ?

La nuit qui suivit la transaction, Benjamin G. fit un horrible cauchemar : il s’était trompé sur la valeur de Superpondeuse car l’alimentation que lui avait donné Joseph, le piètre aviculteur, avait surtout généré de la graisse et fait fondre les muscles de la poule. Une fois celle-ci abattue et la graisse superflue enlevée, elle ne valait plus que 2 euros alors que notre boucher en avait payé 2,5.

Benjamin se réveilla en sueur à la fois épouvanté par cette perspective mais aussi soulagé que ce ne soit qu’un rêve.

N’empêche que le lendemain matin, il se décide d’abattre Superpondeuse pour avoir enfin la certitude d’avoir payé un bon prix pour la malheureuse volaille.

 

Superpondeuse n’a pas dit son dernier mot !

Alors qu’il s’apprêtait à tordre le cou du volatile, son cousin, expert de grande renommée dans l’élevage de poules pondeuses passe par là et s’écrie : « mais que vas-tu faire ? ». Benjamin, lui répond : « j’ai acheté à Joseph une poule de réforme, une vraie daubasse m’a-t-il dit, même pas capable de pondre un œuf par semaine. Je pense tirer un bon prix de sa viande en la vendant à la mère Germaine ».

Son cousin lui répond : « je la reconnais : c’est Superpondeuse ! Il m’étonnerait fort que ce soit vraiment une daubasse. Donne lui une juste proportion de maïs et de froment et je suis persuadé qu’elle n’est pas « has been ».

Benjamin a une grande confiance dans les qualités de dirigeants … heu pardon d’éleveur de son cousin et suit exactement ses instructions.

Peu de temps plus tard, Superpondeuse se remet à pondre avec la régularité d’un métronome non plus son œuf quotidien comme dans sa prime jeunesse (le changement d’alimentation imposé par Joseph avait déréglé son système de ponte) mais quatre œufs par semaine, ce qui suffisait amplement au bonheur de Benjamin car lorsque Superpondeuse mourut de sa belle mort, un an et demi après avoir été achetée par notre rusé boucher, celui-ci avait recueilli plus de 18 euros de profit sur la vente des œufs pondus par notre poule, ce qui a multiplié son investissement initial par 7.

Quant à nous chers lecteurs, nous espérons tout d’abord ne pas nous être trompés sur le poids de viande utile que nous pourrions retirer de nos daubasses en cas d’abattage … heu pardon … de mise en liquidation. Mais nous espérons aussi, pourquoi pas, que parmi celles-ci, se trouve l’une ou l’autre « Superpondeuse ».

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3 réflexions au sujet de « L’incroyable histoire du boucher Benjamin et de la poule Superpondeuse (2e partie) »

  1. C’est un bel exemple de contre stratégie boursoramatesque.La stratégie du forumer de boursorama est d’acheter n’importe quoi et d’espérer le revendre avec 12.37% de PV – si on tombe sur un adepte de la bougie de bolinger – (hors frais bien sur), voir 14.35% – si on tombe sur un mordu de la MM50 – . Un peu comme notre boucher qui achète une poule un peu au hasard, en espérant gagner un peu sur le kg de viande.Alors que là où l’on gagne de l’argent, c’est en achetant quand personne ne veut de super pondeuse, et en encaissant sans rien faire pendant des années des dividendes en progression, jusqu’à revendre la poule à la veille de sa ménaupose.

  2. Bonjour Stéphane,En réalité, le boucher n’a pas pris de gros risque : il a payé sa poule pour la valeur de sa viande, un peu comme nous achetons nos daubasses pour leur valeur à casser. Il peut se tromper sur cette valeur mais ça n’aura pas un gros impact sur sa rentabilité.En achetant la poule au moment où on n’en attendait plus rien et en payant un prix qui justifiait qu’on en attendait rien, il a minimisé son risque beaucoup plus que le pauvre Emile.

  3. Oui.Mais en achetant une daubasse, à 50% du prix de la viande, en espérant la revendre 100% du prix de la viande. Fait-on vraiment une bonne affaire ? Car il faut compter sur les frais, les mauvaises surprises, les invendus… Alors oui, dans le tout, on fait de bonnes affaires. Mais, tomber sur des circonstances qui font que l’on peut acquérir une super pondeuse, pour la valeur de rien, ça n’arrive que TRES TRES rarement. Est-ce judicieux alors de tuer la poule ?Achetez France telecom pour 50% du prix de ces cables en cuivre, et le revendre quand le prix est alors de 100% des cables. Est-de judicieux ?Bon on est d’accord sur le fond de toute façon.

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