Quelle est la différence entre ces deux messages ?

enigme financiereAmi(e) lecteur (trice), c’est une petite devinette que nous vous proposons ce week end.

Nous vous proposons ci-dessous, les messages tout-à-fait véridiques que nous avons reçu d’un de nos fidèles lecteurs-abonnés.

A votre avis, quelle est la différence fondamentale entre les deux messages ?

1er message :

« … A propos de Vêt Affaires, c’est une société que je connais car j’habite pas loin et j’ai eu l’occasion de passer la voire, et + .

Votre analyse sur cette société est sans reproche et brillante au niveau de l’ étude du bilan, seulement il y a la réalité concrète de la vie de cette société.

Cette affaire n’en n’est pas une : un gros conflit avec ses actionnaires et ses gérants, un stock à près de 50 % du CA, des problèmes de publicité non corrects, etc …

En gros, je ne pense pas qu’elle soit dans les critères de sélection de Buffett : l’achat à long terme et une affaire bien gérée par des patrons irréprochable, mais plutôt dans ceux de Graham : un achat pour récupérer « éventuellement »  avec bcp de chance le double de sa mise … 2 à 6 ans + tard … et encore ! L’historique de l’entreprise ne rassure pas du tout … »

 

2e message :

« … Pour 3 raisons fondamentales, j’ai du mal à croire à Vêt Affaire

 1/ les patrons sont trop incompétents, mais cela n’est pas un scoop… ils n’arrêtent pas de le démontrer depuis des années, preuves à l’appui …. (ventes sur internet qui ne décollent pas, au contraire, chute de l’extension des nouveaux au magasins pour revenir au point de départ, qualité douteuse de la marchandise, etc etc …

D’ailleurs, à mon humble avis, le GROS truc qui cloche : ils sont pourtant dans le meilleur business : des fringues à pas cher en temps de crise !! : et cela ne leurs réussit pas : bizarre bizarre !! , ça devrait être le contraire ! non ?

2/ La forte décote sur l’actif net est basée en grande partie sur le stock de fringues : cela est trop fragile

3/ De nouveaux concurrents vont finir de les achever ? : le grand méchant loup sera d’abord PRIMARK

La solution : il faudrait un maxi coup de balais du management ! ou une vente de la boite …

Mais cela est peu probable : car les Lesguer détiennent le maximum de parts

Je ne vois pas ce qu’Amiral Gestion fait encore dans cette galère… ; y a mieux à voir ailleurs !

Conclusion : essayer de profiter d’un éventuel rebond pour sortir de ce dossier … »

 

Alors, à votre avis, pourquoi affirmons-nous que ces deux messages sont finalement différents même si leur contenu quant à l’argumentaire est relativement similaire (piètre opinion de l’auteur quant à  la qualité de la direction de Vet’Affaires et fragilité du collatéral constitué de stocks de vêtements) ?

Nous vous laissons « réfléchir là-dessus » et vous donnons rendez-vous la semaine prochaine pour la réponse et les conclusions que nous pouvons tirer de tout ceci.

20 réflexions au sujet de « Quelle est la différence entre ces deux messages ? »

  1. allez je me lance…
    l’un n’est pas actionnaire et a peur de l’être en se figeant face aux dernières niouzes,
    l’autre est actionnaire mais s’impatiente.

  2. Bonjour à tous,

    Personnellement je dirais que dans le 1er message la personne parait avoir un biais très négatif sur Vet’affaires, dès le départ, et partant de là, elle trouve tous les arguments possibles pour étayer son avis négatif sur la société.

    Alors que dans le 2ème message, la personne décide d’abord d’analyser différents critères à propos de Vet’affaires et d’ensuite en tirer ses conclusions.

    Même si la conclusion parait être sensiblement la même dans les 2 messages, le chemin pour y parvenir est très différent.

    Merci beaucoup pour votre travail les daubasses ! 😉

  3. Bonjour,

    Dans le 1er message, le point de vue subjectif prend le dessus sur l’analyse financière.
    Dans le 2nd message, le point de vue se base sur certains éléments de l’analyse financière. Ce qui différencie ces 2 messages semble être l’état d’esprit qui forge un point de vue.

  4. Bonjour,

    J’allais donner ma langue au chat, mais finalement je tente :

    Je dirais que je ne vois pas de différence significative entre les 2 messages. Dans les 2 cas, l’auteur apporte des arguments plutôt subjectifs et non quantifiables.

    Les 2 messages auraient leurs place dans le paragraphe que vous écrivez à la fin de vos analyses : « Pourquoi la société se retrouve t-elle aujourd’hui dans la zone daubasse ? ».

    Il s’agit assez typiquement du type d’arguments dont on essaye de se détacher lors de la prise de décision d’achat « deep value » mais que l’on ne peut s’empêcher d’avoir en tête. Beaucoup de points négatifs qui sont autant de potentiels boosts des cours en cas de retournement de situation.

    Nous connaissons tous la fin de l’histoire, mais alors on se rappellera aussi de votre article qui explique que l’important c’est le processus de décision et non pas le résultat. Mais dans le cadre d’une remise en cause permanente et d’amélioration de process, il est quand même intéressant de se poser la question « Pouvions nous prévoir cela ? ».

    Personnellement, j’ai tendance à penser, mais sans certitude, qu’il serait positif d’ajouter des critères de type « barrage à l’achat » au sujet de la direction. Mais est-ce réalisable ? Car la problématique ici n’est pas de se rendre compte que la direction est incompétente, mais plutôt de se rendre compte qu’elle est malhonnête ou qu’elle mène les actionnaires en bateau. Autre idée : le fait qu’une famille possède beaucoup d’actions : Est-ce une inertie statistiquement trop lourde à supporter pour une daubasse ?

    1. Bonjour Stéphane,

      Vous avez raison : à première vue, il n’y aurait pas de différence significative dans le message (si ce n’est l’évolution dans la force de l’argumentaire relevée par Flouch et Boss).

      Pour la qualité de la direction, vous savez que nous ne partageons pas exactement ce point de vue. Une mauvaise direction pourrait, éventuellement, être précisément l’élément qui donne un point d’entrée pour un prix d’achat intéressant parce que, précisément, une direction, ça peut se changer que ce soit par la pression des actionnaires de la société ou par un rachat par un repreneur. Par contre, l’honnêteté de la direction devrait être sans faille dans tous les cas de figure. Pour Vet’Affaires, nous avons malgré tout l’impression que c’est l’incompétence de la direction (dont nous étions bien conscients) qui ait amené la société là où elle se trouve à présent, bien plus que de la malhonnêteté.

  5. D’après les nouveaux indices des différents commentaires, il semblerait que le 1er message ait été rédigé au moment de votre analyse de la société (en 2009 il me semble). Le 2nd message semble avoir été écrit plus tard.

    Tout ceci me fait penser a 2 chose: doit-on reajuster le jugement d’une valeur au fil du temps?
    Et à quel moment sortir si la valeur ne rebondit pas après quelques années?

      1. Bonjour à toute l’équipe,

        Je me prend au jeu de cette devinette 🙂
        Est-ce que là oú vous voulez en venir à un lien avec les notions de buy & hold, buy & sold ou encore buy & hope ? 🙂

          1. Non, je ne suis pas encore abonné. Pour le moment, je tente de bien comprendre votre démarche et de l’adapter pour mes investissements.

            Je vais donc devoir attendre dimanche pour votre réponse 🙂

  6. Je tente ma chance :

    Le premier message véhicule l’idée que l’auteur est conscient que cet investissement correspond à une valeur se rapprochant des critères de Graham, avec tous ce que cela implique (difficulté de la boite, upside potentiel, etc) . L’auteur pointe certains problèmes mais reconnait volontiers que ce type d’investissement peu sembler cohérent dans une démarche Grahamiène.

    Dans le second, la peur reprenant le dessus, l’auteur remet en question ce type d’investissement (Graham) qui pourtant lui semblait cohérent dans son premier message.
    Certains points qu’il énonce sont simplement à ma connaissance des problèmes qui font partie intégrante et sont commun à cette approche d’investissement.

    D’une certaine manière, l’auteur nous montre qu’il n’a pas compris véritablement votre démarche.

  7. Je n’ai toujours pas trouvé la réponse, je réfléchis juste tout haut :

    En janvier 2009 et novembre 2014 le cours était à environ 7€ à chaque fois. Par contre entre les 2, il est monté à environ 42€. Je me demande si le 7€ est un creux de marché ou bien si à l’inverse ce ne serait pas plutôt le 42€ qui est une bulle. Le premier creux correspond à un creux aussi sur CAC40 mais pas le second.

    L’approche « value » cherche à profiter des anomalies/creux de marché. Il est assez rare d’avoir des anomalies de valorisation qui durent aussi longtemps ou bien qui ont lieues à plusieurs reprises.

    Je me souviens que VET n’étais pas du tout une valeur inconnue à l’époque, beaucoup de forums en parlaient. Est ce normal pour une daubasse ?

    Aujourd’hui, c’est à 2€. Au fait l’équipe. Est ce que vous suivez toujours VET ? Elle n’est pas encore morte. A combien est ce que vous repasseriez à l’achat ?

    1. Je me réponds à moi même :
      Le pic à 42€ était bel et bien une bulle car la situation n’avait pas du tout évoluée entre les 2 dates.

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