Brederode : le « Berkshire Hathaway belge »

Nous n’avons pour vous, cher lecteur, aucun secret … du moins en ce qui concerne notre politique d’investissement …

Outre les « daubasses » qui représentent une bonne part de nos portefeuilles personnels, nous chassons aussi, pour notre propre compte, du gibier un peu plus qualitatif mais toujours dans une optique « value ». Cette chasse présente un double but : équilibrer nos portefeuilles afin de ne pas être surexposés à des sociétés type « mégots de cigare » comme le sont les daubasses mais aussi nous préparer à « l’après daubasse » qui arrivera tôt ou tard.

Dans cette optique, nous nous sommes penchés sur une société holding belge, gloire déchue de la cote de Bruxelles : Brederode. Continuer la lecture de Brederode : le « Berkshire Hathaway belge »

Trouver son style !

.

Pensez-vous que Walter Schloss investirait, tout comme Warren Buffett dans Coca Cola ?
Est-ce que Warren Buffett investirait dans Toyota comme Marthy Whitman ?
Et Marthy achèterait-il des actions de Horlogic comme Irving Kahn ?

Peter Lynch a détenu jusqu’à 1 400 lignes en portefeuille là où Walter Schloss en détenait une centaine et Phil Fischer rarement plus de 7 ou 8.

Philip Fischer mettait l’entretien avec la direction au centre de sa décision d’investissement alors que Peter Lynch dénichait ses idées dans la vie de tous les jours et que Walter Schloss avouait ne presque jamais quitter son bureau.

Tous ces investisseurs sont catalogués « value » et considérés comme parmi les meilleurs de leur génération et pourtant, le type d’actions en portefeuille, leur taux de rotation ou leur nombre de lignes sont totalement différents.

Tout simplement parce que chacun d’entre eux a son propre style.

Si nous pouvons tirer un grand nombre d’enseignements en observant ces grands investisseurs, il est inutile de tenter de les copier.

Chacun aimerait investir comme Warren Buffett. Quoi de plus normal : c’est le plus grand et le meilleur d’entre nous, les investisseurs « dans la valeur ». Et pourtant, l’oracle d’Omaha lui-même a mis un certain temps à trouver son style. Il paraît qu’il s’est même essayé un certain temps au chartisme.

Le problème est que Warren est unique, qu’il a toujours un coup d’avance sur nous, qu’il a une expérience de l’investissement de près de 60 ans et, quoi qu’il s’en défende, une intelligence très au dessus de la moyenne. De plus, il dispose de moyens financiers que nous, petits boursicoteurs du dimanche, n’avons pas.

Autrement dit : seul Buffett peut faire du Buffett et vouloir le copier revient à tenter l’escalade de l’Everest avec une paire de tong …

Cependant, nous avons, chacun d’entre nous, des qualités qui nous sont propres et qui peuvent nous être utiles afin d’optimiser nos activités d’investisseur. Le plus important est de les découvrir et d’adapter sa politique d’investissement à ces qualités. Bref, il faut TROUVER SON STYLE.

Ce n’est certes pas une chose facile dans notre société faite d’un savant mélange de « star system », de crainte du « qu’en-dira-t-on » et de narcissisme. Et pourtant cette démarche nous semble très importante pour réussir ses investissements : faire sa propre introspection et sentir ce que l’on aime faire, ne pas écouter le troupeau des brebis bêlantes et la meute des loups hurlants, ignorer les medias, les pubs et pseudos gourous. Bref s’assumer …

Parfois, Mr Market n’est pas totalement irrationnel …

.
… domage !

Souvenez vous cher lecteur. Vet’Affaires avait lancé une offre de partielle de 350 000 de ses titres au prix de 13 euros (prix qui , reconnaissons le n’était pas le plus généreux qui soit en rapport à la valeur intrinsèque de l’entreprise).

Nous avons appris hier que cette offre avait rencontré un succès … disons … mitigé et c’est un euphémisme ! 5 571 titres ont été déposés soit à peine plus de 0,3 % du capital.

Toutes nos belles évaluations en prévision de la réussite de l’OPRA sont donc à l’eau. Ne reste plus aux pauvres chasseurs de daubasses qu’à se rabattre sur la valeur « normale » de l’entreprise, valeur qui reste tout de même conséquente.

Connaissez-vous les « triple net » ?

Si vous nous lisez depuis quelques temps, cher lecteur, la notion d’actif net n’a plus de secret pour vous et encore moins la notion d’actif net net. Mais que pensez-vous d’actions cotant sous leur « valeur nette-nette-nette » ?
Reprenons :

Une valeur cotant sous sa valeur d’actif net se paie moins cher que la totalité de son actif diminué de ses dettes.

Une valeur cotant sous sa valeur d’actif net net se paie moins cher que la totalité de son actif courant diminué de ses dettes.

Et une valeur cotant sous sa valeur d’actif net net net (expression « maison » récemment utilisée entre nous) ? Et bien, il s’agit d’entreprise cotant sous la valeur du cash disponible à court terme diminué de l’ensemble des dettes. La logique voudrait que l’acquisition de telles sociétés à ce prix procure à son actionnaire des rendements exceptionnels. Vérifions ensemble …

Lors de la constitution de notre portefeuille initial, cinq actions correspondaient à cette définition. Il s’agissait de Ditech (achetée avec une décote de 18 % par rapport à sa valeur « triple nette »), Endwave (décotée de 19 % par rapport à sa « triple nette » au moment de son achat), Sport Halley (décote de 4,7 %), Westell (décote de 46 %) et Ikanos (payée à sa valeur « triple nette »).

Que sont devenus ces investissements ? Ikanos a été revendue avec une plus value de 21,4 % et les autres sociétés sont toujours détenues : Ditech en est à + 52 %, Endwave à – 20,6 %, Sport Halley à – 17,4 % et Westell à + 187 %.

En moyenne et à ce jour, la plus value n’est « que » de 44 % … soit nettement moins que la moyenne de notre portefeuille.

En « boursicoteur circonspect », nous nous gardons bien de tirer des conclusions définitives sur un échantillon aussi restreint et une période toute aussi courte même si, reconnaissons le, ce constat ne peut que nous étonner.

Quoi qu’il en soit, nous poursuivrons l’expérience en isolant la performance de ces « triple net » d’autant que d’autres se sont ajoutés, par la suite, au gré de nos arbitrages.