Cocorico !!!

En jetant un coup d’oeil sur le compte-titre du club sur le site de notre brokker en ligne, nous constatons, éberlués, l’envolée de plusieurs de nos daubasses.

A l’instant même où nous vous écrivons, en devise locale et hors frais de courtage, nous comptons deux 2-baggers (return de 200 % pour Barrat et Zhone) et … cinq baggers (return supérieur à 100 % pour Neurometrix, AC Moore, Medialink, Value Vision et WPT Enterprise). Et pour l’instant, à la grande stupéfaction de Mr Market, aucune de nos sociétés n’a été déclarée en faillilte !

Certe, la période est un peu courte pour tirer des conclusions définitives (même si notre illustre maître Benjamin a expérimenté la méthode avant nous) mais cette première victoire nous encourage à perséverer dans la voie tracée par Graham, Schloss, Whitman et autre Kahn.

Joel Greenblatt : une approche "value" basée sur la capacité bénéficiaire

Pour valoriser une entreprise, deux approches différentes existent : la première, celle que nous employons, est basée avant tout sur le patrimoine de l’entreprise. La seconde approche se base sur la capacité bénéficiaire de l’entreprise.

Dans une optique de gestion de portefeuille « à pilotage semi automatique », nous avons décidé d’utiliser la formule de Ben Graham en sélectionnant des sociétés peu endettées et cotant sous la valeur de leur fond de roulement net.

Il existe un équivalent semi automatique à cette formule mais pour l’approche de la capacité bénéficiaire : il s’agit de la formule mise au point par Joel Greenblatt.

Cette approche semi automatique mérite, par son aspect value, une petite présentation sur notre blog : rien de tel que de parfaire sa culture générale pour s’améliorer comme investisseurs.

La méthode de Greenblatt porte le nom un peu pompeux de « formule magique ». Mais passons outre à cette approche un peu « paillettes » pour se pencher sur la méthode qui mérite effectivement qu’on s’y attarde.

Cette « formule magique » représente en réalité un simple « screening » pour dénicher des actions « bon marché et de qualité » c’est-à-dire avec un rapport « cours/valeur d’entreprise » faible et un rendement sur capital investi élevé.

En résumé, voici la méthodologie proposée par Greenblatt :

– ne sélectionner que les sociétés présentant une capitalisation boursière minimum (par exemple 50 millions de dollars)
– exclure de la liste les « utilities » et les financières
– déterminer la valorisation de l’entreprise en divisant le résultat opérationnel par la valeur d’entreprise. La valeur d’entreprise s’obtient en additionnant la capitalisation boursière d’une entreprise et ses dettes financières (ou en soustrayant la trésorerie excédentaire).
– déterminer le rendement sur capital investi en divisant le résultat opérationnel par les capitaux investis. Ceux-ci s’obtiennent en ajoutant les dettes financières (ou en soustrayant la trésorerie excédentaire) aux fonds propres.
– classer les sociétés en combinant les deux ratios
– investir en se constituant un portefeuille de 20 à 30 sociétés en accumulant 2 à 3 postes par mois sur une période de 12 mois
– une fois le portefeuille constitué, effectuer un rebalancing une fois par an
– tenir cette stratégie à long terme

 

Que pensent les vieux dinosaures de l’investissement de la crise actuelle ?

Le magasine américain « Smart Money » a interviewé des « super-investisseurs de Graham & Doddsville » (comme les appelait Warren Buffett) parmi ceux qui ont connu la grande dépression de 1929 et leur a demandé leur point de vue sur la crise actuelle et le marché des actions.

 

A tout seigneur tout honneur : Walter Schloss

Nous avons consacré deux articles à ce champion de la chasse à la daubasse de 92 ans (ici et ici). « Big Walt » ne pense pas que les difficultés actuelles sont comparables à celle de la « grande dépression ».

« À l’époque, dit-il, l’économie était dépendante d’une poignée d’entreprises, comme les banques, les chemins de fer, les services publics et les compagnies pétrolières. Aujourd’hui, la croissance économique provient d’un beaucoup plus large éventail d’industries. »

Schloss dit aussi que si les investisseurs laissaient moins de place à leurs émotions, ils constateraient que la période actuelle est une excellente occasion d’investir pour autant qu’ils sélectionnent soigneusement leurs sociétés en fonction de leur bilan.

Walter Schloss a actuellement la moitié de son portefeuille investi en actions.

 

Un autre investisseur « value » célèbre, Irving Kahn

Âgé de 103 ans, Kahn a travaillé en étroite collaboration avec son ami Benjamin Graham durant la grande dépression. Il l’a d’ailleurs aidé à écrire sa première œuvre « Security Analysis ». Co-fondateur de la société new-yorkaise des analystes financiers (avec un certain … Walter Schloss), il a poussé les entreprises à plus de transparence. Contrairement à « Big Walt », il préconise les rencontres avec la direction des entreprises dans lesquelles il investi. Il se concentre sur les entreprises de bonne qualité, négligées, peu endettées et qui se négocient sous la valeur de leur actif net.

Aujourd’hui, il est le président du Kahn Brother Group et continue à travailler cinq jours par semaine. Malgré son âge, Irving Kahn est en excellente santé : par beau temps, il parcourt quotidiennement le kilomètre qui sépare son appartement de son bureau. Et par mauvais temps, il prend le bus : il prétend que la dépense pour utiliser les services d’une voiture serait indécente …

Kahn Brother Group a généré une performance annuelle moyenne de 10,9% depuis 1994, loin devant le S & P 500 de 6,8%.

Irving Kahn déclare qu’il est « absurde » de penser que les Etats-Unis se dirigent vers une autre « grande dépression ». Selon lui, à l’époque, le gouvernement fédéral avait refusé d’aider les banques et a été impuissant à ajuster les taux d’intérêt ».

Kahn ne minimise cependant pas les problèmes et recommande des obligations du gouvernement pour une partie de son portefeuille. Mais en tant qu’investisseur ayant vécu des dizaines de ralentissements économiques, Kahn pense que nous ne faisons que vivre un cycle naturel des marchés ».

« Les investisseurs n’ont pas de raison d’être baissiers», dit-il. « D’ailleurs, les vrais investisseurs « value »sont heureux quand les marchés sont en baisse. »

 

Sources

http://theguruinvestor.com/2009/04/07/a-superinvestor-and-other-depression-survivors-weigh-in/

 

<<  Walter Schloss (3/9) : sa philosophie d’investissement

>> Walter Schloss (5/9) : ce qu’en dit Warren Buffet

Adams Golf – Que s’est-il passé depuis notre achat ?

Up Date du 31 décembre 2008

 

Nous avons acheté, Adams Golf , Ticker Yahoo : ADGF
Le 26 Novembre 2008

A un prix net de frais de : 3.3500 USD

Au 30 Juin 2008
Son actif Net-Net s’élevait à 6.0630 USD
Son Ratio Net-Net était de : 0.4932
Son Ratio de Solvabilité était de : 74.80%
Sa valeur d’Actif Tangible s’élevait à : 7.52$

Au 31 décembre 2008
Son actif Net-Net s’élevait à 5.2265 USD
Son Ratio de Solvabilité était de : 82.35%
Sa valeur d’Actif Tangible s’élevait à : 6.82$

Nous constatons que l’Actif Net-Net a baissé de 13.79%. Le ratio de Solvabilité s’est amélioré de 5.55% et la valeur d’Actif Tangible, s’est réduite de 9.30%

Présentation de la société

La société Adams Golf à été fondée en 1987 à Plano au Texas. La société conçoit, assemble, commercialise et distribue des clubs de golf des accessoires et des vêtements liés au golf.

Elle vend ses produits par l’intermédiaire de magasins spécialisé golf, de détaillants, de grossistes ou de distributeurs.

Elle vend ses produits en Europe, au Canada, au Japon et en Afrique du Sud, ainsi que dans d’autres régions d’Asie.

Qu’avons-nous acheté dans cette société le 28 Novembre 2008 ?

Nous avons principalement acheté des liquidités pour 0.28$ par actions, un stock pour 3.90$ par action et des créances commerciales pour 2.44$ par action

En fait un actif courant pour une valeur de 8.88 $ par action du quel nous avons déduit l’ensemble des dettes de 2.82 $ par action, mais également 0.07 $ pour une rotation des créances légèrement supérieur à nos critères, soit un actif Net-Net de 5.99$ par action que nous avons payé 3.35$ par action.

Au 31 décembre 2008


Les liquidités sont passées de 0.28$ à 0.81$ par action. Les stocks ont augmenté de 3.90$ à 4.56$. Les créances ont diminué de 2.44$ à 2$ et sont repassées sous la moyenne de rotation des 3 derniers exercice, ne faisant plus l’objet d’un redressement comme cela avait été le cas lors de notre achat. En réalité, une bonne partie de cette diminution provient de provisions pour créances douteuses actées par la direction pour 0,24 par action. Ceci conforte l’idée que nous avons de redresser les créances en fonction de leur rotation puisque le fait de l’avoir fait pour Adam golf nous a permis d’anticiper, en partie il est vrai, les provisions actées fin d’année.

L’actif courant de Adams Golf est passé de 8.88$ à 7.50$ par action, dans le même temps l’endettement total est passé de 2.82$ à 2.27$.

Nous estimons avec cette première mise à jour que la société n’a subi aucune détérioration majeure depuis notre achat. En réduisant son actif courant, la société est donc parvenue à augmenter ses liquidités et à améliorer ainsi son ratio de solvabilité. La dette totale est en diminution également. Les stocks sont par contre en augmentation de 16.92%, mais malgré cette hausse, s’inscrivent toujours sous notre critère de redressement fixé à 20% maximum du taux de rotation moyen des 3 derniers exercices.

Enfin, nous notons qu’en faisant abstraction des provisions pour créances douteuses, la société aurait présenté un résultat légèrement bénéficiaire.