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Les Chroniques de l’investisseur chronique : l’effet de levier ?

chronique investisseurCe texte fait partie de la série proposée par notre ami-chroniqueur Laurent Muller.

Même si nous ne partageons pas tout-à-fait les mêmes principes d’investissement, nous nous sommes trouvés énormément de points communs et les raisonnements développés par Laurent nous ont paru marqués par le sceau du bon sens.

Il nous a semblé intéressant de vous faire profiter de ces raisonnements et c’est la raison pour laquelle Laurent tiendra, sur ce blog et à intervalles réguliers, une chronique présentant ses principes d’investissement.

Ce sera l’occasion de débattre avec l’équipe des daubasses mais aussi avec vous, ami( e) lecteur(trice) des sujets qui seront développés par notre ami.

 

Ce message ne prétend pas avoir valeur universelle mais reflète simplement mon opinion à ce jour sur la question et a vocation à susciter un débat argumenté.

 

Introduction

Pendant de nombreuses années, j’ai considéré l’endettement et l’effet de levier comme le mal absolu et ne pouvais pas concevoir qu’une personne rationnelle pouvait acheter un bien à crédit. Pour moi, il fallait acheter avec ses liquidités ou ne pas acheter, y compris pour l’immobilier. Vous connaissez mon côté binaire et tranché. J’ai appris avec le temps à être plus mesuré, bien que je revienne de loin sur le sujet.

 

L’endettement – Un mal ?

Comme chacun sait, s’endetter pour acheter un bien a un coût. Lequel d’entre nous encouragerait un ami à contracter un crédit revolving ayant un TEG de 20 % pour acheter un téléviseur dernier cri ? Comment accepter le risque de surendettement associé ? Si je perds demain mon emploi, n’aurais-je pas le couteau sous la gorge ? L’endettement n’est-il pas caractéristique d’une personne vivant au-dessus de ses moyens ?

C’est principalement contre ces effets négatifs que mon opposition de principe s’élevait.

 

L’endettement – Un bien ?

J’ai reconsidéré ma position à la lumière des 2 éléments suivants:

  • Certains investissements permettent d’obtenir une rentabilité supérieure au taux du crédit.
  • Pour ne pas risquer le scénario du surendettement, il faut se placer dans une situation dans laquelle notre patrimoine net (si possible liquide) est supérieur à la dette.

En respectant ces deux règles, l’endettement apparaît sous un jour positif.

 

 

Le levier – Qu’est-ce que c’est ?

L’effet de levier lié à l’endettement est simplement un amplificateur: il accentue les situations positives comme les situations négatives. Plus l’endettement est fort, par rapport au patrimoine net, plus l’amplification est forte: c’est le niveau de levier. L’amplification a également un coût.

accéder à l'indépendance financière avec le levier de l'endettement

 

Niveau de levier direct

En fonction du type d’investissement réalisé, les conditions de crédit ne seront pas les mêmes.

Un emprunt pour acheter des actions (crédit lombard) se fera généralement dans des conditions assez défavorables comme indiqué dans la précédente chronique.

Si l’investisseur ne veut pas être forcé de vendre au mauvais moment et tenir compte de l’effet de levier indirect sur les actions, il ne faut pas, à mon avis, emprunter plus d’un quart de son patrimoine net pour acheter des actions.

Pour un emprunt immobilier, les conditions de crédit sont habituellement bien meilleures:

  • Le bien immobilier acheté suffit à garantir le crédit.
  • Si le marché immobilier baisse, votre banquier ne va pas exiger un appel de marges pour reconstituer la garantie.
  • Il est possible d’obtenir un taux fixe correct.
  • Les durées d’emprunt peuvent être longues.

Pour un emprunt immobilier, il semble raisonnable de ne pas emprunter plus de 100 % de son patrimoine net par ailleurs (sauf pour se constituer un patrimoine en partant de 0, comme expliqué ci-après).

 

Niveau de levier indirect sur les accéder à l'indépendance financière avec l'effet de levieractions

Le passif des entreprises est principalement constitué de dettes et de capitaux propres. En achetant une action, l’investisseur est exposé au levier de l’entreprise. Il s’agit donc d’un levier indirect. J’applique généralement aux entreprises les mêmes règles que je m’impose à moi-même, lors de ma sélection: l’endettement doit si possible être inférieur aux capitaux propres et les actifs circulant doivent permettre de rembourser immédiatement la dette, si nécessaire.

Je préfère éviter les produits à fort levier en bourse (warrants, turbos, options, etc…), sauf à se placer dans une situation dans laquelle le fort levier est atténué par un actif liquide sans levier (ce qui permet de faire descendre le levier global).

 

L’effet de levier – Attention aux effets secondaires !

Vous avez trouvé un investissement immobilier avec un rendement brut de 10 % et des crédits à 20 ans autour de 3 %. Partant d’un patrimoine net de 100 000 euros, vous empruntez 1 million d’euros, la marge bénéficiaire au-delà de l’autofinancement permettant de convaincre votre banquier du bien fondé de l’opération. Jusque là tout va très bien: gérant correctement vos biens, vous parvenez à maintenir ce niveau de revenu et bénéficiez à plein du différentiel entre revenus et taux du crédit.

Mais soudain, en raison d’un accident de la vie, de l’explosion d’une centrale nucléaire située à proximité ou à cause de la perte de l’attractivité économique de la région, rien ne va plus. Vous vous retrouvez surendetté alors que vous êtes un bon gérant, incapable de faire face à la situation. Ces risques sont peu probables, j’en conviens, mais leur sévérité est majeure, ce qui montre qu’un niveau de levier trop élevé vous expose à un risque de surendettement.

Il ne me semble pas nécessairement irrationnel de s’exposer à ce type de risques pour une période de temps très limitée (5 ou 10 ans ?) afin de se constituer rapidement un patrimoine en partant de 0. Par contre, il semble nécessaire de réduire la voilure (i.e. le niveau de levier) dès que possible, pour ne pas risquer de se brûler les ailes.

 

L’endettement et l’inflation

L’un des risques majeurs et sournois pour les personnes disposant d’un patrimoine est l’inflation. Placer son patrimoine dans l’immobilier ou en actions (lorsque les entreprises sont capables de répercuter auprès de leurs clients les hausses des coûts de leurs fournisseurs) est une bonne protection contre l’inflation. Un placement monétaire sera à l’inverse généralement dévoré par l’inflation.

L’endettement est un outil permettant non seulement de se protéger contre l’inflation mais même d’en bénéficier. En empruntant de la monnaie à taux fixe, qui subit l’inflation, et en achetant un bien l’en protégeant (immobilier / actions), l’investisseur en bénéficie.

Pour les personnes ayant atteint l’indépendance financière, cet outil peut être particulièrement puissant. Avec un crédit in fine à taux fixe à un taux raisonnable sur une période longue pour un montant globalement équivalent à son patrimoine net, acquérir des immeubles de rapport à forte rentabilité brute (supérieur à 10 %) permettra non seulement de protéger l’ensemble de son patrimoine contre l’inflation, afin d’éviter qu’il ne se réduise comme peau de chagrin, mais également de bénéficier de cet effet.

 

Conclusion

De mon côté, vivant mal le risque de surendettement, je n’abuse pas du levier et reste dans une configuration sereine dans laquelle l’endettement est inférieur au patrimoine net liquide, en investissant le montant du crédit dans l’immobilier, même si je préfère l’investissement en actions. En revanche, je ne crains pas le risque d’arriver à un patrimoine nul en cas d’évolution peu probable très défavorable de mon patrimoine (car mon niveau de vie ne changerait pas dans ce cas) et parce que l’espérance mathématique de mes investissements est positive.

Un levier autour d’un quart de mon patrimoine net pour acheter des actions pourrait également constituer un prolongement logique de ma stratégie (le risque de ne pas pouvoir faire face à une évolution défavorable du prix des actions est alors très atténué).

Pour prolonger la discussion, n’hésitez pas à indiquer en commentaire le niveau de levier qui vous semble raisonnable, en précisant les classes d’actifs correspondantes et vos raisons ((ndlr : nous avions abordé la manière dont Warren Buffett utilise du levier dans cet article)

 

Portefeuille au 4 Avril 2014 : 5 ans 131 jours

  • Portefeuille : VL 7,5113 € (Frais de courtage et de change inclus)
  • Rendement Total : 643,45%
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  • Potentiel Estimé VANT / Cours 87,80%
  • .
  • Rendement Annualisé : 45,35%
  • Rendement 2014 : 8,15%
  • Rendement 2013 : 20,74%
  • Rendement 2012 : 24,19%
  • Rendement 2011 : -15,65%
  • Rendement 2010 : 38,07%
  • Rendement 2009 : 308,74%
  • Taux de Rotation Annualisé : 18,75%
  • Effet Devise Total : -1,68%

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  • Tracker ETF Lyxor MSCI World : VL 127,1141 € (Frais de courtage inclus et dividende réinvesti)
  • Rendement Total : 89,58%
  • Rendement Annualisé : 12,66%
  • Rendement 2014 : 3,02%
  • Rendement 2013 : 20,16%
  • Rendement 2012 : 11,20%
  • Rendement 2011 : -8,22%
  • Rendement 2010 : 18,76%
  • Rendement 2009 : 30,34%

 

* Nous rappelons que ce portefeuille est un investissement réel et que nos abonnés ont accès à l’ensemble des extraits de compte de notre club d’investissement qui démontrent la réalité des rendements affichés, nets de taxes boursières et d’impôts sous fiscalité belge

 

Performance mensuelle du portefeuille depuis sa création

 

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Finance comportementale (6e partie) : La manière de présenter les choses et les limites de notre cerveau (3e partie)

Conceptual image - meditations over the financeCe texte fait partie de la série « finance comportementale » et constitue  la suite logique de l’article de la semaine dernière.

Les limites de notre cerveau

En fait, le cerveau humain est encore aujourd’hui la partie la moins explorée de notre corps car d’une grande complexité. Pour bien comprendre notre psychologie, il faudrait en savoir encore beaucoup plus à ce sujet que nous n’en savons aujourd’hui. Continuer la lecture de Finance comportementale (6e partie) : La manière de présenter les choses et les limites de notre cerveau (3e partie)

Portefeuille au 28 Mars 2014 : 5 ans 124 jours

  • Portefeuille : VL 7,4951 € (Frais de courtage et de change inclus)
  • Rendement Total : 641,84%
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  • Potentiel Estimé VANT / Cours 91,84%
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  • Rendement Annualisé : 45,51%
  • Rendement 2014 : 7,92%
  • Rendement 2013 : 20,74%
  • Rendement 2012 : 24,19%
  • Rendement 2011 : -15,65%
  • Rendement 2010 : 38,07%
  • Rendement 2009 : 308,74%
  • Taux de Rotation Annualisé : 18,75%
  • Effet Devise Total : -1,86%

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  • Tracker ETF Lyxor MSCI World : VL 125,0472 € (Frais de courtage inclus et dividende réinvesti)
  • Rendement Total : 86,50%
  • Rendement Annualisé : 12,37%
  • Rendement 2014 : 1,34%
  • Rendement 2013 : 20,16%
  • Rendement 2012 : 11,20%
  • Rendement 2011 : -8,22%
  • Rendement 2010 : 18,76%
  • Rendement 2009 : 30,34%

 

* Nous rappelons que ce portefeuille est un investissement réel et que nos abonnés ont accès à l’ensemble des extraits de compte de notre club d’investissement qui démontre la réalité des rendements affichés, nets de taxes boursières et d’impôts sous fiscalité belge

 

 

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1-Portefeuille-valeurs-décotées-net-net-Buffett-Graham

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