Bas les masques : Scott’s Liquid Gold Inc

Au cours des mois de juillet et août, il n’y a pas vraiment eu de trêve estivale pour notre portefeuille. Les opérations d’achat et de vente se sont succédées à un rythme soutenu.

Depuis la fin des vacances d’été, nous vous dévoilons une par une chacune des opérations qui ont été débouclées au cours de cette période.

Aujourd’hui, nous allons vous présenter Scott Gold Liquid, une société dont nous avions acquis des actions le 14/04/2010 à un cours de 0,3127 USD et qui fut renforcée le 24/02/2012 à un cours de 0,2335 USD. Et le 14 août de cette année, nous liquidions notre position à un cours de 0,51 USD après que le cours ait effleuré sa VANT. En tenant compte des frais de courtage, du change et de la taxe sur les opérations de bourse à laquelle nous sommes soumis en tant que résidents belges, nous avons réalisé une plus-value de 84,82 %.

Comme d’habitude, nos abonnés ont été avertis en temps réel de nos opérations et ils ont pu prendre connaissance des arguments qui nous ont poussés à l’achat. Voici donc à présent, pour vous, ami(e) lecteur(trice), l’article qui avait été publié à l’époque. A la suite de cet article, vous trouverez les archives des différentes « news » portant sur la société et que nous avions rapportées dans nos lettres mensuelles. Vous pourrez y constater notamment les gesticulations d’un « investisseur-activiste » qui souhaitait voir la direction ristourner de la valeur aux actionnaires et qui a probablement servi partiellement de catalyseur à la hausse du cours, l’exemple-type d’une société qui vaut plus « morte que vive ». Nous vous en souhaitons une excellente lecture.

Scott’s Liquid Gold Inc.

(Ticker: OTC BB: SLGD.OB)

logos scott's liquid gold

I. Introduction

brand de Scott's gold liquidScott’s Liquid Gold a été constituée en 1954. La société fabrique des produits ménagers de haute qualité essentiellement pour l’entretien du bois, des produits dermatologiques et commercialise également des produits de beauté pour le bain et les soins capillaires.

Selon la direction, les produits de Scott’s Liquid Gold se distinguent par leur haute qualité. Après avoir connu une belle croissance dans les années quatre-vingt-dix, la société a vu ses recettes diminuer au cours de ces dernières années.

Pour tenter de retrouver l’équilibre, la direction a décidé de développer des nouveaux produits, a lancé en 2008 un programme de réduction des coûts et a poursuivi son activité de distribution de produits fabriqués par d’autres.

Tous les créneaux de vente sont utilisés : distributeurs indépendants, pharmacies, distributeurs en gros ou au détail et site internet. Le plus gros client est Wal-Mart qui représente 27 % du chiffre d’affaires.

Le marché de Scott’s Liquid Gold est très concurrentiel et la société n’est absolument pas dominante sur celui-ci.

Le 15 avril, nous avons acheté des actions Scotts Liquid Gold pour un coût de revient, frais de courtage inclus de 0,313 usd.

II. La Valeur d’Actif Net Net (VANN)

La VANN de la société est négative : un actif courant de 0,287 usd par action face à des dettes de 0,594 usd par action. Nous n’avons donc évidemment aucune marge de sécurité sur cette valeur.

III. La Valeur d’Actif Net Estate (VANE)

Parmi les pistes envisagées par la direction pour améliorer sa rentabilité figure la vente ou la mise en location d’une partie de son patrimoine immobilier de manière à réduire les charges fixes et diminuer son endettement.

bâtiments Scott's Gold Liquid

Les bâtiments sont situés à Denver. Ils ont une contenance de +/- 25 000 m² et il y a également des terrains pour 8 ha dont 3 disponibles à la vente.

Si nous valorisons ces bâtiments sur base de notre méthode habituelle, nous obtenons une valeur d’acquisition de 1,62 euros par action de laquelle nous déduisons notre traditionnelle marge de sécurité de 20 %. Nous reprenons donc les immeubles pour une valeur de 1,30 usd par action et établissons la VANE à 0,9889 usd par action. Notre marge de sécurité par rapport à cette valeur s’élève donc à 68,3 %.

IV. La Valeur en cas de Mise en Liquidation Volontaire (VMLV)

Nous revenons tout d’abord sur l’actif courant. Sa principale composante est constituée par les stocks qui représentent 0,20 usd par action. Nous constatons la prudence de la direction qui a acté des réductions de valeur sur ceux-ci équivalentes à 16 % de leur valeur d’acquisition. Ils sont composés pour moitié de matières premières et pour moitié de produits finis. Malgré les réductions de valeur déjà actées, nous pensons qu’il convient avec ce type de biens de faire preuve d’une prudence de Sioux et réduisons la valeur reprise aux comptes de 20 % supplémentaires pour les produits finis et 10 % pour les matières premières. Nous réduisons donc la valeur de la VANE de 0,04 usd.produits de consommation

Concernant les encours des clients qui représentent 0,03 usd par action, nous constatons également des provisions pour créances douteuses équivalentes à 15 % de leur valeur brute. Nous pensons ici que, compte tenu du type de clientèle, la prudence de la direction est suffisante et nous reprenons donc les créances telles qu’elles.

Nous constatons également que la société pratique le factoring : elle vend une partie de ses créances sur lesquelles elle conserve un solde équivalent à 30 % du montant initial de la facture. Nous pensons que ce montant pourrait être plus risqué que les créances « ordinaires » d’autant que nous ne constatons pas de provision pour créances douteuses sur ce poste. Nous décidons donc d’appliquer une marge de sécurité de 15 % sur ce solde, soit 0,01 usd par action.

Parmi les actifs fixes, nous avons vu que le plat de résistance est constitué de l’immobilier. Lors de notre calcul traditionnel de la VANE, nous avions évalué celui-ci à 1,62 euros par action. Cependant, la direction, toujours prudente et pessimiste (grande qualité pour un chasseur de daubasses) leur donne un « juste prix » de 1,07 usd. C’est cette valeur que nous décidons de reprendre.

Hors bilan, la société a été assignée en justice par un consommateur qui pourrait avoir contracté une leucémie suite à l’utilisation de produits au benzène. Il est impossible pour la direction de prédire le montant du risque à laquelle elle est exposée mais estime que sa responsabilité n’est, en principe, pas mise en cause. Il s’agit ici d’une source d’incertitude non chiffrable mais à notre avis supportable en raison de l’ampleur de notre marge de sécurité.

Nous tenons également compte de la dilution potentielle issue de l’exercice possible de stock-options sous la valeur d’actif net tangible de la société. Nous évaluons cet impact à 0,04 usd par action.

Compte tenu de ce qui précède, nous établissons la Valeur en cas de Mise en Liquidation Volontaire de Scott’s Liquid Gold à 0,349 sud. Nous avons donc obtenu une petite marge de sécurité sur cette valeur de 10 %.

V. La Valeur de la Capacité Bénéficiaire (VCB)

Il nous est impossible de déterminer une quelconque capacité bénéficiaire pour cette société : au cours des 10 dernières années, une seule année s’est soldée par un bénéfice et c’était … il y a 8 ans. Nous notons malgré tout que le 1er trimestre 2010 s’est soldé par un résultat positif pour la première fois depuis très longtemps. La « recovery » tant attendue par les actionnaires de longue date serait-elle en route ?

VI. Conclusionsanalyse produit

A notre coût d’achat de 0,313 usd, nous avons obtenu :

– une marge de sécurité de 68 % sur sa VANE

– une marge de sécurité de 10 % sur sa VMLV

Disons le d’emblée, Scott’s Liquid Gold constitue bel et bien une daubasse dans toute sa splendeur.

Néanmoins, nous pensons que le collatéral dont nous disposons est assez solide et surtout, qu’il pourrait nous réserver de bonnes surprises :

– vente avec plus-value de l’immobilier (et ristourne d’une partie du cash aux actionnaires après remboursement des dettes bancaires)

– meilleure valorisation des incorporelles qui sont indéniablement présentes au sein de la société : savoir-faire de fabrication, licences de production détenues et réseau de clients, tout cela doit bien valoir quelque chose.

Et puis, peut-être qu’après avoir dormi sur ses lauriers depuis 10 ans, la direction s’est-elle enfin réveillée afin de créer de la valeur « actionnaire » ?

 

NEWS PUBLIEES DANS LES DIFFERENTES LETTRES MENSUELLES

 

Mai 2011 : Le 29 Mars 2011, le rapport annuel de Scott Liquid Gold est disponible et nous découvrons un chiffre d’affaires en très légère augmentation, dû à un changement de stratégie sur la vente : la société abandonne la commercialisation directe aux particuliers pour se consacrer seulement aux détaillants. Au niveau de la valeur patrimoniale, pas de changement notable à signaler.

Juin 2011 : Le 10 mai 2011, nous pouvons prendre connaissance du rapport trimestriel de Scott Liquid clôturé au 31 Mars 2011. Les ventes réalisées sur les trois premiers mois de l’année ont augmenté de 7.5%. Ce qui laisse sans doute augurer que la décision de ne plus vendre au détail et de se concentrer sur les grossistes pourrait porter ses fruits à l’avenir. La société enregistre même un petit profit de 1 cent $ par action au cours de ce trimestre.

Au niveau de la valeur patrimoniale de la société, nous notons une légère amélioration de la VANT. Nous notons toutefois que le délai moyen de paiement des créances est en augmentation à 26 jours, contre 18 jours en moyenne sur les trois derniers exercices. Mais bon, rien de très surprenant avec ces ventes réorientées sur les grossistes qui exigent des délais de paiement plus long qu’au détail.

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Août 2011 : Nous apprenons en ce mois de juillet que le conseil d’administration de la société s’étoffe d’un septième membre, Monsieur Neri… qui est en fait un membre indépendant comme l’exige le règlement du Nasdaq.

D’autre part, de nouveaux statuts de la société ont été rédigés concernant les réunions d’actionnaires. Il n’y a rien de transcendant pour que nous en parlions dans cette news. Toutefois, notre première impression sur les points abordés est une certaine lourdeur bureaucratique pour qu’un actionnaire puisse s’exprimer lors d’une assemblée générale.

investissement immobilierSeptembre 2011 : Les résultats semestriels publiés au 12 août de notre « marchand de savon » et produits d’entretien sont très stables et en légère amélioration. La situation patrimoniale n’a pas beaucoup changé depuis le mois de mars. Par contre, nous notons des ventes en progression d’un peu plus de 10% sur les six premiers mois de l’année, comparé à l’année précédente. Et cerise sur le gâteau, la société sort de ces 6 premiers mois avec un petit profit de 0,02$ par action, alors que sur la même période l’année passée, elle accusait une perte de 0,02$.

Nous ne désespérons donc pas de voir le cours de la société atteindre un jour sa valeur d’actif net tangible et réaliser ainsi ce que nous considérons comme son potentiel à 1,0322$ par action alors que le cours est aujourd’hui à 0,31$, soit 232%.

Décembre 2011 : Avec le rapport du 30 novembre de notre « marchand de savon », nous pouvons dire que les bonnes nouvelles s’enchaînent. La valeur de l’actif net tangible est en augmentation de 4% pour s’établir à 0.7724$. Ceci est dû à un bond du chiffre d’affaire sur les 9 premiers mois de l’année, comparé à l’année 2010, de 13%. Le revenu opérationnel se chiffre à 0.02$ par action, alors qu’un an plutôt sur la même période il était négatif à -0.03$ par action. Les profits nets sont également positifs.

Rappelez-vous les news précédentes, dans lesquelles la direction nous expliquait qu’elle allait laisser tomber la vente au particulier pour se concentrer sur les grossistes. Il semble donc que ce qui a été dit se traduit dans le bilan. Vous avez certainement remarqué dans ces news que nous ne sommes jamais tendres avec les directions de nos « daubasses », mais il est forcé de constater que la direction de Scott Liquid Gold est parvenue à traduire ses décisions dans le bilan, ce que nous apprécions à sa juste valeur.

Cela dit, le potentiel de la société reste important avec 330%, ce qui nous réjouit également.

Mars 2012 : Nous observons un changement dans la direction de la société. En effet, mon-sieur Barry J. Levine a été nommé au poste de Chief Financial Officer et Chief Operating Officer de la Société, le 27 février 2012.

Mai 2012 : Le rapport annuel de notre « machand de savonée » préféré, nous apprend que la valeur patrimoniale est stable. La société affiche toujours une valeur d’actif Net Estate de 0.98$ par action, supérieur à la valeur d’actif Net Tangible de 0.68$ par action. Ceci est évidemment dû à son parc immobilier qui apparaît au bilan à une valeur bien inférieure à sa valeur d’acquisition, car amorti sur plusieurs décennies (la société ayant été fondée en 1954). Cette valeur d’acquisition est d’ailleurs, avant notre soustraction de notre marge de sécurité de 20%, de 1.60$ par action. Nous disposons donc sur cette société d’un collatéral des plus solides.

Ce qui est par contre un peu décevant, c’est que la société parvient à augmenter son chiffre d’affaires de 9%, mais également et dans une mesure égale ses dépenses, ce qui au final de l’année 2011 génère une perte de 0.06$ par action, soit à peu près égal à 2010, qui était de 0.05$.

Septembre 2012 : En consultant le rapport du deuxième trimestre 2012, nous observons une certaine stabilité de la situation patrimoniale de la société, avec toutefois un léger biais négatif. La valeur Net Estate de la société s’établit à 0.9617$. Sur les 6 premiers mois de l’année, les ventes sont en très léger recul de 1.40%, ce qui en soi, n’est pas bien grave. Par contre le coût des produits a augmenté de 6%, le coût des ventes de 4.4% et le coût administratif de 11%. Au final, la perte générée sur 6 mois est de 0.04$, alors que sur la même période un an plus tôt, la société générait des profits de 0.01$. Si nous pouvons comprendre que le coût des produits est difficile à maîtriser pour une société de la taille de Scott Liquid Gold, dont la capitalisation boursière est d’un peu moins de 2 millions de dollars, les coûts administratifs et liés à la vente sont par contre des paramètres qui peuvent être contrôlés entièrement par la direction de la société. Hors dans l’analyse de la direction, sur ces résultats, on préfère nous parler de la consommation en berne et de petits problèmes de distribution.

Ce qui reste toutefois très intéressant avec Scott Liquid Gold, c’est l’immobilier qu’elle possède pour une valeur d’acquisition de 1.5988$, alors que le cours de la société est de 0.18$. Ce qui permet de faire preuve de patience.

 

Timothy Stabosz
Timothy Stabosz

Décembre 2012 : Commençons par la plus ou moins bonne nouvelle que nous pourrions intituler « Quand les actionnaires décident de secouer le cocotier fourni d’une Daubasse, il est est possible qu’il pleuve des noix de coco remplies de Dollars ». En effet, notre marchand de savon préféré a décidé de vendre son immobilier pour une valeur de 9.5 millions ou 0.87$ par action, soit environ 3x le cours actuel. Mais un actionnaire détenant 7% se la société, du nom de… Timothy Stabosz (encore lui !!! voir la net estate 3, toujours masquée pour nos aimables lecteurs mais bien évidemment connue de nos abonnés) a déposé une lettre à la SEC pour demander officiellement une réunion des actionnaires et de la direction afin de discuter de ce qui sera fait avec les liquidités de cette vente. Monsieur Stabosz présenté comme un investisseur « deep value », inspiré de Graham and Dodd et donc un chasseur de Daubasse, argumente cette demande par le fait qu’une direction ayant détruit de la valeur pendant les 15 dernières années, n’est peut-être pas complètement en mesure de gérer autant de cash ! Et votre Equipe préférée est entièrement d’accord avec ce collègue chasseur. Ce qui aurait pu être une très bonne nouvelle et qui s’est donc transformé en plus ou moins bonne nouvelle, c’est le prix auquel va être vendu l’immobilier de notre savonneur, 0.87$ par action, alors que le prix d’acquisition des immeubles est de 1.5988$. En gros, ils larguent à moitié prix. Et en plus ils vont devoir relouer leur propre bâtiment, ce qui pourrait expliquer le prix de vente très faible, s’ils ont négocié au rabais, un contrat de lease à long terme avec le nouvel acquéreur. Ce qui n’est pas, vous en conviendrez, en faveur de l’actionnaire, puisque la direction, non satisfaite d’avoir détruit de la valeur, brade cette fois la valeur patrimoniale de la société… C’est à notre avis pour cette raison que Timothy Stabosz serait partisan de demander un dividende exceptionnel, pour être certain de rentrer dans ses frais, avant que la direction ne fasse une méga fiesta et ne dilapide les liquidités… Et nous l’espérons également, car sans cet immobilier, et une fois le dividende exceptionnel distribué ou le cash évaporé, Scott Liquid Gold ne sera plus une Net Estate… Voyons voir comment tout cela se terminera. Mais il semble de moins en moins probable que nous fassions gros profit sur cette société, qui sur le papier a encore un potentiel de 236% au cours actuel de 0.28$, alors que nous l’avons achetée le 14 avril 2010 au prix de 0.2888$ par action, frais inclus.

La seconde nouvelle, c’est que le rapport trimestriel de fin septembre traduit une nouvelle détérioration de la valeur patrimoniale de la société, avec une baisse de la valeur d’actif net tangible à 0.5989$. Les délais de paiement des factures par les clients étant passé de 19 jours en moyenne sur les 3 dernières année à 27 jours dans ce dernier bilan, nous avons effectué un redressement de 0.018$, sur la valeur Net Estate de la société, qui s’établit par conséquent à 0.9413$.

La cause de cette détérioration se trouve dans le compte de résultats où les ventes sur les 9 premiers mois de l’année sont en recul de –3%, par rapport à la même période un an plutôt. Tandis que l’ensemble des coûts a grimpé de 5%, avec la médaille d’or aux frais d’administration qui ont grimpé de 10%. C’est là que l’on se rend compte que la direction ne parvient pas et n’a surtout pas trop la volonté de sortir du cercle vicieux dans lequel elle se trouve, si elle n’entreprend rien pour agir sur les coûts sur lesquels elle peut agir. Résultat final de ces neuf premier mois, une perte de -0.08$ en place et lieu d’un profit de 0.02$ l’année passée sur la même période.

actionnaires activistes

Janvier 2013 : Nous vous informions le mois passé qu’un actionnaire détenant 7% de la société, du nom de Timothy Stabosz, avait déposé une lettre à la SEC pour demander officiellement une réunion des actionnaires et de la direction afin de discuter de ce qui sera fait avec les liquidités résultant de la vente immobilière de la société. Il juge la direction incapable de gérer ce cash afin de créer de la valeur pour l’actionnaire, alors qu’elle en détruit depuis 10 ans.

Nous apprenions peu après la publication de la lettre précédente, que Timothy Stabosz proposait à la direction, une fois les prêts de la société remboursés (prêts garantis avec l’immobilier de la société), soit de racheter leurs propres actions, soit de verser un dividende de 0.50$… (cours actuel 0.28$), soit un mixte des deux. La direction a rejeté l’idée et nous n’avons rien trouvé de nouveau sur le sujet depuis.

Février 2013 : Rien de nouveau pour l’instant sur la « Saga » Timothy Stabosz vs la direction de Scott Liquid Gold, qui a rejeté la proposition d’un dividende après la vente de l’immobilier de la société.

Mars 2013 : La société a finalisé la vente de son patrimoine immobilier et a loué à l’acheteur un entrepôt, un espace de fabrication et des bureaux, le tout pour la somme de 177 060$ par an. Le prix de la location sera augmenté de 3% par an. Et si les charges dépassent 5%, Scott Liquid Gold devra à nouveau débourser ! Le bail est de 3 ans et pourra être renouvelé.

Pour nous faire une idée sur ce deal, nous avons aussi consulté le « Bizzjournal » qui relate des propos de l’acheteur, la société Havana Gold. En fait, l’ensemble des bâtiments étaient en vente depuis juin 2011 pour 11 millions USD. Mais comme les autres parties du bâtiment n’étaient pas louées (environ 80%), aucun acheteur n’avait voulu débourser le prix. Au prix de 9 millions déboursés par Havana Gold, la direction de la société explique qu’elle considère avoir fait une bonne affaire, le bâtiment étant en bon état et pense aussi pouvoir développer un projet sur la partie du terrain qui n’est pas construite.

Ceci confirme évidemment que les membres de la direction de Scott Liquid ne sont vraiment pas des « foudres de guerre », puisqu’ils ne sont pas parvenus à louer la partie du bâtiment qu’ils n’occupaient pas. Pour le deal, en soit, si l’acheteur a fait une bonne affaire, on peut légitiment penser que le vendeur en a fait une mauvaise. Pour en être vraiment certain, il faudrait voir si le prix locatif est dans la moyenne du marché, ce qui signifierait que la direction de Scott Liquid Gold, n’a pas été en position de négocier un loyer à bon prix. Mais évidemment, nous n’avons pas les moyens de vérifier.

Timothy Stabosz, l’actionnaire rebelle, a été prié de ne pas interférer dans la transaction en cours (entretemps finalisée). En dehors de cela, pas de nouvelle de son action, où il essayait d’obliger la direction à distribuer un dividende extraordinaire avec le fruit de cette vente.

Mai 2013 : Le rapport annuel de la société est bien décevant. Malgré la vente de l’immobilier de la société, la VANT est en recul et vaut aujourd’hui 0.5580$. Si l’on s’en tient à la présentation du bilan, la valeur net-net est négative et avec la vente de l’immobilier, il n’y a plus la moindre valeur net-estate. Mais en fait, le produit de la vente de l’immobilier est toujours enregistré dans les actifs à long terme pour une valeur de 0.81$ par action, sous la rubrique Held for Sale. Bien sûr, nous pouvons penser que dans le bilan suivant cette somme sera transférée dans la rubrique cash de l’actif à court terme. Scott Liquid deviendra alors une net-net, avec comme principal collatéral son cash.

Nous ne pouvons donc pas considérer cette situation comme très « rose », bien qu’en l’absence d’une quelconque distribution, dont nous n’avons plus entendu parler, c’est peut-être le moment ou jamais pour la direction de prouver aux actionnaires qu’elle a quelque chose dans le ventre. Bien que ce soit assez difficile à croire, à l’aulne du compte de résultat annuel où les ventes ont progressé de 2.7%, pendant que le coût des produits a progressé de 6%. Si les frais liés à la vente sont en réduction de 4.5%, ce qui reste incompréhensible, c’est l’augmentation des frais administratifs de 20.44% qui ne nous font pas penser que nous avons à la tête de cette société une direction responsable. Résultat des courses annuelles: une perte de 0.13$, soit le double de la perte de 2011, qui était de 0.06$.

Juin 2013 : Après 2 mois de repos, ce mois de mai voit le retour du chasseur « de direction de bras cassés » Timothy Stabosz, qui revient à la charge lors de l’assemblée générale annuelle. Nous rappelons, pour ceux qui n’auraient pas tout suivi, que Timothy Stabosz est un actionnaire de Scott Liquid Gold et qu’il détient 7.2% des actions en circulation. Depuis qu’il a pris connaissance de la vente immobilière de la société qui a eu lieu voici deux mois, Tim a demandé à la direction, la distribution d’un dividende spécial arguant que celle-ci n’avait jusqu’a présent fait que détruire de la valeur sur les 15 dernières années. Bien entendu, la direction a refusé toutes les propositions.

Cette fois, la nouvelle charge de monsieur Stabosz en vue de l’assemblée générale annuelle est claire, directe et sans le moindre ménagement. Il a d’ailleurs déposé, pour l’ordre du jour de cette assemblée, un document à la SEC. Pour ceux d’entre vous qui veulent lire l’intégralité de ce document, en voici l’URL : http://www.sec.gov/Archives/edgar/data/88000/000116289313000003/slgd13d6.txt

Nous vous passons les griefs pointés vers le PDG actuel, le fils de l’ancien PDG et sa collusion avec un conseil d’administration trié sur le volet.

Dans les points les plus importants qui seront abordés, monsieur Stabosz va proposer de virer le conseil d’administration… Pas mal comme idée et également de voter contre la rémunération des dirigeants… Pas mal également… Cet investisseur est on ne peut plus sensé ! Ensuite et ce sera sans doute le point culminant de cette assemblée générale, monsieur Stabosz proposera purement et simplement de mettre en vente la société et demandera d’accepter toutes offres supérieures à 0.50$ ! Il part de l’idée qu’avec la vente de l’immobilier de la société, le bilan est cette fois sain et la société attractive pour être mise en vente et dira que si ce n’est pas fait aujourd’hui, la direction continuera à détruire de la valeur, comme elle l’a fait depuis 15 ans.

L’Equipe des Daubasses soutient complètement la démarche de Tim Stabosz et nous lui souhaitons toutes la réussite possible pour tenter de changer le dicton désagréable de notre compatriote, ce cher Albert : « Petit actionnaire minoritaire, petit c… ; gros actionnaire minoritaire, gros c… » ( Albert Frère)

Juillet 2013 : Il semblerait, d’après le compte rendu de l’assemblée générale, que Timothy Stabosz a perdu sur toute la ligne, aussi bien sur la proposition de vendre la société que de virer la direction. Il dit vouloir désormais intenter une action en justice, pour continuer à mettre la pression sur la direction, mais nous restons sceptiques…

 

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