Comment profiter à fond de la volatilité sur un secteur

Nos avons publié cette piste d’investissement dans la lettre mensuelle de juillet 2017.

En dehors des daubasses pure souches (net-net et net-estates), il nous arrive régulièrement de mettre en avant ce type d’opération pour que nos abonnés puissent profiter d’anomalies temporaires de valorisation. Des opportunités qu’il n’est pas si rare de croiser et dont il serait dommage de ne pas profiter.

Dans le cas présent, il s’agissait d’émettre des options avec de beaux collatéraux : les fonds propres de Marathon Oil. Avec une prise de risque limitée – en tout inférieur à l’achat de l’action en direct – il était possible de s’assurer un rendement de 8% en 7 mois.

Bonne lecture !


Vente d’options PUT – Marathon Oil Corporation

échéance : 19 janvier 2018 @ 10 USD / prime = 0,80 USD (rendement brut = 8%)

 Avec la baisse du cours du pétrole qui a touché jusqu’à un plus bas de plus d’un an à 42 USD (WTI) le 21 juin 2017, nous nous sommes dit que c’était le bon moment pour acheter quelques daubasses dans le secteur. C’est notre esprit contrarian qui aime bien acheter ce que tout le monde jette par les fenêtres.

Or, après une chasse à la daubasse infructueuse, et aucune de nos valeurs en portefeuille qui a vraiment baissé, impossible de se faire une nouvelle ligne ni de renforcer une ligne existante. Plutôt étrange, mais les daubasses pétrolières et parapétrolières surnagent encore un peu.

Dans ce cas là… autant aller chercher « la qualité » ?

Et nous avons commencé à chercher parmi les plus grosses majors pétrolières mondiales lesquelles cotent sous leurs fonds propres. Et nous sommes tombés sur un gros bébé : Marathon Oil (NYSE : MRO), près de 10 Md USD de capitalisation et qui cote sous ses fonds propres. Déjà, pas mal.

Ce qui nous a tout de suite fait penser à ce que nous avions pu faire sur BP en 2010 lors de l’explosion de la plateforme « Deep Water » et notre placement d’options opportuniste. Rappelez-vous : nous avions obtenu un rendement de 11% en 4 mois en prenant moins de risque que l’achat en direct de l’action.

 

Pourquoi ne pas renouveler le coup sur une Big Cap pétrolière comme Marathon Oil ?

Au 31 mars 2017 (rapport du T1 2017), Marathon Oil a 14,82 USD de fonds propres par action et cote à la clôture du 27 juin 2017 11,22 USD. C’est déjà une décote de 24%. Super…

En regardant un peu l’historique, on constate que la société a levé des fonds récemment via une augmentation de capital. Ce qui a permis d’améliorer son bilan. Certes, au détriment des actionnaires de l’époque (dilution), mais ça, c’est du passé. Et si les investisseurs actuels peuvent en profiter, tant mieux.

Ainsi, au 31 mars 2017, avec une trésorerie de 2 490 M USD, un total bilan de 24 537 M USD et des fonds propres de 12 584 M USD, notre ratio de solvabilité maison ressort à 57,1%. Un bon niveau qui assure une certaine visibilité sur le bilan.

Par ailleurs, le ratio courant (actif courant / passif courant) = 3 743 / 3 099 = 1,21x et donc  > 1 en rajoute une couche et permet d’être serein sur le court terme. La société ne devrait pas mettre tout de suite la clef sous la porte. En tout cas, pas dans les prochains mois, puisque ses actifs courants couvrent ses dettes à moins d’un an.

Mais, fidèles à notre habitude, vous nous connaissez, il nous en faut plus. Alors, nous avons regardé ce qu’il était possible de faire au niveau des options, et notamment des ventes de PUT. Ces options que certains achètent pour se couvrir. Et donc, en les vendant, il est possible de prendre le rôle d’assureurs en touchant une prime pour être ensuite obligés d’acheter à un cours déterminé à l’avance.

A échéance du 19 janvier 2018, un PUT nous a tapé dans l’œil : celui à un prix d’exercice de 10 USD avec une prime qui approche désormais les 0,80 USD.

 

Qu’est-ce que ces chiffres signifient ?

Hé bien, qu’il y a des investisseurs qui sont prêts à payer d’autres investisseurs 0,80 USD par action pour qu’ils soient obligés de leur acheter leurs titres à 10 USD le 19 janvier prochain (2018). Comme le cours est actuellement à 11,22 USD (au 28 juin 2018), cela signifie qu’il est possible de se faire payer pour obtenir dans  moins de 7 mois des titres de Marathon Oil à un prix inférieur de :

10,00 USD – 0,80 USD (la prime) = 9,20 USD, soit 11,22 – 9,20 = -2,02 USD de rabais, ou encore une ristourne supplémentaire de -18%.

Surtout que cela représenterait alors à un prix de revient de 9,20 USD pour des fonds propres de 14,82 USD une marge de sécurité de 38%.

Voilà pour la théorie. En pratique, si nous vendons des options PUT avec les caractéristiques présentées, le 19 janvier 2018, il y a 2 possibilités :

1/ Le cours se situe sous les 10 USD (le strike) : nous sommes obligés d’acheter les actions à 10 USD même si le cours est à 8 USD ou 6 USD mais nous avons encaissé 0,80 USD par action. Le coût d’achat serait alors de 10,00 – 0,80 soit 9,20 USD avec donc une marge de sécurité de 38 % sur les fonds propres, ce qui est plutôt un bon prix et donc, pour nous, une belle opportunité pour une « big cap pétrolière ».

2/  Le cours de Marathon Oil se situe au dessus de 10 USD : la somme est libérée et nous n’avons pas d’actions en portefeuille mais avons encaissé  les primes de 0,80 USD « sans rien faire », qui représente 8% de rendement sur le cash immobilisé ou… plus de 13,5% de rendement annualisé !

En ces périodes de vaches maigres, il faut pouvoir aller chercher la valeur un peu partout et ne pas négliger les opportunités que nous offrent épisodiquement Monsieur le Marché avec ses sautes d’humeur (la volatilité) sur un secteur particulier. Ici, les pétrolières.

2 réflexions au sujet de « Comment profiter à fond de la volatilité sur un secteur »

  1. Intéressant cette méthode. En période de vache maigre , il y a peu de netnets dans ce secteur. J’ai seulement Cadogan Petroleum Plc en portefeuille.

    1. Bonjour Jérôme,

      Nous avons déjà réalisé plus de 15 opérations de vente de PUT ces dernières années. Cela a permis de booster quelque peu notre trésorerie avec des rendements annualisés allant de +10% à +30%.

      Merci pour votre piste. Une entreprise ukrainienne, a priori, ça ne fait pas envie.
      Une bonne daubasse potentielle ! 🙂

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