L’investisseur débutant intelligent !

Voici presque 3 ans, le 28 avril 2010, nous vous proposions, cher(e) lecteur(trice), une interview de François Badelon, le « boss » de la société d’investissement Amiral Gestion et surtout un des plus grands gérants « value » européens. Il faut bien avouer que c’est plutôt difficile ensuite de trouver un investisseur qui suscite autant d’intérêt que François pour vous faire partager son expérience. Comme nous sommes toujours assez exigeants et surtout que nous devons être quatre à nous « emballer » sur un sujet pour qu’il soit publié sur notre blog, nous avons donc mis un certain temps à trouver un autre investisseur « value » qui puisse vous apporter, de notre point de vue, quelque chose de concret et de digne d’ intérêt en faisant partager son expérience.

Il s’agit en fait de notre ami Etienne, investisseur particulier, âgé d’une trentaine d’années et qui a commencé à investir le 1er  juin 2010, en voulant faire partager son expérience, voire son manque d’expérience, sur un blog qu’il a intitulé : Investisseur débutant (site aujourd’hui fermé).

investisseur débutant

Pour ceux qui ne connaisse ni Etienne, ni son blog, ni son court parcours d’investisseur, vous pourriez à juste titre vous poser la question : mais qu’est-ce que peut nous apprendre un investisseur débutant ?

La réponse est très simple pour ceux qui comme nous ont suivi son cheminement d’investisseur depuis presque 3 ans : un investisseur débutant peut vous apprendre énormément, vous faire gagner un temps précieux si vous êtes vous-même débutant, vous remettre sur les rails si vous êtes « à côté de vos pompes » et enrichir la réflexion d’investisseurs plus aguerris.

Ce que nous allons essayer de comprendre, c’est comment et pourquoi un investisseur qui débute a les idées aussi claires sur ce qu’il va faire en investissement, pourquoi il a choisi d’investir dans la valeur, pourquoi il a choisi les méthodes de Graham bien moins sexy que celles de Buffett. En résumé, pourquoi et comment un investisseur débutant est capable d’éviter la période que nous avons tous connue dans l’équipe des Daubasses et sans doute pas mal d’autres d’investisseurs, cette période durant laquelle on commence dans l’investissement par faire parfois n’importe quoi ou à peu près puis, ensuite, après la lecture de deux bouquins sur Buffett, on se lance dans du Buffett sans finalement bien comprendre les moyens dont dispose Buffett à moins qu’on ne poursuive indéfiniment ses recherches sans jamais prendre la décision d’une méthode auxquels on se tient.

aspects psychologiques de l'investissement

Ce qui nous intéresse donc ici, ce n’est pas d’interroger Etienne sur les détails de sa méthode d’investissement ou d’analyse (vous trouverez de toute manière tous ces éléments sur son blog) mais plutôt de comprendre comment, psychologiquement, on se met dans la position d’un investisseur qui va prendre dès le départ des résolutions de bon sens pour échafauder une stratégie qui lui convient et qui sera au bout du compte gagnante.

Si Etienne est un ami, nous n’allons pas vraiment tenter de faire une petite interview du type « petit coup de pub entre amis » mais tenter de pousser notre confrère au-delà de ce qu’il explique  sur son blog pour essayer de bien comprendre son mental, ce qui était naturel chez lui, ce qu’il a travaillé, étudié, ce qu’il a dû modifier en lui, combattre.

Nous allons aussi tenter de comprendre certains de ses réflexes, ses doutes et les rouages de ce qui fait sa force d’investisseur. Bien entendu, nous allons lui demander un petit effort de mémoire pour certain « flash-back » en faisant abstraction du présent ou de ce qui s’est passé ensuite …

Bien entendu, comme les Daubasses n’aiment pas faire les choses dans la demi-mesure, nous nous sommes demandés d’emblée dans quel endroit nous allions organiser la rencontre avec Etienne :  Paris, Bruxelles, Charleroi, dans un bon resto, un café pas cher, un salon de thé, dans le salon de la grand-mère de Franck en Normandie ou  dans un endroit insolite comme le hall du parlement flamand, le musée de la petite Couère, la gare de Libramont ou encore le musée de la pêche de Oostduinkerke…

Musée de la pêche à Oostduinkerke
Musée de la pêche à Oostduinkerke

Les premières propositions ne coûtent pas cher et sont dans le pur esprit Daubasses mais manque cruellement d’originalité … Pierre, propose le café du « feu rouge » au 4 bras de Couillet (banlieue de Charleroi) la chope est à 1.30€ et la petite restauration est abordable. Le plus petit des deux Louis propose un bar à sushi pas loin de chez lui à la frontière flamande de Bruxelles, le « Watashi, Jefke ». « C’est classe » nous dit-il et Jefke est un ancien copain de lycée.

Le plus grand des deux Louis n’y va pas avec le dos de la cuillère et propose une rencontre « Skype » chacun chez soi à 0€ de déplacement, 0€ de boisson, 0€ de repas…

Quant à Franck, il annonce qu’il a une belle idée mais qui demande quelques délais …

15 jours plus tard, lors de notre rencontre mensuelle à Amsterdam au Bar Emmanuelle Quai des « VIS », c’est sur ce sujet que nous débutons le D.M.C.P. pour le « Daubasse Montly Check Point ».  Franck déballe son dossier : des notes, des photos, des devis, des copies de mails, jonchent rapidement la petite table, sur laquelle trône quatre verres de Chimay au col blanc immaculé (le tenancier avait cette fois prévu un stock suffisant).

Franck semble plus qu’enthousiaste, il est carrément énervé.

– On va faire le « buzz », les gars, ça va être du tonnerre d’enfer dit-il en essayant de mettre un peu d’ordre dans son fouilli.

– On t’écoute, répliquent en coeur les trois autres Daubasses

– Bon voilà, j’ai loué un salon au 72ièm étage du « Shard », pour la journée du 24 mars, c’est le week-end avant pâques.

– Du quoi, demande le plus grand des deux Louis ?

– Le « Shard » explique Franck en nous balançant quelques photos, c’est le plus haut bâtiment d’Europe, 309 mètres, et il est situé a Londres face à la City……Tout un symbplace financière de Londresole…!!!

– Franck, j’ai bien peur que l’on ne te suive pas sur ce coup-là, coupe Pierre en éclusant son verre de Chimay et en en commandant un autre dans la foulée.

– Tu t’imagine le budget ? renchéri le plus grand des deux Louis

– Attendez les gars, vous ne connaissez même pas mon business plan et vous rejetez directement  l’affaire alors que je n’arrête pas de vous dire que c’est du béton !

– « Allez vas- y ! Déballe nous ton plan foireux », invite le plus petit des deux Louis en rigolant.

– OK … je vous passe les détails de la filière amis d’amis mais en gros voilà l’affaire : la location d’un salon au « Shard » coûtait 100€ le quart d’heure, soit pour 8 heures 3200€. Et je savais d’avance que vous ne seriez pas d’accord, alors j’ai trouvé une espèce de sponsor qui prend toute la location en charge, nous fournis une hôtesse d’ accueil, quatre repas chauds à midi, trois bacs d’Orval et des sandwiches pour le soir et se charge aussi des billets de train aller-retour… J’ai donc loué de 11 heures à 19 heures.

– Donc si j’ai bien compris, cela ne nous coûte pas un centime ? demande le plus grands des deux Louis.

– Pas un penny, rétorque Franck, car notre sponsor est le photographe Steve Hiett, spécialiste des photos de mode, beauté, déco, people, natures mortes et des reportages-choc.

– Et il nous prend dans quel catégorie, le Stivie ? demande le plus petit des deux Louis.

– Avec nos tronches et nos physiques de rêve, je ne pense pas qu’on puisse espérer autre chose que « nature morte » ! lâche Pierre hilare.

– Allez, on peut peut-être tenter notre chance dans la catégorie déco ! renchérit le plus grand des deux Louis, hilare lui aussi…

– Les mecs, regardez les clichés ! lance Franck en nous balançant des couvertures de vogue et autres copie de photo de Steve Hiett.

– il n’y a que des nanas ! s’exclame le plus  petit des deux Louis.

– Ne me dit pas que l’on va faire un calendrier nu comme les Pompiers de Bollène avec Stivie Yeti ? s’esclaffe Pierre.

– Arrêtez de déconner les gars ! Il nous prend pour un reportage pour l’hebdo britannique « The Economist ». Et d’après nos premiers échanges, il va l’intituler : « les actions ne montent pas jusqu’au ciel, seulement jusqu’a la VANT« .  Il a même loué un hélicoptère pour l’heure et demi que durera le reportage et les shoot.

– Et on fait quoi ? demande Pierre.

– « On lui fait signe du 72ièm étage dans nos beaux costumes » lance le plus grand des deux Louis, plié en deux. « Finalement, tu aurais du lui demander en plus des frais un petit cachet de 1000€ chacun : cette discussion avec Etienne nous aurais même finalement rapporté ».

– En fait le challenge, c’est que nous devons grimper les 72 étages par la face nord du gratte ciel sur la façade de verre, encordés comme des alpinistes urbains. On sera accompagné par deux laveurs de vitre professionnels pour la sécurité.

ascension boursière

– Hein ? Pas possible Franck, j’ai le vertige et je suis incapable de voyager en avion depuis une quinzaine d’années tellement j’ai peur, explique Pierre redevenu soudain sérieux.

– « J’ai déjà signé au nom du groupe, tu n’a pas le choix Pierre ». a dit Franck d’un trait. « Et les Louis qu’en dites vous ? »

– « Pas mal » ont dit les deux Louis en coeur, on est partant.

– Je te dis que je ne saurais pas le faire, Francky… Mais j’ai une idée : on demande à Etienne de jouer la Daubasse, il grimpe à ma place et moi, je me fais passer pour Etienne et j’arrive par l’ascenceur vers 14 heures.

– Impossible Pierrot, j’ai déjà refilé notre cliché sur les marches de la bourse de Bruxelles, la première fois que nous nous sommes rencontrés. Il connait déjà nos tronches. Tu sait la photo qui défile en mode aléatoire sur la page d’accueil de notre site entre Schloss, Buffett, Graham, Sonkin, Klarman et les autres, en clin d’oeil aux « maitres de l’investissement dans la valeur » ?

– T’a quand même pas refilé cette photo ? a demandé le plus grand des deux Louis.

– Ben oui, je la trouvais pas mal cette photo. Pourquoi ?

– On était tous sapés comme des barakis de Charleroi, c’était en plein hiver … sans vouloir te viser hein, Pierre.

– Pas de problème … mais je vous assure que je ne vais pas pouvoir y arriver les mecs !

– « Ecoute Pierre, on t’achète une bouteille de single mat écossais et elle doit au moins être à moitié vide avant qu’on t’enfile les harnais … Tu ne sauras même plus où tu sera exactement ensuite.  Tu fermes les yeux et on te parle pendant toute la montée des meilleures opportunités de notre watchlist pour t’occuper l’esprit » propose très sérieusement le plus petit des deux Louis.

– Mais comment voulez vous que je grimpe si je suis complètement bourré ?

– Pierre et nous tu crois qu’on va grimper ? On fait tous semblant d’escalader mais en fait on est treuillé du dessus. Au troisième étage et au 74iém étage, il y a aura deux holographes géants qui nous suivront en direct… Ca va être top… Avec l’hélico, la foule en bas… Quand nous arriverons au salon que j’ai loué au 72ièm, l’holographe du dessus, affichera en grand :  » les Daubasses préfèrent les VANT aux étoiles, C’est ici qu’ils s’arrêtent » et il y aura aussi des slogans pendant toutes la montée du style « le manque de lucidité en investissement, c’est comme une peau de banane sur la vitre de 25ièm étage du « Shard » … Ce sera top. Et il y aura de la musique techno !

Malheureusement ami(e) lecteur(trice),  face au refus d’un des membres de l’équipe de participer à cette aventure inédite à London et après moultes essais pour le convaincre, nous avons opté pour la conversation à bâtons rompus avec notre ami Etienne dans le salon de la grand-mère de Franck dans un petit village merveilleux de haute Normandie. Dans un cadre idyllique et champêtre, en toute simplicité mais avec quelques Orval en provenance directe de l’abbaye. Une situation moins médiatique et prestigieuse mais bien plus « cosy ».

« On frappe à la porte……C’est sûrement notre investisseur débutant intelligent préféré ! »

C’est la grand-mère de Franck qui va ouvrir la porte …

(à suivre)

un investisseur débutant intelligent

 

 

 

Portefeuille au 29 Mars 2013 : 4 ans 126 jours

  • Portefeuille : VL 6,1923 € (Frais de courtage et de change inclus)
  • Rendement Total : 512,90%
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  • Potentiel Estimé VANT / Cours 146,51%
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  • Rendement Annualisé : 51,78%
  • Rendement 2013 : 7,65%
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  • Rendement 2012 : 24,19%
  • Rendement 2011 : -15,65%
  • Rendement 2010 : 38,07%
  • Rendement 2009 : 308,74%
  • Taux de Rotation Annualisé : 18,75%
  • Effet Devise Total : 5,18%

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  • Tracker ETF Lyxor MSCI World : VL 114,2085 € (Frais de courtage inclus et dividende réinvesti)
  • Rendement Total : 70,33%
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  • Rendement Annualisé : 13,04%
  • Rendement 2013 : 11,22%
  • Rendement 2012 : 11,20%
  • Rendement 2011 : -8,22%
  • Rendement 2010 : 18,76%
  • Rendement 2009 : 30,34%

 

* Nous rappelons que ce portefeuille est un investissement réel

 

Performance mensuelle du portefeuille depuis sa création

 

4-Portefeuille-devenir rentier-berkshire-top invest

 

Détails du Portefeuille

 

1-Portefeuille-valeurs-décotées-net-net-Buffett-Graham

2-Portefeuille-Schloss-value-netcav-millionaire

3-Portefeuille-affaire-gagner en bourse-s'enrichir

 

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Bas les masques : Xyratex

Aujourd’hui, c’est au tour de Xyratex de tomber le masque.

Cette société fait partie de notre « fournée » de technos de fin 2012 – début 2013.

Après Pursuit Dynamics, c’est la deuxième société de notre « technostory » que nous vous dévoilons.

xyratex

Mais cette fois, avec plus de satisfaction !

Nous avons acquis nos actions le 12/10/2012 à un coût de 7,28 usd, frais de courtage inclus.  Le 31 décembre, nous encaissions un dividende exceptionnel  de 1,56 usd après retenue fiscale, ce qui amputait notre prix de revient d’un bon 20 %.

A son cours actuel de 10,29 usd, notre participation arrive petit-à-petit « à maturité ».

Comme d’habitude, nos abonnés ont été prévenus en temps réel de cette opération et ont pu prendre connaissance dans nos lettres mensuelles de l’analyse ci-dessous dans laquelle nous avons détaillé nos motivations d’achat. Attention : cette analyse date d’octobre 2012 !

 

Xyratex Ltd.

(Nasdaq, Ticker: XRTX / ISIN : BMG982681089)

 

I.             Introduction

Grâce à l’un de ses fidèles abonnés, la communauté Daubasses a encore frappé … C’est en effet notre ami Thai qui nous a mis sur la piste de la société que nous vous proposons ici. Merci à lui.

Xyratex est une société enregistrée aux Bermudes, dont l’établissement principal se trouve au Royaume-Uni.

Elle dispose d’une filiale importante en Malaisie mais aussi aux USA et à Singapour. Elle cote sur le Nasdaq américain.

Il s’agit d’un fournisseur de technologies liées au stockage de données depuis la plate-forme de stockage à destination des entreprises, jusqu’aux solutions pour les fabricants de disques durs.

A l’origine (en 1966), Xyratex était une division d’IBM qui a fait l’objet d’un management buy out en 1994.

L’un des problèmes de l’entreprise est que ses ventes reposent sur un nombre restreint de clients : Netapp représente 42 % du chiffre d’affaires, Dell 22 % et IBM 13 %. Au total, 93 % des ventes sont réalisées au travers de seulement 6 clients. La perte d’un seul client important pourrait modifier beaucoup de choses en termes de rentabilité.

Notons aussi que, traditionnellement, les lois bermudiennes offrent un peu moins de protection pour les actionnaires que les lois britanniques ou américaines même si, en l’occurrence, on ne peut pas parler non plus de « chinoiserie ».

L’entreprise est relativement rentable (le rendement sur capitaux investis des 5 dernières années s’est élevé en moyenne à 10 %) et nous remarquons aussi que la direction est attentive à créer de la valeur pour les actionnaires en procédant à des rachats d’actions propres et aussi, depuis peu, en payant un dividende trimestriel qui, au cours actuel, représente un rendement de 4 % par an. Ce qui n’est pas négligeable en cette période de taux au plancher.

Néanmoins, cette dernière a annoncé que le dernier trimestre de l’année (clôturée le 30/11) serait déficitaire et de manière assez conséquente, ce qui devrait mettre l’année 2012 dans le rouge. Ce profit warning a évidemment fait plonger le cours de l’action, nous offrant ainsi une fenêtre pour y placer quelques billes.

En effet, le 9 octobre, nous avons acquis 700 actions Xyratex au coût de revient, frais de courtage inclus, de 7,28 usd.

Nous travaillons avec les comptes arrêtés au 31/08/2012, soit ceux du 3e trimestre.

 

II.           La Valeur d’Actif Net Net (VANN)

La société présente un actif courant de 17,20 usd par action, duquel nous soustrayons l’ensemble du passif, pour obtenir une valeur d’actif net net de 11,22 usd par action.

Néanmoins, nous soulignons un ralentissement dans la vitesse de rotation de stocks et notre formule automatique nous oblige, pour tenir compte de ce phénomène, à diminuer la valeur de ceux-ci de 0,782 usd. Tenant compte de ceci, la VANN définitive de Xyratex s’établit à 10,43 usd.

 

III.          La Valeur d’Actif Net Estate (VANE)

En outre, l’entreprise est propriétaire d’un peu d’immobilier acquis pour 0,61 usd par action. Amputé de notre traditionnelle marge de sécurité de 20 % et ajouté à la VANN, il nous permet d’obtenir une VANE de 10,92 usd par action.

 

IV.         La Valeur en cas de Mise en Liquidation Volontaire (VLMV)

Le poste principal de l’actif courant, ce sont les stocks. Nous nous devons de nous montrer très circonspects sur la valorisation que nous allons leur accorder : outre le ralentissement dans la vitesse de rotation évoquée ci-dessus, le fait que la société soit active dans un secteur high tech nous oblige à tenir compte d’un risque d’obsolescence élevé. En moyenne, la marchandise reste en stock durant 72 jours, en forte hausse par rapport aux exercices précédents. Il est composé à 64 % de matières premières et pour 36 % de produits finis ou d’en cours de fabrication. Outre la réduction de valeur « automatique » de 10 % appliquée lors du calcul de la VANN, nous allons prendre une marge de sécurité supplémentaire de 20 % sur les matières premières et 50 % sur les produits finis et les en-cours de fabrication. Nous amputons donc la valeur des stocks d’un montant supplémentaire de 2,38 usd.

Traditionnellement, les clients de Xyratex paient rapidement leurs factures : en moyenne, les créances commerciales représentent 44 jours de vente, en légère diminution par rapport à la moyenne des 3 derniers exercices. La direction n’a quasiment acté aucune provision pour créances douteuses mais les courts délais de paiements et la qualité supposées de ses clients nous incitent à nous montrer assez souple en terme de marge de sécurité : 10 % de décote sur la valeur aux livres nous semblent amplement suffisants et nous déduisons donc 0,53 usd par action.

Le poste des liquidités disponibles n’appelle aucun commentaire si ce n’est qu’à 3,82 usd par actions, elles couvrent la moitié de la capitalisation boursière de la société.

Nous ne tenons pas compte des impôts différés et déduisons donc 0,13 usd supplémentaires.

Au niveau de l’actif fixe, nous tenons compte des installations, machines et outillages pour 5 % de leur valeur d’acquisition, ce qui représente 0,24 usd par action.

Nous tenons compte de l’effet dilutif des stocks options et retranchons 0,03 usd.

Nous tenons également compte de la perte annoncée pour le dernier trimestre de l’année et soustrayons 0,47 usd.

Hors bilan, nous relevons des engagements de loyers à payer dont nous estimons que la moitié serait à honorer par la société en cas de mise en liquidation. Nous les reprenons donc pour 0,27 usd. Nous tenons également compte des garanties octroyées aux clients pour 0,18 usd par action.

Compte tenu de ce qui précède, nous établissons la valeur de Xyratex en cas de mise en liquidation volontaire à 7,17 usd.

 

V.          La Valeur de la Capacité Bénéficiaire (VCB)

Xyratex est une daubasse qui génère des bénéfices. Au cours des 5 derniers exercices, son résultat opérationnel moyen s’est élevé à 0,89 usd. Nous diminuons cette valeur de 35 % à titre d’impôt forfaitaire sur le résultat (en réalité, la société paie bien moins d’impôt que cela, la Malaisie lui octroyant un régime particulier en matière fiscale), actualisons à 12 % et ajoutons les liquidités de l’actif et nous obtenons une VCB de 8,64 usd.

 

VI.         La Valeur d’Actif Net Rentable (VANTre)

Phénomène assez rare, la société est une VANE … qui est aussi une VANTre. En effet, sur les 5 dernières années, elle a généré un rendement sur les capitaux investis de 10,32 %. Elle est donc une parfaite VANTre avec une décote de 44 % sa VANT.

VII.       Conclusions

A notre coût de revient de 7,28 usd, nous avons acheté Xyratex avec une décote de :

31 % sur sa VANN

35 % sur sa VANE

17 % sur sa VCB

44 % sur sa VANTre

Et plus ou moins au niveau de sa VLMV.

Il est assez rare de trouver des sociétés présentant des décotes sur ces 5 valeurs simultanément mais, avec Xyratex, il existe selon nous encore mieux.

Comme vous l’avez vu, la société génère des bénéfices, certes de manière cyclique. Son PER sur base des bénéfices moyens des 5 derniers exercices est de 16.

Mais surtout, nous pensons que la société détient bel et bien un énorme savoir-faire dont nous n’avons pas tenu compte jusqu’à présent. En effet, la société supporte chaque année d’énormes frais de recherche et développement : le total déboursé au cours des 5 dernières années représentent plus du double de la capitalisation boursière actuelle. Si ces frais sont bel et bien pris en charge par Xyratex et donc, viennent amputer le résultat comptable, nous pensons qu’ils permettent aussi à l’entreprise de se créer du know-how et donc d’augmenter sa valeur en cas de reprise par un concurrent. Une bien belle cerise sur le gâteau à notre avis …

 

Portefeuille au 22 Mars 2013 : 4 ans 119 jours

  • Portefeuille : VL 6,2340 € (Frais de courtage et de change inclus)
  • Rendement Total : 517,02%
  • .
  • Potentiel Estimé VANT / Cours 152,83%
  • .
  • Rendement Annualisé : 52,29%
  • Rendement 2013 : 8,37%
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  • Rendement 2012 : 24,19%
  • Rendement 2011 : -15,65%
  • Rendement 2010 : 38,07%
  • Rendement 2009 : 308,74%
  • Taux de Rotation Annualisé : 18,75%
  • Effet Devise Total : 3,84%

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  • Tracker ETF Lyxor MSCI World : VL 112,7614 € (Frais de courtage inclus et dividende réinvesti)
  • Rendement Total : 68,18%
  • .
  • Rendement Annualisé : 12,77%
  • Rendement 2013 : 9,81%
  • Rendement 2012 : 11,20%
  • Rendement 2011 : -8,22%
  • Rendement 2010 : 18,76%
  • Rendement 2009 : 30,34%

* Nous rappelons que ce portefeuille est un investissement réel

 

 

Performance mensuelle du portefeuille depuis sa création

 

4-Portefeuille-devenir rentier-berkshire-top invest

 

Détails du Portefeuille

 

1-Portefeuille-valeurs-décotées-net-net-Buffett-Graham

2-Portefeuille-Schloss-value-netcav-millionaire

3-Portefeuille-affaire-gagner en bourse-s'enrichir

 

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