Ce texte fait partie de la série proposée par notre ami-chroniqueur Laurent Muller.
Même si nous ne partageons pas tout-à-fait les mêmes principes d’investissement, nous nous sommes trouvés énormément de points communs et les raisonnements développés par Laurent nous ont paru marqués par le sceau du bon sens.
Il nous a semblé intéressant de vous faire profiter de ces raisonnements et c’est la raison pour laquelle Laurent tiendra, sur ce blog et à intervalles réguliers, une chronique présentant ses principes d’investissement.
Ce sera l’occasion de débattre avec l’équipe des daubasses mais aussi avec vous, ami( e) lecteur(trice) des sujets qui seront développés par notre ami.
Je me permets pour une fois un hors sujet (quoique les mélodies ascendantes ou descendantes puissent éventuellement rappeler à l’investisseur les cours de bourse de ses actions !), en vous proposant un parcours musical, qui constitue également mon cadeau de Noël 2014 dont la valeur n’a pas de prix !
L’année indiquée entre parenthèses après le nom du compositeur est celle de sa naissance (et non celle de l’œuvre).
Parcours musical
Machaut (ca 1300), Je vivroie liement
Le Jeune (1528), Reveci venir du printemps
Lully (1632), Les Folies d’Espagne
Marais (1656), Les folies d’Espagne
Purcell (1659), Musique pour les funérailles de la reine Mary
Bruhns (1665), Prélude et fugue en mi mineur
Albinoni (1671), Adagio en sol mineur
Vivaldi (1678), Les quatre saisons
Bach (1685), Passion selon Saint Mathieu
Pergolèse (1710), Stabat Mater
Gluck (1714), Orphée et Eurydice
Beethoven (1770), Symphonie numéro 9
Schubert (1797), Trio opus 100
Liszt/Paganini (1811), La campanella
Wagner (1813), La chevauchée des Walkyries
Franck (1822), Prélude et variation en si mineur
Bruckner (1824), Symphonie numéro 8
Borodine (1833), Danses polovtsiennes
Brahms (1833), Danses hongroises
Saint-Saëns (1835), Le carnaval des animaux
Moussorgski (1839), Tableaux d’une exposition
Tchaïkovski (1840), Casse-Noisette
Dvorak (1841), Symphonie du Nouveau Monde
Gigout (1844), Toccata en si mineur
Rimski-Korsakov (1844), Schéhérazade
Mahler (1860), Symphonie numéro 5 – Adagietto
Boëllmann (1862), Suite gothique – Toccata
Debussy (1862), Prélude à l’après-midi d’un faune
Strauss (1863), Ainsi parlait Zarathoustra
Satie (1866), 3 Gymnopédies, 6 Gnossiennes
Rachmaninoff (1873), Concerto pour piano numéro 3
Bartók (1881), Concerto pour orchestre
Stravinski (1882), Sacre du Printemps
Prokofiev (1891), Concerto pour piano numéro 2
Poulenc (1899), Concerto pour 2 pianos
Khatchatourian (1903), La danse du sabre
Chostakovitch (1906), Valse numéro 2
Langlais (1907), Incantation pour un jour saint
Messiaen (1908), Quatuor pour la fin du temps
Barber (1910), Adagio pour cordes
Corea (1941), Children’s songs
Conclusion
Je me suis parfois senti limité lors de la rédaction de cette liste car certains compositeurs en mériteraient une à eux-seuls (Bach, Mozart, Beethoven, etc…).
Joyeux Noël 2014 !
N’hésitez pas à compléter cette liste en proposant d’autres compositeurs en commentaires.
Laurent,
quelle belle liste, même si, pour ma part, je m’arrête à Mozart. Les plus « contemporains » rompent brutalement avec la recherche de la béatude, essence même de la Renaissance, puis du Baroque.
J’aurais volontiers inséré Thomas Tallis et Josquin Desprez, qui ont vraiment marqué leur temps.
Je n’aurais pas choisi Orfeo pour illustrer Monteverdi. Ses Vêpres à la Vierge Marie, qui est une oeuvre absolument magistrale, aurait été celle de mon choix.
La grande époque française, injustement méconnue « à cause » de la toute puissance de Lully regorge pourtant de très grands compositeurs. Je suis surpris du choix de Marais alors que l’illustre Charpentier a – d’après moi – surclassé tous ses contemporains, notamment avec des soronités très originales. Son Te Deum interprété par Michel Corboz est le disque que j’ai le plus écouté (juste avant les Vêpres de Monteverdi).
Je suis en tous cas heureux de voir que nous partageons également l’amour de la grande musique !
Boris
Bonjour Boris,
Merci pour ton retour enrichissant. Tu as raison de souligner qu’il y a de grands absents dans cette liste.
A la lecture de ton message, j’ai été surpris que tu t’arrêtes délibérément à Mozart en raison d’un critère esthétique: chercher la béatitude dans la musique. Ce même type d’argument pourrait d’ailleurs également est objecté à ma liste. Pourquoi ne pas trouver dans cette liste du jazz, du rock, du heavy metal ou des œuvres non-occidentales, etc…
De mon côté, je cherche plutôt une combinaison d’éléments parfois contradictoires que je pense a priori pouvoir retrouver à toute époque:
* Un système original sur les dimensions horizontale (rythmique) et/ou verticale (harmonique).
* Une consistance logique/mathématique/esthétique dans l’œuvre.
* Une résonnance entre l’œuvre et moi-même (critère subjectif et arbitraire…)
* Un compositeur qui a atteint ou dépassé dans son œuvre, les objectifs ambitieux qu’il semble s’être fixés.
C’est pour ces raisons que j’apprécie particulièrement Bach, Beethoven, Bartók, Prokofiev, Stravinski, Messiaen, Ligeti ou Thelonious Monk (pour sortir des limites de ma liste initiale) malgré des différences radicales et une diversité, de mon point de vue génératrice de richesse.
Si cette liste permet de t’ouvrir à d’autres possibles, elle aura dépassé son objectif.
Cordialement,
Laurent
Laurent,
je ne m’arrête pas à Mozart sur des critères techniques. L’émotion musicale ne s’explique pas, elle ne fait que se ressentir. Et malheureusement, je ne ressens aucun plaisir à écouter des musiques de Bartok, ni même, dans une moindre mesure, de Beethoven. Elles sont pour moi compliquées et accessibles seulement aux initiés (à la manière de la peinture contemporaine).
En revanche, je sais que les compositeurs de l’époque Renaissance et Baroque s’éppliquaient à créer une musique spirituelle pour toucher l’âme, à travers des sonorités pures et de grande beauté. Et chez moi, ça marche.
Cordialement,
Boris