Archives de catégorie : Questions des Lecteurs

Question des lecteurs : Quel impact et quelles évolutions possibles, si les taux de la BCE sont relevés à horizon 3 ans ?

Voici la question que nous posait, il y a quelques jours, un lecteur à propos de l’obligation PCAS.

Que ce soit pour cette obligation ou pour les actions que nous avons en portefeuille, ce qui nous importe, c’est ce que l’on obtient « à la fin du parcours ».

Ainsi, pour l’obligation PCAS, que la BCE relève ou abaisse ses taux d’intérêt, que l’euro s’effondre ou le yen s’envole, que l’inflation soit galopante ou la déflation déprimante, ce qui nous importe, c’est que PCAS soit capable de nous rembourser notre dû le 31/12/2012. Et notre dû, c’est un capital de 600 euros que nous avons payé 400. Et que la société nous verse également les intérêts trimestriels auxquels nous avons droit.

Qu’entretemps, le cours de l’obligation ait été divisé par deux en raison d’une hausse fulgurante des taux de la BCE nous importe peu (sauf si cet évènement avait un impact négatif sur la capacité de PCAS à honorer ses obligations).

En réalité, nous raisonnons exactement de la même manière avec les actions que nous détenons : que le cours de l’action arrive un jour à la valeur que nous avons calculée suffit largement à notre bonheur. Que pour y parvenir, le cours doive préalablement s’effondrer nous laisse aussi froids qu’un crotale dans le désert de Sonora.

Une autre manière de l’exprimer ici.

Question (ou plutôt réflexion) de lecteurs

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De temps à autre, certains lecteurs nous font la réflexion suivante : « Vous avez certes un rendement époustoufflant mais vous avez eu la « chance » de commencer votre portefeuille dans un « creux du marché ».

Bien évidemment nos lecteurs assidus savent déjà ce que nous pensons du « timing de marché ».

Nous allons cependant illuster cette théorie au moyen d’un exemple simple : celui de notre portefeuille.

Tout d’abord nous n’avons pas choisi le moment où nous allions investir. Nous avons choisi d’investir dans des sociétés sous évaluées et il se fait que le marché fourmillait d’occasions au moment où nous avons démarré. C’est d’ailleurs le raisonnement que nous tenions à l’époque : nous n’avons pas écrit  » la bourse est au plus bas : c’est le moment d’investir » mais bien « Aujourd’hui, il semble que ces opportunités disparues fassent leur réapparition. C’est sur base de ce constat que notre club a été fondé« .

Ensuite, nous n’avons pas investi « au plus bas du marché » à proprement parler : le portefeuille a démarré le 24 Novembre 2008. A ce moment, le marché représenté par le S&P 500 est à 851.81 points. Le fort de cette crise (en terme boursier) se situera en fait le 9 mars 2009 à 676 points. Soit 21% plus bas que le 24 novembre 2008 … et à ce moment-là le portefeuille affichait déjà +17.71%.

Cet exemple exprime de manière lumineuse l’absurdité de toujours attendre le creux, le plus bas des marchés quand on investit dans des sociétés car si nous avions attendu le creux et que nous avions eu la science infuse de savoir que ce creux aurait pour date le 9 mars 2009 : nous aurions donc pu, avec fierté et en bombant la poitrine, vous annoncer que c’est au plus bas des marchés que nous avons investi … mais nous aurions payé le même portefeuille « Daubasses » 17% plus cher !
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Double question des lecteurs : Que pensez – vous des screeners ? Est-il possible de créer un portefeuille de « Daubasses » avec une base de données ?

Sans ambages, nous répondons oui à la deuxième question et s’il n’avait pas eu la première, nous aurions pu vous présenter sur ce blog la plus courte réponse à une question d’un de nos lecteurs.

En essayant de vous expliquer ce que nous pensons des « screeners », nous voulons surtout vous faire partager, un peu de notre expérience et attirer votre attention sur les pièges qu’il convient absolument d’éviter, pour ne pas multiplier les déconvenues …

Il s’agit de vous présenter notre « liste de stupidités » pour reprendre une expression assez savoureuse de Charlie Munger, le comparse de Warren Buffett .

Avant d’entrer dans le sujet proprement dit, nous vous rappelons que nous avions déjà abordé le sujet, dans un petit commentaire humoristique : « Chasser la daubasse : c’est quoi au juste ?», sans toutefois entrer dans les détails comme nous allons tenter de le faire ici.

Vous faire partager notre expérience, c’est d’abord revenir brièvement sur notre manière de travailler, pour traquer cette fameuse daubasse.

En réalité, depuis le lancement de notre portefeuille, nous avons travaillé sur base de deux types de supports différents.

1. Notre première manière de travailler, c’est en quelques sorte du direct, avec deux catégories, les sociétés US et les sociétés hors US. Pour les sociétés US, le Site Yahoo reste notre préféré, avec un détail des secteurs et des listes de sociétés ou nous trouvons quelques paramètres … Pour nos recherches, nous nous basons sur le paramètres Price / Book Value et nous consultons toutes les « Sec Filing » des société qui ont un Price / Book Value inférieur à 0.80…..Vous trouverez ces détails ici.

Pour les sociétés hors US, nous travaillons directement sur le sites des bourses, qu’ils s’agissent d’Euronext, Deutche Boerse ou encore de L’OMX- Nasdaq, pour les bourses scandinaves, nous repérons les sociétés dont le cour à chuté de plus de 45% et consultons les bilans officiels.

Cette manière directe de travailler qui est bien évidemment la plus laborieuse et aussi la plus chronophage, nous a permis de découvrir au moins 85 % des « daubasses » de notre liste actuelle.

2. Notre deuxième support de travail, ce sont les bases de données payantes. Nous avions pensé après avoir constitué en grand partie notre liste de daubasses, que ces screeners payants allégeraient la somme générale de travail tout en permettant de renouveler facilement notre liste daubasses …

En fait, nous nous sommes trompés sur le sujet. Car il est toujours nécessaire de vérifier les bilans de la société.

Ces bases de données payantes nous ont permis de débusquer environ 15% des « daubasses » de notre liste. Malgré cela, nous sommes décidés à ne plus renouveler nos abonnements à leur date anniversaire.

 Quelles sont les « erreurs » à éviter si vous êtes tentés de traquer la daubasses par vous-mêmes que ce soit au travers d’une base de données payantes ou un screener gratuit ?

La voici donc notre « liste de stupidités » :

1. Le premier point à vérifier avant de vous abonner, c’est les modes de calcul mis en place. Plus vous exigez des calculs précis, plus le screener générera des erreurs par rapport à vos exigences.

Avec nos propres critères de calcul, comme la solvabilité, un point que nous jugeons essentiel, par exemple ou la Valeur d’Actif tangible Net qui constitue notre seuil de vente et pour laquelle nous déduisons des fonds propres le goodwill, les actifs incorporels et les taxes différées, nous devront systématiquement consulter le bilan de la société.

.Sans parler de notre ajustement sur le taux de rotation des stocks et la durée d’acquittement des créances commerciales qui nous a souvent permis d’éliminer des sociétés, voir d’attirer notre attention sur ces points. De nombreuses sociétés ont par exemple été retirées des listes, lors de la dernière mise à jour, sur ces deux derniers ajustements. Et aucun screener ne peut faire le travail sur le bilan à votre place …

De même, si vous travaillez avec un système de décote automatique, comme par exemple une décote de 50% sur le stock et 30% sur les créances, vous devriez également ajuster les valeurs par vous-même.

Donc bien cerner le type de calcul que vous propose un screener vous permettra de bien comprendre ce que vous devez ajuster vous même à partir du bilan.

2. Il arrive que la base de données ne soient pas tout-à-fait à jour et propose une valeur net-net à partir d’un bilan trop ancien que pour vous donner des chiffres fiables. Certaines sociétés « traînent la patte » pour leur publication. On en trouve pas mal sur les marchés Us type Pink Sheet et sur les marchés libres européens. Vérifier de quel bilan sont tirés les chiffres est indispensable avant d’aller plus loin.

3. Vous trouverez également de simples erreurs de calcul au niveau du nombre d’actions émises.

4. Evidemment, les screeners et bases de données proposent toutes les sociétés inscrites sur une bourse. Mais il arrive que parmi celles-ci se trouve de sociétés qui n’ont plus été négociées depuis plusieurs semaines. Celles-ci sont donc en général pratiquement impossibles à acheter. Vous devrez donc une nouvelle fois vérifier les volumes d’échanges de la liste proposée par le sceener.

5. Il y a enfin des sociétés dont le bilan est introuvable, c’est très souvent le cas de sociétés étrangères russes, indiennes ou chinoises cotées en ADR, sur le marché américain ou anglais. Sans un bilan disponible pour vérifier un minimum d’information, il est à notre avis très dangereux de se lancer dans un achat sur ce type de société.

6. Une des grosses lacunes des bases de données qu’elles soient gratuites ou non réside dans le nombre d’actions pris en compte pour le calcul de la valeur d’actif net-net par action.

Les actions préférentielles, les actions convertibles ou encore deux type d’actions souvent appelées A et B aux valeurs nominales différentes et droits de vote différents, voir encore les stock-options de la direction sont souvent des écueils inévitables pour les screeners qui génèrent des valeurs d’actif net-net erronées et qui vous obligent à vérifier une nouvelle fois dans le bilan de la société.

Ainsi, dans nos propres calculs, nous ajoutons généralement au nombre d’actions ordinaires du capital social, le nombre d’actions privilégiées, le nombre d’actions convertibles, avant, exercice ou conversion. Nous tenons compte également des actions B quand c’est le cas. Pour les stock-options, nous jetons toujours un oeil sur la dilution qui doit rester raisonnable. Dans le cas contraire, ces stock-options sont ajoutées.

Nous ne faisons cependant pas cet ajout de manière systématique. En effet, il arrive que des actions convertibles émane d’une émission obligataire reprise par exemple dans l’endettement à l
ong terme : soustraire alors de l’actif à court terme, l’endettement total et ensuite diviser par le nombre d’actions du capital social augmenter d’une nombre de warrant ou de bons de souscription se rapportant précisément à ces dettes, c’est tenir compte deux fois de ces action convertibles !

Il arrive aussi que certaines actions préférentielles donnent à leur détenteur le droit de « se payer sur la bête » avant les actionnaires ordinaires en cas d’OPA ou de liquidation jusqu’à hauteur d’une certaine somme. Ici aussi, le chasseur de daubasses intelligent devra repérer le piège (ou « value trap » pour reprendre l’expression de notre ami Richard dans un précédent commentaire).

Après ce petit exposé de nos « stupidités » vous aurez compris, cher lecteur, que tout type de screener est une excellente source d’inspiration, ni plus ni moins et que la vérification dans le bilan s’avère obligatoire pour sélectionner une société net-net.

Mais ce raisonnement est encore plus vrai pour les sociétés cotant sous leur VANE car la vraie valeur des actifs de ces sociétés est encore mieux dissimulée au bilan et cette valeur-là, aucun screener ne vous la fera découvrir à partir d’une formule automatique.

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Question des lecteurs : pourquoi une société comme "Les Nouveaux Constructeurs" ne se trouve-t-elle pas dans votre portefeuille ?

La société « Les Nouveaux Constructeurs » aurait pu, en terme de sous évaluation, largement faire partie de notre portefeuille au moment de sa création et encore à l’heure actuelle, elle reste sous évaluée (même si la hausse du cours a fortement réduit cette sous évaluation).

Ce qui nous a empêché d’acquérir cette entreprise, c’est son endettement élevé.

Comme vous le savez, notre méthode est basée sur des critères très stricts : non seulement nous exigeons une forte sous évaluation par rapport à son fond de roulement net (ou VANN) ou la VANE mais nous exigeons également une solvabilité élevée.

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