Archives de catégorie : Questions des Lecteurs

Triple question des lecteurs

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1. Pourquoi avez-vous une attitude aussi « bullish » ?
2. Ne craignez-vous pas une correction des marchés à court ou moyen terme ?
3. Ne serait-il pas temps de sécuriser vos plus-values ?

Tout d’abord un petit rappel : le portefeuille de ce blog est le portefeuille réel de notre club d’investissement. Ce qui signifie qu’il est détenu en « co-propriété » par plusieurs membres. Afin d’éviter des discussions et d’éventuelles tensions, nous avons convenu, à l’origine, de rester investis tant que nous trouvons des sociétés sous évaluées et ce, quelque soit la valorisation globale des marchés d’actions. Pour l’instant, nous disposons toujours de très belles daubasses dans notre pipe line et donc, nous continuons à acheter sans aucun état d’âme.

Ceci n’empêche pas, chacun des membres, pour son portefeuille personnel, de dégager ou non des liquidités en fonction de ses propres objectifs ou de sa propre stratégie.

Répondons à présent à vos questions :

1. Nous n’avons pas une attitude bullish ni d’ailleurs une attitude bearish pour la simple raison que nous nous refusons de tenter de deviner le sens du marché : nous achetons des sociétés sous évaluées tant qu’il y en a sur le marché et restons liquides si nous n’en trouvons pas. Les maîtres Graham et Buffett ne préconisent d’ailleurs pas autre chose («Nous sommes convaincus que si l’investisseur intelligent s’efforce de faire du timing de marché, il finira dans la peau d’un spéculateur et aura des résultats de spéculateur» B. Graham) et nous ne voyons pas pourquoi nous devrions nous estimer plus intelligents qu’eux.

2. Une correction à court ou moyen terme est très possible … tout comme une poursuite de la hausse des cours. En fait, nous n’en savons rien et sommes tout-à-fait incapables de répondre à cette question. La seule chose dont nous sommes certains, c’est qu’il existe encore un grand nombre de sociétés que Mr Market ne valorise pas à ce que nous estimons être un juste prix. Quant à savoir quand il les valorisera correctement, c’est une autre histoire …

3. « Sécuriser des plus-values » ? : En conservant nos positions actuellement, nous sommes conscients que nous restons exposés aux humeurs du marché. Une chute des bourses se répercutera forcément sur la valeur de marché de notre portefeuille … mais pas sur sa valeur intrinsèque. Vous savez d’ailleurs ce que nous pensons de la volatilité des marchés

A défaut de pouvoir prédire le « sens des marchés », nous avons plus que jamais la conviction que la meilleure manière de « sécuriser nos plus-values » reste, sur le long terme, de détenir un dollar de valeur pour un demi-dollar d’investissement. Pour le moment, avec un rapport cours/valeur d’actif net tangible global de 200 %, notre portefeuille nous permet même de détenir un dollar de valeur pour 0,33 dollar d’investissement…

Question des lecteurs (5) : pourquoi traitez-vous de l’investissement avec autant de légèreté ?

Il est vrai, cher lecteur, que nous avons décidé d’adopter, souvent mais pas toujours, un ton léger pour vous expliquer notre philosophie d’investissement.

Est-ce à dire que nous traitons de l’investissement avec légèreté ?

Pas du tout : il nous semble possible d’effectuer un travail sérieux sans se prendre au sérieux.

La bourse nous semble être, par excellence, le terrain de jeu favori du « frimeur ». Le net en général, et les forums boursiers en particulier, fourmillent de « rois du trade » ou de « supers investisseurs » qui n’ont jamais perdu, sont sortis au plus haut, rentrés au plus bas, avaient tout prévu, tout planifié.

Malheureusement, cher lecteur, ce n’est pas notre cas. Nous vous l’avouons, honteux et confus : nous n’avions pas anticipé la crise qui nous a frappé de plein fouet et l’ampleur de la chute qui s’en est suivi.

Cette leçon, reçue il est vrai sous forme de giflle magistrale, nous fut très bénéfique. Ramenés par Mr Market à beaucoup plus d’humilité, nous avons dû réfléchir pendant toute la descente aux enfers à ce que nous avions « foiré » afin de repartir plus vite, plus forts.

Benjamin Graham lui-même a perdu beaucoup lors du crash de 1929 mais il en a profité pour « inventer » l’investissement dans la valeur et l’investissement dans les « fond de roulement net« . Plus modestement, nous avons tenté de suivre l’exemple du maître mais, contrairement à cette fripouille de Ben, nous n’avons rien inventé. Nous avons juste compris que l’investissement le moins risqué en bourse était celui pour lequel le marché n’attend plus rien et anticipe le pire et surtout, plus que tout, que c’est le prix qui devait guider nos décisions.

Notre corps couturé des cicatrices reçues lors de la bataille boursière 2007-2008 nous rappelle en permanence une chose : l’investissement en actions est une perpétuelle remise en question … et l’auto dérision que nous utilisons de temps à autre sur ce blog est une autre manière de ne pas l’oublier.
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Questions des lecteurs (4) : Comment appréhender les éventuels pertes d’un portefeuille investi en devises étrangères ?

Il est vrai, cher lecteur, que la plupart des investisseurs ont généralement peur d’un effet devise négatif qui pèserait substantiellement, sur le rendement de leur portefeuille au point de réduire leur champ d’investigation et d’investissement à la seule zone Euro.Nous pensons, par contre dans notre petit groupe des « Daubasses selon Ben Graham » que cette peur et cette réduction du champ d’investigation signifie que l’on se prive d’investissement intéressant et des plus-values qui vont avec.

Nous vous proposons donc nos propres réflexions sur ce sujet.

Investir dans une devise étrangère requiert selon nous impérativement une décision de long terme. Et nous pensons que le long terme c’est au minimum 10 ans. Quand nous évoquons le long terme, nous ne pensons pas à un support précis, ni société, ni obligation, ni un autre support en particulier, mais plutôt à une poche, voir à un compartiment devise étrangère.

Décider d’investir en Dollar US, en Livre Sterling, en Franc Suisse ou dans d’autres devise, pour un investisseur de la zone Euro, cela signifie d’une part qu’il est donc impératif de penser à rester investi dans la devise au moins 10 ans et dans cette perspective de choisir un marché qui offre pendant cette période de temps des opportunités d’investissement suffisante.

Pourquoi finalement cette idée de long terme dans la devise ? Continuer la lecture de Questions des lecteurs (4) : Comment appréhender les éventuels pertes d’un portefeuille investi en devises étrangères ?

Question des lecteurs (3) : pourquoi avez-vous une aversion aussi marquée pour la macro économie ?

Il est vrai, cher lecteur, que nous n’abordons que très à la marge l’environnement macro économique sur ce blog, ce qui ne signifie pas que nous éprouvons une aversion profonde pour ce domaine, loin de là.

Simplement, il s’agit d’une matière qui se trouve largement au-delà de notre modeste cercle de compétences et qui, pour nous, constitue plus une source d’incertitudes et d’angoisses que d’inspiration et d’aide à la décision.

C’est pourquoi, dans nos décisions d’investir, nous nous concentrons sur ce que nous comprenons : le prix payé pour acquérir une entreprise. Et le seul signal de vente ou de sortie du marché que nous osons relever, c’est celui qui nous est donné par le fait qu’il n’y a plus de sociétés sous évaluées.

Néanmoins, nous visitons très régulièrement deux excellents blogs édités par des auteurs bien plus compétents que nous en la matière.

Tropical Bear tenu par Loïc Abadie qui a eu le « flair » bien avant tout le monde de prévoir la terrible récession qui nous frappe actuellement. Résolument baissier sur le long terme et envisageant d’exécrables scénarios économiques et une déflation prolongée, ce blog est assez critique sur les politiques de déficit passées et présente tenue par les états, Etats-Unis en tête.

Le blog à Lupus qui constitue une véritable mine d’informations financières mises en musique par une plume acérée le tout sur fond d’opinion plutôt bullish.

Il s’agit de deux blogs aux avis très tranchés et diamétralement opposés. Malgré leur approche très « top down », leurs auteurs ne négligent pas pour autant l’investissement dans la valeur … ce qui n’est, vous vous en doutez cher lecteur, vraiment pas pour nous déplaire.

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