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Question des lecteurs : Ne serait-il pas judicieux de conseiller à vos lecteurs d’attendre de nouveaux points bas avant de nouvelles entrées ?

Nous copions ci-dessous la question que nous a posée par mail l’un de nos abonnés et ensuite, la réponse que nous tentons d’apporter.

« Bonjour,

 Je suis un fervent adepte de votre approche sur le fond, mais j’aimerai vous challenger sur quelques points :

 Nous sommes en période de forte volatilité depuis 2008. Vous avez constitué bon nombre de lignes de votre portefeuille sur une période où les cours ont été bas de oct 2008 à mars 2009.

 Vous avez tiré les bénéfices de ces entrées sur le dernier trimestre 2009 et le premier 2010. Quand on regarde vos lignes depuis le T2 2010, on s’aperçoit que les performances sont faibles voire négatives… normal le marché est en train de se retourner.

 Etes-vous en mesure de produire la rentabilité de votre portefeuille hors acquisition faites sur les points bas ?

 Ne serait-il pas judicieux de conseiller à vos fervents lecteurs d’attendre de nouveaux points bas avant de nouvelles entrées ?

 De mon point de vue, il est dangereux actuellement d’entrer en actions…

 Cordialement »

Tout d’abord un rappel de routine mais qui répond à votre dernière question : nous disons ce que nous faisons, pourquoi nous le faisons mais ne disons pas ce que vous devez faire et, quoi que nous pensions, nous ne conseillerons jamais à personne de rester à l’écart des actions… ni  d’y investir d’ailleurs.

Nous sommes évidemment entièrement d’accord avec vous : il est préférable d’investir sur « des points bas ». On peut même dire qu’il s’agit d’un truisme.

Le problème, c’est de le trouver ce fameux « point bas » : y sommes-nous à l’instant où nous écrivons ces lignes ? Le trouverons-nous dans une semaine, trois ans, dix ans ? Pour notre part, vous connaissez notre philosophie d’investissement : nous investissons dans des supports sous évalués et nous abstenons dans le cas contraire. Nous avons souvent insisté sur le fait que nous sommes incapables de prédire le sens du marché.

Il y a évidemment des périodes au cours desquelles nous avons sous-performé le marché. Il y en aura d’autres et elles pourraient même durer très longtemps. Mais nous sommes persuadés qu’à long terme, notre approche nous permettra de générer des rendements supérieurs et appréciables.

A notre connaissance, il n’existe aucun investisseur capable de surperformance chaque trimestre pendant une longue période… sauf peut-être un certain Madoff . C’est d’autant plus vrai pour nous que, volontairement, pour le portefeuille du club, nous n’utilisons aucun instrument de couverture.

D’ailleurs, nous avons déjà exposé notre avis sur la volatilité : ce qui importe pour nous, c’est le résultat final obtenu par notre investissement.  Que pour y parvenir, nous devions passer par une case -50% ou -60% importe peu… si la rentabilité finale est au rendez-vous.

Rappelons aussi que nous n’avons pas investi « au plus bas » (le portefeuille a été initié le 24/11/2008 et le plus bas du S&P 500 s’est situé 21 % plus bas et 3 mois et demi plus tard) mais bien « à une période où il était possible de trouver un grand nombre d’actions sous évaluées ».  Aujourd’hui, leur nombre s’est raréfié (mais il y en a toujours et la plupart des sociétés qui composent notre portefeuille répondent à cette définition) et nos lecteurs/abonnés peuvent constater que nous diversifions nos supports d’investissement non plus en achetant des sociétés sous évaluées mais bien en vendant des assurances sur des sociétés sous évaluées (nous pouvons vendre ces assurances assez cher grâce à la volatilité actuelle, plutôt élevée).

Sur le fait de rester à l’écart des marchés, nous vous renvoyons aussi à cet article qui expliquait la manière dont nous raisonnons.

Nous voudrions néanmoins attirer l’attention de nos lecteurs sur les dettes des états, problème bien réel et conséquent s’il en est. Couplé au vieillissement de la population occidentale, il est certain que ce phénomène aura une incidence sur l’évolution future des marchés. La grande question est évidemment : laquelle ?

Comme vous le savez, nous estimons que ces considérations macro économiques sortent largement de notre cercle de compétence. Des investisseurs et économistes bien plus compétents que nous divergent d’ailleurs sur les conclusions à tirer de la situation actuelle : certains parlent de déflation, d’autres d’hyper inflation ou de stagflation. Il y en a qui préconisent de rester totalement liquide, d’autres d’acheter massivement des matières premières et nous en avons même lus récemment qui étaient partisans d’un investissement massif en actions. Et chacun avance des arguments qui, pris individuellement, tiennent parfaitement la route.

Pour illustrer toute la difficulté de prendre les bonnes décisions en fonction des prévisions macro économiques, nous retranscrivons ici une  petite devinette posée par Pirtroll, un forumeur de Boursorama.

«J’étais à une présentation de sicav ce midi par un gérant très connu, qui nous a proposé une tite devinette.

3 Pays : France, Chine, Suisse.

3 taux de croissance sur 17 ans : 10%/ 1,7%/1,4%.

3 perfs de placements pour un boursicoteur qui aurait investi il y a 17 ans dans chacun de ces pays, sur l’indice du pays : + de 200%, 111% et -35%

Reliez chaque pays à son taux de croissance, et au taux de PV du boursicoteur investisseur. »

……….

Et la réponse est :

« Suisse : 1,4% de croissance, +200% en bourse.

France : +1,7%, +111% bourse

Chine : 10% de croissance annuelle, -35% en bourse en 17 ans. »

Cet exemple est  bien la démonstration éclatante, selon nous,  de la problématique que nous venons d’exposer : celui qui aurait pronostiqué le taux de croissance exact de chacun de ces pays aurait-il, malgré tout, investit sur le pays présentant la plus faible croissance alors qu’il s’agit aussi de celui qui a  généré le meilleur rendement boursier ?

Face à ces divergences, nous nous en tenons à ce que nous savons faire : acheter des supports sous évalués (parmi ceux sur lesquels nous sommes capables de mettre une valeur) et ne rien acheter si nous ne trouvons rien.

Tout ceci est évidemment notre opinion et la vôtre vaut largement la nôtre : peut-être d’ailleurs avez-vous raison au sujet de la « dangerosité des actions ». Pour notre part, nous maintenons que nous n’ avons aucun avis sur le sujet…

Pourquoi et comment nous avons investi dans BP bien que nous trouvions le cours actuel trop élevé …

Depuis quelques temps, nous suivons l’action BP en nous demandant si elle ne deviendrait pas une bonne occasion d’acheter une « blue chip pétrolière » à bon prix.

Le raisonnement que nous tenons pour acheter est le suivant : au 31/03, les fonds propres sont de 104.079.  Les intangibles représentent 12.675.  Les coûts maximaux que nous avons entendus citer concernant la catastrophe pétrolière tournent autour de 50.000.  Avant Impôts, la société génère un bénéfice de +/- 25.000. Continuer la lecture de Pourquoi et comment nous avons investi dans BP bien que nous trouvions le cours actuel trop élevé …

Investir dans la valeur, un exercice facile : il « suffit » d’acheter sous la vraie valeur

Nous revenons sur une réflexion que notre ami Stéphane faisait à l’occasion de cet article.

Il nous disait : « Ce qui me gène le plus dans votre « philosophie » d’investissement, c’est qu’elle repose sur le fait qu’un cours de bourse se rapprocherait d’une vérité mathématique. Hors, je suis intimement convaincu que la bourse n’a aucun rapport avec une quelconque réalité (ni en macro, ni en micro). »

Bien évidemment, nous ne pouvions souscrire à cette opinion même si nous la respectons.  Nous répondions alors : « nous sommes convaincus qu’un cours de bourse sur le long terme aura tendance à rejoindre la « vraie » valeur de l’entreprise. Au cours de la période, il y aura soit des exagérations à la hausse ou des exagérations à la baisse (dont les investisseurs « value » tenteront de profiter) mais à un moment ou à un autre, le cours de l’action passera par la valeur économique de l’entreprise. »

Ce graphique de Morningstar tend à démontrer que notre raisonnement n’est sans doute pas tout-à-fait faux (cliquez sur « Max »).  Morningstar établit la « fair value » de la bourse américaine selon la méthode de « l’actualisation des flux de trésorerie futurs » de chaque société.  La période sous revue est effectivement un peu courte mais force est de constater que la bourse américaine, selon cette méthode, n’est jamais très longtemps ni fortement surévaluée ni fortement sous évaluée et que, régulièrement, les cours tendent à passer par cette juste valeur.

Nous pensons que ce graphique global peut très bien s’appliquer à chaque action prise individuellement.  Selon nous, la vraie « valeur » d’une entreprise suit une courbe peu volatile sur le long terme alors que sa valeur boursière fluctue énormément sur le moyen terme (précisons que par « moyen terme », nous entendons des périodes de 3 ou 4 ans et que le long terme se situe au-delà des dix années).  Il n’empêche que ce graphique de Morningstar tend à confirmer notre postulat selon lequel la volatilité des cours est une excellente alliée pour l’investisseur dans la valeur qui peut profiter de ces fluctuations de moyens termes pour surperformer la bourse sur le long terme.

Et finalement, plutôt que de « mouiller son doigt » pour tenter de déterminer la direction du vent, se baser sur la valeur nous semble rester, plus que jamais, la meilleure manière d’investir.

Investir dans des actions dites « de qualité » quand on est chasseur de daubasses (2) … grâce aux options.

Nous vous sentons haletant et bouillonnant cher lecteur, quant à la réponse à notre questionnement de la semaine dernière : comment investir dans des actions « à franchise » sans être tenté de payer le gros prix ?  Voici la manière dont nous y avons répondu pour nos portefeuilles personnels.

Tout d’abord, petit rappel : c’est quoi une option ?

Une option consiste en un droit d’acheter ou de vendre un actif à une date fixée dans le futur à un prix convenu à l’avance.

Généralement, l’acheteur d’option poursuit deux buts :

–         Soit utiliser l’effet de levier que confère une option afin de spéculer.  Par exemple, un investisseur lambda, appelons le Spéculoos estime que le cours de l’action X va augmenter. L’action X cote à 38 usd.  Il achète une option call (= droit d’acheter) sur l’action X, échéance dans 6 mois au prix de 40 usd.  En échange du droit d’acheter l’action X dans 6 mois à un cours déterminer, il paie à l’émetteur de l’option la somme de 1 usd.  A l’échéance, le cours de l’action X est monté à 45 usd.  Spéculoos peut acheter l’action X non pas à 45 mais à 40 grâce à l’option qu’il a achetée et revendre la revendre immédiatement sur le marché à 45.  Il a donc gagné 5 usd à partir d’un investissement initial de 1 usd.  Évidemment, ça aurait tout aussi bien pu « mal tourner » : le cours de l’action aurait pu stagner à 38 usd et dans ce cas, l’option de Spéculoos ne valait plus rien. Continuer la lecture de Investir dans des actions dites « de qualité » quand on est chasseur de daubasses (2) … grâce aux options.