Ancien édito : sommes-nous en situation de bulle ?

investir-dans-la-valeur-des-saucissesEn cette période de douceur estivale, l’équipe des daubasses prend
un peu de repos bien mérité.

Certes, entre barbecues et farniente, nous poursuivons notre traque incessante des plus belles daubasses.

Pour la partie rédactionnelle du blog, tout comme les années précédentes, nous avons plongé en apnée dans nos archives afin de vous proposer, cher(e) lecteur(trice), quelques anciens éditos de notre lettre mensuelle tels que nos abonnés ont pu les découvrir à l’époque.

C’est l’édito de la lettre de juin 2013 que vous allez retrouver ci-dessous. En fin d’article, vous trouverez les données actualisées à ce jour.

Excellente lecture !

Sommes-nous en situation de bulle ?

Devons-nous rester sur le marché ou nous couvrir ?

C’est le genre de question que, comme vous vous en doutez, ami(e) lecteur(trice), nous … ne nous posons pas.

Les traders nous parleront d’excès d’optimisme en analysant le VIX ou le EPCR.

Les suiveurs de tendance nous parleront de poursuite de la tendance haussière.

Les macro-économistes nous diront que la hausse des actions n’est pas en phase avec les données macro-économiques.

Pour notre part, et nous sommes absolument désolés de ne pas pouvoir vous éclairer sur ce point, nous n’avons aucun avis sur la question.

Mais nous pouvons néanmoins nous faire une idée du chemin qu’il resterait à accomplir par le marché pour atteindre des sommets d’exubérances joyeuses ou, au contraire, des profondeurs de morosités dépressives.

Pour ce faire, nous avons comparé la valorisation du S&P 500 pris dans son ensemble sur 4 périodes récentes : 2 périodes d’euphorie et 2 périodes de marasmes.

Les périodes d’euphorie pour commencer :

Le 31/03/2000, le S&P 500 était valorisé à :

5,06 fois la valeur comptable des entreprises qui le composent

1,77 fois ses ventes

Et présentait un rendement du dividende moyen de 1,15 %

Le 30/06/2007, le S&P 500 était valorisé à :

2,9 fois son price to book

1,52 fois ses ventes

Et le rendement du dividende était de 1,73 %

Passons maintenant aux périodes de creux :

Le 31/03/2003, le S&P 500 était valorisé à :

2,58 fois sa valeur comptable

1,25 fois ses ventes

Et le rendement du dividende était de 1,82 %

Le 31/03/2009, le S&P 500 était valorisé à :

1,78 fois sa valeur comptable

0,80 fois ses ventes

Et le rendement du dividende était de 3,15 %

Après avoir fixé ces 3 bornes, nous pouvons à présent établir les valorisations actuelles de l’indice large de la bourse américaine (NDLR : il s’agit bien des valeurs au moment de la rédaction de cet article, soit fin mai 2013)

Nous avons :

2,51 fois la book value

1,53 fois les ventes

1,9 % de rendement des dividendes

Quelles conclusions pouvons-nous en tirer ?

Eh bien que pour atteindre les sommets de valorisation de mi-2007, l’indice américain devrait gagner encore 9 %.

Pour atteindre le sommet de valorisation exceptionnelle de début 2000, il lui faudrait prendre encore … près de 52 % !

Comme on le voit, si les marchés veulent vraiment se montrer exubérants, nous sommes encore loin d’un sommet possible.

A contrario, les planchers de valorisation se situent 7 % plus bas pour celui de début 2003 et 38 % plus bas pour les valorisations de début 2009.

Etonnant n’est-ce pas que cette situation dans laquelle, contrairement au sentiment ambiant, nous sommes, en terme de valorisation, plus proche des excès baissiers que des excès haussiers ?

Nous pouvons donc voir, au travers de cette petite statistique sans prétention, que le marché peut tout aussi bien aller beaucoup plus haut que son niveau actuel, mais qu’il peut tout aussi bien descendre bien plus bas.

Vous voilà donc bien avancés … Une bien belle manière pour nous de ne pas nous mouiller … tout simplement parce que nous en sommes incapables.

En effet, fidèles à notre stratégie, nous avons décidé de nous concentrer uniquement sur ce que nous savons : la valeur patrimoniale des entreprises prises individuellement. Et nous nous penchons uniquement sur ces cas individuels sans tenir nullement compte d’un aspect global.

Nous procédons, sans précipitation et de manière méthodique, dans le respect de notre process, à des ventes dont le cours est arrivé « à maturité » et nous ne nous pressons absolument pas pour investir « à tout prix ».

C’est ainsi qu’entre le 15 mars et aujourd’hui, le niveau de liquidités disponibles pour le portefeuille de notre club est passé de 7,47 % à un niveau record pour nous de 12,5 %. Cet augmentation du cash ne s’est évidemment pas fait dans un but de market timing ou de prédiction « à la Roubini » (au fait, on n’en entend plus trop parler de celui-là). Juste des décisions basées sur la valeur et la volonté de maximiser nos marges de sécurité … Ce qui constitue pour nous le meilleur moyen de sécuriser un capital à long terme.

Ce qui ne nous empêche pas de poursuivre notre traque incessante, de continuer à analyser une multitude de cibles potentielles comme vous pourrez le voir dans la présente lettre avec deux sociétés qui sont bien positionnées sur nos radars …

 

*** Actualisation au 27/07/2016 ***

Aujourd’hui, le price to book du S&P 500 est de 2,9 , il cote à 1,92 X son chiffre d’affaires et le rendement sur dividende est de 2,05 %.  Sa valorisation commence donc à flirter avec le pic de 2007 mais, hormis le rapport cours/ventes, il reste à distance appréciable de la bulle 2000.  Pas plus qu’en 2013, nous n’en tirons vraiment des conclusions définitives.

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