Les sociétés que nous avons acquises pour constituer notre portefeuille sont très fortement sous évaluées, de cela nous avons la conviction.
Est-ce à dire que nous en retirerons un rendement appréciable ?
Pour répondre à cette question, nous devons nous demander quelle serait la somme que serait prêt à payer un acheteur pour l’ensemble de l’entreprise dans des conditions de marché normales.
A notre avis, le prix minimum que débourserait un acquéreur pour l’entièreté d’une de nos entreprises serait sa Valeur d’Actif Net Tangible (= VANT).
Nous avons vu dans un de nos billets d’analyse financière que l’actif net d’une société est représenté par la valeur de la totalité de son actif moins la totalité de ses dettes.
L’actif net tangible est une notion un peu plus stricte qui reprend la valeur d’actif net de laquelle on déduit les actifs « que l’on ne peut pas toucher » c’est-à-dire le goodwill et les immobilisations incorporelles.
Il s’agit donc d’une valeur très prudente. En effet, une autre approche serait d’analyser le prix que pourrait payer l’acquéreur d’une entreprise sans avantage compétitif particulier. Il s’agirait de la valeur de renouvellement de l’actif. Celle-ci est bien supérieure à la valeur d’actif net tangible.
Nous avons calculé la valeur d’actif net tangible pondérée de l’ensemble de notre portefeuille et rapporté cette valeur au coût d’acquisition de nos actions : la valeur d’actif net tangible est 4,5 X supérieur à nos prix de revient.
Nous avons ensuite estimé que 10 % de nos sociétés allaient disparaître et connaître la faillite. Nous avons également estimé que les sociétés « survivantes » allaient connaître en moyenne une baisse de la valeur de leur actif net tangible de 10 autres pourcents. Ces deux décotes laissent à notre portefeuille un potentiel d’appréciation de 266 % …
Il y a cependant un point que nous ne pouvons déterminer, c’est celui de savoir quand Mr Market connaîtra la fin de sa crise de maniaco-dépressivité.
- Sera-ce dans 20 ans ? Dans ce cas, notre rendement sera de 6,7 % par an
- Sera-ce dans 10 ans ? Dans ce cas, notre rendement sera de 13,9 % par an
- Sera-ce dans 5 ans ? Dans ce cas, notre rendement sera de 29,6 % par an
- Sera-ce dans 3 ans ? Dans ce cas, notre rendement sera de … 54 % par an.
Bon évidemment il faut prendre ce raisonnement « cum grano salis » : il ne s’agit que d’un scénario, nous avons une conviction raisonnable qu’il pourrait se dérouler de cette manière mais ce ne sont que les joyeux boursicoteurs d’un club d’investissement qui l’écrivent, pas Benjamin Graham ou Warren Buffett …
Bonjour !
Que conseillait Benjamin Graham quant a la valeur de vente ?
Nous ne nous rappelons pas avoir lu un passage traitant de ce sujet … mais nous ne prétendons pas connaître toute la bibliographie de Ben par coeur 🙂
Bonjour,
Dans l’article ci-dessous, vous expliquez que la valeur de vente correspondrait au minimum entre la VCB et la VCEE.
Comment se positionne alors la valeur d’actif net tangible par rapport aux deux valeurs précédentes ? Si tant est qu’une règle stricte existe, laquelle de ces trois valeurs prendre en compte comme seuil de vente ?
Merci par avance,
https://blog.daubasses.com/2010/05/17/les-methodes-de-valorisation-5-vcb-ou-vcee/
Bonjour Greg,
La VANT est un autre mode de calcul qui n’est pas la VCEE et encore moins la VCB. Pour notre part, comme vous le savez, c’est la VANT que nous utilisons comme « marqueur » de « notre » juste valeur pour l’investissement en daubasses.
Les autres modes d’évaluation qui ont été proposés dans la série de laquelle est extraite l’article que vous mentionnez l’ont été dans un but informatif pour nos lecteurs : nous n’avons évidemment pas la prétention d’affirmer que seules les modes d’évaluation que nous utilisons sont utilisables. Ils nous conviennent mais d’autres peuvent tout-à-fait convenir aux investisseurs « value ».