Mise en pratique d’une troisième approche value

Nous avons, dans nos watching list, plusieurs jolies sociétés relativement bon marché.  Mais vous nous connaissez, cher lecteur : « relativement bon marché », c’est trop cher pour nous.

Malgré tout, certaines d’entre elles nous font de l’oeil et l’affaire nous semble bien tentante. L’une d’elles en particulier a retenu toute notre attention.  Il s’agit d’une société qui n’a jamais généré de perte depuis son introduction en bourse et qui présentait même régulièrement, jusqu’il y a 3 ans, un ROE de +/- 15 % avec une décote substantielle sur ses fonds propres.

Malheureusement, au cours actuel, Mr Market valorise cette société +/- 25 % au dessus de sa  VANN et 10 % au dessus de sa VANE.

 

De l’intérêt des options put

C’est alors que notre opération « BP » nous a donné l’idée de vérifier s’il était possible d’émettre des options à des prix d’exercice nous convenant. Et bingo, il en existe bel et bien.

Comme vous pouvez le constatez sur la situation hebdomadaire de notre portefeuille, nous avons finalement émis quelques options put sur cette société.  A l’échéance (en janvier 2011), nous aurons deux possibilités :

1. le cours est supérieur au prix d’exercice et nous aurons, grâce à la prime encaissée obtenu un rendement de +/- 12 % en 7 mois sur le capital bloqué

.
2. le cours est inférieur au prix d’exercice, nous sommes donc exercés et payons nos actions au prix d’exercice moins la prime encaissée pour la vente de nos options et aurons obtenu les actions de cette belle petite société avec une marge de sécu de 33 % sur la VANE et à moins du  tiers de la valeur des actifs net  tangibles : pas mal pour une société rentable.

 

Conclusion

Dans le contexte actuel de marché qui ne nous semble ni cher ni bon marché, les émissions d’options telles que nous les pratiquons nous semble une belle alternative à l’investissement direct en action.  Elles nous permettent d’acquérir des sociétés avec des marges de sécurité attrayante en cas de correction boursière et, en cas de poursuite de la hausse, cette stratégie nous permet de « doper » le rendement de nos liquidités.

Accessoirement, elle nous permet également d’exposer à nos lecteurs, après les « net net » et les « net estate », une troisième voie pour l’investissement en « daubasses ».

Bien évidemment, nos abonnés sont tenus au courant en « temps réel » de ces opérations.

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9 réflexions au sujet de « Mise en pratique d’une troisième approche value »

  1. Belle pêche a priori. Sur le marché français ? américain ? Big cap ? Small cap ?

    Je crois que je vais finir par m’abonner à votre site… 😉

    à+
    Franck

  2. Bonjour,

    J’ai peur de mal comprendre. En gros, plutôt que d’acheter des vraies daubasses (au sens où leur cours est déjà décôté), vous émettez des options de vente pour acheter les-dites actions au cours où elles deviendraient des daubasses « authentiques ». Ce faisant, vous avez 2 scénarios :
    –> l’option n’est jamais exercée. Vous avez gagné le prix de l’émission, et avez « protégé » vos liquidités.
    –> l’option est exercée, vous achetez l’action à un prix que vous auriez payé si vous aviez les liquidités à ce moment précis.

    Pour moi l’espérance de gain doit être importante dans votre démarche. En effet, quel est l’intérêt de faire gagne-petit avec des options qui ne s’exercent pas tout en bloquant ses liquidités qui auraient pu servir pour saisir une opportunité offerte par Mr Market ? A part se dire qu’on a peut-être une chance de trouver une daubasse si le cours descend ?

    Vous faites travailler votre trésorerie, mais perdez de la liquidité, et prenez le « risque » de louper une opportunité. De plus, en cas de vraie et grave mauvaise nouvelle, vous êtes exposés, et jouez le rôle de l’assureur.

    Très bonne continuation à vous 😉

    Laurent

    1. Bonjour Laurent,

      Vous avez tout compris. C’est exactement ce que nous faisons. Par contre, notre perception n’est pas la même : nous pensons cependant que gagner 12 % en 7 mois sur des liquidités, c’est pas vraiment faire les « gagne petit » et il ne faudrait pas que la multiplication par 5 de notre capital de départ nous fasse perdre le sens des réalités …

  3. Bon point pour vous 😉 De plus je constate qu’il vous reste des liquidités suffisantes pour investir sereinement sur 2 ou 3 lignes.

    J’en profite pour vous harceler de quelques questions :

    1. Je suppose que la sélection de la société sous-jacente n’a pas été faite au hasard et que les collatéraux si l’option devait être exercée seraient plus que conséquents (je précise aux lecteurs que je n’ai pas accès aux contenus réservés aux abonnés), l’espérance de gain d’une telle opération est-elle plus importante que sur des daubasses un peu moins décôtées ? Question peut-être utopique, mais qui prend son sens avec les objectifs de cours que vous précisez avoir dans votre la description de votre méthode.

    2. En tant qu’actionnaire, vous arrive-t-il de participer aux assemblées générales des sociétés dans lesquelles vous investissez ? Vous arrive-t-il de changer votre mode de consommation pour soutenir les sociétés dans lesquelles vous possédez des parts ? Concernant le portefeuille des daubasses, j’aurai tendance à penser 100 fois non, vu que la décision d’achat n’est basée que sur l’analyse bilantaire, et que le « contenu » de la société (produits, notoriété, éthique) ne passe qu’au second plan. On peut aussi extrapoler cette question en vous demandant si vous vous refusez certains investissements pour des raisons éthiques. Cette question est finalement très personnelle !

    Merci pour le temps consacré à vulgariser vos pratiques, c’est enrichissant !

    Laurent

    1. Dans le cadre de ces émissions d’options, notre approche « valeur » revêt un double sens :

      1. que le prix d’exercice soit attrayant au regard de la valeur de l’entreprise et du potentiel de hausse. Comme précisé dans l’article, le potentiel théorique de hausse du cours de l’action en fonction de notre coût d’achat serait de X 3. Autrement dit, nous serions contents si nous étions exercés et contraints d’acheter l’action.
      2. que la prime offerte pour émettre l’action soit aussi attrayante : pas question de bloquer de l’argent pour encaisser une prime équivalente à 3 ou 4 % du montant bloqué. Il nous faut un rendement à 2 chiffres minimum.

      Lorsque nous achetons des daubasses, nous ne sommes pas vraiment des détenteurs d’entreprises mais bien de stocks, de créances ou d’immeubles. Nous ne participons pas aux AG (nous ne voyons d’ailleurs pas ce que nous pourrions y apprendre qui ne serait pas dans les rapports de gestion) et ne modifions absolument pas notre comportement de consomateur (d’ailleurs, en tant que consomateurs, nous avons accès à très peu de produits des entreprises que nous détenons).

      Concernant l’aspect éthique, c’est un point très personnel et chacun doit réagir en tant qu’individu et citoyen. L’objet de ce blog n’est pas politique et nous traitons donc de tout investissement dans des entreprises exerçant des activités licites.

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