Pourquoi une mauvaise nouvelle macroéconomique peut-être une bonne nouvelle pour le marché des actions ? … et, surtout, comment nous tirons parti de ce phénomène …

C’est la question à laquelle a tenté de répondre « Captain Economics », l’auteur d’un très bon  blog  didactique sur la macroéconomie que nous consultons de temps à autres.

Vous trouverez le détail de sa réponse dans cet article.

En gros, Captain voit trois explications rationnelles à ce constat :

1. La première,  c’est qu’une nouvelle peut effectivement être mauvaise (par exemple, le PIB a baissé de 1 % en base annuelle) mais elle peut tout autant être moins mauvaise que prévu (les économistes s’attendaient en fait à une baisse de 2 %).  Comme le marché anticipait un élément plus négatif, il « corrige le tir » en revalorisant les indices boursiers.

2. La deuxième explication part de l’hypothèse posée par notre « confrère » : la variation du  prix d’une action est fonction du niveau des taux d’intérêt, de la croissance attendue des bénéfices et de la prime de risque associée à la société en question.  En clair, plus les taux d’intérêt sont faibles, plus la valorisation des actions sera élevée.  De même, plus la croissance des bénéfices attendue est élevée, plus le prix à payer pour acquérir des entreprises sera élevé.

L’auteur expose donc que ces deux variables « s’opposent » l’une à l’autre : lorsqu’une nouvelle macro-économique tombe, si elle est bonne, le marché anticipera à la fois une hausse des taux d’intérêt (négatif pour le marché des actions) mais aussi une augmentation de la croissance des  bénéfices (positif pour le marché des actions) … et inversement si la nouvelle est mauvaise.  La valorisation du marché variera donc à la hausse ou à la baisse suivant que c’est la première option ou la deuxième qui  l’emporte dans la tête de ce maniaco-dépressif de Mr Market.

Vous noterez évidemment que l’équipe des daubasses ne peut que se désolidariser cette théorie : pour nous, la valeur d’une entreprise, ce sont les actifs qu’elle détient … et pi c’est tout ! Mais comme, ici, on parle de macroéconomie, force nous est de reconnaître que les joyeux boursicoteurs que nous sommes font plutôt figure d’anachronismes originaux et que « le marché » raisonne dans son ensemble selon le processus décrit ci-dessus … quoi que, parfois, l’irrationalité est poussée encore plus loin.

3. Enfin notre économiste au long cours expose une troisième explication : si les nouvelles macro-économiques  sont mauvaises, on peut supposer que les entreprises prendront des mesures drastiques pour améliorer leur rentabilité, la pression étant moindre en période de vaches grasses.  Le Captain compare ce phénomène à celui des parents d’un cancre qui vont lui imposer des cours particuliers afin d’améliorer ses notes scolaires, ce que ne seront pas incités à faire les parents d’un élève « moyen ».

« Mais pourquoi donc traitez-vous de macro économie sur votre blog ?  N’affirmez-vous pas que celle-ci n’est que de peu d’importance dans vos décisions d’investissement ?  Vous êtes parfois un peu déroutants … »

Absolument ami( e) lecteur(trice) : si nous vous avons exposé la théorie du Captain Economics, c’est parce que nous nous rendons compte que, un peu sans le vouloir, nous tirons parti de ces réactions de marché au travers de nos investissements en mégots de cigares.

Faisons abstraction du 2e point sur lequel nous n’avons aucune emprise et pour lequel nous ne disposons d’aucune compétence que ce soit pour déterminer le niveau futur des taux d’intérêt ou le taux de croissance des profits des entreprises dans lesquelles nous investissons.

Mais revenons au 1er point évoqué : « une nouvelle moins mauvaise que prévu fait monter les cours des actions ».  Vous comprenez sans doute aisément où nous voulons en venir.

En effet, les sociétés que nous achetons présentent des valorisations tellement basses que l’on peut penser que le marché anticipe sinon le pire, du moins du très grave.

Et souvent, une nouvelle un peu moins mauvaise qu’anticipée peut faire exploser le cours à la hausse : une perte un peu plus faible que prévu, l’obtention d’un brevet, l’acquisition d’un nouveau client, …

Nous avions expliqué ce phénomène dans cet article en comparant la croissance des bénéfices de Google et d’une de nos daubasses puis en comparant l’évolution du cours des deux sociétés.

Passons à présent au 3e point évoqué : « si les nouvelles macro-économiques  sont mauvaises, on peut supposer que les entreprises prendront des mesures drastiques pour améliorer leur rentabilité »

Nous pensons que l’on peut appliquer cette maxime, non seulement  à l’échelon macroéconomique mais aussi au niveau de l’entreprise individuelle elle-même.  Une entreprise qui « va bien », qui est gérée correctement et qui est en croissance, qui jouit d’une position dominante appliquera sans doute quelque chose qui ressemble à l’adage « on ne change pas une formule qui gagne».

Si sa direction est consciencieuse, elle fera bien quelques « règlages » pour entretenir la dynamique et maintenir les acquis, voire pour les améliorer mais elle n’entamera aucune révolution ou réorganisation de fond.

Par contre, une société en difficulté, que ce soit pour des raisons de cycles économiques, de pertes de clients, d’obsolescence de ses produits, … prendra, en principe, des mesures rigoureuses pour « redresser la barre ».  En achetant une daubasse, c’est, en réalité ce que nous faisons : pour reprendre la métaphore du Captain, nous attendons que « les parents du cancre » lui donnent des cours particuliers afin de redresser ses notes.

Finalement, nous nous devons de constater qu’il est possible que, de temps à autre,  macroéconomie et approche bottom up  se rencontrent …

... vs bottom up
… vs bottom up
Top down ...
Top down …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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