Dans cette rubrique, nous vous laissons la parole, à vous, ami(e) lecteur(trice). Cette rubrique est la vôtre : n’hésitez pas à nous proposer des textes de votre choix traitant de l’investissement au sens large.
Après un premier article de Michael, nous en publions aujourd’hui un autre proposé par Ben qui anime Bourseensemble, un blog pour débuter en bourse avec des résumés de livres sur les investissements financiers, des démarches et conseils pour réussir en bourse !
Parmi les challenges que s’est fixé Ben pour l’année en cours, il y a celui de lire 20 livres sur les placements financiers et de fournir une synthèse et critique pour chacun d’eux.
C’est dans ce cadre qu’il nous propose le résumé du best-seller de Peter Lynch : Beating the Street
Description de produit
Développer une stratégie d’investissement gagnante avec les conseils experts du “gestionnaire financier aux USA”.
La stratégie “investis dans ce que tu connais” de Peter Lynch est une référence pour les petits et grands investisseurs.
D’après Peter Lynch, une des clés pour investir est de se rappeler que les actions ne sont pas des tickets de loterie. Il y a une entreprise derrière chaque action et une raison qui explique pourquoi les entreprises et leurs actions se comportent comme elles le font. Dans ce livre, Peter Lynch nous montre comment devenir un expert sur une entreprise et comment on peut élaborer un portfolio rentable d’investissement, basé sur notre propre expérience et recherches. Il n’y a aucune raison qu’un investisseur individuel ne puisse pas égaler l’intelligence des experts, et ce livre nous montre comment faire.
Dans “Beating the street”, pour la première fois Lynch:
- Explique comment concevoir une stratégie de fond commun de placement
- Montre comment il s’y prend pour faire du stock picking, étape par étape
- Décrit comment un investisseur individuel peut améliorer les performances de ses investissements pour rivaliser avec les experts des clubs d’investissement.
Résumé
Introduction
Les obligations ne valent pas le coup! Pour espérer avoir plus d’argent demain qu’aujourd’hui, il est conseillé de placer ses économies sur les actions, et principalement les actions ordinaires et non pas sur les obligations. En faisant cela, on a six fois plus de chance de faire mieux qu’en restant avec les obligations. Par exemple, sur une soixantaine d’années de 1920 à 1980, un investissement de $100,000 vaudrait $1.6 millions avec des obligations d’état et $25.5 millions.
Il est assez facile de faire mieux que 95% des experts qui gèrent des fonds communs en passant un peu de temps à étudier les entreprises d’une industrie qu’on connait bien et en utilisant des méthodes beaucoup plus simples de stock picking.
Chapitre 1: Le miracle de St. Agnès
Le stock picking est un art qui se meurt, principalement à cause des pertes engendrées. Les courtiers font leur argent grâce aux commissions qu’ils appliquent sur les fonds communs, les financements et les options et non pas sur le conseil.
Voici quelques points importants à garder à l’esprit:
- Une bonne entreprise augmente souvent ses dividendes chaque année.
- On peut perdre de l’argent très rapidement, mais il faut beaucoup de temps pour en gagner.
- Le marché n’est pas un casino tant qu’on choisit les bonnes entreprises en pensant qu’elles iront bien plutôt que seulement à cause de leur cours.
- On peut gagner beaucoup d’argent avec le marché, mais on peut aussi en perdre beaucoup.
- Il faut faire ses recherches sur une entreprise avant de mettre de l’argent dessus.
- Il faut toujours se diversifier quand on investit en bourse car sur cinq actions, une sera super, une sera vraiment bidon et trois seront moyennes.
- Il ne faut jamais tomber amoureux d’une action pour toujours garder un esprit ouvert.
- On peut avoir des dividendes plus élevés avec les entreprises des services publics, mais on gagnera plus d’argent avec les actions de croissance.
- C’est pas parce qu’une action a chuté qu’elle ne peut pas aller encore plus bas.
- Sur le long terme, c’est toujours mieux d’acheter les actions de petites entreprises.
- Il ne faut jamais acheter une action parce qu’elle est pas chère, mais plutôt parce qu’on en sait beaucoup à son sujet.
De ces concepts basique, on en déduit les quelques conseils simples suivants:
- Ne pas détenir plus d’actions qu’on peut en suivre.
- Investir régulièrement.
- Observer d’abord que les ventes et bénéfices par action augmentent raisonnablement pour ensuite vérifier qu’on peut acheter l’action à un cours raisonnable.
- Evaluer la solidité financière et la structure de la dette pour vérifier si quelques mauvaises années pourraient entraver les perspectives à long terme.
- Acheter ou non l’action en fonction des perspectives de croissances et du cours.
- Comprendre les raisons derrière la croissance passée des ventes pour anticiper la même progression.
Chapitre 2: L’inquiétude du weekend
La clé pour gagner de l’argent avec les actions est de ne pas en avoir peur. Et pour un investisseur, il est dangereux de vouloir essayer de connaitre toutes les news. Sa stratégie ne doit pas être influencée par ses inquiétude du weekend où rien ne se passe. Tout aussi important, il est impossible de connaitre le futur en regardant dans un rétroviseur.
Pour se protéger de ces différents aspects, une bonne approche est d’acheter des actions de manière régulière chaque mois par exemple. Et aussi, de conserver une vue sur la situation globale, en sachant que sur les 70 dernières années, les actions ont connu une performance de 11% par an en moyenne contre la moitié pour les obligations d’état et autres obligations.
Un bon stock picker sait conserver ses actions quand elles baissent, voire même en acheter d’autres.
Chapitre 3: Un tour d’horizon des différents fonds
La stratégie à suivre avec les fonds communs est la suivante:
- Mettre le plus d’argent possible sur les fonds en action.
- Pour acheter des obligations d’état, il vaut mieux les acheter directement au Trésor Public et éviter les fonds obligataires à cause des frais de gestion.
- Connaitre les types de fonds en action qu’on possède et comparer leurs performances avec des fonds similaires.
- Il est préférable de repartir notre argent entre trois ou quatre fonds en action (croissance, valeur, croissance émergent, etc.) pour toujours avoir son argent investi dans les secteurs les plus profitables du marché.
- Quand on ajoute de l’argent dans son portfolio, il vaut mieux le mettre dans le fond sur le secteur qui est en retard sur le marché depuis plusieurs années.
- Essayer de sélectionner le fond qui va réussir en fonction de ses performances d’hier est un exercice difficile et futile. Il faut plutôt se concentrer ceux qui ont un succès solide et s’y tenir. Constamment changer d’un fond à l’autre coute très cher.
Chapitre 4: Gérer Magellan: Les premières années
Avec plus de recul sur ses premières années chez Magellan, Lynch réalise que il aurait dû garder ses actions beaucoup plus longtemps car elles sont devenues encore plus rentables par la suite. Au milieu des années 80, Magellan détenait 130 lignes, par rapport à 50 – 60 durant les deux premières années. En 1981, Magellan dépassait les $100 millions et le portefeuille était principalement constitué de petites et moyennes entreprises dans la distribution et les banques.
Lynch passait aussi beaucoup de temps à visiter les bureaux des entreprises qui l’intéressaient. Et il a constaté que plus les bureaux d’une entreprise sont luxueux et plus la direction est généralement réticente à récompenser les actionnaires.
Il est préférable d’être sur l’offensive en recherchant constamment de meilleurs opportunités que celles qu’on a déjà, plutôt que sur la défensive.
Chapitre 5: Magellan: Les années intermédiaires
Une autre des clés pour réussir dans l’investissement est de se concentrer sur les entreprises et non pas sur les cours. Pour cela, les méthodes ressemblent à celle d’un reporter, c’est-a-dire lire les documents publics, discuter avec des intermédiaires comme les analystes et aussi directement avec les entreprises concernées. Le tout doit être fait en prenant des notes.
Le seul véritable moment où il est rentable de vendre ses actions pour acheter des obligations est quand le rendement des obligations dépasse le rendement des dividendes d’au moins 6%.
Quand Magellan était encore un petit fond, Lynch se concentrait sur les grosses actions et quand le fond est devenu plus gros il s’est concentré sur les petites actions. C’était pas une stratégie délibéré mais c’est ce qui a fonctionné.
Les bonnes affaires sont le Saint-graal des stock pickers. Une correction ne représente pas une catastrophe mais bien une opportunité pour acheter des actions à des cours peu élevés. C’est de cette manière que les grandes fortunes se sont constituées au fil du temps.
Chapitre 6: Magellan: Les dernières années
Le temps nécessaire à faire des recherches sur les actions et directement proportionnel au nombre d’actions détenues. Mi 1983 il y avait 450 titres dans le portfolio de Magellan et à l’automne le nombre avait doublé à 900. Vanguard Windsor géré par John Neff était le plus gros fond commun au monde. Magellan était le deuxième avec $1.6 milliards d’actifs. La théorie selon laquelle un gros fond ne peut qu’être mauvais est fausse et le nombre de titres détenus ne présage en rien de la performance.
Magellan a souvent été décrit comme un fond de croissance. La réalité était plutôt que Lynch avait la flexibilité d’acheter vraiment ce qu’il voulait. Courant 1984, les position de mon top 10 n’ont pas beaucoup changé car il s’est focalisé sur une stratégie “buy-and-hold” (“acheter et conserver” en français).
En 1983, $1 milliard avait été ajouté au fond, pareil en 1984 et $1.7 milliards en 1985. Pour absorber cette quantité d’argent, Lynch était constamment sur l’offensive en ré-évaluant le portfolio, en trouvant de nouvelles positions ou en renforçant celles existantes. Et la meilleure action à acheter peut être une qu’on détient déjà. En février 1986, Magellan dépassait les $5 milliards d’actifs.
Durant le reste de ma carrière à chaque fois que les marchés baissaient, Magellan baissait encore plus, pour se rattraper encore plus par la suite. À mon dernier jour chez Magellan, le fond avait $14 milliards d’actifs, dont $1.4 milliards de cash.
Il n’y a pas de honte à perdre de l’argent avec une action. Ça arrive à tout le monde. Ce qu’il ne faut pas faire en revanche c’est de s’accrocher à un titre, ou pire, d’en acheter encore plus si les fondamentaux se détériorent.
Les intervenants sur les obligations sont plutôt des investisseurs prudents qui surveillent attentivement la capacité de remboursement d’une entreprise. Comme les détenteurs d’obligations sont prioritaires sur les actifs de l’entreprise par rapport aux détenteurs d’actions, si les obligations ne valent presque plus rien alors les actions seront encore pires. Donc avant d’investir dans une action au cours très bas, il vaut mieux jeter un coup d’oeil au prix des obligations d’abord.
Chapitre 7: Art, Science et Travail sur le terrain
Le stock picking est aussi bien un art (intuition et passion) qu’une science (mesures et fondamentaux). Trop favoriser l’un par rapport à l’autre est dangereux.
Il suffit de quelques gros gagnants sur une décennie pour gagner beaucoup. Si une seule position sur cinq est un “10-bagger” (performance multipliée par 10) et que les quatre autres ne vont nulle part, on a quand même réussi à multiplier son capital par trois.
Les actions qui sont généralement valorisées au-dessus de leur ligne de bénéfices ont leur cours qui a tendance à se déplacer latéralement ou bien à baisser pour atteindre une valorisation plus raisonnable. La solution est donc d’acheter des actions dont le cours est en-dessous de leur ligne de bénéfices.
Quand une entreprise qui habituellement augmente ses dividendes annonce qu’elle va arrêter pour faire des économies, c’est assez souvent un drapeau rouge.
Chapitre 8: Faire ses courses pour les actions: Le secteur de la distribution
Comme stratégie d’investissement dans la distribution il vaut nettement mieux trainer dans les supermarchés et comptabiliser les entrées et sorties plutôt que de suivre les conseils de son courtier ou de la presse financière. Si on aime une boutique, il y a fort à parier qu’on va adorer l’action.
Une action de croissance qui se vend 40 fois ses bénéfices pour l’année qui vient est dangereusement surévaluée. En règle générale, une action doit se vendre au même niveau ou en-dessous de son taux de croissance (le taux auquel ses bénéfices augmentent chaque année). Une entreprise peut rarement tenir une croissance effrénée avec un taux de 25% ou 40%.
Quand on aime une entreprise mais pas son cours actuel, le mieux est de s’engager un petit peu et d’augmenter ses positions aux prochaines ventes.
Dans la distribution et la restauration, la croissance qui pousse les bénéfices et les cours provient principalement des expansions. Du moment que les ventes d’un même magasin augmentent, qu’il ne croule pas sous les dettes et qu’il suit le plan d’expansion décrit dans le rapport aux actionnaires, alors il est souvent payant de rester avec l’action.
Chapitre 9: Prospecter au milieu des mauvaises nouvelles: Comment “l’effondrement” de l’immobilier m’a conduit vers Pier 1, Sunbelt Nursery et General Host
Pour être récompensé, il faut chercher là où les autres investisseurs et particulièrement les autres gérants de fonds ont peur d’investir.
Les indicateurs intéressants à suivre dans l’immobilier sont:
- le prix médian des maisons
- l’indice d’accessibilité
- le pourcentage de défaut sur les prêts immobiliers
Souvent ces indices plus discrets décrivent une toute autre histoire que ce qui est clamé haut et fort par les media. Une technique assez efficace est d’attendre que l’opinion générale sur un secteur bascule de mauvaise à encore pire pour acheter les entreprises les plus solides de ce secteur. C’est exactement ce que Lynch a appliqué avec Pier 1, Sunbelt Nursery et General Host.
Et quand les initiés achètent, c’est souvent un bon signe.
Aussi quand la valeur comptable d’une entreprise augmente, il est toujours bon de vérifier si c’est réel ou non. Pour cela, il faut se tourner vers le bilan. Normalement, la partie droite montre les passifs de l’entreprise (c’est-à-dire combien elle doit) et la partie gauche montre les actifs (c’est-à-dire ce qu’elle possède). La différence entre les deux est ce qui appartient aux actionnaires, appelée les capitaux propres. Ce qu’on veut voir sur le bilan, c’est des capitaux propres d’au moins deux fois la dette, et même plus si possible (Note: cliquez ici pour plus d’informations sur le bilan, les passifs, actifs, capitaux propres selon Buffett)
Chapitre 10: Ma coupe courte à Supercuts
Par curiosité Lynch est allé chez Supercuts pour se faire couper les cheveux. Il y a des exceptions à “si on aime une boutique, il y a fort à parier qu’on va adorer l’action” 🙂 Il n’a pas aimé la coupe, mais pour les raisons suivantes il a quand même décidé de recommander l’action:
- Le niveau de dette n’était finalement pas si élevé après discussion avec un membre du comité exécutif.
- Comme c’est une franchise, les fonds sont apportés par les franchisés pour une expansion rapide sans utiliser le capital de l’entreprise ni des emprunts excessifs.
- Le marché potentiel était énorme avec les petits salons de coiffure qui fermaient les uns après les autres sans une chaine qui dominait le marché pour adresser le manque.
Chapitre 11: Les fleurs dans le désert: Les belles entreprises dans les industries minables
Lynch a toujours été a l’affut des belles entreprises dans les industries minables. Une industrie qui grandit rapidement attire souvent trop d’attention et trop de concurrents. Comme l’a dit un jour Yogi Berra au sujet d’un restaurant célèbre à Miami Beach “c’est tellement célèbre, que plus personne n’y va”. Quand un secteur devient trop populaire, plus personne ne gagne de l’argent avec.
Dans une industrie minable qui ne grandit pas ou peu, les faibles disparaissent et les survivants obtiennent une plus grosse part du gâteau. Une entreprise qui peut capturer une portion grandissante d’un marché qui stagne est dans une meilleur position que celle qui lutte à protéger une petite part d’un marché séduisant. En affaire, la compétition n’est jamais aussi bien que la domination totale.
Ces belles entreprises dans les industries pourries partagent toutes les caractéristiques suivantes:
- Elles sont toutes opérées à bas coûts par des économes au comité exécutif.
- Elles évitent de s’endetter.
- Elles rejettent les systèmes de caste d’entreprise.
- Leurs employés sont bien payés et ont un intéressement dans le futur de l’entreprise.
- Elles trouvent des niches dans des parties du marché qui ont été délaissées par les grosses entreprises.
- Elles grossissent rapidement, plus rapidement que la plupart des entreprises dans les secteurs réputés pour leur croissance rapide.
Chapitre 12: C’est un super achat
Les S&Ls (“Savings & Loans Association” en anglais pour les “associations d’épargne et de crédit” en français) sont devenus très tendance au moment où le livre a été écrit.
Voici tout ce qu’il faut connaitre au sujet des S&Ls pour bien les évaluer:
- Le cours actuel.
- Le cours au moment de l’offre publique initiale (“IPO” en anglais pour “Initial Public Offering”).
- Le ratio Capitaux propres sur Actifs (“Equity to Assets ratio” en anglais), d’au moins 7,5.
- Les dividendes.
- La valeur comptable (“Book value” en anglais).
- Le PER (“Price Earnings Ratio” en anglais), c’est-à-dire le ratio de cours sur bénéfices.
- Les actifs immobiliers à haut risque.
- Les actifs défaillants à 90 jours (les prêts défaillants).
- L’immobilier détenu.
Chapitre 13: Un examen plus approfondi des S&Ls
Pour augmenter ses chances Lynch préfère appeler directement les entreprises (le President, le CEO ou un membre du comité exécutif) plutôt que de seulement dépendre des informations communiquées par des intermédiaires. En faisant cela, il cherche ou bien à découvrir des informations spécifiques ou bien à déceler des surprises qui ne sont pas encore connues de Wall Street.
Pas besoin d’être un expert pour comprendre les S&Ls, il suffit d’avoir une idée assez simple de comment le business fonctionne. Un S&L a besoin de clients loyaux qui veulent conserver leurs économies sur des comptes d’épargne ou courants. Pour gagner de l’argent, il suffit de prêter cet argent à des emprunteurs fiables et d’avoir des couts opérationnels bas pour maximiser les bénéfices.
Lynch préfère aussi investir dans une S&L qui a démontre qu’elle pouvait survivre dans un environnement économique défavorable plutôt qu’une qui excelle dans un environnement en plein essor et qui n’a jamais été testée dans des conditions défavorables.
Voici les exemples de S&Ls que Lynch couvre dans le livre:
- Glacier Bancorp
- Germantown Savings
- Soverign Bancorp
- People’s Savings Financial
- First Essex
- Lawrence Savings
Chapitre 14: Les Master Limited Partnerships: Une affaire de rendement
Les “Master Limited Partnerships” (MLP) sont des sociétés en commandite. La grosse différence avec une entreprise à responsabilité limitée est que la MLP distribue tous ses bénéfices aux actionnaires ou bien sous forme de dividendes ou bien en remboursement de capital. Les dividendes en règle générale sont plutôt élevés. Le remboursement en capital permet à une partie de la distribution annuelle d’être exemptée de taxe aux Etats-Unis.
Un haut PER est souvent caractéristique d’une MLP.
Le célèbre dicton “Acheter au son des canons et vendre au son des trompettes” est souvent peu judicieux. Une mauvaise nouvelle à tendance devenir encore pire. Donc acheter sur une bonne nouvelle est plus avisé sur le long terme. On peut perdre un peu à attendre une bonne nouvelle plutôt que d’acheter la rumeur. Mais une bonne rumeur qui se concrétise sera toujours bon pour le cours à long terme. Alors qui si la bonne rumeur ne se concrétise pas, on se protège en attendant sa confirmation.
Lynch explique ensuite ce qu’est la survaleur (“goodwill” en anglais) – Location 3760.
Voici les exemples de MLPs que Lynch couvre dans le livre:
- EQK Green Acres
- Cedar Fair
- Sun Distributors
- Tenera Limited Partners
Chapitre 15: Les cycliques: On récolte ce qu’on a semé
Quand l’économie est en plein marasme, les gestionnaires financiers professionnels s’orientent vers les valeurs cycliques. Les hausses et baisses de l’aluminium, l’acier, le papier, les constructeurs automobiles, les produits chimiques et le secteur aérien sont presque aussi régulières et fiables que les saisons.
Quand le PER de ces entreprises cycliques est très bas, c’est souvent le signe qu’elles terminent leur période de hausse. Les cycliques sont comportent donc à l’opposé de la plupart des actions puisqu’un PER bas pour celles-ci indiqueraient plutôt la fin d’une baisse.
Avec les cycliques il faut donc arriver à identifier le bon timing. Il est dangereux d’acheter trop tôt, ou de ne pas avoir une bonne connaissance de l’industrie en question et de son rythme. Lynch investit donc au plus bas sur les cycliques, quand tout semble dire qu’elles ne peuvent pas aller pire.
Pour cela, le plus important est de savoir si le bilan est suffisamment solide pour survivre au prochain déclin. Et Lynch essaie souvent d’évaluer les différentes divisions d’une entreprise pour déterminer si la somme des différentes parties n’est pas supérieure à l’ensemble. Ce calcul est assez facile à faire avec les informations disponibles dans le rapport annuel, en multipliant les bénéfices d’une division par un PER standard puis en l’additionnant à ceux des autres divisions.
Voici les exemples de cycliques que Lynch couvre dans le livre:
- Phelps Dodge
- General Motors
Chapitre 16: Le nucléaire en détresse
Un peu comme les personnes physiques, les entreprises changent leur nom pour deux raisons: ou bien elles viennent de se marier, ou alors elles ont été mêlées à un fiasco qu’elles voudraient que tout le monde oublie.
Dans le nucléaire, quand un désastre frappe une entreprise, on retrouve facilement 4 étapes:
- Le désastre frappe: L’entreprise accuse une chute rapide de ses bénéfices. Cette chute se produit car l’entreprise subit un énorme cout qu’elle ne peut pas répercuter sur ses clients, ou bien parce qu’un énorme actif n’est plus utilisable. Assez rapidement, l’entreprise se trade entre 20% à 30% de sa valeur comptable.
- La gestion de crise: Dans la deuxième étape, l’entreprise essaie de baisser ses couts et d’adopter une politique d’austérité en réduisant ou même supprimant ses dividendes.
- La stabilisation financière: Pendant la troisième étape, grâce à la réduction de couts et les paiements réguliers de ses clients, l’entreprise arrive à continuer à opérer. Il n’y a toujours pas de dividendes, mais l’action se vend maintenant entre 60% à 70% de sa valeur comptable.
- Le rétablissement: L’entreprise est de nouveau capable de verser des dividendes et se vend à sa valeur comptable. L’entreprise peut s’améliorer si elle reçoit des capitaux ou bien si les autorités de régulation l’autorisent à transférer une partie de ses couts à ses clients.
Pour profiter de ces situations, il suffit donc d’acheter quand les dividendes s’arrêtent et de tenir jusqu’à ce qu’ils soient restaurés. Cette stratégie pour obtenir une performance impressionnante.
« Too big to fail » le livre et le film permettent de mieux comprendre les signes de crise, et plus particulièrement la dernière crise financière qui a touché le monde entier.
Chapitre 17: La vente de garage de l’Oncle Sam: Allied Capital II
Lynch trouve que la privatisation est un concept étrange. Une privatisation prend quelque chose qui appartient au public pour ensuite lui revendre. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’à chaque fois qu’une privatisation a eu lieu pour les américains ou les britanniques, ça a souvent été bénéfique pour les acheteurs.
Ce phénomène s’explique assez facilement puisque les acheteurs sont aussi des électeurs, les gouvernements préfèrent satisfaire les investisseurs qui investissent dans le téléphone ou les énergies par exemple.
Chapitre 18: Mon carnet sur Fannie Mae
Pour qu’une action se comporte mieux que prévu, il faut que l’entreprise soit largement sous évaluée, sinon elle se vendrait à un cours plus élevé de toute façon. Quand l’opinion générale est plus pessimiste que la notre, on doit constamment vérifier les faits pour s’assurer qu’on n’a pas été trop optimiste.
Fannie Mae a été fondée en 1938 en tant qu’entreprise détenue par le gouvernement et a ensuite été privatisée dans les années 60. Sa fonction principale était de fournir de la liquidité au marché de l’immobilier en achetant des prêts immobiliers aux banques et S&Ls. La stratégie était d’emprunter de l’argent pas cher, pour acheter des prêts immobiliers à long terme qui payaient un taux fixe plus élevé et d’empocher la différence. La stratégie fonctionnait très bien au début, mais quand les taux d’intérêt ont augmenté, le cout d’emprunt a augmenté aussi et Fannie Mae a perdu beaucoup d’argent.
Lynch passe le reste du chapitre à fournir un historique rapide de Fannie Mae.
Chapitre 19: Le trésor au fond du jardin: Le Colonial Group of Mutual Funds
Pendant plusieurs années, Lynch est passé à côté d’un des groupes qui réussissaient le mieux dans Wall Street: les fonds communs de placement (“mutual funds” en anglais). Pendant les périodes où les fonds communs de placement sont populaires, il vaut souvent mieux investir dans les entreprises qui les commercialisent plutôt que dans leurs produits. Ce phénomène est identique à la Ruée vers l’or où ceux qui vendaient des pelles et des pioches réussissaient beaucoup mieux que ceux qui cherchaient de l’or.
La technique de trouver des actions sous-évaluées au sein d’un groupe attractif est une solution que Lynch s’est employé à utiliser avec un grand succès en général comme par exemple avec Colonial Group.
Chapitre 20: Les actions dans la restauration: Mettre son argent où sa bouche est
Le secteur de la restauration est réputé être un secteur coupe-gorge. Mais la restauration a un énorme avantage par rapport au secteur de l’électronique ou des vêtements par exemple. Si une nouvelle chaine de fish and chips démarre en Californie, alors qu’une meilleure existe déjà à New York, celle de Californie n’en pâtira pas du tout.
Ce qui fait la différence dans le succès entre plusieurs chaines de restaurants c’est une gestion compétente, un financement adéquate et une approche méthodique pour l’expansion. Quand une chaine essaie d’ouvrir trop de restaurants à la fois, elle risque de choisir les mauvais emplacements, les mauvais managers, payer trop cher pour l’immobilier ou échouer à former les employés correctement.
Les éléments à surveiller dans la restauration sont les mêmes que dans la distribution: le taux de croissance, la dette et les ventes d’un même restaurant. Donc a chaque fois qu’on trouve une chaine avec une croissance de 25% qui se vend à 20 fois les bénéfices, c’est un bon achat.
Chapitre 21: Le bilan des 6 mois
Le bilan des 6 mois est un exercice qui permet de suivre l’histoire qui se déroule et de déterminer si l’action est toujours raisonnablement évaluée par rapport à ses bénéfices et quelles mesures sont mises en place dans l’entreprise pour augmenter les bénéfices. Pour cela, il est préférable d’être équipé des bons outils boursiers et notamment d’un journal.
Après cette évaluation, il existe 3 scénarios possibles:
- L’histoire s’est améliorée, auquel cas on peut même augmenter l’investissement.
- L’histoire s’est dégradée, auquel cas on peut réduire l’investissement.
- L’histoire n’a pas changé, auquel cas on peut conserver cet investissement ou bien mettre son argent dans une autre entreprise aux perspectives plus brillantes.
Critique
Pour
- C’est assez appréciable d’avoir un livre écrit par un des plus grands gérants financiers de fonds communs de placement car il est souvent rare d’avoir accès à ce genre d’informations privilégiées.
- Une approche très simple basée sur les fondamentaux d’une entreprise et le bon sens.
- Pas de jargon trop technique donc le livre reste vraiment accessible au débutants.
- Peter Lynch a touché à de nombreux secteurs durant sa carrière auprès de Magellan ce qui permet d’avoir une vue sur divers secteurs.
Contre
- Les exemples d’entreprises sont vieux maintenant puisque le livre a été écrit en 1993, mais la logique reste néanmoins tout à fait valide.
- Le livre est un peu long sur certains passages, surtout quand Lynch rentre dans le détail de conversations spécifiques comme celles avec son coiffeur.
Crédits photo: © Unclesam – Fotolia.com
SUPER ARTICLE
MERCI LES DAUBASSES
Sympa comme résumé mais c’est toujours le même problème, ça a été écrit il y’a presque 20ans maintenant !
Donc est-ce toujours tout d’actualité ? la est la grande question …
Bonjour Romain,
Bien sûr que c’est toujours d’actualité. Une action, c’est un droit de propriété sur les actifs et les bénéfices futurs d’une entreprise. C’était le cas il y a 200 ans, il y a 50 ans, il y a 20 ans et c’est toujours le cas aujourd’hui. Et tant qu’une action représentera ce droit de propriété, toutes les approches qui permettent de donner une valeur à ce droit de propriété resteront valables, du moins c’est ce qu’il nous semble.
Bonjour Romain,
Je suis tout à fait d’accord avec L’équipe des Daubasses… car sinon je n’aurais même pas lu ce livre. Il existe de nombreux livres qui ont été écrits il y a de nombreuses années et qui restent néanmoins intemporels et de véritables références.
Alors, c’est vrai que certaines choses ont changé depuis, comme notamment les outils, sur certains aspects les intervenants aussi, la rapidité et la facilité d’execution des opérations, les volumes, etc. Mais de nombreux concepts restent inchangés comme expliqué par l’Equipe des Daubasses.
Il est aussi facile de constater que beaucoup de livres écrits récemment reprennent souvent des concepts anciens, simplement remis à une autre sauce…
Ben
Bonjour,
Merci pour ce résumé intéressant du livre de Lynch.
Même si ce n’était pas le but de l’article, vous m’avez donné envie de lire « l’interprétation des états financiers ». Je vous remercie 🙂
Phil
Bonjour,
Voilà une très belle chronique d’un livre intemporel. Bravo Ben.
Pour les sceptiques, les cycles de Ford / General Motors et de Phelps Dodge (qui porte aujourd’hui le nom de Freeport Mc Moran), l’investissement dans les maisons de gestion d’actifs et dans la restauration (toujours à prix raisonnable s’entend) entre autres restent plus que jamais d’actualité.
Après avoir lu Peter Lynch sur les cycles auto ou ceux du Phelps Dodge et avoir vécu la crise des subprimes en 2008, on avait vraiment l’impression d’être retourné plusieurs années en arrière et de revivre les cycles en question en direct, en étant acteur dans les situations concernées… C’est une sensation unique et inoubliable. Peu d’auteurs sont capables de faire cet effet dans le domaine. Peter Lynch a rendu un énorme service à la communauté en écrivant ce bouquin.
Salut Phil,
Pour te donner un avant goût, j’ai résumé « Warren Buffett et l’interprétation des états financiers » ici:
http://www.bourseensemble.com/warren-buffett-et-linterpretation-des-etats-financiers-partie-110/
C’est un très bon livre et facile d’accès je trouve 😉
Ben
Belle chronique !
Ce livre est en effet le plus accessible pour ceux qui veulent adopter la bonne méthode pour investir en bourse. Pour ce public, l’étape d’après sera l’Investisseur intelligent de notre vieil oncle Ben 😉
@Romain
Pour moi le fait que ce livre soit encore cité comme référence alors qu’il a été écrit il y a 20 ans est justement une preuve de sa qualité. Ceux + récents mais dont les préceptes n’ont pu être backtestés que sur 2-3 ans m’inspirent moins confiance sur la tenue de leur philosophie à long terme.