Cela fait quelques mois que nous n’avons pas effectué de « point route » à votre intention ami(e) lecteur (trice).
Les achats et les ventes ont été nombreux ces derniers mois comme vous avez pu le constater avec la multiplication des « bas les masques » qui dévoilent les sociétés de notre portefeuille qui ont été vendues en publiant l’analyse initiale parue dans notre lettre mensuelle.
Alors que les principaux indices de marché ont franchi les plus hauts historiques de l’autre côté de l’Atlantique et que dans leur globalité les valorisations s’éloignent de plus en plus de la raison, nous avons, dans cette vague haussière continuelle, trouvé chaussure à notre pied, malgré nos fortes exigences en matière de décote patrimoniale. Votre équipe n’a pas abaissé ses critères d’achat qui auraient pu accompagner la hausse. Non, non ! Pas de cela chez nous.
Inflexible à notre process, notre ligne de conduite robotique, évitant au maximum tous biais psychologiques, nous continuons l’aventure daubassique sans fléchir. Après plusieurs « crises » qui ont affecté des secteurs / zones géographiques multiples par le passé créant autant d’aubaines (l’immobilier en 2009-2010, le photovoltaïque en 2011, l’Italie en 2012, les technologiques en 2012-2013), nous sommes entrés en 2015 des deux pieds dans le marasme pétrolier, le mazout plein les bottes… et plein les poches. Comme le dit un proverbe chinois « toute crise présente une opportunité ».
Rappel des 6 premiers mois de l’année 2015
Tout d’abord, quelques chiffres
25 opérations
11 ventes
Sur les ventes, nous avons réalisé un gain moyen par titre net de taxe, d’impôt et de frais de courtage (hors dividendes) de +88,4% : achat initial de 33 302,29 EUR et encaissement de 62 743,71 EUR (toujours hors dividendes).
Si nous excluons nos opérations de nettoyage de Printemps [3 titres que nous détenions depuis de nombreuses années et dont la confiance dans le management et dans la capacité de la société à pouvoir et vouloir réellement créer de la valeur pour l’actionnaire minoritaire nous ont semblées illusoires] représentant un montant relativement faible, soit 3,3% des ventes en valeur sur la période, le gain moyen sur les 8 autres titres vendus ressort alors à +103,5% (hors dividendes).
14 achats
Les achats se sont répartis comme suit :
– 4 RAPP
– 3 VANE
– 4 net-net dont 2 renforcements
– 2 holdings décotés dont 1 renforcement
– 1 émission d’options PUT
Au moment de la publication de cet article, le portefeuille détient une portion de cash non négligeable de 19,5 % tout en présentant un potentiel théorique cours/VANT de +99 %.
Après ces quelques statistiques, un peu plus terre à terre, ce que nous constatons, c’est que nous avons bien involontairement (puisque nous n’investissons pas dans une optique sectorielle ou géographique) considérablement augmenté la pondération dans le secteur pétrolier et parapétrolier.
En effet, sur cette demi-année, ce ne sont pas moins de 6 opérations d’achats qui ont été opérées avec une connexion plus ou moins proche au secteur Oil & Gas. Cela ne nous étonne pas outre mesure. C’est toujours surprenant, mais nous commençons à avoir l’habitude.
Quand une partie du marché est massacrée – depuis quelques mois, il s’agit de tout ce qui touche de près ou de loin au pétrole et aux énergies -, ce n’est pas dans la demi-mesure. Tel un ouragan, Mr Le Marché détruit tout sur son passage. Et comme à son habitude, les sociétés les plus petites ont subi ses assauts les plus brutaux. Et c’est là que nous avons eu la possibilité de ramasser quelques vagabonds qui n’avaient pas encore réussi à prendre le train de la hausse… parfois pour de très bonnes raisons. Mais quand les décotes sont présentes et que le process d’investissement est respecté, nous ne faisons pas de sentiments, aucune prévision économique sur les perspectives du cours de l’or noir, … nous achetons des décotes patrimoniales. Avec un peu de recul, nous verrons dans quelques mois ce que ces titres, les laissés-pour-compte du marché, vont procurer comme surprises, incertitudes, transformations et satisfactions. Il est probable que Mr Le Marché nous proposera de nous les reprendre à un prix moins chiche que lors de nos achats. Et c’est bien volontiers que nous les lui rendrons… en ayant empoché quelques gains au passage.
Et l’avenir dans tout ça ?
Si nous connaissons la recette, l’issue n’est jamais sûre. Mais il faut mettre tous les avantages statistiques de notre côté. De notre petite histoire expérimentale débutée en novembre 2008, sans certitude, nous savons que nous avons des chances importantes de générer du rendement, tout en prenant ce que nous considérons comme des risques faibles.
La composition de notre portefeuille est telle que nous sommes armés pour faire face à toute configuration de marché. Notre exposition au marché est de 80% – nous sommes investis en actions à hauteur de 80% de la totalité de nos actifs – ce qui nous permettrait de profiter d’une hausse qui poursuivrait dans son élan, notamment via nos RAPP dont nous pensons qu’elles ont toutes les chances de surfer au mieux sur une tendance haussière.
De l’autre côté, si le marché tombe subitement du haut de son piédestal, nous avons les munitions (cash et sociétés minières aurifères) ainsi que des décotes d’actifs sur patrimoines telles (net-net et net-estate) qui devraient nous permettre de traverser la tempête sans souffrir d’une quelconque gêne émotionnelle. Mieux, nous pourrions même ramasser quelques daubasses au rayon « super soldes ».
Bref, sans vouloir prêcher d’optimisme, l’avenir nous laisse pantois. Nous continuons à mener notre barque en toute sérénité, fidèle à nos valeurs : décote, marge de sécurité, et… diversification.