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Ecomérage : Quota de Femmes ?!?!

Revenons sur la journée de la femme. L’idée de certaines députées européennes d’imposer des quotas de femmes dans les conseils d’administration des entreprises est réitéré.  On peut, par exemple, lire dans la presse que « d’ici janvier 2017, les conseils d’administration des entreprises de plus de 500 salariés devront être composés à 40% de femmes. »  Pourquoi pas 28 % de myopes et 13 % d’obèses tant qu’on y est …

Soyons clairs d’emblée : le groupe des Daubasses en tant qu’actionnaire de sociétés cotées est partisan de la meilleure gestion possible. Et si cette meilleure gestion est menée par une femme, nous n’y voyons rien à redire, bien au contraire : nous sommes tous heureux. Comme nous sommes également heureux quand des femmes politiques proposent des politiques de bon sens basées sur la réalité et le long terme …

 

Ce qui nous a heurté dans le discours des députées européennes, c’est le mot « quota ». Nous pensions que c’était réservé aux produits alimentaires : quotas laitiers, quotas de pêche, quotas de dindes, quotas de femmes, … En fait à partir du moment où l’on n’emploie jamais le mot « quotas » pour les hommes, nous ne voyons pas pourquoi il faudrait l’employer pour les femmes.

Ensuite, sur cette idée d’imposer un nombre de femmes dans les conseils d’administration. Pourquoi limiter l’obligation à 40% et uniquement aux entreprises de plus de 500 salariés ? Nous pensons que c’est un non sens. Il ne devrait pas y avoir de limite ni en terme de taille d’entreprise ni en terme de pourcentage.

Nous pensons aussi que, si d’ici 2017 ou une autre date, toutes les entreprises mettent en application le quota de 40% de femmes au sein de leurs conseils d’administration, le problème ne sera pas fondamentalement réglé. Et ce problème qui ne tient à aucun quota, c’est de promouvoir un maximum de personnes compétentes à la tête d’une entreprise…  Et si ce conseil d’administration est composé de 80% de femmes, où est le problème ?

Nous craignons donc qu’en imposant un « quota », le but de cette revendication ne soit faussé. En façade tout le monde sera content mais dans l’arrière boutique, rien n’aura finalement changé. On élira des femmes pour se conformer à la loi mais sans leur laisser un réel pouvoir de décision ou on élira des femmes sans réelles compétences.

Nous vous avons déjà parlé de la gouvernance d’entreprise et ce serait plutôt à ce niveau qu’il faudrait que nos chers politiques planchent pour pouvoir permettre aux compétences de s’affirmer, de gravir la hiérarchie et de s’imposer à la direction des entreprises ou de s’imposer dans les conseils d’administration.

En imposant un quota de femme, nous imaginons que c’est plutôt vers une égalité d’incompétence que se dirigent les femmes. Nous espérons bien que ce n’est pas le but recherché. En tout cas, pour les actionnaires que nous sommes, une femme ou un homme incompétent, c’est exactement ce qu’il faut vilipender.

Voyons pour conclure quelques petits exemples.

Rappelons-nous de l’affaire Martha Steewart qui a été condamnée à 5 mois de prisons et 5 mois de résidence surveillée pour délit d’initié, parce qu’elle avait empoché 70 millions de dollars en vendant ses actions Imclone la veille de leur chute.

Voyons le cas d’Irene Rosenfeld, la CEO de Kraft Food qui achète Cardbury à prix fort … ce qui fait dire à Waren Buffett en tant qu’actionnaire que ce n’est pas une bonne décision d’investissement.

D’après l’Express, les 16 femmes à la têtes des multinationales américaines seraient payée 43% de plus que les hommes.  Ceci n’est absolument pas un problème pour nous… sauf que, en tête de ce classement, nous retrouvons Carol Bartz, CEO de Yahoo, dont le salaire est de 47 millions de dollars ! Est-ce que madame Bartz est parvenue ou parviendra à enrayer les pertes de parts de marché de la société Yahoo et à relancer la machines ? C’est la véritable question que doit se poser tout actionnaire de Yahoo.

Carly Fiorina, P-DG de Hewlett-Packard, a présenté sa démission le 9 février au conseil d’administration du constructeur américain. Une décision provoquée par des divergences stratégiques. «Celles-ci proviennent de la manière dont Carly a amorcé la transformation de HP. Elle l’a fait de manière remarquable et a mené avec brio la fusion avec Compaq. Mais pour l’avenir, nous pensons que nous avons besoin d’un P-DG plus impliqué dans l’exécution opérationnelle», a expliqué Patricia Dunn, présidente de HP, lors d’une conférence téléphonique. Voilà ce que nous appelons une décision rationnelle : le choix de la meilleure direction possible pour intégrer Compaq, puis d’une autre pour gérer les opérations. Que ce dirigeant soit un homme ou une femme n’est vraiment qu’accessoire pour les actionnaires d’HP.

Un autre cas nous vient à l’esprit : celui d’Anne Mulcahy qui a sauvé Xérox de la faillite à la fin de la bulle internet, malgré tout le sceptissisme qui avait accueilli sa nomination.

Et en politique, Margaret Tatcher surnommée par certains la Dame de Fer, a été critiquée, voire vilipendée par l’Europe socialiste… parce qu’elle avait une vision libérale ou parce qu’elle était une femme ?

Plus proche, Angela Merkel, dont deux membres des daubasses sont fans, ne fait pas l’unanimité ces derniers temps en ne voulant mettre la main au portefeuille pour soutenir les « cigales » des pays Européens qu’à certaines conditions.

Ce qui nous fait finalement conclure que travailler le cadre pour promouvoir les compétences de toutes les femmes est une chose indéniablement positive et bonne pour toute la société à tous les niveaux. Mais travailler le cadre signifie travailler de l’intérieur sur des lois intelligentes ou favoriser des comportements de bon sens. Et en aucun cas du ravalement de façade, ou du « quota » en trompe-l’oeil comme le proposent à longeur d’années et tous azimuts nos « élites » majoritairement adeptes du « politiquement correct » là où il faudrait du « rationellement juste ».

 

Ecomérages : les tribulations d’un Français à Bruxelles …

C’est l’histoire d’un mec qui vit à Paris, parisien d’adoption, qui se rend à Bruxelles rencontrer ses trois associés belges. Parce que c’est vrai, il les connait depuis des mois, voire des années pour certains, travaillent avec eux mais ne les a jamais rencontré physiquement !

Direction Gare du Nord pour prendre le Thalys. Paris-Bruxelles : 2 heures. C’est étonnant comme c’est près… Les parisiens qui me lisent et qui mettent tous les matins plus d’une heure pour aller travailler pourraient tout aussi bien venir de Belgique… Bref, je me rends donc dans la capitale de nos voisins francophones. Quelle surprise, la ville lumière, la première ville de Belgique est une véritable capitale internationale ! Tout est indiqué en belge, heu français… , et en charabia. Il paraît que c’est du flamand. Intriguant tout ça, je me demande si les gens comprennent mon dialecte parisien. Parlent-ils également la langue de Molière ?

Le guichetier auquel je m’adresse pour le ticket de métro me rassure : on parle bien quelque chose qui se rapproche du français. Un espèce de français ancien. Comme si quelqu’un du Doubs avait passé ses vacances en Suisse… les roulements de « rrrrr » en plus. Sympa, malgré le froid et le rapide trajet, le parisien est bien dépaysé. Le sourire aux lèvres, il attend avec impatience d’entendre un « une fois » et une petite histoire belge. Les minutes avançant, la hâte de rencontrer ses acolytes se fait pressante.

Une remarque importante pour nos lecteurs francophones de France. Même si la Belgique est aussi vaste qu’une région française, il faut savoir que le belge est fier de ses origines et qu’il ne faut pas confondre Bruxelles et les autres régions et les considérer comme partie intégrante de la banlieue bruxelloise. Il y a bien des disparités entre toutes les régions. Quelques précisions : Bruxelles est francophone, mais le flamand y est aussi une langue officielle. Pour la petite anecdote, historiquement, d’après ce que j’ai compris, la ville est flamande, et petit à petit, les (vilains) francophones sont venus coloniser la ville et ont imposé leur langue. Alors pour se protéger de cette tache d’huile franco-belge, les flamandphones ont imposé le flamand comme langue officielle tout autour de Bruxelles. Ce qui fait que d’usage tout le monde parle français dans les communes autour de Bruxelles, mais que toute démarche administrative doit être effectuée en flamand. Sinon, votre interlocuteur n’est pas censé vous répondre. Bon, ok, pour nous ça paraît compliqué, mais en Belgique c’est un jeu important, les gens se battent pour ça. Il y a même des luttes pour se protéger les uns des autres. Attention, ce grand pays de 10 millions d’habitants risque même la scission entre flamands et wallons. C’est une véritable guerre qui se mène aujourd’hui pour reconquérir le royaume. Un séisme international se joue là, aux portes de la France.

Wahou, ça fait peur ! J’ai écouté mes amis belges me raconter tout ça… même si en fait je ne comprenais pas très bien les enjeux et comment économiquement, culturellement, si le pays connait une division, deux Etats peuplés de 5 millions d’habitants vont pouvoir exister. Bon, ok, c’est vrai qu’aujourd’hui il n’y a pas de gouvernement et que les belges ont menacé le monde de ne plus se raser jusqu’à nouvel ordre si un gouvernement ne se forme pas rapidement. A l’heure qu’il est, le roi des belges ne doit pas faire son malin. Ha oui, parce que je ne vous ai pas dit : les belges ont un roi. Ils ont les moyens, eux ! Je ne sais plus à quoi il sert, je crois que c’est le roi de la blague ou quelque chose comme ça…

Au-delà de Bruxelles, il y a donc la province avec de grandes villes comme Charleroi. Apparemment une ville intéressante d’un point de vue politique… Pas sûr d’avoir tout compris, Pierre vous expliquerait mieux que moi. Il y a aussi une région (ne rigolez pas, les belges appellent « ça » des régions), proche du Luxembourg qui est une ancienne région luxembourgeoise aujourd’hui annexée à la Belgique. C’est là que les découvertes linguistiques et phoniques sont les plus intéressantes. Autant un parisien comprend le presque-bruxellois-qui-est-censé-parlé-flamand, plus on s’éloigne de Bruxelles, plus la francophonie des autochtones devient un exercice d’écoute et de concentration. Poétique et folklorique, certes, mais peu évident pour échanger. Rassurez-vous cher lecteur, c’est aussi dans ces coins reculés de la Belgique, que sont conçus les meilleures bières d’Abbaye, ceci expliquant peut être cela…

 

 

Après cette mise en bouche linguistique et politique sur la Belgique partagée autour d’un repas, mes amis me proposent une visite rapide des lieux incontournables de la capitale pour un touriste. Le français que je suis, issu de Paris, a en tête la Tour Eiffel, Notre-Dame, l’opéra Garnier, les Champs Elysées comme références. Je suis ravi. Mes associés belges m’invitent à aller à la rencontre d’une célébrité belge : Michaël Pisse, qui signifie le-petit-homme-qui-fait-pipi en vieux bruxellois. Alors pour vous la faire courte, c’est un enfant qui a sauvé Bruxelles des flammes en urinant sur un début d’incendie au XVIIème siècle. C’est devenu une célébrité là-bas. On lui a donc consacré une statue-fontaine d’au moins… 75 cm qui est déguisée pour diverses occasions. Dommage, lors des périodes de noël, nous n’avons pas eu la chance de le voir avec son costume de Père Noël. Il paraît qu’il met aussi l’apparat de Spirou, le célèbre groom, lors de son anniversaire. Un incontournable. Nous ne sommes pas arrêtés en si bon chemin. Mes acolytes m’ont amené au fin fond d’un rue lugubre, où ces malins de bruxellois ont édifié une statue de la soit-disante copine de Michael : Janette Pisse. Un autre monument de standing pour réguler l’afflux touristique de la capitale européenne. Je ne me souviens plus si elle aussi urinait…

Toutes ces découvertes nous ont donné soif et nous avons donc terminé la journée à goûter la bière du pays. Rafraichissante mais tonique, il ne faut pas en abuser ! Autour de ses mousses, un peu « pinté », ce n’est finalement pas le français qui a le plus rigolé.

« Les gars, il faut trouver plus de daubasses éligibles au PEA. Vous n’avez pas l’air de comprendre, mais pour les français c’est le seul moyen d’investir intelligemment sans se faire plumer par le fisc ! ». Mes remarques franco-françaises sont entendues… mais elles ont un écho tout relatif dans la tête de mes interlocuteurs. Est-ce la bière ? Non, pas du tout. Les plus-values sur capitaux ne sont pas taxées en Belgique (si vous êtes français, relisez cette phrase une deuxième fois pour bien l’assimiler). Alors avec notre PEA qui nous protège de l’imposition sur les plus-values – au-delà de 8 ans de détention et sous la contrainte d’investir uniquement dans des sociétés européennes sans toutefois échapper aux taxes sociales – ce sont maintenant au tour des belges de rire un peu. Et si je prenais ma retraite pour un paradis, un paradis à deux heure de Paris où la bière coule à flot et où il fait bon investir ?

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Ecomérages : Savoir provoquer la chance !

Cette semaine, cher lecteur, nous allons tenter quelques « écomérages » sur un article de Patrick Thénière et Rémy Morel que nous avons découvert sur leur Blog du journal des Affaires et qui nous a « écoméré ». Cet article était intitulé : Savoir reconnaître les gains chanceux.

Patrick Thénière et Rémy Morel commencent par décrire dans leur article un investissement à 3$ sur une petite société d’intérim spécialisée dans le secteur de l’information et de la santé. Durant la crise, les profits de cette société avaient fortement diminué. « Acheter un tel titre signifiait donc un investissement dans la reprise économique » nous expliquent les auteurs. Ensuite les résultats de la société laissent à désirer et les auteurs se posent la question de vendre pour un titre plus prometteur. Leur interrogation prend fin sur un rachat d’actions de la direction et la hausse des indices propulsant le cours à 5$. Ils vendent donc sans hésiter et tirent comme conclusion qu’ils ont été chanceux sur cet investissement puisque leur prévision de bénéfice ne s’est pas réalisée. Continuer la lecture de Ecomérages : Savoir provoquer la chance !

Ecomérages : 215 millards d’euros

C’est la somme, impressionnante et pharaonique, détenue par les belges sur leurs célèbres « livrets-intérêts ».  Plus de 60 % de la dette publique ! … ou environ 20 000 euros par habitant, nourrissons inclus. Mais le plus impressionnant, c’est l’augmentation de cet en-cours : près de 50 % en deux ans !

En France, les (plus ou moins) équivalents livrets A, LDD ou LEP sont à peine moins populaires. 

S’il nous semble normal qu’après la gifle infligée en 2008 par les marchés, les fourmis soient devenues prudentes, nous avons tout de même quelques difficultés à comprendre que nos concitoyens se soient à ce point résignés à perdre de l’argent.

Perdre de l’argent ?

Et oui, cher lecteur, les taux offerts pour ces placements dépassent rarement les 2 % alors que l’inflation a atteint, en janvier au sein de la zone euro, les 2,4 % (et 3,2 % en Belgique ! ).  L’épargnant est donc certain, en plaçant son précieux bas de laine dans ce genre d’instrument, de perdre du pouvoir d’achat avec la régularité d’un métronome.

Nos concitoyens seraient-ils subitement devenus tous des spécialistes de la macro économie en anticipant un retour prochain de la déflation ?  Une telle période serait effectivement propice aux investisseurs pour lesquels « cash is king ». 

Non, à notre humble avis, le succès des livrets s’explique par le fait qu’ils apparaissent comme étant les placements les moins risqués : l’argent est rapidement disponible, la valeur marchande n’est pas soumise à de la volatilité et le Fonds de protection des dépôts veille …

Peut-être aussi est-ce dû plutôt au manque de culture financière des épargnants de nos contrées qui leur ferait, par exemple, confondre « volatilité » et « risque » …

Dans ce cas, nous pensons que ce serait dommage.  Dans l’équipe des Daubasses, nous sommes de farouches partisans de ce que l’on appelle le « capitalisme populaire ». 

Non, le capitalisme n’est pas réservé aux « gros ». 

Nous pensons que chacun devrait, tout au long de sa vie et ce, dès son plus jeune âge, acquérir d’infimes portions d’entreprises. 

Dans notre monde où le système de Ponzi de la pension par répartition est de plus en plus remis en question par la réalité démographique et mathématique, financer sa retraite par soi-même et grâce aux bénéfices générés par des parts d’entreprises que l’on aurait accumulé tout au long d’une vie nous semble un geste bien plus citoyen que de laisser le financement des retraites de manière lâche et irresponsable, à nos petits-enfants.

La participation d’un plus grand nombre au capital des sociétés permet aussi une démocratisation des décisions économiques (nous avons encore en mémoire le « putsch » des petits actionnaires d’Eurotunnel ou les Assemblées Générales houleuses de la défunte Fortis). 

Enfin, le capitalisme populaire mettrait fin à une lutte des classes qui, aujourd’hui encore, n’est pas morte.  Si les travailleurs détiennent une part des outils de production (que ce soit par l’intermédiaire d’actions de leur propre employeur ou d’autres entreprises), ils comprendront enfin que les intérêts des entreprises et ceux des travailleurs ne sont pas fondamentalement opposés, contrairement à ce que certains, bien (ou mal ?) intentionnés veulent faire croire.

Mais pour promouvoir ce capitalisme populaire, il faudrait dégonfler cette « bulle du livret » en commençant par cesser de l’avantager fiscalement par rapport à des placements plus participatifs …

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