L’année 2015 s’est finalement avérée très difficile pour les investisseurs « dans la valeur ».
Alors que l’indice mondial MSCI, converti en euros et dividendes inclus, a généré une performance de 10,35 % cette année, bon nombre d’investisseurs dans la valeur que nous respectons ont sous-performé cet indice.
Jugez-en vous-mêmes :
– Le fonds Barrage Capital a généré, converti en euro, un rendement négatif de -7,2 %
– Le Aegis Fund de Scott Barbee a obtenu une performance en euro, également négative, de -14%
– Le Fairholme Fund de Bruce Berkowitz perd -0,68 % en euro
– Le screener « star » de Jae Jun du blog « Old School Value », le « NNWC » perd -3,40 %
Et les Daubasses dans tout cela ?
Si nous pouvons en 2015 placer notre performance au-dessus de celle de ces illustres investisseurs, nous n’en restons pas moins, tout comme ces derniers, largement sous l’indice mondial puisque notre portefeuille a généré un rendement de +7,56 %, en euros et en tenant compte des frais de courtage, retenues d’impôt à la source et taxes de bourse.
Comme vous le savez, nous achetons des actions de sociétés qui doivent impérativement « entrer » dans une des 4 catégories que nous avons définies, à savoir :
Les VANN (actions cotant sous la valeur de leur actif courant net de tout passif) ;
Les VANE (actions cotant sous la valeur de leur actif courant augmentée de la valeur de leur immobilier et net de tout passif) ;
Les RAPP (nouvelle catégorie initiée fin 2014 et correspondant à des sociétés achetées sous la valeur de leur rentabilité réelle) ;
Les diversifications value (qui consistent en un « bric à brac » de holdings, fonds fermés ou mines de métaux précieux décotés)
Au cours de cette année, nous avons calculé la rentabilité de chacune de ces classes d’actifs afin de déterminer les moteurs de performance et ceux de… contreperformance. En voici le détail pour l’année 2015 :
1° VANN : + 10.53%
2° RAPP : +8.52%
3° VANE : + 6.12%
4° Diversification Value : -22.67%
C’est une victoire sur le fil des VANN que nous devons acter en 2015 devant les RAPP qui prennent la seconde place, suivies des VANE.
Le fossé de performance est énorme avec la partie Diversification Value qui perd -22.67%. Cet écart ne vous étonnera pas quand nous vous aurons expliqué que, fin 2015, cette poche du portefeuille est composée à 19,4 % de mines de métaux précieux, pour 38,0 % de sociétés ayant leurs activités en Asie, pour 11,4 % de sociétés exposées aux énergies fossiles, 5,1 % sur la Turquie et 7,9 % aux matières premières agricoles, le solde étant investi dans des sociétés de la zone euro.
Le but de cette poche étant de décorréler la performance du portefeuille de celle du marché dans son ensemble, nous pourrions dire, en faisant preuve d’autodérision, que sa mission a été pleinement accomplie en 2015 !
Plus sérieusement, même si cette poche pénalise notre rendement global depuis sa création, si la « douleur » qu’elle engendre reste difficile à supporter, nous continuons à penser qu’elle pourra, dans certaines conditions de marché, remplir pleinement son rôle de « parachute » et nous permettre de surperformer le marché significativement. Nous nous sentons en tous cas, parfaitement protégés en cas d’aggravation des tensions au sein des pays producteurs de pétrole ou de graves crises des dettes souveraines (dont on ne parle d’ailleurs plus ces derniers temps).
Néanmoins, comme vous vous en doutez, le cœur de notre portefeuille reste et restera les « vraies » daubasses.
Au cours de 2015, les chasses mensuelles ont atteint des paroxysmes de frustrations. Le ratio de 10 « pierres » retournées pour 1 trouvaille qui nous semblait déjà assez lourd de 2008 à 2011, apparaît aujourd’hui comme l’âge d’or de la chasse à la Daubasse.
En effet, aujourd’hui on est plutôt dans 100 bilans de sociétés passés au crible pour 1 trouvaille correspondant à nos critères, voire très légèrement en dehors mais qui mérite d’entrer dans nos listes !
Néanmoins, la chasse de décembre restera une des meilleures chasses de l’année et le retour à la volatilité qui semble avoir débuté depuis quelques mois pourrait contribuer à regarnir notre portefeuille. Les presque 20 % de liquidités du portefeuille nous le permettent …