Archives de catégorie : Questions des Lecteurs

Question des lecteurs : pouvez-vous me prouver votre performance ?

Voici un extrait d’un mail que nous avons reçu d’un abonné de fraîche date.

« J’ai bien vu les fichiers disponibles reprenant l’ensemble des extraits de compte du compte-titres de votre club sur le lien que vous m’indiquez. Il y a une trace de chaque ordre d’achat ou de vente.

Mais avec ces fichiers, l’abonné Sprint ou Premium (qui n’est pas abonné depuis le tout début de votre portefeuille et ses belles performances) n’a pas de vision sur le caractère exhaustif de ces ordres d’achats/ventes qui sont présentés sur votre site par rapport à ceux réalisés sur votre compte titres depuis son ouverture.

Je vous demande donc de m’indiquer à quel endroit il est possible de télécharger le relevé (pour chaque mois) de tous les mouvements effectués sur votre compte (espèces et actions). Car avec seulement les relevés présentés actuellement, les mauvaises langues pourraient dire que vous avez pu sélectionner les achats/ventes à présenter au lecteur du forum, en omettant de présenter certaines mauvaises affaires. »

Cette question nous a interpelés venant d’un abonné, certes de fraîche date. En effet, nous pensons que le lecteur qui décide à un moment ou à un autre de franchir le cap, le fait parce qu’il adhère à notre philosophie et non pour vérifier la réalité ou non de la performance affichée par notre portefeuille.

Le rendement de 380 % réalisé en un peu plus de trois ans nous appartient et n’est absolument d’aucune utilité à nos abonnés et nos lecteurs puisqu’ils n’en ont pas directement profité. Ce rendement peut éventuellement servir de baromètre permettant de constater que l’approche que nous prônons peut bel et bien générer du rendement mais le plus important n’est pas la réalité ou non du rendement que nous affichons mais bien le fait que le lecteur ou l’abonné comprenne notre approche et y adhère parce qu’elle convient à ses objectifs, son tempérament et ses compétences… Bref, qu’elle est conforme à son style.

Sur notre blog, nous offrons une multitude d’explications et d’illustrations sur notre philosophie d’investissement. A nos abonnés, nous disons ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons. Et nous pensons que ce sont ces points qui sont importants et pas le rendement que nous avons réalisé : qu’il soit de 100 % ou de 500 % importe peu : selon nous, ce qui importe, c’est qu’il ait été obtenu en application de notre méthode et que les raisonnements que nous avons tenu aient été globalement « justes ». 

Ceci dit, nous vous confirmons que le rendement affiché sur notre blog correspond bien au rendement réel, en euros, dividendes et frais de courtage inclus, du portefeuille de notre club d’investissement. Nous allons même faire mieux ! Nous allons mettre à la disposition de tous les premiers extraits de compte du club, jusqu’à la date du 30/06/2009. En effet, toutes les sociétés acquises à cette date ont été soit revendues, soit démasquées sur le blog. Ceci permettra aux lecteurs récents de vérifier « l’exhaustivité des informations » contenues sur notre blog, du moins au cours des 7 premiers mois de son existence. Nos abonnés ont, quant à eux, accès à l’ensemble des extraits de comptes jusqu’aux dernières opérations réalisées. Ceux qui souhaitent « auditer » nos comptes pourrons donc trouver cette « preuve » ici.

Mais de grâce, ami(e) lecteur (trice), nous vous en supplions : ne nous « gouroutisez » pas pour un rendement passé qui, selon la formule consacrée, ne préjuge absolument des performances futures mais adhérez à l’approche que nous préconisons pour nous-mêmes parce que vous la comprenez, qu’elle s’accorde à vos objectifs et vos compétences et que vous avez la conviction qu’avec elle, vous passerez des nuits sereines même lorsque vous traverserez des « tsunamis boursiers ».

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Question des lecteurs … ou plutôt critique d’un abonné

Eh bien oui, cher(e) lecteur(trice), on est comme ça dans l’équipe des daubasses : non seulement, nous apprécions les encouragements et les remarques positives que nous recevons, mais nous ne cachons pas non plus les critiques éventuelles de nos abonnés : elles peuvent nous permettre de nous remettre en question ou, à tout le moins, de repréciser certains points de notre approche qui n’auraient pas été compris.

Voici donc un mail que nous avons reçu de l’un d’entre eux :

« Bonsoir,

J’ai eu le malheur de vous suivre suite à vos achats de « DAUBASSE 30 » et « DAUBASSE 31 » ; je vous ai d’ailleurs fait une remarque sur l’achat de «DAUBASSE 30  » dont le timing était très mauvais. J’en suis sorti aujourd’hui sans regret (-10% de perte sur cet achat, je m’en sors bien). Il me reste « DAUBASSE 31 » et là je suis très inquiet (déjà -25%). Sur le coup, je vous ai suivi sans regarder la situation et qu’elle n’a pas été ma surprise quand j’ai vu que l’achat s’est fait au plus haut depuis plus d’un an; vraiment, là, vous n’avez pas été bon; déjà -15% en une journée. Excusez-moi mais je suis en pétard par rapport à ce conseil.

Cordialement. » Continuer la lecture de Question des lecteurs … ou plutôt critique d’un abonné

« Nous allons tous mourir »

Même si c’est le genre de chose qui nous attends tous, ce n’est pas l’équipe des daubasses qui vous annonce cela, c’est plutôt l’ambiance que nous avons cru déceler dans la presse « grand public » qui découvre, avec stupeur, que les états de ces deux côtés de l’Atlantique sont endettés bien au-delà  du raisonnable et que, oui, ça peut poser un problème. Que voilà un sacré scoop !

« Descente aux enfers », « plongée dans les abysses », « Lourde chute des bourses » : voilà le genre de titre que  nous avons pu lire ces derniers jours.

Plusieurs de nos lecteurs nous interpellent pour nous demander ce qu’il convient de faire, si nous sommes déjà proches du « fonds ».

Malheureusement, force nous est de reconnaître que nous n’en savons rien. Ainsi, il nous impossible, en tant que « daubassien » de vous dire si nous sommes arrivés sur un support ou si le marché va aller beaucoup plus bas. Tout comme lors du lancement du portefeuille, fin 2008, nous ne savions pas si nous étions arrivés au bottom (avec le recul, le plus bas ne fut atteint que 3 mois après la création de notre club d’investissement). Continuer la lecture de « Nous allons tous mourir »

Question des lecteurs : pourquoi n’y a-t-il pas de titres de matières premières dans votre portefeuille ?

Tout d’abord une  petite rectification, ami lecteur, si vous le permettez : la daubasses masquée numéro 15 est bien,  pour une grosse partie de ses activités, active dans le segment « sexy »  des  « terres rares ».  Mais ça ne représente que 2 % de notre portefeuille.

En réalité, nous n’avons absolument pas décidé de frapper d’ostracisme tel ou tel secteur et celui des matières premières pas plus que d’autres.  D’ailleurs, si l’aventure daubasse avait débuté en 1998, il est possible que ce genre de sociétés, dont un certain nombre cotait à l’époque sous la valeur de leur actif net, ait représenté une bonne partie de notre portefeuille.

Mais voilà, nous n’avons pas débuté l’aventure « daubasses » en 1998 mais 10 ans plus tard en 2008 et à cette époque, ce qui cotait significativement sous l’actif tangible, ce n’était pas les commodities mais bien les « technos », conséquence du dégonflement de la bulle 2000 et de l’effet « second tour » de la crise financière.  Et tout naturellement, c’est dans ce segment que nous avons réalisé la plus grande partie de nos investissements mais aussi de nos plus-values.

Et donc, si nous ne sommes que rarement investis sur les secteurs « à la mode », ce n’est pas parce que nous ne voulons pas être « branchés » et faisons du « snobisme » avec notre « ringardise » mais tout simplement parce que ce qui est « in » est souvent, pour nous,  « out » en terme de prix à payer.

Les bulles spéculatives existent  car, très naturellement,  les investisseurs sont à l’affût de tous ce qui pourrait générer d’énormes cash- flows futurs. 

Souvenez-vous, entre autres, des différentes « exhubérances irrationnelles » successivement sur les actions des chemins de fer, du téléphone,  de  l’automobile, de la radio, de la télévision, de l’électronique durant les golden sixties, de l’informatique dans les golden eighties ou de l’internet, la dernière grosse bulle avérée.  

Souvent, ces bulles se sont terminées dans les larmes et le sang (bon, là, c’est vrai, nous exagérons, disons plutôt par des pertes en capital conséquentes et définitives).

Pourquoi ?  Nous pensons que c’est surtout parce que l’optimiste des investisseurs était excessif mais aussi parce que les investissements se faisaient sur des sociétés par encore « mûres ».  Ces sociétés ne présentaient pas encore de fondamentaux économiques suffisants pour déterminer l’ampleur des profits futurs puisque, souvent, le chiffre d’affaires est faiblard et les bénéfices inexistants.  Sans base financière fiable, comment voulez-vous déterminer ce que sera le futur ?

Pour les matières premières, c’est différent : la plupart des sociétés extractrices génèrent bel et bien des cash-flows et présentent, en général, des fonds propres conséquents.  Mais il existe aussi une grosse incertitude quant à leur rentabilité future : c’est le prix auquel elles pourront vendre leurs productions.  Les cours des matières premières sont très erratiques, les spéculateurs en turbos à fort levier viennent récemment de l’apprendre à leur dépens (après, soyons de bon compte, l’avoir appris pour leur plus grand bénéfice). 

Imaginons par exemple un producteur de cuivre imaginaire dont les coûts de production s’élèvent à 3 000 euros la tonne.  Cette compagnie est créée en 1970.

En 1970, la société peut vendre sur le marché son cuivre à 10 000 euros la tonne.  Résultat des courses : elle génère 7 000 euros de bénéfice.

3 ans plus tard, les cours du cuivre se traînent à 5 000 euros la tonne, la société ne génère donc plus que 2 000 euros de bénéfices, soit une division par plus de 3 !

Un an plus tard, en 1974, le cours du cuivre explose à 11 000 euros et notre producteur multiplie donc ses profits de l’année par 4 à 8 000 euros.

L’année suivante, en 1975, les cours du cuivre s’effondrent à 3 000 euros la tonne : notre producteur parvient donc tout juste à équilibrer ses comptes sans plus générer de profit.

Cette situation va s’éterniser pendant une quinzaine d’années, jusqu’en 1990.  Durant ce laps de temps, les cours du cuivre fluctueront entre 3 000 et 5 000 euros et notre producteur présentera en moyenne durant cette période des profits raisonnables de 1 000 euros par tonne.

A partir de 1990, descente aux enfers pour notre « cuivrier » : il ne parvient, bon an, mal an, à vendre ses produits qu’à des cours compris entre  2 000 et 3 000 euros.  Les années de déficit alternent avec les années d’équilibre financier et l’entreprise « vivote » ainsi jusqu’en 2005.

A partir de ce moment, explosion du cours du cuivre qui passe à 7 000 euros la tonne et les bénéfices de notre producteur itou.  Une année de perte en 2009 suite à l’effondrement dû à la crise financière et les cours repartent au nord pour tourner, aujourd’hui, à nouveau autour de 7 000 euros la tonne. 

Tout ceci pour expliquer, cher lecteur, qu’il nous est très difficile d’acheter une société pour ses profits futurs  et plus encore lorsqu’il s’agit d’un producteur de matières premières qui n’a aucune possibilité d’imposer ses prix de vente et à peine plus de possibilité d’abaisser ses coût de production (si ce n’est la solution de fermer, provisoirement ou définitivement, les gisements non rentables).

Voilà pourquoi, pour un achat dans ce secteur, nous attendrons, comme pour toute autre société, que les cours des entreprises « commodities » se retrouvent sous la valeur du patrimoine net de ces sociétés … quitte à louper cette vague.  Ce qui en soit ne serait pas dramatique : mieux vaut rater l’ascenseur et attendre le suivant que de se prendre sa porte en plein visage.

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