Archives par mot-clé : matières premières

Les chroniques de l’investisseur chronique : quelques classes d’actifs

chronique investisseurCe texte fait partie de la série proposée par notre ami-chroniqueur Laurent Muller.

Même si nous ne partageons pas tout-à-fait les mêmes principes d’investissement, nous nous sommes trouvés énormément de points communs et les raisonnements développés par Laurent nous ont paru marqués par le sceau du bon sens.

Il nous a semblé intéressant de vous faire profiter de ces raisonnements et c’est la raison pour laquelle Laurent tiendra, sur ce blog et à intervalles réguliers, une chronique présentant ses principes d’investissement.

Ce sera l’occasion de débattre avec l’équipe des daubasses mais aussi avec vous, ami( e) lecteur(trice) des sujets qui seront développés par notre ami.

Je vous propose dans cet article un panorama de différentes classes d’actifs. L’objectif n’est pas d’être exhaustif mais d’exposer mon opinion sur quelques classes d’actifs usuelles. J’avais présenté mon opinion sur l’immobilier physique résidentiel et les actions dans cet article.

 

Or physique Continuer la lecture de Les chroniques de l’investisseur chronique : quelques classes d’actifs

La maîtrise des coûts … de son portefeuille de fonds

Comme vous le savez, cher lecteur, bien qu’investis essentiellement en actions, nous nous intéressons aussi aux fonds de placement comme vous avez pu vous en rendre compte dans cet article et aussi dans celui-ci. Il y a deux raisons à cet intérêt : parce que nous pouvons y puiser des idées d’investissement et surtout de philosophie d’investissement… mais aussi parce que c’est sur le forum Sicav de Boursorama que nous nous sommes rencontrés. Paradoxalement, on peut donc dire que c’est un peu par les fonds que  l’aventure « daubasses » a commencé.

Notre ami Michael (lui aussi rencontré sur le forum Sicav) fait un peu la démarche inverse de la nôtre : il est principalement investi en fonds mais s’intéresse aussi de près aux daubasses. Un des critères les plus importants qu’il utilise pour sélectionner les fonds dans lesquels il investit, ce sont justement les frais de gestion. En effet, maîtriser ses coûts, c’est une des missions essentielles pour les managers d’entreprise. Et pour des fonds de placement pour lesquels la rentabilité future est encore plus aléatoire, le poids des charges est un des éléments prépondérants de la performance future du fonds.

Aimablement, Michael nous a proposé un petit article qui résume son travail d’analyse des management fees sur les principaux fonds « value » disponibles en France. Nous avons le plaisir de vous le présenter…

Méthodologie :

Je parcours les prospectus de plusieurs fonds orienté value chaque année à la recherche du TER (Total Expense Ratio) et du détail d’éventuel frais de surperformance.

Je considère les frais de mouvements comme des frais de gestion cachés et récurrents. Ils sont donc comptabilisés comme des frais de gestion de base.

Fonds TER 2008

%

TER 2009

%

TER 2010

%

Com de surperf ? Montant de Commission de surperformance en 2010
 

Fonds France/Europe

Sextant PEA 2.40 2.40 4.56 (2.40+2.16) oui 2.16%
MMC  (Moneta) 1.80 4.93 (1.80+3.13) 1.99 (1.80+0.19) oui 0.19%
MME (Moneta) 1.80 1.80 1.80 oui Non facturée sans explications comme en 2009
Entrepreneurs (Flinvest) 1.79 Non dispo 1.80 (1.80+0) oui 0% n’a pas surperformé son indice
Tricolore Rendement 2.15 2.37 2.20 non
Valfrance 2.17 2.09 2.16 non
Centifolia 2.63 2.63 non dispo non
Tocqueville dividende 2.81 2.64 non dispo non
Agressor 2.84 2.84 2.91 non
Bestinfond N/A 1.93 2.25 non
 

Fonds Mixte

Carmignac Patrimoine 1.82 2.35 (1.74+0.6) 1.77 (1.77+0) oui 0% n’a pas surperformé son indice
Echiquier Patrimoine 1.20 1.20 1.20 non
Eurose 1.40 1.40 Non dispo non
 

Fonds Monde

Sextant GL

 

2.07 2.06 5.20 (2.06+3.14) oui 3.14%
Sextant Inc N/A 2.08 5.67 (2.05+3.62) oui 3.62%
Carmignac Investissement 2.09 5.71 (2.01+3.70) 2.57 (1.88+0.69) oui 0.69%
Valeur Intrinsèque 2.25 2.24 2.25 oui Non facturée sans explications comme en 2009
Skagen global N/A 2.75 (1+1.75) 1.29 (1+0.29) oui 0.29%
 

Fonds Emergents

Sextant ADM

 

2.43 2.42 5.06 (2.42+2.64) oui 2.64%
Carmignac Emergents 2.51 2.70 3.79 (2.13+1.66) oui 1.66%
Magellan 2.15 2.04 2.01 non
East Capital Balkan 2.50 2.50 2.50 non
 

Fonds Matières premières

Sextant PO 2.79 2.41 6.99 (2.40+4.52) oui 4.52%
Carmignac Commodities 4.09 6.96 6.96 oui Non précisé dans le prospectus
Tectonic Fund 2.54 Non dispo 20.81 (2.80+18.01) oui 18.01%

 

Analyse :

Je faisais remarquer l’année dernière que « l’application de commission de surperformance sur des fonds cycliques est particulièrement défavorable pour l’investisseur. ».

Les fonds investissant sur des sociétés dans le domaine des matières premières sont par essence cyclique vu que ces sociétés dépendent fortement du prix de vente des matières premières. Il est compréhensible que ces fonds alternent les très bonnes et les très mauvaises années.

L’application de frais de surperformance rogne la performance les bonnes années et n’est pas restitué les mauvaises années. C’est un phénomène pervers qui devrait aboutir inévitablement à l’appauvrissement du porteur de parts sur le long terme.

Pour l’année 2010, l’exemple est frappant sur les 3 fonds suivis : 6.99% (Sextant PO), 6.96% (Carmignac Commodities) et la palme d’or 18.01% de frais de surperformance pour The Tectonic Fund !

Pour rappel ce fonds a fait -80% de performance en 2008 au plus grand bonheur de ses porteurs de parts… Même si ce que fait le SPGP est règlementairement tout à fait légal, on peut s’indigner d’un manque de respect financier et intellectuel.

En ce qui concerne les fonds France/Europe, la catégorie reste encore assez chère. Seuls Entrepreneurs et Moneta Micro Entreprise ont un TER 2010 inférieur à 2%. A noter que MME a encore une fois délivré une belle performance. Y a-t-il un traitement de faveur pour ce fonds fermé ? La question peut se poser, car comme l’année dernière MMC a subit des frais de surperformance alors que MME en a été exempté et cela sans explication.

A noter que DNCA et Tocqueville Finance n’ont toujours pas mis à disposition leur prospectus 2010. On pourrait attendre de sociétés sérieuses qu’elles tiennent ce type de documents à jour et les mettent à disposition sur internet.

Pour les fonds mixtes, les frais restent raisonnables.

Les TER des fonds émergents ont fortement augmenté pour les fonds avec frais de surperformance. Attention au même type d’effet pervers que pour les fonds matières premières, car les fonds émergents sont également sujets à de fortes volatilités. Un fonds émergents de qualité sans commissions de surperformance devrait rester la solution sur le long terme.

En ce qui concerne les fonds Monde, les disparités entre les frais sont énormes.

Il y a les fonds Sextant et Carmignac qui ont des TER particulièrement élevés.

Même si les TER 2010 des fonds Sextant sont très élevés, on doit préciser qu’aucun frais de surperformance n’avait été encaissé en 2009, signe d’une certaine honnêteté intellectuelle.

Mais couplés à des frais de base déjà relativement élevés (entre 2% et 2.40%), c’est clairement un point à suivre sur ces fonds.

Puis, il y a les fonds Valeur Intrinsèque et Skagen global avec des frais raisonnables.

Valeur Intrinsèque maintient son TER à 2.50%, alors qu’il aurait pu prélever des frais de surperformance. Je salue cette initiative, même si une communication sur le sujet serait l’idéal pour avoir une meilleur visibilité.

Skagen global est l’exemple même d’une pratique saine des frais de surperformance. Les frais de bases sont bas (1%), ce qui fait que l’application de frais de surperformance permet réellement d’aligner l’intérêt de la boutique et du porteur de parts.

Question des lecteurs : pourquoi n’y a-t-il pas de titres de matières premières dans votre portefeuille ?

Tout d’abord une  petite rectification, ami lecteur, si vous le permettez : la daubasses masquée numéro 15 est bien,  pour une grosse partie de ses activités, active dans le segment « sexy »  des  « terres rares ».  Mais ça ne représente que 2 % de notre portefeuille.

En réalité, nous n’avons absolument pas décidé de frapper d’ostracisme tel ou tel secteur et celui des matières premières pas plus que d’autres.  D’ailleurs, si l’aventure daubasse avait débuté en 1998, il est possible que ce genre de sociétés, dont un certain nombre cotait à l’époque sous la valeur de leur actif net, ait représenté une bonne partie de notre portefeuille.

Mais voilà, nous n’avons pas débuté l’aventure « daubasses » en 1998 mais 10 ans plus tard en 2008 et à cette époque, ce qui cotait significativement sous l’actif tangible, ce n’était pas les commodities mais bien les « technos », conséquence du dégonflement de la bulle 2000 et de l’effet « second tour » de la crise financière.  Et tout naturellement, c’est dans ce segment que nous avons réalisé la plus grande partie de nos investissements mais aussi de nos plus-values.

Et donc, si nous ne sommes que rarement investis sur les secteurs « à la mode », ce n’est pas parce que nous ne voulons pas être « branchés » et faisons du « snobisme » avec notre « ringardise » mais tout simplement parce que ce qui est « in » est souvent, pour nous,  « out » en terme de prix à payer.

Les bulles spéculatives existent  car, très naturellement,  les investisseurs sont à l’affût de tous ce qui pourrait générer d’énormes cash- flows futurs. 

Souvenez-vous, entre autres, des différentes « exhubérances irrationnelles » successivement sur les actions des chemins de fer, du téléphone,  de  l’automobile, de la radio, de la télévision, de l’électronique durant les golden sixties, de l’informatique dans les golden eighties ou de l’internet, la dernière grosse bulle avérée.  

Souvent, ces bulles se sont terminées dans les larmes et le sang (bon, là, c’est vrai, nous exagérons, disons plutôt par des pertes en capital conséquentes et définitives).

Pourquoi ?  Nous pensons que c’est surtout parce que l’optimiste des investisseurs était excessif mais aussi parce que les investissements se faisaient sur des sociétés par encore « mûres ».  Ces sociétés ne présentaient pas encore de fondamentaux économiques suffisants pour déterminer l’ampleur des profits futurs puisque, souvent, le chiffre d’affaires est faiblard et les bénéfices inexistants.  Sans base financière fiable, comment voulez-vous déterminer ce que sera le futur ?

Pour les matières premières, c’est différent : la plupart des sociétés extractrices génèrent bel et bien des cash-flows et présentent, en général, des fonds propres conséquents.  Mais il existe aussi une grosse incertitude quant à leur rentabilité future : c’est le prix auquel elles pourront vendre leurs productions.  Les cours des matières premières sont très erratiques, les spéculateurs en turbos à fort levier viennent récemment de l’apprendre à leur dépens (après, soyons de bon compte, l’avoir appris pour leur plus grand bénéfice). 

Imaginons par exemple un producteur de cuivre imaginaire dont les coûts de production s’élèvent à 3 000 euros la tonne.  Cette compagnie est créée en 1970.

En 1970, la société peut vendre sur le marché son cuivre à 10 000 euros la tonne.  Résultat des courses : elle génère 7 000 euros de bénéfice.

3 ans plus tard, les cours du cuivre se traînent à 5 000 euros la tonne, la société ne génère donc plus que 2 000 euros de bénéfices, soit une division par plus de 3 !

Un an plus tard, en 1974, le cours du cuivre explose à 11 000 euros et notre producteur multiplie donc ses profits de l’année par 4 à 8 000 euros.

L’année suivante, en 1975, les cours du cuivre s’effondrent à 3 000 euros la tonne : notre producteur parvient donc tout juste à équilibrer ses comptes sans plus générer de profit.

Cette situation va s’éterniser pendant une quinzaine d’années, jusqu’en 1990.  Durant ce laps de temps, les cours du cuivre fluctueront entre 3 000 et 5 000 euros et notre producteur présentera en moyenne durant cette période des profits raisonnables de 1 000 euros par tonne.

A partir de 1990, descente aux enfers pour notre « cuivrier » : il ne parvient, bon an, mal an, à vendre ses produits qu’à des cours compris entre  2 000 et 3 000 euros.  Les années de déficit alternent avec les années d’équilibre financier et l’entreprise « vivote » ainsi jusqu’en 2005.

A partir de ce moment, explosion du cours du cuivre qui passe à 7 000 euros la tonne et les bénéfices de notre producteur itou.  Une année de perte en 2009 suite à l’effondrement dû à la crise financière et les cours repartent au nord pour tourner, aujourd’hui, à nouveau autour de 7 000 euros la tonne. 

Tout ceci pour expliquer, cher lecteur, qu’il nous est très difficile d’acheter une société pour ses profits futurs  et plus encore lorsqu’il s’agit d’un producteur de matières premières qui n’a aucune possibilité d’imposer ses prix de vente et à peine plus de possibilité d’abaisser ses coût de production (si ce n’est la solution de fermer, provisoirement ou définitivement, les gisements non rentables).

Voilà pourquoi, pour un achat dans ce secteur, nous attendrons, comme pour toute autre société, que les cours des entreprises « commodities » se retrouvent sous la valeur du patrimoine net de ces sociétés … quitte à louper cette vague.  Ce qui en soit ne serait pas dramatique : mieux vaut rater l’ascenseur et attendre le suivant que de se prendre sa porte en plein visage.

 .

Diversification dans la valeur : un fonds « daubasse » ?

Comme nous vous l’avons expliqué, cher lecteur, nous cherchons, pour nos portefeuilles personnels, des supports qui nous apportent une certaine diversification par rapport à nos actions « daubasses » traditionnelles. Nous vous avons déjà expliqué, entre autres, comment nous appliquions notre approche « deep value » aux émissions d’options put ainsi qu’aux obligations d’entreprise.

Que diriez-vous d’investir dans des fonds de placement ? Mais attention, pas n’importe quel fonds évidemment… des fonds « daubasses ».

En principe, un fonds de placement cote toujours à la valeur de marché des investissements qu’il détient. En effet, son capital est dit « ouvert », c’est à dire que chaque fois que vous souscrivez à des parts d’un fonds, les liquidités sont directement affectées à ce fonds et le prix payé est fonction de la valeur de marché des actifs sous-jacents au moment de la souscription. Et inversement, lorsque vous vendez vos parts, c’est en réalité le fonds lui-même qui vous les rachète en payant la valeur de marché de ces actifs sous-jacents.

Cependant, il existe des fonds dit « fermés » : leur capital est fixe et lorsque vous achetez ou vendez des parts, ce n’est pas au fonds lui-même que vous le faites mais à un autre investisseur sur le marché comme de vulgaires actions. Le prix auquel vous négociez ce type de fonds n’est donc pas fonction de la valeur intrinsèque de la part mais simplement de l’offre et de la demande. Et il peut donc, parfois,  exister de grosses disparités entre ces deux valeurs… exactement ce que des chasseurs de daubasses recherchent. Ainsi, certains d’entre eux sont totalement délaissés par Mr Market, voir carrément snobés.

Outre la décote, une bonne partie d’entre eux est éligibles au PEA, cher aux contribuables français.

Parmi les autres raisons de s’intéresser à ce genre de support, il y a le fait que, en tant que « fonds fermés », l’importance de leurs en-cours reste limitée à une taille « gérable ». De plus, le gérant n’est pas confronté à d’incessantes entrées et sorties de capitaux qui peuvent nuire à la pérennité et à la qualité de sa gestion.

Enfin, ces « sociétés » publient des rapports de gestion très proches des entreprises cotées traditionnelles.

Parmi ces fonds cotés, il en est un qui a retenu notre attention au point que plusieurs d’entre nous ont décidé d’en acquérir pour leur portefeuille personnel.

Nous n’allons pas, cher lecteur, vous faire languir plus longtemps. Il s’agit du UKRAINE OPPORTUNITY TRUST.

Vous l’aurez deviné : ce fonds est essentiellement investi en Ukraine. Il est coté à Londres (code UKRO).

Aujourd’hui, il est possible d’acquérir des parts de ce fonds pour la moitié de la valeur de marché de ses actifs. Outre la décote, nous nous sommes intéressés à ce fonds en raison de sa présence en « Europe Émergente », une région qui suscite l’intérêt de la plupart d’entre nous depuis assez longtemps, non seulement en raison de sa proximité géographique avec « notre » Europe mais aussi du fait que l’un d’entre nous réside en Roumanie.

En effet, notre ami Pierre fut parmi les premiers à investir sur la bourse de Bucarest au moment de sa réouverture, après la chute du communisme, et il surveille d’un œil de lynx l’évolution économique et financière non seulement de son pays d’accueil mais aussi des pays environnants.

Parmi les participations détenues par UKRO, nous n’en connaissons aucune ne fut-ce que de nom. Nous constatons également que les 3 premières lignes en importance du portefeuille représente environ 50 % de sa valeur totale. Pour les chantres de la diversification que nous sommes, voilà qui a de quoi nous inquiéter.

La plus grosse position du portefeuille est Korsando. Après quelques recherches, nous découvrons qu’il s’agit d’une société immobilière non cotée. L’implication comme « apporteurs de capital » de la BERD ainsi que d’autres organismes internationaux dans cette entreprise apporte, selon nous, une certaine caution quant au sérieux de la gestion et des évaluations pratiquées.

La deuxième position, Food Master, est une entreprise de restauration qui exploite sous franchise, divers fast-food. Nous ne connaissons pas les marques exploitées à l’exception d’une vieille connaissance à nous : Papa John’s, une chaîne américaine de pizzérias dans laquelle certains d’entre nous ont été investis il y a une dizaine d’année. Un bon créneau selon nous car « à l’Est », tout le monde veut manger comme « à l’Ouest ».

La troisième position est Creativ Industria Group, un producteur d’huile d’olives et de produits dérivés comme de la mayonnaise.

Parmi les autres sociétés, on trouve des secteurs traditionnels de ces régions : des bancaires, des producteurs de matières premières (pétrole, gaz, sucre) et des industries lourdes (producteur d’acier par exemple).

Nous notons que la valorisation de certaines participations a été réduite à 0 en raison de risques de faillite importants. Ce qui, avec notre esprit tordu, nous incite à penser qu’il s’agit là d’une excellente nouvelle : en effet, même la direction n’attend plus rien de ces participations et, par conséquent, elles ne pourront que réserver des bonnes surprises.

Un point qui nous dérange un peu, c’est le fait que 60 % du portefeuille est constitué de sociétés non cotées, ce qui laisse, à notre goût, un peu trop de liberté au niveau des valorisations. Sur ce plan, nous ne pouvons qu’espérer l’honnêteté la plus totale des dirigeants.

Nous pensons cependant que ces sociétés sont, dans l’ensemble, sous valorisées. En effet, l’Ukraine fut le premier pays de la zone « Est » à plonger lors de la débâcle de 2008. En quelques mois, l’indice « big cap » ukrainien a perdu 80 % de sa valeur. Il nous semble impossible que les actions ukrainiennes aient, aujourd’hui, retrouvé leur juste valeur.

Cependant, nous estimons aussi que ces sociétés ne pourrons retrouver leur sommet de 2008 que moyennant le retour des investisseurs étrangers. Et sans une fin de crise totale et définitive des pays développés, il ne faut pas s’attendre, à notre avis, à un boost important des bourses d’Europe émergente.

L’inflation en Ukraine tourne autour des 10 % mais ça reste raisonnable : en Roumanie, dans les années 90, l’inflation a souvent fluctué entre 50 et 100 % par an. Nous pensons que la taille du pays, bien supérieure à celle de la Hongrie ou de la Bulgarie, est un atout important en terme de marché potentiel et de demande intérieure.

Dans le rapport de gestion, nous constatons que Pictet travaille avec des « consultants locaux ». Vous vous souvenez, cher lecteur, de « l’American Bakschich School » ? Dans ce genre de pays, c’est un accès direct aux informations de première « bourre » car ces sociétés de consultance appartiennent généralement à des gens de pouvoir qui tentent de se faire de l’argent facile pour un travail finalement assez simple pour eux puisqu’ils sont présents dans les coulisses économico-politiques.

Pour nos portefeuilles personnels, nous ne nous emballons pas outre mesure et, fidèles à notre philosophie, n’avons pas misé « gros » sur cette société. En effet, nous pensons qu’il faudra de la patience, beaucoup de patience : nous nous attendons à voir le cours de UKRO fluctuer dans une bande de 20-30 % au dessus ou en dessous de notre prix d’achat pendant encore 6 ou 7 années. Par contre, si nous n’actionnons pas trop vite le clic de notre souris, nous espérons aussi voir ce cours multiplier par 5 ou 10 en quelques années, une fois passé ce temps de purgatoire.

Pour terminer, soulignons que ce fonds est bel et bien éligible au PEA, ce qui a semblé à notre ami Franck un excellent moyen d’investir hors de l’Union Européenne de manière fiscalement intelligente.

Pour l’heure, nous sommes en train de passer en revue des centaines de fonds fermés cotés à Londres ou aux US.  Il semble qu’il y ait un grand nombre d’opportunités « daubasses » parmi ceux-ci dont certaines éligibles au PEA.

(Nous pouvons à présent vous proposer une liste de 4 valeurs. Pour plus d’infos concernant cette liste, rendez-vous sur cette page) – offre plus disponible.