Les chroniques de l’investisseur chronique : le crédit lombard

chronique investisseurCe texte fait partie de la série proposée par notre ami-chroniqueur Laurent Muller.

Même si nous ne partageons pas tout-à-fait les mêmes principes d’investissement, nous nous sommes trouvés énormément de points communs et les raisonnements développés par Laurent nous ont paru marqués par le sceau du bon sens.

Il nous a semblé intéressant de vous faire profiter de ces raisonnements et c’est la raison pour laquelle Laurent tiendra, sur ce blog et à intervalles réguliers, une chronique présentant ses principes d’investissement.

Ce sera l’occasion de débattre avec l’équipe des daubasses mais aussi avec vous, ami( e) lecteur(trice) des sujets qui seront développés par notre ami.

L’investisseur en actions se heurte à des limites lorsqu’il souhaite obtenir un effet de levier direct, même modéré, sur son patrimoine. Les conditions de crédit pour acheter des actions sont en effet bien moins intéressantes que celles qu’il est possible d’obtenir pour un crédit immobilier.

 

Le crédit lombard

Le crédit lombard est une solution de crédit permettant d’acheter des actions. Les conditions qui m’ont généralement été proposées pour ce type de crédit sont les suivantes :

  • Taux variable.
  • Durée limitée : généralement 3 ans « renouvelables » (au bon vouloir du banquier !), dans les offres qui m’ont été faites et nantissement (i.e. blocage des fonds sur la durée du crédit) sur compte titres de 150 % à 200 % du montant emprunté (y inclus le montant prêté par la banque).
  • Appels de marge au cas où le capital nanti descendrait en-dessous du montant emprunté, pour reconstituer la garantie du banquier.
  • Taux autour de 1,5 % supérieur à celui d’un emprunt pour acquérir de l’immobilier physique.

Les 3 premières conditions sont pour moi rédhibitoires et la dernière, acceptable :

  • Vu les taux d’intérêt bas et le risque d’inflation, il me semble important de verrouiller le taux donc d’obtenir un taux fixe.
  • Etant un investisseur à long terme, une durée d’emprunt de 10 ans me semble être la durée minimale acceptable. Je n’ai par contre rien contre le nantissement d’un compte titres, n’ayant pas besoin de disposer des fonds pendant la durée du crédit.
  • Les appels de marge obligent l’investisseur à restituer la garantie au moment où il est le plus faible, en cas d’évolution défavorable des marchés, pour éviter que ne soient clôturées les positions au plus mauvais moment. Je ne suis pas prêt à assumer ce risque.

 

Un crédit lombard « amélioré »

Après avoir identifié les conditions qui étaient pour moi inacceptables, j’ai listé les conditions que j’étais prêt à accepter :

  • Montant du crédit de 20 % de mon patrimoine net.
  • Crédit in fine (remboursement du capital à la fin du crédit).
  • Taux fixe de 4,00 % TEG sur 10 ans (hors assurance).
  • Assurance une tête (obligatoire).
  • Collatéral : nantissement de 2 fois le montant emprunté (y inclus le montant emprunté) sur compte titres.
  • Gestion libre du capital nanti (en particulier, possibilité de placement sur support actions en direct).
  • Pas d’appels de marge (au cas où le capital nanti venait à descendre en-dessous du montant emprunté, la banque assume le risque ; en réalité, le montage n’est pas très risqué pour la banque vu que le montant de l’emprunt correspond à 20 % de mon patrimoine net).
  • Pas de possibilité de sortir sans frais le capital dépassant le montant initial nanti, le cas échéant.
  • Pas de possibilité de payer sans frais les intérêts annuels du crédit in fine avec le capital nanti.
  • Possibilité de remboursement anticipé avant 10 ans avec des frais correspondant à 1 semestre d’intérêts.
  • Les dividendes ne sont pas nantis.
  • Possibilité d’effectuer un remboursement partiel anticipé (et de diminuer le capital nanti en proportion).

 

De la théorie à la pratique

Comme je n’étais pas prêt à accepter les conditions d’un crédit lombard, même par défaut, j’ai pris mon bâton de pèlerin et rencontré une vingtaine de banquiers sur une période de deux ans. Je n’ai pas encore trouvé la perle rare, bien qu’une proposition proche m’ait été faite : toutes les conditions décrites étaient remplies mais le crédit était amortissable, plutôt qu’in fine. Vu mes engagements par ailleurs, je n’ai pas pu l’accepter, bien qu’elle me semblait par ailleurs très intéressante.

Cette initiative, à défaut d’aboutir pour le moment, m’a en tous cas déjà permis de trouver un banquier avec lequel je me sens en phase. Nul doute que je travaillerai un jour ou l’autre avec lui sur un dossier.

 

Conclusion

Je ne prétends pas que ces conditions de crédit puissent nécessairement être obtenues facilement (ne les ayant pas moi-même obtenues), mais cet article illustre bien quelques qualités nécessaires à l’investisseur : la connaissance du sujet, la ténacité et la discipline. Elles sont utiles dans les domaines de l’investissement que j’ai expérimentés jusque là :

  • La connaissance du sujet permet de déterminer les options qui sont à notre avantage.
  • La ténacité aide à évaluer un grand nombre d’options qui nous sont offertes jusqu’à en trouver certaines qui correspondent à nos critères, sans se décourager.
  • La discipline permet d’éviter de se laisser distraire de l’objectif.

Dans le prochain article, j’expliquerai mes idées sur l’effet de levier.

N’hésitez pas à votre tour à partager en commentaires les solutions que vous utilisez pour obtenir un levier direct pour l’achat d’actions.

 

Portefeuille au 28 février 2014 : 5 ans 96 jours

  • Portefeuille : VL 7,6858 € (Frais de courtage et de change inclus)
  • Rendement Total : 660,72%
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  • Potentiel Estimé VANT / Cours 100,51%
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  • Rendement Annualisé : 47,01%
  • Rendement 2014 : 10,67%
  • Rendement 2013 : 20,74%
  • Rendement 2012 : 24,19%
  • Rendement 2011 : -15,65%
  • Rendement 2010 : 38,07%
  • Rendement 2009 : 308,74%
  • Taux de Rotation Annualisé : 18,75%
  • Effet Devise Total : -1,69%

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  • Tracker ETF Lyxor MSCI World : VL 125,2220 € (Frais de courtage inclus et dividende réinvesti)
  • Rendement Total : 86,76%
  • Rendement Annualisé : 12,59%
  • Rendement 2014 : 1,48%
  • Rendement 2013 : 20,16%
  • Rendement 2012 : 11,20%
  • Rendement 2011 : -8,22%
  • Rendement 2010 : 18,76%
  • Rendement 2009 : 30,34%

 

* Nous rappelons que ce portefeuille est un investissement réel et que nos abonnés ont accès à l’ensemble des extraits de compte de notre club d’investissement qui démontrent la réalité des rendements affichés, nets de taxes boursières et d’impôts sous fiscalité belge

 

Performance mensuelle du portefeuille depuis sa création

 

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Détails du Portefeuille

 

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