Archives par mot-clé : PEA

Nouvelle expérience « daubasses » : un laboratoire sur les petites sociétés européennes + analyse Gaumont

Vous nous connaissez, chère lectrice, cher lecteur, nous sommes toujours à l’affût d’anomalies de marchés et de décotes en tout genre sur tous les places financières, sur tous les secteurs, … tant qu’il y a des actifs et un moyen de les valoriser avec des éléments financiers, nous répondons toujours « présents ! »

Nous avons contacté vendredi le propriétaire de notre headquarter pour qu’il nous loue un étage supplémentaire en haut de notre gratte-ciel (si seulement…) afin d’agrandir notre laboratoire dans lequel nous allons faire tourner nos méninges et nos machines détectrices de valeurs à potentiel (et, espérons le, de gains futurs !). Continuer la lecture de Nouvelle expérience « daubasses » : un laboratoire sur les petites sociétés européennes + analyse Gaumont

En attendant notre PEA……. !!!!

Je n’en pouvais plus de garder cela pour moi seul.

Franck et les deux Louis, j’espère que vous ne m’en voudrez pas et je vous prie déjà de bien vouloir accepter mes excuses, pour ne pas vous en avoir parlé avant. C’est la première fois que je prends une initiative seul au nom du groupe sans vous consulter et je comprendrais si vous me viriez de l’équipe sur le champ. Mais, à ma décharge, mon intention était juste de nous éviter la double taxation des dividendes que nous subissons en Belgique, cette taxation qui réduit de manière insupportable 100 euros en 50 euros ! Vous me direz que l’on encaisse sans doute pas beaucoup de dividendes sur les « Daubasses »… mais la devise de Franck « il n’y a pas de petit profit, juste des profits » a raisonné en moi comme les carillons de Notre Dame de Paris et surtout plus que je ne l’aurais imaginé.

Et puis cela fait des mois que Franck (NDLR : le français du groupe) nous rabâche les oreilles au minimum deux fois par semaine avec les bienfaits d’un PEA, véritable « pansement gastrique d’un portefeuille » pour nos amis Français. Sans finalement jamais entrer dans les détails, ce qui a aussi eu comme effet d’aiguiser ma curiosité.

Oui, j’ai voulu ouvrir un PEA, en France, au nom du club d’investissement « les Daubasses selon Benjamin Graham » pour éviter la double taxation belge de nos dividendes.

Voici donc en quelques lignes le récit de mon aventure fiscale.

Je n’ai pas « cherché midi à quatorze heures » : habitant dans la banlieue de Charleroi, soit à moins de 35 minutes de la frontière française, c’est tout simplement dans une agence bancaire d’un petit village de la banlieue de Maubeuge que j’ai pris rendez-vous.

C’était le 6 juin à 9 heures exactement. Il pleuvait abondamment, le ciel était d’un gris pas possible. On ne peut pas dire que la banlieue de Maubeuge m’ait dépaysé de la banlieue de Charleroi : même style d’éventration des sacs poubelles, quelques foyers sauvages de détritus au bord des champs, un asphalte aussi défoncé, des petites maisons en briques rouges délavées par le temps et de la verdure sur les toits.

L’agence bancaire dans laquelle je me suis rendu détonnait un peu dans le paysage.

la succursale de la banque ****** à Maubeuge

C’était une construction flambant neuve, avec une façade entièrement vitrée dans un style architecturale New-Yorkais, très épuré et qui avait au moins six étages. En plus de l’architecture, il y avait aussi un contraste sur la localisation de l’agence qui était plantée au bout d’un petit chemin en terre battue sur lequel il n’était pas certain que deux Buick puissent se croiser sans s’arracher mutuellement les rétroviseurs… Et le pire : pas le moindre parking pour la clientèle. Même si j’ai eu l’impression en arrivant que j’étais le seul client, mais bon à 9 heures, je me suis dit ,un peu comme dans la banlieue de Charleroi, qu’ il n’y avait sans doute pas grand monde de réveiller. J’ai donc parqué ma Mustang en bordure de prairie.

J’ai décidé de ne pas révéler le nom de la banque, pour ne pas attiser inutilement la haine, puisqu’à la télé, tout le monde dit que c’est eux les responsables de la crise des subprimes, de l’endettement des états, du chômage et parfois même du temps pluvieux du week-end. Je m’en voudrais de faire un appel au saccage d’un bâtiment flambant neuf sans doute construit grâce au trading alimenté par la liquidité des comptes épargnes durement engrangés des citoyens des environs.  Néanmoins, vous aurez compris qu’il s’agit bien entendu d’une agence d’une des 3 plus importantes banques françaises.

 

Je me suis engouffré dans un hall d’entrée de marbre blanc après qu’aient coulissé les deux immenses portes vitrées dans un feulement presqu’inaudible. Après m’être présenté et avoir expliqué que j’avais rendez-vous à 9H, j’ai eu droit à un large sourire de la demoiselle de l’accueil qui m’a demandé de patienter quelques secondes.

 

La charmante hôtesse et son sourire chaleureux

 

L’homme qui est venu à ma rencontre m’a également chaleureusement souri en me tendant la main et en me demandant de le suivre. C’était un homme extrêmement élégant vêtu d’un complet bleu profond,  à la coiffure soignée et à l’air posé. Il portait une chemise  d’un blanc immaculé et une cravate en soie bleue légèrement plus claire que son costume. Il ne portait pas de bijou juste une montre Bréguet au poignet droit. Ce qui signifiait qu’il était gaucher !

 

mon sympathique conseiller bancaire

 

En le suivant dans un dédale de couloir, et pendant que nous échangions quelques banalités sur le temps,  je me suis dit immédiatement que sa tête me disais quelque chose.

Il m’a ouvert la porte d’un grand bureau, en me demandant de bien vouloir m’installer, ce que j’ai fait sans attendre. Le siège était confortable et j’avais devant moi une large baie vitrée perlée de pluie qui donnait sur un jardin à la verdure chatoyante et extrêmement bien dessiné. J’étais donc à l’arrière du bâtiment, installé confortablement quand mon interlocuteur m’a demandé si je désirais un café. J’ai accepté et il est sorti en me disant :

« Je suis à vous dans une seconde. »

Toujours occupé à essayer de mettre un nom sur son visage, j’ai hoché de la tête, au lieu de lui dire :

–     Faites à votre aise.

Et j’ai continué à me creuser les méninges pour mettre un nom sur son visage qui m’était connu, j’en étais certain. Le flash est arrivé quelques secondes plus tard lorsque la porte s’est entrouverte et que la demoiselle de l’accueil a déposé sur la table un petit café noir bien serré. Le flash c’était que j’étais assis dans un bureau à l’arrière du bâtiment, soit le fameux « back office » et ce gars ressemblait à… Jérome Kerviel, le plus connu des employés bancaires travaillant dans les « back office » ou plutôt les « black office ».

Cela m’a plutôt décontenancé quand Jérôme s’est assis derrière son bureau, en m’adressant à nouveau un large sourire et en me demandant ce qu’il pouvait faire pour moi.

Bon, j’ai décidé de ne pas révéler la véritable identité de mon interlocuteur pour ne pas attiser la haine et qu’il soit pris à partie par des actionnaires floués ou des anti-capitalistes. Maubeuge n’est finalement pas si grand que cela. Et ressembler à Jérôme Kerviel, voire être son frère jumeau ou encore son sosie, ne doit pas être aisé à vivre au quotidien quand, en plus, on bosse dans une banque.

Je dois vous avouer que j’ai commencé à lui expliqué l’objet de ma présence dans son « back office » en balbutiant.

– En fait, ai-je bredouillé, je fais partie d’un club d’investissement, les « D selon Benjamin Graham » et je voudrais ouvrir un PEA pour échapper à la double imposition sur le dividende pratiquée en Belgique.

– Les D selon Benjamin Graham, avez-vous dit ? a presque murmuré Jérôme en m’adressant un nouveau sourire. Et que signifient les D ? m’a-t-il demandé.

– En fait on est quatre copains : Dominique, Daniel, Damien et Didier !

– Ah oui les D, j’ai compris a dit Jérôme sérieusement.

Franck et les deux Louis, je vous demande une nouvelle fois de m’excuser car je n’ai pas pu dans le « back office » en face du duplicata de Jérôme Kerviel, prononcer le mot « Daubasses ». Avec nos lecteurs, nos abonnés, nos connaissances, je le dis avec plaisir par autodérision comme nous l’avions imaginé au début… Mais devant Jérôme, dans ce bureau en train de demander des renseignements sur un PEA, je n’ai pas pu. Je comprendrais parfaitement que ma part de recettes des abonnements soit supprimée pour six mois pour avoir eu honte du nom du groupe. Alors que, comble de l’histoire, c’est finalement moi qui vous l’ai proposé.

– L’ennui, Monsieur, m’a dit Jérôme, c’est que le PEA est réservé aux personnes physiques. Pour un club d’investissement ce n’est pas possible. En plus vous êtes Belge, si j’ai bien compris. De quelle région ? m’a demandé Jérôme qui semblait avoir enclenché soudainement les vitesses ?

– Je suis de Valonnie, la région de Charleroi. Cela s’écrit avec un W au début et chez nous on dit oualonnie…. !!! Mais bon…..Remarquez que le grand Louis, heu … Damien … dit souvent que nous sommes plutôt en oualbanie….Mais bon, c’est politique et trop belgo-belge pour que cela signifie quelque chose pour vous.

Oui, je comprends. Par contre, vous n’êtes pas français, ni domicilié en France et cela se complique pour un PEA. En plus pour un club d’investissement…

Sinon, je pourrais me domicilier en France et prendre le PEA à mon nom pour le groupe. Je ne pense pas qu’ils y seront opposés si c’est pour gagner des tunes et on se fait tous confiance. En plus, j’ai vu une jolie pension à 10 euros la journée, à l’entrée du village. Et la pension porte un joli nom « Ambroise et Julot ». Vous pensez que ça pourrait coller ? 10 euros par jour c’est 300 euros par mois, pas exagéré.. ?

– La jolie pension, c’est une maison de passe, Monsieur, m’a dit Jérôme, le visage un peu inquiet. Et ce n’est pas 10 euros la journée mais 10 euros de l’heure.

– Ah oui, ça change tout… Mais j’ai entendu récemment une ministre française dire qu’elle voulait supprimer la prostitution en France. Donc, à terme, cela pourrait peut être intéresser les propriétaires de la maison de passe, une reconversion en chambre « boîtes aux lettres » pour exilés fiscaux belges.

Oui c’est possible, mais vous auriez tout intérêt à louer un deux pièces en ville car je doute que cela passe auprès du fisc de résider dans une maison de passe.

Pas de problème, on en discutera ai-je dit. Vous pourriez m’expliquez en gros ce qu’est un PEA ?

Le Plan d’Épargne en Actions, appelé communément le PEA, est apparu en 1992. Le législateur a souhaité encourager un actionnariat populaire en France, en faisant bénéficier par des avantages fiscaux la détention d’actions sur le moyen ou long terme.

 On peut définir le PEA comme une enveloppe fiscale permettant  d’investir sur les marchés européens. Cette enveloppe étant exonérée d’impôt (mais pas du prélèvement social) après 5 ans.

Les conditions rattachées au PEA sont les suivantes :

 L’ouverture d’un PEA est réservée aux personnes physiques fiscalement domiciliées en France.

Chaque contribuable ne peut détenir qu’un seul PEA (contrairement à un compte titres classique).

Le nombre de PEA au sein d’un même foyer fiscal ne peut être supérieur à 2 (il n’est donc pas possible d’en ouvrir pour les personnes à charge ou les enfants).

Un contrat PEA est obligatoirement individuel, il ne peut pas être ouvert sous la forme d’un compte joint et de fait, seul le titulaire peut effectuer les opérations d’achats et de ventes.

Donc vous voyez comme les choses sont assez étroitement définies.

 

– Parfait jusque-là.

Bon poursuivons, il existe en fait deux types de PEA, le PEA B et le PEA A

– Ne me dites pas qu’ils ont même prévu un PEA spécial Daubasse, le B…. Là je ne vous crois pas !

« Un PEA Spécial Daubasses », a répété Jérôme, en fronçant cette fois sérieusement les sourcils !

Eh bien oui, vous avez bien dit PEA B, pour je suppose « Plan d’Epargne en Actions Bancales »…. C’est exactement sur ce type  de société que nous investissons, des Daubasses, des sociétés avec à la direction des manchots, des charlots, pas la moindre compétitivité, le tout à prix cassé et sous la Valeur d’Actif Net Tang…

« Excusez-moi de vous interrompre », m’a dit Jérôme, mais il s’agit  pour PEA B de « Plan d’Epargne en Actions Bancaire » et le PEA A c’est « Plan d’Epargne en Actions Assurance », alors que je m’apprêtais à lui expliquer notre philosophie d’investissement de A à Z… Merde.

« Je poursuis si vous le voulez bien sur le PEA B qui nous concerne. Et son fonctionnement »

– Pas de problème.

 

– Le PEA est composé d’un compte titres sur lequel sont investies les différentes valeurs mobilières ainsi que d’un compte espèces permettant la transition des fonds lors des opérations d’achats et de ventes, le versement des dividendes ou le prélèvement de différents frais. Le compte espèces ne peut pas être débiteur.

« Nous n’avons pas en grande estime les OPCVM » ai-je dit, pour dire quelque chose, « bien qu’il y ait quelques rares exceptions ». Mais Jérôme n’a pas relevé, il a poursuivi

Le montant total de tous les versements ne peut excéder un plafond de 132 000 €.

Le PEA permet l’acquisition d’un choix restreint de valeurs mobilières et interdit les opérations à découvert.

L’absence de possibilité d’un découvert sur le compte espèces dédié au PEA implique une obligation de couverture des ordres de bourse à 100%. Concrètement, pour pouvoir acheter 1.000 euros d’actions, il faut avoir ces 1.000 euros disponibles sur le compte espèces ou en attente de comptabilisation d’une autre vente de titres effectué le jour- même. Tout achat ou vente à découvert est donc impossible.

–  « Pas de put dans un PEA, j’ai compris, Franck nous l’a souvent rappelé », ai-je dit pour permettre à Jérôme de reprendre son souffle

Mais Jérôme, m’a soudain fixé d’un regard brutal qui m’a fait penser qu’il commençait à être excédé par mes interventions. Je me suis senti obligé d’ajouter :

– Je voulais dire des options put, bien entendu

–  Bien entendu, a -t-il comme ironisé avant de poursuivre sur la fiscalité du PEA, le rubicube des rubicubes, c’est d’ailleurs sans doute pour cette raison que Franck, ne nous en avait pas parlé. 

 

Les fonds investis sur un PEA sont toujours disponibles. Tout retrait effectué avant 8 ans entraîne obligatoirement la clôture du PEA et la vente de la totalité des valeurs inscrites sur celui-ci.

Après 8 ans, le produit est très souple et permet plusieurs options.

Clôture du PEA avant 5 ans

Les plus-values sont imposables selon le régime des plus-values mobilières. Depuis le 1er janvier 2011, la totalité des gains réalisés est soumise à l’impôt, au taux fixe de 19% et aux prélèvements sociaux 12,3%, puis 13,5%, à compter du 1er janvier 2011.

Entre 2 et 5 ans, le taux d’imposition est de 19% depuis le 1er janvier 2011 ce qui correspond au taux commun d’imposition des plus- values mobilières. Voir aussi le compte-titres ordinaire.

Avant 2 ans, le taux d’imposition est un taux majoré qui est fixé à 22,5%. La clôture du PEA doit être déclarée avec le formulaire fiscal 2074.

 Clôture du PEA entre 5 et 8 ans

Les plus-values ne sont pas imposables et subiront seulement les prélèvements sociaux.

Après 8 ans, les possibilités sont nombreuses. Le calcul du prélèvement social, effectué dans le cas d’un retrait partiel ou total, devient particulièrement complexe.

La première raison est que le taux à appliquer dépend de la période où les plus-values ont été réalisées. En effet, comme le PEL, il faut tenir compte des différentes évolutions du taux des cotisations sociales. Par exemple, la CSG a connu des taux de 3,4%, 7,5% ou 8,2%. Ensuite la base de calcul, ce sont les plus-values. Plus exactement, c’est la différence entre les différentes valeurs liquidatives du PEA le solde du compte espèces + la cotation des différentes valeurs à une date donnée et la somme totale des versements effectués.

Pour un PEA ayant plus de 15 ans c’est alors……

–   « Si je comprends bien », ai-je interrompu l’air assez concentré, « c’est difficile d’ouvrir un PEA avec Bac +1 ou 2. Ou alors, il est nécessaire de prendre des cours du soir de fiscalité. »

–  « Ne vous inquiétez pas » a dit Jérôme, « nous avons des services à l’intérieur de la banque qui peuvent vous aider aux différents calculs. »

– Services payants, je suppose ?

– Eh oui a dit Jérôme en retrouvant le sourire !

– Finalement écoutez, à nous quatre on a bien Bac +11 même avec moi qui suit Bac -6 donc on devrait s’en sortir, car on a vraiment en horreur les dépenses inutiles. Vous pouvez y allez, ai-je dit ?

– « Y aller ? » m’a demander Jérôme, comme s’y je m’apprêtais à le virer.

– « Vous pouvez ouvrir le PEA », ai-je dit en me frottant les mains, « je veux absolument leur faire une surprise ».

Jérôme a griffonné pendant deux minutes sur un formulaire qu’il m’a demandé de signer. Ce que j’ai fait. Il m’a donné une copie du document, puis il a ajouté avant de se lever de sa chaise :

– Dès que nous recevons votre domiciliation sur le territoire français, nous activons votre PEA !

Il est passé devant moi, pour m’ouvrir la porte et m’a demandé de le suivre. Je me suis exécuté.

Au détour d’un couloir, nous nous sommes brièvement arrêté devant un homme plus âgé à l’allure débonnaire et au costume impeccable. « Je vous présente le directeur de l’agence » m’a dit Jérôme. Et l’homme m’a aussitôt serré la main, en me disant quelque chose du style « merci pour la confiance que vous nous accordez, à bientôt. »

En poursuivant notre chemin, je me suis dit que son visage me disait quelque chose : ces lunettes cerclées or et sa cravate imprimée de Dollar …

Dans le hall d’entrée, Jérôme m’a souri une dernière fois en me serrant la main.

Dehors le ciel était toujours gris et il pleuvait toujours abondamment. En mettant le moteur en marche, j’essayais toujours de mettre un nom sur la figure du directeur de l’agence… Mais pas moyen, alors que j’étais persuadé que je connaissais ce visage.

Je me suis arrêté, sur le retour à l’hotel « Ambroise et Julot » pour me domicilier. Julot était un gars absolument charmant qui me faisait penser au défunt Fred Chichin des « Rita Mitsouko » avec mèche folle, pas mal de bagouses aux doigts et la petite moustache taillée avec méticulosité. Ambroise était partie faire du shopping  à Auchan à Louvroil. Julot a accepté de s’occuper entièrement de ma domiciliation contre 300 euros que j’ai déboursés volontiers et l’affaire s’est réglée en moins de 10 minutes.

Mais quand je suis ressorti, je réfléchissais toujours au nom que je pourrais mettre sur le visage du directeur de l’agence, et je me suis également mis à penser que j’avais trahis complètement l’esprit « Daubasse » en allongeant aussi facilement 300 euros à Julot pour une démarche administrative que j’aurais pu régler moi-même.

Franck et les deux Louis, je vous dois de nouvelles excuses pour cette trahison de l’esprit « Daubasses », je vous offre à tous un bon resto pour me faire pardonner.

Sur le chemin qui me ramenait en Belgique, mon esprit n’arrêtait pas d’être taraudé par le visage du dirlo de la banque jusqu’à ce que j’aie un flash provoqué par sa cravate imprimée de dollars : le dirlo ressemblait à Bernard Madoff… Eh oui :  même nez aquilin, sourcils circonflexes et un regard affable qui vous inspire une entière confiance.

Pour ne pas attiser la haine, j’ai décidé de ne pas vous révéler le véritable nom du directeur de la banque : ressembler physiquement à Bernard Madoff, c’est sans doute pour certains anticapitalistes déjà un fait pénalement punissable mais, en plus, engager un gars qui ressemble à Kerviel, cela mérite sans doute pour certain pas moins que la chaise électrique… Alors que ces deux personnes ne sont coupables de rien, juste d’un physique que l’on pourrait aujourd’hui, qualifier d’ingrat.

Je roulais sur les premiers kilomètres d’autoroute belge quand l’étrange sensation d’être projeté dans le futur m’a assailli.

Je me suis retrouvé deux ans plus tard dans ma chambre, allongé dans mon lit, les yeux rivé au plafond, dans une attitude purement catatonique. Mon emploi du temps se résumait à descendre de mon lit vers 10 heures du matin, ouvrir la boîte au lettre en façade pour voir si le facteur n’avait pas glissé une lettre de la banque, m’annonçant que notre PEA était activé… Avant de remonter dans ma chambre, j’arrachais la feuille du jour au calendrier accrochée dans ma cuisine… Et c’est de cette manière que je sais que nous sommes aujourd’hui le 1 Juillet 2014 et que demain nous seront le 2 juillet…

J’avais le sentiment d’être à la fois le Valdimir et l’Estragon, de la pièce de Beckett, « En attendant Godot »… J’attendais notre PEA. Sans faim, ni soif, ni désir d’aucune sorte, juste l’attente de notre PEA qui arriverait dans ma boîte aux lettres… Plus de famille, plus de Franck et les deux Louis, plus de Daubasses… J’étais dans le vide sidéral de l’attente de notre PEA… Et les jours passaient inlassablement pareil en attendent notre PEA…

Il était exactement minuit et douze minutes, le 12 septembre 2014 quand j’ai entendu clairement du monde grimper les escaliers. Dans un premier temps, je me suis dit « ça y est, on m’amène notre PEA, au lit, il sont top la poste Belge, la B Post…. ». Mais quand la musique du générique de fin de Taxi Driver  a empli toute la maison, je me suis dit que j’étais sans doute cambriolé… Et que je devais juste me concentrer, sur l’attente de notre PEA….

Mais dans une véritable scène à la Dalton de la BD Lucky Luke lardée d’un suspens typique de thriller, la porte a d’abord grincé sur ses gonds, puis la tête de Franck est apparue au chambranle de la porte. Seulement la tête un peu penchée et pas le corps… Puis, au-dessus de la tête de Franck, la tête du plus petit des deux Louis est apparue et finalement au-dessus des deux têtes de mes amis, la tête du plus grand des deux Louis….. !!! Les Daubasses étaient dans ma chambres alors que j’attendais notre PEA et j’allais devoir leur annoncer que j’attendais notre PEA.

« Qu’est-ce que vous foutez dans ma chambre les gars ? », ai-je hurlé en commençant à transpirer.  La seule réponse que j’ai eu, c’est un long sourire du plus de petit des deux Louis… Mais un sourire lugubre qui m’a glacé le sang.

« Je sais les gars, je ne vous ai pas donné de nouvelles, mais j’attends notre PEA depuis deux ans, même plus, j’ai dit et je voulais vous faire la surprise, même si c’est compliqué comme fiscalité ! »

Mais j’ai eu l’impression qu’ils ne m’entendaient pas car ils sont entrés solennellement dans ma chambre et se sont approchés du lit. Franck à droite, le plus petit des deux Louis à gauche et les plus grands des deux Louis au pied de mon lit. J’ai aussi remarqué assez rapidement dès qu’ils sont entrés dans la chambre que le plus grand des deux Louis tenait dans la main un immense couteau de boucher, on aurait dit celui d’Anthony Perkins de « Psychose » le film d’Hitchcock !

« Tu ne vas pas me dire que tu as amené une noix de jambon de Rochefort et de la Chouffe chère à Franck et que l’on va manger et boire et faire la fête, pendant que je vous explique l’attente insoutenable de notre PEA » ai-je dit pour essayer de détendre l’atmosphère… Mais les trois Daubasses sont restées impassibles, on aurait dit qu’il ne m’entendaient pas… Merde.

« On est venu te dire que TU ETAIS VIRE, TU ENTEND ?  TU EST VIRE », a dit le plus grand des deux Louis en hachant chaque mot d’un timbre de voix d’outre-tombe….. « Et on veut les listes », ont renchérit en cœur Franck et le plus petit des deux Louis avec le même timbre de voix et en détachant lentement chaque syllabe.

J’ai dit : « non, non, les gars, c’est pas possible … pas pour un PEA … » « Non », ai-je encore répété en commençant à pleurer. Mais j’ai eu l’impression qu’ils comprenaient que je ne voulais pas leur donner les listes remplies de Daubasses….. !!!!!

 C’est alors que le plus grand des deux Louis a brandit son couteau de boucher !

 Et que je me suis réveillé, d’un bond le visage couvert de transpiration…

 

L’équipe des Daubasses, souhaite à tous ses lecteurs et à tous ses abonnés d’excellentes vacances.

 

A tous nos abonnés, ne ratez pas la lettre 100% PEA que nous publierons dans la première semaine de juillet, malgré les vacances, le soleil, et ce texte « détente » sur ce sacré PEA !

 

Question des lecteurs : est-il intéressant d’investir dans des daubasses au sein d’un PEA ?

Comme vous le savez, cher(re) lecteur(trice), nous sommes quatre investisseurs dans la valeur, nous pouvons même dire des « extrémistes » de l’investissement dans la valeur, de nationalités différentes. Trois d’entre nous sont belges, et donc non intéressés par une quelconque défiscalisation sur les plus-values immobilières, puisque, nous vous le rappelons, il n’y a aucune taxe fiscale sur les plus-values réalisées lors de gains sur les marchés financiers en Belgique, pour l’individu qui investit en bon père de famille.

Continuer la lecture de Question des lecteurs : est-il intéressant d’investir dans des daubasses au sein d’un PEA ?

Les opportunités sectorielles

La chasse à la daubasse est plus fructueuse en période d’incertitudes économiques et financières : en effet, si ces périodes, sur le court terme, pénalisent le rendement d’un portefeuille, elles permettent de construire la performance future de ce même portefeuille.

Mais une approche  permet, selon nous,  de « sublimer » le rendement futur d’un portefeuille, c’est d’acheter dans une période d’incertitudes économiques et financières ET dans une zone géographique ou un secteur honnis de l’ensemble de la communauté financière.

Grâce à ce type d’approche, nous pensons qu’il est possible d’acquérir des « daubasses parmi les daubasses ».

Ainsi, pour notre portefeuille, nous avons acquis ces derniers mois, grâce aux différents apports d’argent frais, des actions issues de secteurs complètement délaissés par ce pauvre Mr Market :

          Tout d’abord, nous avons renforcé ou acquis des actions de deux entreprises liées au secteur de la papeterie : le prix de la pâte à papier trône pour l’instant sur des sommets et pèse donc sur les marges du secteur.  Nous pensons néanmoins qu’à moyen terme, soit le prix de la pâte à papier s’ajustera, soit les prix de vente des papetiers s’ajusteront.  Continuer la lecture de Les opportunités sectorielles