Rapport de gestion – Janvier 2017

Au cours de ces années, ami(e) lecteur(trice), nous avons toujours eu la volonté de vous proposer notre parcours d’investisseurs avec autant de transparence que possible.

De plus, régulièrement, nous avons alimenté vos réflexions par des statistiques issues des constatations que nous avons faites du portefeuille de notre club d’investissement. Ces statistiques nous ont permis d’améliorer notre propre process mais aussi, nous l’espérons, le vôtre.

C’est un peu dans cette double optique de transparence et d’observation statistique que nous vous proposons, chaque mois, un extrait « rapport de gestion » publié dans nos lettres mensuelles, extrait dans lequel nous retraçons les grandes lignes de l’évolution de notre portefeuille. L’idée principale sera de vous proposer un maximum de réflexions sur le sujet.

Bien évidemment, ce rapport ne fera, en principe, pas mention de sociétés individuelles, ce privilège étant réservé à nos abonnés.

RAPPORT DE GESTION – Janvier 2017

La VL de notre portefeuille est de 9.87€, en progression de +5.10% sur le mois de janvier.
Sur le mois, notre portefeuille a subi un change défavorable de -0.90%.

performance portefeuille Daubasse au 31 janvier 2017

Continuer la lecture de Rapport de gestion – Janvier 2017

Une méthode pour se couvrir contre le risque de change

Ce texte fait partie de la série proposée par notre ami-chroniqueur Laurent Muller.

Même si nous ne partageons pas tout-à-fait les mêmes principes d’investissement, nous nous sommes trouvés énormément de points communs et les raisonnements développés par Laurent nous ont paru marqués par le sceau du bon sens.

Vous avez trouvé une action qui vous semble intéressante sur un marché en devise étrangère mais vous craignez de vous exposer à une monnaie dont la volatilité ou la dynamique vous échappe.
Une méthode permettant de se couvrir contre le risque de change, à hauteur du montant initial de l’investissement, est de conserver des liquidités dans la monnaie de son compte et de contracter un emprunt dans la monnaie dont on ne souhaite pas subir les variations.

Prenons l’exemple d’un investisseur ayant un compte en USD et souhaitant se prémunir des fluctuations de la paire JPY/USD. L’investisseur peut contracter une dette en JPY et conserver des liquidités d’un montant correspondant en USD.

 

Situation initiale

Postulons de manière fictive que la parité USD/JPY soit à 1 au départ, afin de simplifier les calculs.

L’investisseur détient un compte libellé en USD de 1000 USD.

Il achète des actions japonaises pour 1000 JPY, ce qui crée une dette en JPY de 1000 JPY.

Chez certains courtiers (par exemple Interactive Brokers), cette dette n’est pas automatiquement convertie en USD et retirée des liquidités en USD. Elle n’affecte donc pas le montant d’USD. Après l’achat, l’investisseur a 3 lignes:

a/ Actions japonaises achetées (valeur 1000 USD = 1000 JPY)
b/ Liquidités USD: + 1000 USD
c/ Liquidités JPY: – 1000 JPY

Si l’investisseur ne clôture pas sa dette en JPY, il est couvert contre (et ne peut pas bénéficier des) les évolutions de la paire de devises JPY/USD pour le montant de son achat comme le montrent les cas pratiques suivants.

 

Situation finale après une baisse de moitié du JPY par rapport à l’USD – Performance nulle sur le placement en actions

Si le cours du JPY baisse de moitié par rapport à l’USD et en admettant que la performance des actions japonaises est nulle, le montant de la dette (- 1000 JPY) exprimée en USD aura diminué (soit – 500 USD).

Si la dette en JPY est alors remboursée avec les USD, il reste:

* Des actions japonaises (valeur 1000 JPY = 500 USD)
* 500 USD
* 0 JPY

La forte variation de la parité USD/JPY n’a eu aucune incidence sur la valeur en USD malgré un investissement en JPY. La dette en JPY a neutralisé les actions libellées en JPY.

La chute du JPY n’a eu aucune incidence sur la valeur du portefeuille exprimée en USD (valeur totale: 1000 USD).

 

Situation finale après une hausse du JPY par rapport à l’USD – Performance nulle sur le placement en actions

Symétriquement, si le cours du JPY double par rapport à l’USD et en admettant que la performance des actions japonaises est nulle, le montant de la dette (-1000 JPY) exprimée en USD aura augmenté (soit – 2000 USD). En cas de remboursement de la dette en JPY avec les USD, il reste:

* Des actions japonaises (valeur 1000 JPY = 2000 USD)
* -1000 USD
* 0 JPY

La forte variation de la parité USD/JPY n’a eu aucune incidence sur la valeur en USD malgré un investissement en JPY. La dette en JPY a neutralisé les actifs (i.e. les actions) en JPY.

La hausse du JPY n’a eu aucune incidence sur la valeur du portefeuille exprimée en USD (valeur totale: 1000 USD).

 

Situation finale après une baisse du JPY par rapport à l’USD – Performance de + 100 % sur le placement en actions

Le cours du JPY baisse de moitié par rapport à l’USD et la performance des actions japonaises est de + 100 %. Le montant de la dette (-1000 JPY) exprimée en USD aura donc diminué (soit – 500 USD). En cas de remboursement de la dette en JPY avec les USD, il reste:

* Des actions japonaises (valeur 2000 JPY = 1000 USD)
* 500 USD
* 0 JPY

La valeur finale en USD est de 1500 USD (et non de 2000 USD). En effet, la valeur des actions japonaises se décompose en un montant initial (1000 JPY) et une plus-value (1000 JPY). Pour le montant initial de l’investissement, la dette en JPY a permis de neutraliser la variation de cours. En revanche, la plus-value de + 100 % (soit 1000 JPY) est impactée négativement par l’évolution défavorable du JPY par rapport à l’USD (- 50 %). Au final, la plus-value est de 1000 JPY ou 500 USD (et non 1000 USD, du fait de l’impact négatif de l’évolution de la parité JPY/USD sur la plus-value)…

Cet exemple montre que la protection des variations de devises JPY/USD n’impacte que le montant à l’achat et non les plus values avec cette méthode.

 

Conclusion
En choisissant un courtier qui ne convertit pas directement les achats d’actions en devises étrangères dans la devise du compte-titres, l’investisseur a un moyen simple de se couvrir contre le risque de change à hauteur de son prix d’achat.