Cette question nous est souvent posée ces derniers temps par bon nombre d’entre vous.
Nous allons tenter d’y répondre, cher lecteur, par une autre question : que pensez-vous d’un fonds qui, depuis sa création il y a 12 ans, présente un écart type annuel presque deux fois plus élevé que celui de son indice de référence et qui, surtout, a sous performé son indice de référence une année sur deux ?
Pas grand-chose de bien probablement …
Nous allons à présent vous présenter un petit tableau comparatif des performances de ce fonds « mystère » et celle du S&P 500 dividendes inclus.
Années |
S&P 500 |
fonds mystère |
1998 |
28,58% |
3,50% |
1999 |
21,04% |
8,50% |
2000 |
-9,10% |
53,80% |
2001 |
-11,89% |
47,60% |
2002 |
-22,10% |
-17,70% |
2003 |
28,68% |
66,40% |
2004 |
10,88% |
12,20% |
2005 |
4,91% |
25,30% |
2006 |
15,79% |
14,90% |
2007 |
5,49% |
79,40% |
2008 |
-37% |
-48,20% |
2009 |
26,46% |
10,40% |
30/09/2010 |
5,99% |
-4,90% |
En réalité, ce fonds, c’est le CGM Focus, géré par l’excellent Kenneth Heebner. Ce fonds a procuré à ses détenteurs, depuis début 1998 une rentabilité de plus de 450% alors que dans le même temps, le S&P 500, dividendes inclus, générait un rendement de 50% !
Certes, les unités de temps ne sont pas identiques mais nous constatons que, tout comme CGM Focus, nous avons sous performé notre indice de référence (le tracker MSCI World dividendes inclus) 6 mois sur 10 au cours de cette année … mais ces sous performances périodiques ne nous ont pas empêché de surperformer globalement en 2010 ce même indice d’une vingtaine de pourcents.
Comparaison n’est pas raison mais cet exemple nous semble assez percutant sur la manière dont nous envisageons l’investissement en actions : ce qui compte, c’est le rendement final obtenu à notre horizon d’investissement et nous souhaitons effectivement, comme tout investisseur rationnel, qu’il soit le plus élevé possible.
Que pour y parvenir nous devions supporter une volatilité élevée ou même de longues périodes de sous performances nous importe peu : la conviction que nous avons en notre approche est bien plus importante et nous estimons toujours que sur une longue période, nous continuerons à surperformer Mr Market.
Le CGM Focus présente actuellement un en-cours de 2,7 millards de dollars et Ken Heebner parvient à assumer parfaitement le terrible impératif institutionnel auquel il doit être soumis par les multiples détenteurs de parts lors de ces nombreuses années de sous performance. Pourquoi, dans ce cas, les joyeux boursicoteurs que nous sommes devraient, pour leurs menues économies personnelles, « avoir les boules » pour quelques mois de moindre rendement ?
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