Reconnaissons que cette affirmation que nous assénions avec force manquait un peu d’arguments concrets.
Cependant, la bande des daubasses ne voudrait pas lancer pareille assertion sans au moins vous apporter un début de preuve.
Et cette preuve, un vent favorable l’a apportée sous la forme d’une étude de Tweedy Browne sur les rendements procurés par l’approche « net net » que nous pratiquons allègrement (normal, c’est la raison d’être de ce blog !).
C’est qui ce Tweedy Browne ? Rien à voir avec Charly … Il s’agit en fait d’une des meilleure maison de gestion value au monde, rien de moins. Et cette phrase qui résume sa philosophie de gestion a tout pour nous plaire « un management médiocre se vend généralement avec une plus grande décote qu’il ne le devrait ».
The Little Book of Value Investing
Qu’investir dans des sociétés cotant sous leur fond de roulement net devait procurer des rendements appréciables, nous nous en doutions : des sociétés à ce point sous évaluées et présentant une solvabilité élevée ne pouvait qu’être des anomalies de marché et donc procurer une rentabilité sympathique. C’est d’ailleurs ce que nous expliquions au lancement de notre blog en novembre 2008.
Que le rendement obtenu depuis la création de notre portefeuille le confirme, il y a un pas que nous n’oserions encore franchir en raison de la durée de vie même de ce portefeuille, probablement trop courte pour tirer des conclusions définitives.
Mais que diriez-vous d’une analyse de rendement obtenus sur une durée de 13 ans ?
C’est ce que le professeur Henry Oppenheimer a réalisé. Il a analysé la rentabilité obtenue par des investissements dans des actions présentant une décote de 33 % par rapport à leur valeur d’actif « net net », du 31/12/1970 au 31/12/1983. Pour l’expérience, le portefeuille fictif était renouvelé le 31/12 de chaque année : les actions les moins sous évaluées étant remplacées au sein du portefeuille par d’autres candidats meilleur marché.
Et quel fut le résultat de cette petite expérience ? Et bien, le portefeuille « net net » a procuré au cours de cette période un rendement annuel de +29,4% alors que la bourse américaine générait un rendement de +11,5% par an au cours de la même période.
Mais il y a mieux !
Comme vous le savez, les sociétés que nous avons en portefeuille ne génèrent pas des bénéfices exceptionnels. Que du contraire, au 31/12/2008, seulement 19 % des sociétés de notre portefeuille présentaient un résultat net positif.
Notre nouvel ami, Henry Oppenheimer, a distingué le rendement obtenu par les actions des sociétés en perte au moment de leur achat (environ 1/3 de l’échantillon) et celui obtenu par les entreprises bénéficiaires. Le résultat est étonnant : les sociétés déficitaires ont procuré à leurs heureux propriétaires un rendement légèrement supérieur par rapport aux sociétés bénéficiaires soit 31,3 % par an pour les premières et 28,9 % par an pour les secondes.
Enfin, pour terminer, nous voulons préciser que nous nous sommes lancé dans l’investissement en « net net » parce que le raisonnement menant à leur sélection nous semblait logique et cohérent et non en raison de rétro performance exceptionnelle (piège que tendent certaines sociétés lançant des trackers en fonction d’une performance rétrovision alléchante). Nous ne connaissions pas cette étude lorsque nous nous sommes lancé à la chasse à la daubasse. Mais le fait de voir une thèse confirmée par des chiffres ne peut que nous apporter l’assurance d’avoir raisonné « juste ».
<< Les marchés ne sont pas efficients : profitez-en !
>> Pourquoi notre approche est beaucoup moins risquée qu’il n’y paraît au premier abord
Bonjour et merci pour votre blog, je suis abonné depuis plusieurs mois et je prends beacoup de plaisir a me former grâce a vous.
Votre article traite d’une meilleure performance pour vos net net avec une étude menée dans les années 80 ( de très bonnes années il me semble), tout comme votre portefeuille daubasses et sa performance exceptionnelle ( même son indice de référence a fait de bonnes perfs).
Avez vous des études également sur les performances de votre approche vs indice lors de périodes ou la bourse est dans l’ensemble moins euphorique?
Si non pourriez vous donner votre avis subjectif?
Ne vaut il mieux pas investir dans les grosses cap dans ces cas la?
Je ne sais pas si ma question est claire ou pertinente, dans tous les cas merci pour tout
bino
Bonjour bino,
Merci pour vos bons mots et votre commentaire.
Votre question est très claire !
Bien sûr dans l’idéal, c’est d’investir dans les grosses capis avant qu’elles montent, de les vendre au plus haut, et ensuite de réinvestir ses gains dans des small caps comme nos daubasses ! 😉
Ça c’est pour ceux qui rêvent, les chanceux ou alors des gens incroyablement bons et perspicaces. On est preneurs si vous connaissez des gens sur longues périodes qui ont réussis systématiquement à surfer sur chacune des bonnes vagues sans jamais se manger un gros retournement de marché.
Blague à part, bien malin est celui qui peut surfer sur toutes les modes sans se brûler les doigts !
Ce que nous prônons et ce que nous faisons depuis des années : ne pas faire de prévisions ou de suivre une tendance et continuer d’acquérir des actifs bradés.
Nous sommes convaincus par notre approche et avons un horizon de placement de l’ordre de la décennie. Une seule très grosse années peut faire la différence. Regardez les performances annuels du Portefeuille daubasses 1 et l’incroyable année 2009 à +308,7%.
Pour ce qui est de l’investissement dans la valeur (value investing pour faire plus cool), n’hésitez pas à lire notre récent article intitulé La fin de l’investissement value.
Le principal est d’être à l’aise avec son style d’investissement, d’avoir un process carré… et au final de gagner quand même un peu d’argent !
A bientôt,
les daubasses