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Lettre annuelle 2018 de Warren Buffett – le résumé

Heinz : un méga deal signé Buffett. Pas le meilleur !

Nous vous avions fait un résumé l’année dernière de la lettre annuelle du gourou des investisseurs. Le titre de l’article était Copier sans comprendre, sous-titré : « Copier sans comprendre donne la fausse impression qu’investir en bourse est enfantin ».

Ce titre pourrait être repris cette année, tant la lettre annuelle cru 2018 de Warren Buffett explique avec simplicité et pédagogie ce qui a fait de lui (et fera de vous ?) un investisseur hors-pair !

Voici le résumé, en 4 points essentiels, de la lettre de cette année de nouveau riche en enseignements pour les investisseurs qui auraient zappé cette lecture indispensable :

 

1. Les rachats d’action de Berkshire Hathaway

L’information principale de cette lettre est clairement le fait que Warren Buffett annonce qu’il va commencer à racheter des actions en masse de sa propre société. Pendant des années, il avait expliqué en long et en large que la limité était fixée à 1,2x les fonds propres (price to book = 1,2x). Quoi qu’il arrive.

Maintenant, il a clairement écrit que la valeur comptable actuelle (soit les fonds propres) ne reflètent pas du tout la valeur « réelle » (comprendre « valeur économique ») de la société Berkshire Hathaway. Jusque là, rien de nouveau, cela aussi il l’a maintes fois répété et c’est d’ailleurs ce qui justifiait des rachats d’actions supérieurs à un niveau supérieur aux fonds propres.

Mais ce qui est nouveau, c’est que ce verrou des 1,2x les fonds propres ne semble plus être une limite. Cela fait sens, surtout quand l’un des meilleurs investisseurs modernes n’arrive pas à trouver de très grosses entreprises à racheter avec sa trésorerie pléthorique et ses flux de trésorerie abondants.

 

2. Warren achète des actions, faute de mieux

A noter également un point essentiel à retenir de cette lettre pour les investisseurs en actions : si Berkshire Hathaway achète aujourd’hui des actions, c’est par défaut et non par envie. C’est simplement parce que la société génère des gros cash flows et que le marché « actions » est le plus intéressant actuellement sans pour autant signifier que les prix actuels sont bon marchés… Dans ces conditions où il n’est pas facile d’investir, Warren Buffett a donc bien raison de privilégier le rachat des actions de sa propre société pour ensuite les annuler et créer de la valeur à long terme pour tous les actionnaires de Berkshire Hathaway !

 

3. « je suis légendaire, mais pas éternel ! »

En fin de lettre, pas  besoin de lire entre les lignes. Les derniers mots de la lettre annoncent clairement la couleur : « tout va bien, tous les hommes sont là pour assurer la pérennité de BRK » et… qu’il faut se préparer à son ultime départ. Il est vrai qu’il prend de l’âge. Il a 88 ans. En gros, on pourrait traduire ces mots par :

« Chers actionnaires, ne vous inquiétez pas trop de la continuité de Berkshire Hathaway si je devais quitter mes fonctions plus rapidement que prévu, tout est en de bonnes mains pour continuer à créer de la valeur…« . C’est un peu triste, mais il faut bien se préparer au pire, qui finira par arriver. Warren Buffett est un investisseur légendaire, mais tout de même mortel.

Quelques derniers points. Sur la forme. 14 pages, c’est extrêmement court… l’oracle d’Omaha a été plus synthétique cette année. Il y a bien quelques touches d’humour et un peu de pédagogie, mais Warren Buffett y va moins de sa petite histoire pour cette édition. Lassé ?

 

4. Faites ce que je dis, pas ce que je fais !

Vous noterez aussi beaucoup moins de louanges sur les brésiliens de 3G, les co-investisseurs sur Kraft-Heinz… Facile à comprendre avec les déboires actuels de la société : perte de vitesse de l’activité, endettement élevé et coupe dans tous les budgets. Résultat : le cours de l’action a été divisé par 2 en 1 an et par 3 en 2 ans ! Pas le meilleur deal du siècle pour Warren ! Dans les précédentes lettres, les gars de chez 3G étaient qualifiés de « génies »…

Plutôt ironique ce retour de bâton. Cet investissement réalisé avec les spécialistes des rachats d’entreprises avec endettement (effet de levier financier, ou LBO en anglais), ne porte pas ses fruits. Et quand on connaît le discours de Warren Buffet sur l’endettement… qu’il a fustigé dans les médias, comme étant un des principaux dangers pour l’investisseur… monsieur « faîtes ce que je dis, pas ce que je fais » semble avoir encore une fois enfreint une de ses règles.

Moralité : toujours respecter son process !

Et vous, quelle a été votre lecture de cette lettre ?

 


Lettre annuelle 2018 disponible sur le site de Berkshire Hathaway en cliquant ici.

 

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Quand Warren Buffett copie les daubasses ! (9 ans du portefeuille)

Vendredi 24 Novembre 2017, nous clôturerions la semaine sur la date anniversaire de nos 9 ans d’existence du portefeuille qui a démarré le 24 Novembre 2008.

Quand nous pensons à Walter Schloss, l’élève de Benjamin Graham qui nous est le plus proche car à la recherche une vie durant d’actifs décotés et qui a retourné 15% annualisé sur plus de 50 ans pour ses clients et ses amis, nous pensons que notre aventure a démarré de très belle manière. Mais nous n’allons pas pérorer sans fin sur une performance à court terme, et nous jeter à la tête d’inutiles bouquets de fleurs, car oui, à l’échelle de Walter Schloss, c’est du court terme « 9 ans » puisqu’un peu moins de 20% du parcours de ce sacré « Big Walt ».

Après 9 ans d’existence, nous voulons toujours fermement rester ancrés dans le présent et regarder vers le futur pour nos investissements et notre portefeuille, car c’est la performance future qui est le plus important pour nous et pas la performance passée, déjà acquise. Nous allons donc simplement vous parler du présent et de ses difficultés, mais également de l’avantage objectif dont nous disposons à ce stade de la compétition, soit aujourd’hui et pour l’avenir.

 

Une fin d’année 2017 déprimante et exaltante

Cette fin d’année 2017 est à la fois déprimante, exaltante et énervante pour les chasseurs d’actifs décotés que nous avons baptisé depuis longtemps et sans doute pour toujours les « Daubasses ».

Déprimante, parce que nous avons l’impression qu’il ne se passe rien, hormis une hausse des marchés sans fin qui font croire, comme à chaque fois, que les arbres montent jusqu’au ciel et que les singes qui habitent dans ces arbres peuvent jouer avec les étoiles du firmament en toute impunité !

Exaltante, parce que nous avons presque 30% de liquidités et que nous savons qu’a la première alerte baissière d’ampleur, quand tous les fêtards se réveilleront avec la gueule de bois en pleurnichant qu’ils ont perdu plus de 50% parce qu’ils ont investit au plus haut, sur des « perspectives futures solides » et qu’ils hurleront sans discontinuer que ce sera sans le moindre doute la fin du capitalisme et qu’ils vendront, comme d’habitude, à n’importe quel prix, nous allons pouvoir profiter de toutes les occasions disponibles en leur achetant sans compter pour leur éviter toute larme supplémentaire. Ce moment sera la récompense suprême, à notre discipline, à notre douleur de ne rien faire si la décote ne répond pas à nos exigences, à notre impertinence de ne pas faire comme la majorité des acteurs du marché….En un mot à la difficulté psychologique, exigeant de suivre un process défini… Chose très simple à formuler par des mots, mais éprouvante en pratique….et sans en avoir l’air.

 

Quand Warren Buffet copie les daubasses !

Notre dernier édito pointait avec humour que l’immense Warren Buffett copiait le portefeuille des « Daubasses » avec ces 109 milliards de liquidités à ce stade du délire boursier… En se penchant sur cette idée, on s’aperçoit, chose amusante, que nous sommes, le portefeuille des daubasses et celui de Berkshire Hathaway, sur les même tranches de chiffres, du moins les 3 premiers… Valeur arrondie du portefeuille des Daubasses à 442 milles euros – valeur arrondie du portefeuille du Bershire Hatahway 447 milliards de dollars US. Poids des liquidités arrondies du portefeuille « Daubasses » : 123 milles euro, soit 28% de la valeur du portefeuille – Poids des liquidités de Berkshire Hathaway : 109 milliards de dollars US soit 24% de la valeur du portefeuille. Nous sommes donc 4% plus liquides que le plus grand investisseur de tous les temps !

Bien sûr, c’est juste pour le clin d’oeil que nous osons nous comparer à Warren Buffett, car le portefeuille du club des daubasses est 1 million de fois (sic) plus petit que celui de Berkshire Hathaway et il est certain qu’au prochain Krach, nous n’allons pas injecter comme Buffett au précédant Krach, des centaines de millions dans les naufragés qui avait pour nom : Goldman Sachs, Harley Davidson ou Bank of America. Mais nous allons tout simplement ramasser des actifs décotées et y investir prudemment quelques milliers d’euros, 1% du portefeuille fera sans doute 4 000€, peut-être un peu moins.

Nous voulions donc avec cette idée amusante souligner surtout la démarche et le fait de l’importance des liquidités dans un processus d’investissement avec une perspective de long terme.

Cette fin d’année 2017 est Exaltante sur le fait que notre process génère de plus en plus de liquidités, plus le marché monte, ce qui nous place surtout sur la ligne de bon sens de tous les investisseurs qui sont parvenus à dégager des performances vraiment supérieurs au marché à long terme.

Enervante cette fin année 2017, parce qu’exigeant une somme de travail toujours importante pour – presque – aucun résultat… Avez-vous déjà travaillé sans que cela ne débouche sur quelque chose ?

C’est un peu comme ces chercheurs d’or particuliers d’Alaska qui tamisent 80 tonnes de terre par jour et qui, à certains moments, trouvent 1 gramme de métal jaune par tonne et à d’autres moment 1 gramme sur les 80 tonnes et encore à d’autres… 0 gramme sur les 80 tonnes.

Quelles que soient les conditions, il faut toujours tamiser 80 tonnes de terres et espérer trouver de la décote. Le travail de recherche est donc identique, quelles que soient les périodes.

Mais l’énervement à ne rien trouver est quant à lui exponentiel. Nous ne voulons certainement pas nous plaindre avec cette description de la réalité mais juste souligner que pour simplement « garder la pêche » de la recherche, il faut se rappeler à tout instant que le marché peut-être rapidement sur une société, comme sur cent, dans l’exagération.

 

Pour conclure

Le souhait le plus chère des 4 membres des daubasses, après 9 ans de travail et d’investissement c’est : tenter de devenir de meilleurs investisseurs à l’avenir et de générer des performances supérieures au marché a long terme.

Nous tenons une nouvelle fois à remercier tous nos fidèles lecteurs et abonné(e)s pour la confiance que vous nous accordez depuis toutes ces années.

Sans vous, avec nos échanges, l’aventure daubasses n’aurait sans doute pas été tout à fait la même. Merci.

PS : une petite surprise de la part de Walter Schloss vous attend dans la prochaine lettre mensuelle !

 

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